Mektoub my Love (Abdellatif Kechiche - 2017)

[Strum]

le personnage de Charlotte (la niçoise trompée par le cousin), sorte de personnage de Rohmer qui se serait perdu dans l'univers de Kechiche.

Je trouve cette remarque tout à fait juste. Par le biais du personnage de Charlotte, Kechiche propose la confrontation de visions de l'amour et des rapports entre les sexes très différentes, avec d'un coté une vision assez morale, Rohmérienne en quelque sorte, de l'autre une conception plus dionysiaque (voir la façon dont cette petite société considère l'adultère d'Ophélie).

Oui, je ne m'y attendais pas venant de Kechiche à qui je reprochais un regard exclusif et unilatéral dans La Vie d'Adèle et c'est ce qui a fini par emporter mon adhésion.

[AtCloseRange]

Mieux que ce à quoi je m'attendais ce Kechiche, même si l'on retrouve les défauts du cinéaste (regard exclusif et unilatéral sur le cercle filmé, complaisance). C'est mieux que La Vie d'Adèle. Le sujet du film, outre l'éducation artistique (réussie) et sentimentale (avortée) d'Amin, c'est la contradiction entre une aspiration à la pureté (la lumière sous l'égide de laquelle le film est placé, le soleil étant filmé souvent plein champ à contre-jour) et un regard attiré par l'opulent fessier d'Ophélie - le regard de la caméra de Kechiche est plus voyeur que celui contemplatif de son alter ego Amin. J'ai trouvé intéressant le personnage d'Amin (l'acteur est formidable), un personnage d'artiste, d'observateur du monde, et il y a cette fois un contrechamp, fut-il limité, avec le personnage de Charlotte (la niçoise trompée par le cousin), sorte de personnage de Rohmer qui se serait perdu dans l'univers de Kechiche.

Je ne vois pas ce que tu veux dire.

[Strum]

Mieux que ce à quoi je m'attendais ce Kechiche, même si l'on retrouve les défauts du cinéaste (regard exclusif et unilatéral sur le cercle filmé, complaisance). C'est mieux que La Vie d'Adèle. Le sujet du film, outre l'éducation artistique (réussie) et sentimentale (avortée) d'Amin, c'est la contradiction entre une aspiration à la pureté (la lumière sous l'égide de laquelle le film est placé, le soleil étant filmé souvent plein champ à contre-jour) et un regard attiré par l'opulent fessier d'Ophélie - le regard de la caméra de Kechiche est plus voyeur que celui contemplatif de son alter ego Amin. J'ai trouvé intéressant le personnage d'Amin (l'acteur est formidable), un personnage d'artiste, d'observateur du monde, et il y a cette fois un contrechamp, fut-il limité, avec le personnage de Charlotte (la niçoise trompée par le cousin), sorte de personnage de Rohmer qui se serait perdu dans l'univers de Kechiche.

Je ne vois pas ce que tu veux dire.

A propos du passage en gras ? Je veux dire que la caméra de Kechiche est tellement près des corps et des visages qu'il filme que sa mise en scène est parfois un peu étouffante. A force de décrire longuement le milieu qu'il filme (ce que j'appelais un regard exclusif ou unilatéral), il n'y a pas beaucoup de place pour une autre vision de la vie ou alors cette dernière est un peu caricaturale. C'est le revers de sa méthode, il n'y a pas beaucoup de contrechamp réel. C'est pourquoi le personnage de Charlotte est bienvenu et si important dans le film, y compris pour Amin, car elle représente une autre conception de l'amour, une morale rohmérienne affirmant que l'amour n'est pas juste un jeu charnel (conception d'Ophélie et du cousin). C'est pourquoi aussi Amin qui observe un peu en retrait les autres, comme tous les artistes, et qui a l'impression de ne pas appartenir au même monde que son cousin & co, se rapproche de Charlotte à la fin. Cela dit, il y aura une suite.

[AtCloseRange]

Je ne vois pas ce que tu veux dire.

