Début du XXe siècle, cinq adolescents de bonne famille épris de liberté commettent un crime sauvage. Ils sont repris en main par le Capitaine, le temps d'une croisière répressive sur un voilier. Les garçons se mutinent. Ils échouent sur une île sauvage où se mêlent plaisir et végétation luxuriante. La métamorphose peut commencer…
Grosse attente pour ce film depuis que j'ai vu sa bande-annonce surréelle et fascinante. Premiers avis :
Anorya a écrit :Les garçons sauvages [...], le mieux c'est de ne rien en dire. Chut. Totale surprise pour le spectateur.
[Une] expérience de cinéma là aussi complètement "autre". Le mieux pour évoquer ce film serait d'enchaîner les références mais cela ne vous aiderait pas plus. Disons [...] qu'il faut se laisser porter par la poésie des films, leur visuel (aussi bien en noir et blanc qu'en couleur comme un songe [...]), leur montage [...], leur musique [...]... Chut.
ballantrae a écrit :film totalement fou et d'une inventivité constante.Le cinéaste ne s'avère pas simplement un Guy Maddin à la française mais possède bien un univers singulier doté de ses propres obsessions, de son propre musée imaginaire.Sans parler d'un sens esthétique rare.Genet croise Jules Vernes mais aussi Burroughs (référence explicite du titre) ou R Ruiz.
bruce randylan a écrit :Les garçons sauvages (Bertrand Mandico - 2017)
Anorya vous en parlera sans doute beaucoup mieux que moi puisqu'il connait déjà les cours-métrages du cinéaste à l'univers si singulier.
C'est dans l'ensemble une bonne découverte même si ça ne justifie pas forcément 1h50 et que certaines influences sont assez visible (Kenneth Anger, Fassbinder, Cocteau, Borowczyk, Lars Von Trier des début... et Pinocchio pour la trame). Mais visuellement, c'est un régal pour les yeux avec son expressionnisme surréaliste tant en noir et blanc qu'en couleur pour une inventivité plastique presque permanente. L'histoire est assez originale avec un groupe de garçons turbulents joué par un casting féminin et dont l'identité sexuelle sera malmenée au travers d'une étrange île. J'avoue d'ailleurs que les délires érotico-fantastique sont un peu lassant sur la longueur et tourne parfois à vide, avec une interprétation parfois inégale comme si soudainement les comédiennes sortaient de leurs personnages masculins sans que cela soit raccord avec leur évolutions psychologique/physionomiques.
Il n'est pas toujours évident aussi de rentrer dans l'histoires et de s'identifier aux caractères étant donné leur comportement douteux.
Je me suis donc senti assez extérieur au récit tout en profitant de son atmosphère atypique (qui n'est pas loin de l'esthétique vidéo-clip au début). Malgré mes réserves, c'est quand même le genre de film que j'ai envie de soutenir.
Anorya a écrit :C'est bien résumé, je suis même complètement d'accord avec toi pour la durée, j'aurais coupé 15,20mn facile pour ma part.
Sinon effectivement si on connaît les autres oeuvres de Mandico, on est en terrain connu (mais pourquoi le bonhomme changerait-il son style complètement décalé et à part en changeant de format ?) mais même sans, tu n'as visiblement pas eu trop de problème lors du visionnage. Le bonhomme n'a jamais caché ses influences, quitte à leur rendre ouvertement hommage (Boro in the box (2011) était ainsi un abécédaire/biographique d'une quarantaine de minutes tout en noir et blanc dédié à... Walerian Borowczyk), elles font parti de ses films et c'est toujours pleinement assumé. Et il en a beaucoup il faut dire (sur un Living still life (2012) il convoquait aussi bien Méliès que Jan Svankmajer en noir et blanc et couleurs). Là outre ce que tu cites, je n'ai pu m'empêcher de tiquer sur un clin d'oeil volontairement Cronenbergien : C'est pas tous les jours qu'on planque un flingue dans une ouverture dans le ventre. Mais la manière dont c'est amené évite justement de penser sur le coup à Videodrome. La question du corps d'ailleurs, ses transformations, son exploration, ce qu'on peut en tirer ou pas, ses frustrations aussi, sont constamment remises à jour d'un court à un autre en passant par ce long qui n'hésite pas à changer de sexe ses personnages.
cinephage a écrit :Les garçons sauvages, de Bertrand Mandico (2017) 4/10 - Des garçons masturbateurs sont civilisés par un capitaine à grosse queue... Film fantasmatique lourdement sexualisé, et pour moi un peu problématique sur le fond... Visuellement, le film est assez abouti, et bon, il y a quand même Elina Löwensohn. Ca rend beaucoup de choses acceptables...