Demi-Lune a écrit :Hélas. Je n'y allais pas le couteau entre les dents, pourtant.
Mais rassure-toi, je pense que je serai une nouvelle fois tout seul. Ça me sidère que le film ait pu recevoir le Lion d'or, mais bon... je suis un peu périmé, hein. Les amateurs de Del Toro (dont je ne suis pas) trouveront suffisamment leur compte dans le décorum pour ne pas être indisposés par ce qui est pour moi l'insignifiance totale de l'écriture. Tout est archi convenu de A à Z, les personnages grossièrement caractérisés et affublés de dialogues face auxquels même Michael Shannon ne peut rien faire (si menaçant et flippant dans le passé, le pauvre est ici réduit à une caricature embarrassante de militaire psycho). En fait, le projet baigne dans un sentiment de déjà-vu (de La créature du lagon noir, sur lequel le design de l'amphibien est pompé, à E.T.) qui rend tout ça vraiment dérisoire, à l'exception de deux idées saillantes sur le papier : le mutisme de Sally Hawkins et la dimension sexuelle qui exige du spectateur un gigantesque saut de foi, que je n'ai malheureusement pas pu accomplir, le film échouant à mon niveau à inspirer une quelconque émotion et consistance dans la construction (au forceps) du lien femme/créature. Je trouve qu'il n'y a pas de magie, le pitch exige pourtant que la relation soit bien posée et dès le début, on sent que quelque chose cloche, ça ne prend pas. La poésie recherchée bute sans cesse sur l'étroitesse des moyens, tant scénaristiques que formels (mise en scène toute étriquée). Desplat illustre (comme d'habitude) avec des petites mélodies modestes. Quelque part, le film me fait un peu penser à Super 8 : on sent que Del Toro est animé de bonnes intentions envers un certain passé cinématographique et qu'il veut faire les choses bien, mais le film est très rapidement rattrapé par l'époque de sa conception, qui a désappris comment raconter une bonne histoire.
Je sais que l'adjectif "insignifiant" est violent et qu'il sera raillé lorsque le film sera vu du plus grand nombre, mais c'est hélas celui qui qualifie le mieux ce que je pense du résultat, que j'ai déjà chassé de mon esprit. Quitte à me décrédibiliser encore plus et paraître pour un mec enfermé à jamais dans ses 80's, pour prendre un film d'amour aquatique et fantastique, je préfèrerais me remater un petit Splash (eh ouais), qui n'est évidemment pas foufou qualitativement mais qui a pour lui ce je-ne-sais-quoi d'émerveillement, de fraîcheur et de spontanéité qui permet l'empathie.
Il a dit oui, et c'est tout ce qu'il y a de dispo à l'heure actuelle
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
DOWNSIZING : 7/10
Plus une fable sociale / écologique qu'une comédie grand public, beaucoup aimé même si certains aspects sociologiques assez passionnants (une personne de 12cm a t'elle les mêmes droits civiques qu'une personne de taille normale) sont uniquement abordés lors d'une courte scène.
Demi-Lune a écrit :Hélas. Je n'y allais pas le couteau entre les dents, pourtant.
Mais rassure-toi, je pense que je serai une nouvelle fois tout seul. Ça me sidère que le film ait pu recevoir le Lion d'or, mais bon... je suis un peu périmé, hein. Les amateurs de Del Toro (dont je ne suis pas) trouveront suffisamment leur compte dans le décorum pour ne pas être indisposés par ce qui est pour moi l'insignifiance totale de l'écriture. Tout est archi convenu de A à Z, les personnages grossièrement caractérisés et affublés de dialogues face auxquels même Michael Shannon ne peut rien faire (si menaçant et flippant dans le passé, le pauvre est ici réduit à une caricature embarrassante de militaire psycho). En fait, le projet baigne dans un sentiment de déjà-vu (de La créature du lagon noir, sur lequel le design de l'amphibien est pompé, à E.T.) qui rend tout ça vraiment dérisoire, à l'exception de deux idées saillantes sur le papier : le mutisme de Sally Hawkins et la dimension sexuelle qui exige du spectateur un gigantesque saut de foi, que je n'ai malheureusement pas pu accomplir, le film échouant à mon niveau à inspirer une quelconque émotion et consistance dans la construction (au forceps) du lien femme/créature. Je trouve qu'il n'y a pas de magie, le pitch exige pourtant que la relation soit bien posée et dès le début, on sent que quelque chose cloche, ça ne prend pas. La poésie recherchée bute sans cesse sur l'étroitesse des moyens, tant scénaristiques que formels (mise en scène toute étriquée). Desplat illustre (comme d'habitude) avec des petites mélodies modestes. Quelque part, le film me fait un peu penser à Super 8 : on sent que Del Toro est animé de bonnes intentions envers un certain passé cinématographique et qu'il veut faire les choses bien, mais le film est très rapidement rattrapé par l'époque de sa conception, qui a désappris comment raconter une bonne histoire.
Je sais que l'adjectif "insignifiant" est violent et qu'il sera raillé lorsque le film sera vu du plus grand nombre, mais c'est hélas celui qui qualifie le mieux ce que je pense du résultat, que j'ai déjà chassé de mon esprit. Quitte à me décrédibiliser encore plus et paraître pour un mec enfermé à jamais dans ses 80's, pour prendre un film d'amour aquatique et fantastique, je préfèrerais me remater un petit Splash (eh ouais), qui n'est évidemment pas foufou qualitativement mais qui a pour lui ce je-ne-sais-quoi d'émerveillement, de fraîcheur et de spontanéité qui permet l'empathie.
Très bien.
Mais tu l'as vu en screener ou pas ?
Ou est passé le topic ?
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)