A propos du passage en gras ? Je veux dire que la caméra de Kechiche est tellement près des corps et des visages qu'il filme que sa mise en scène est parfois un peu étouffante. A force de décrire longuement le milieu qu'il filme (ce que j'appelais un regard exclusif ou unilatéral), il n'y a pas beaucoup de place pour une autre vision de la vie ou alors cette dernière est un peu caricaturale. C'est le revers de sa méthode, il n'y a pas beaucoup de contrechamp réel. C'est pourquoi le personnage de Charlotte est bienvenu et si important dans le film, y compris pour Amin, car elle représente une autre conception de l'amour, une morale rohmérienne affirmant que l'amour n'est pas juste un jeu charnel (conception d'Ophélie et du cousin). C'est pourquoi Amin qui observe un peu en retrait les autres, comme tous les artistes, et qui a l'impression de ne pas appartenir au même monde que son cousin & co, se rapproche de Charlotte à la fin. Cela dit, il y aura une suite.

C'est bien ce que j'avais cru comprendre et je ne suis pas du tout d'accord.
A aucun moment je ne vois une caméra qui valide (voir la scène avec Céline sur les genoux de Kamel) et Amin est comme tu le dis presque en dehors de cette façon d'être finalement.
Tony n'est vraiment pas présenté comme un exemple (mais là encore sans jugement). Kechiche scrute ses personnages sans nous dire si c'est bien ou mal, c'est justement là la force du film et ça rejoint ce que disait (de façon un peu caricaturale à mon avis) Demi-Lune. On peut tout à fait les considérer comme des beaufs et ne pas imaginer partager grand chose avec eux mais le regard du cinéaste arrive à les rendre beau malgré tout.
Donc regard exclusif, je ne vois pas trop.

[Strum]

Donc regard exclusif, je ne vois pas trop.

Cela tient à sa manière de filmer, ce n'est pas tout à fait une question de validation des actes des personnages. Personnellement, je n'aime pas tellement cette façon de filmer si près des personnages qui exclut pendant de très longues minutes le monde extérieur sans parler des limites esthétiques de la méthode. "Beau" ? pas pour moi. Mais encore une fois, j'ai davantage aimé ce film que ce je pensais, à tout point de vue, y compris celui du regard unilatéral puisqu'on y trouve le personnage de Charlotte qui offre un contrechamp.

[LordAsriel]

Le sujet du film, outre l'éducation artistique (réussie) et sentimentale (avortée) d'Amin, c'est la contradiction entre une aspiration à la pureté (la lumière sous l'égide de laquelle le film est placé, le soleil étant filmé souvent plein champ à contre-jour) et un regard attiré par l'opulent fessier d'Ophélie - le regard de la caméra de Kechiche est plus voyeur que celui contemplatif de son alter ego Amin.

Quelque part, le sous-titre de ce film aurait pu être : "En attendant de trouver le soleil, on contemple la lune."

Pardon...

[Strum]

Le sujet du film, outre l'éducation artistique (réussie) et sentimentale (avortée) d'Amin, c'est la contradiction entre une aspiration à la pureté (la lumière sous l'égide de laquelle le film est placé, le soleil étant filmé souvent plein champ à contre-jour) et un regard attiré par l'opulent fessier d'Ophélie - le regard de la caméra de Kechiche est plus voyeur que celui contemplatif de son alter ego Amin.

Quelque part, le sous-titre de ce film aurait pu être : "En attendant de trouver le soleil, on contemple la lune."

Pardon...

Quel poète, ce Kechiche...

[Supfiction]

A aucun moment je ne vois une caméra qui valide (voir la scène avec Céline sur les genoux de Kamel)

Qui valide quoi ?

[AtCloseRange]

A aucun moment je ne vois une caméra qui valide (voir la scène avec Céline sur les genoux de Kamel)

Qui valide quoi ?

les actes des personnage (Strum a complété ).

[Supfiction]

Lou Luttiau :
https://www.indyblaveleblog.com/indy-bl ... ub-my-love

[Watkinssien]

Lou Luttiau :
https://www.indyblaveleblog.com/indy-bl ... ub-my-love

L'interview la moins passionnante possible!

