Mektoub my Love (Abdellatif Kechiche - 2017)

[Jeremy Fox]

Bon maintenant il faut qu'il passe vite par chez moi !

[Thaddeus]

Voir le film un jour

Il est quand même fort ce Kéchiche!
Comme réussir à rendre ces 3 heures de rien passionnantes avec juste un naturel désarmant, une façon de capter la vie qui n'appartient qu'à lui.
Si le film est un poil moins fort que La Vie d'Adèle (il n'en a pas les pics d'intensité émotionnelle) il est peut-être encore plus accompli.
A une scène de discothèque près moins convaincante et un peu longue, rien à redire à cette chronique lumineuse.
Les comédiens sont tous impeccables avec une mention spéciale pour Delinda Kechiche formidable de drôlerie et d'humanité dans le rôle de la mère d'Amin.
Kéchiche est décidément l'un des plus grands cinéastes actuels.

Il faut croire que les arguments donnés ici ont été convaincants. Et je confirme l'affirmation conclusive.

[Demi-Lune]

AtClose a aimé le minishort en jean outrageusement court d'Ophélie Bau mais il ose pas le dire.

[AtCloseRange]

AtClose a aimé le minishort en jean outrageusement court d'Ophélie Bau mais il ose pas le dire.

eh c'est toi qui y es allé avec des pensées libidineuses!
Comme l'a dit Thaddeus (et comme je le pensais), tu pousses vraiment dans ta description initiale du film. Même au premier regard le film ça n'est pas ça.
Pas plus que la bande annonce qui donne une idée vraiment très fausse du film.

[Mosin-Nagant]

Pas encore écouté (et je ne l'écouterai pas tant que je n'aurai pas vu le film), mais je sens que ce débat a un joli potentiel d'énervement (male gaze, patriarcat, tout ça tout ça...) :
https://www.franceculture.fr/emissions/ ... es-balkans

male gaze = merguez = saucisse ... effectivement .... (~8:30)

Oui, j'ai halluciné quand j'ai entendu ça. Et la présentatrice qui essaye de rattraper le coup, en supposant qu'elle faisait de l'humour. Ses arguments ne m'ont pas du tout convaincu ( la maman et la putain, vraiment ? ). J'ai du mal avec Bégaudeau, d'habitude, mais, là, j'étais tellement d'accord avec lui. Content qu'il ait apprécié qu'on trahisse son roman.

(...)mention spéciale pour Delinda Kechiche formidable de drôlerie et d'humanité dans le rôle de la mère d'Amin.

Tellement. D'un naturel absolu.

J'avais déjà ressenti ça, avec Leila D'Issernio, qui joue Lilia, la femme de Mario ( Bruno Lochet ) dans La Graine et le mulet.

[Duke Red]

Damned, je suis le seul pour l'instant à ne pas avoir aimé. Serais-je passé à côté de quelque chose ?

Tenia, tu veux pas aller voir le film ? Je suis sûr qu'il parlera à ta fibre féministe

[Rockatansky]

J'aurais pu rejoindre tes rangs, mais je ne m'infligerais sans doute pas ça

[Nestor Almendros]

60 000 entrées en première semaine. Aie aie aie...

[Amarcord]

"Mektoub My Love" : la façon dont Kechiche filme les fesses des femmes divise les critiques du "Masque"
...Une perle : Michel Ciment qui dit : "Kechiche se défend en disant "en peinture, il y a des vénus callipyges" - oui mais un tableau on le regarde dix minutes, pas trois heures..."

[tenia]

Tenia, tu veux pas aller voir le film ? Je suis sûr qu'il parlera à ta fibre féministe

J'adore être invoqué de nulle part, au débotté.

Blague à part, vu que je n'avais pas été gêné par les scènes de sexe de La vie d'Adèle (déjà amplement qualifiées de male gaze à l'époque), je ne sais pas si ça me gênera plus que ça. Je risque surtout de trouver ça superflu, comme c'était déjà le cas dans Adèle.
Mais à vu de nez, je partirais avec des a-priori plutôt positifs.

[Demi-Lune]

Mektoub my love : canto uno (Abdellatif Kechiche, 2017)
Être transporté par un film qui s’affranchit de toute pesanteur discursive et de la moindre ossature dramatique est un sentiment suffisamment rare pour qu’on le chérisse. Avec ce marivaudage ardent branché sans dérivatif sur le pouls incandescent du désir, le cinéaste atteint à la plénitude d’une méthode ne cherchant plus à capter la vie que comme une danse libre, radieuse et dionysiaque, un abandon total à la consomption de la chair et des mots. La lumière brûlante de la Méditerranée, l’embrasement volcanique des jeux sentimentaux auxquels se livrent ces jeunes gens beaux comme des dieux, l’extrême patience d’un regard d’artiste apte à recueillir et à exalter l’épiphanie des jours et des nuits participent d’un même épuisement voluptueux, de la même jouissance d’un monde toujours plus accordé à nos émois et à nos sens. 5/6

[Karras]

Oui, j'ai halluciné quand j'ai entendu ça. Et la présentatrice qui essaye de rattraper le coup, en supposant qu'elle faisait de l'humour. Ses arguments ne m'ont pas du tout convaincu ( la maman et la putain, vraiment ? ). J'ai du mal avec Bégaudeau, d'habitude, mais, là, j'étais tellement d'accord avec lui. Content qu'il ait apprécié qu'on trahisse son roman.

