2045. Le monde est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l'OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l'œuf de Pâques numérique qu'il a pris soin de dissimuler dans l'OASIS. L'appât du gain provoque une compétition planétaire. Mais lorsqu'un jeune garçon, Wade Watts, qui n'a pourtant pas le profil d'un héros, décide de participer à la chasse au trésor, il est plongé dans un monde parallèle à la fois mystérieux et inquiétant…
Strum a écrit :Et voici ma critique en version courte (la version longue, qui n'a pas sa place ici, sur mon blog). Pas si facile d'écrire sur le film a fortiori en tâchant de rester bref. Pas de spoilers.
Ready Player One est tout à la fois un extravagant film d’action tirant parti de toutes les virtualités cinématographiques de la technologie moderne et une manière pour Spielberg de se regarder dans le miroir du cinéma. Il décrit un monde du futur d'autant plus inquiétant qu'il apparait crédible grâce sa faculté de rendre présent l'ailleurs. Il use d'une esthétique de jeu vidéo pour filmer son monde virtuel, corollaire formel de son sujet. Certaines scènes s'étourdissent de leurs propres pyrotechnies et l'on craint parfois que, dans le mouvement d'échappée hors du monde réel qui caractérise le début du film, on se perde dans un monde virtuel et ludique au côté d'avatars sans personnalité et sans âme. Fort heureusement, et c'est ce qui en fait in fine un film émouvant et réussi (même si certains passages fatigueront les plus rétifs aux jeux vidéo), Ready Player One finit par amorcer un mouvement salutaire de retour au réel qui permet à Spielberg de s'interroger sur la place du virtuel dans notre monde et sur la sienne aussi, non pas au regard du cinéma (ce qui aurait été attendu), mais de sa propre vie (ce qui est plus inattendu). Le film contient notamment deux scènes étonnantes qui renvoient pour l'une à un film des années 1980 (je n'en dis pas plus, attention aux spoilers dans les critiques), pour l'autre, si l'on regarde bien, à un film de Spielberg lui-même, et à travers ce dernier, à Spielberg lui-même.