[Supfiction]

Lou Luttiau :
https://www.indyblaveleblog.com/indy-bl ... ub-my-love

L'interview la moins passionnante possible!

Ok, elle sait pas grand chose mais ça éclaire un peu sur son personnage.

[G.T.O]

Pas du tout convaincu par le nouveau et pénible dispositif kechichien d'épuisement et d'hyper amplification de la chronique.
Pseudo hymne à la vie, quelques rires et renvois à la chronique tenant lieu de caution intellectuelle, Mektoub my love est avant tout le récit d'un réveil. Le réveil amer d'un amoureux transi, revenu de son fantasme féminin ( pauvre silhouette Ophélie Bau), faisant l'expérience de la frustration. La pause estivale et promesse d'amusement, le " on s'amuse quoi" répété en leitmotiv, n'étant que le prétexte enjoué et calculé de ce que veut réellement faire Kechiche : proposer une expérience négative basée sur la saturation, la répétition ad nauseum de corps morcelés et de culs, face à la passivité et transparence agaçante du protagoniste Amin, et de la nôtre par extension, devant ce qu'il faut bien appeler un film-calvaire.
Il y aurait beaucoup à dire sur la façon dont Kechiche conçoit le cinéma comme projet de mise à l'épreuve. Epreuve ambiguë, quasi religieuse, de perte de soi sous la pression des assauts répété des corps féminins, accents autobiographiques sonnant comme autant de revanche de cinéma sur la vie (scénariste tunisien voulant monter sur la capitale et cousin éloigné de Krimo de l'Esquive), et d'écriture exacerbée fondée sur des contraires.
Cette exacerbation des pôles, des antagonismes, constitue la clé de voute de l'art du portrait kechichien. Il n'en fallait pas plus pour certains pour qualifier Kechiche de dépositaire de Pialat; alors qu'il est sans doute, dans sa démarche et sa syntaxe, proche du doloriste et nihiliste Lars Von Trier. Et effectivement, il y a, chez l'un comme chez l'autre, le même volontarisme et absence de hors-champs, voire de contre-champ efficient. Une univocité qui engage et contraint le spectateur associé à un épuisement qui essaie de faire disparaître la distance spectateur/film.
Conçevant le film comme un piège enfermant le spectateur dans l'expérience négative, sans possibilité de sortie. Au service de quoi ? Du dégout, du rejet : n'est-ce pas là le sens et fin du voyage pour Amin, après la dernière épreuve du twerk en boite de nuit ? Scène délibéremment complaisante, écoeurante, monstrueuse dans sa durée, marquant aussi bien un point de non retour qu'ultime épreuve pour Amin. Libéré de son fantasme d'enfance, revenu au réel, à la fois résigné et grandi par l'expérience, il redécouvre Charlotte. Une discussion alors s'entame, une marche sur la plage, le début d'une complicité. Un possible. On le sait depuis au moins Eyes Wide Shut, il y a dans la répétion même, la désignation d'un voyage. Épopée transformée en calvaire, Mektoub, my love est un film littéral, libidinal, tristement univoque, s'épuisant dans sa démonstration ambiguë du corps à la fois admiré et honni. Le récit d'une déception amoureuse, sans doute très personnelle pour Kechiche, mais à l'implicite sexuel rendu manifeste et donc sans élégance ni mystère, analogue à ce que donnerait à une réécriture comportementale de L'éducation sentimentale, une simple et terrible envie de baiser. C'est un peu ça Kechiche, une mise à plat sans goût, vulgaire...

[Karras]

Lien supprimé à la demande du créateur du fil de discussion.

[Jack Griffin]

Désolé Karras mais je trouve ça un peu lourd de balancer ce genre d’article qui n’a rien à voir avec une quelconque critique et pollue la lecture du post. Tu le fais sur plusieurs topics, on a saisi l’idée. Ou alors il faut les rapatrier sur le sujet adéquate pour ceux que cela amuse.