Demi-Lune a écrit :Non non, bien sûr. Si le film me résiste et me chiffonne malgré sa ligne claire, c'est parce qu'il y a dans le même temps quelque chose de très cérébral dans son exécution qui le rend énigmatique, obscur.
C'est peut-être moi qui cherche de la complication pour pas grand-chose. Mais c'est un ressenti commun à tous les derniers PTA. L'impression de manquer quelque chose, de ne pas avoir la clé du truc alors que ce qu'on a sous les yeux n'est pas si ardu que ça.
Je pense qu'il n'y a rien de plus mystérieux que cela dans ce qui est montré, mais qu'en revanche, le mystère vient de ce que les personnages sont très particuliers, ont été étudiés et construits avec beaucoup de soin et qu'au final, on n'en saura pas plus sur eux que ce qui est dit dans le film. Cela peut permettre de faire travailler l'imaginaire du spectateur, mais aussi créer une frustration.
M'intéressant depuis toujours au monde de la mode des années 50 aux 80, je me suis demandé où il avait été chercher son personnage de Woodcock. On a parlé de Balenciaga, mais hormis le fait que Balenciaga aimait utiliser des dentelles et tissus précieux dans certaines compositions, je ne vois pas bien de lien. Lui, dans des interview, cite des photos de Christian Dior. Et, effectivement, bien que physiquement et psychologiquement, les personnages n'aient à priori rien à voir, il y a quelque chose dans les photographies de la maison Dior qui fait penser à la maison Woodcock.
Mais ce personnage qui reste mystérieux est la création d'Anderson, et un couturier des années 50 qui lance des "Fuck you!" dès qu'il est énervé, je crois qu'il s'est surtout inspiré de lui-même
Pour Alma, on n'en sait encore moins, c'est vrai. Cela dit, j'ai lu dans une critique qu'elle était une immigrée d'origine allemande. Je ne me souviens pas d'avoir entendu cela dans le film, mais ça montre au moins que si on ne ressent pas de frustration, on peut laisser travailler son imaginaire