Bégaudeau revient sur l'interview dans une discussion sur son blog :

Spoiler (cliquez pour afficher)

Normal que cette discussion te laisse sur ta faim. Beaucoup trop courte, et très mal menée par la présentatrice, qui à deux reprises me lance sur des trucs qui n’ont rien à voir, et je dois ramer pour revenir au point -voir son truc « générationnel » ou sur l’été.
Tu poses ici d’excellentes questions, vraiment. Et je suis heureux de pouvoir préciser
L’esthétique ne concerne évidemment pas la « pure forme ». Un jugement esthétique d’un film doit embrasser toutes ces composantes : c’est un tout qui nous arrive dans la gueule : narration-corps-cadrage-lumière-acteurs-mots. ET bien sur : ce que ça raconte. Et bien sur : ce que ça dit. ET bien sûr : ce que ça capte du monde. etc. C’est pourquoi la critique est un art bien acrobatique, qui doit articuler tout ça. On verra que dans les miennes je ne rechigne pas à aborder des problèmes de contenu, des problèmes politiques ou psychologiques, etc. Par exemple je pense etre l’un des rares à faire droit à ce que Mektoub bricole autour de la guerre du Golfe (ce dont Juliette parlait ces jours derniers)
Bien sur aussi qu’on arrive devant un film avec sa complexion affective, et son vécu (comme on disait en 87) ; et que notre appréhénsion du film s’en trouvera imprégné. Ainsi, oui, ton émotion devant Adèle est encastrée dans ta peine de coeur réelle, et il n’y a rien d’indigne à cela. Et peut etre même faudrait-il le glisser d’une manière ou d’une autre dans une critique. En revanche il est vrai que cette seule notation ne va pas suffire pour constituer un jugement esthétique. « J’aime ce film parce qu’il raconte mon histoire » est un jugement esthétique pauvre.
De même que les notations de mon interlocutrice à la Grande Table sont pauvres. ET insuffisantes D’ou mon : et donc? Elle a parfaitement le droit de relever qu’on filme à hauteur de cul quand Ophélie se change, d’ailleurs qui ne le remarque pas? Mais alors? Et donc? Est-ce que c’est moins de points pour le film ? Moins de points pour Kechiche ? Là-dessus il faut réfléchir, commencer là où elle s’arrete (et donc rien, répond elle, la seule mention e ce filmage à hauteur de cul suffisait, ce quist typiquement une rhétorique de procureur (=les faits parlent d’eux mêmes et ils sont accablants). Réfléchir serait inclure cette scène dans l’ensemble du film (ne filme-t-il Ophélie que comme ça? est-elle vraiment limitée à un objet dans tout le film?) et de l’oeuvre (qu’en est-il en général des femmes chez Kechiche? est ce que Forestier Exarchopoulos Herzi et maintenant Ophélie nous ont fait l’effet d’etre de purs objets sans personnalité?)
La question du comportement de Kechiche sur un plateau, en revanche, c’est autre chose. A-t-on le droit de traiter ses employés (machinistes ou acteurs) de façon brutale? La réponse est clairement, syndicalement, politiquement, non. Mais moi je ne défends pas les artistes, je défends l’art. Je ne défends pas Kechiche (je pense que c’est un peu un sale type), je défends Mektoub. Je défends la multiplicité dont est faite le jugement esthétique. Je défends l’impureté du cinéma : des contenus qui nous arrivent dans des formes. Et je ne veux lacher ni sur l’un ni sur l’autre.
Sur la question, fondamentale, de savoir si le regard féministe sur un film peut constituer, non une grille plaquée sur un film qui n’est plus qu’un prétexte (au risque de passer à coté, comme Iris finir par ne rien piger au film – Billy a bien dit comment elle mésinterprétait la fin), mais un critère esthétique, je ne peux que renvoyer à mon texte « Reverie d’un cinéphile feministe », qui propose quelques pistes. Oui le critère féministe peut etre un critère esthétique, mais là-dessus il faut etre précis.

[cinephage]

Noter au passage que Begaudeau fait la critique du film de Kechiche dans le Transfuge du mois. C'est un point de vue assez sympathique, je dois dire.

[Demi-Lune]

Vous l'attendiez tous : l'avis de G.T.O

Flaubert réécrit par John B.Root. Ou la banale chronique badine doublée d'une mise à l'épreuve d'un jeune puceau amoureux d'une fantasme féminin. Une définition du désir et du fantasme guère éloignés de Gaspard Noé. Enième film-épreuve et autre revanche cinématographique sur la vie.

[Supfiction]

Vous l'attendiez tous : l'avis de G.T.O

Flaubert réécrit par John B.Root. Ou la banale chronique badine doublée d'une mise à l'épreuve d'un jeune puceau amoureux d'une fantasme féminin. Une définition du désir et du fantasme guère éloignés de Gaspard Noé. Enième film-épreuve et autre revanche cinématographique sur la vie.

Qui dit qu’il est amoureux ?
Fantasme feminin ? elle a un jolie visage certes mais c’est un peu le genre Claudia Cardinale qui aurait pris un abonnement chez McDo et qui sortirait des anges de la télé réalité.