La comparaison ici, c'est aussi et surtout un outil de partage permettant d'expliquer les contours des visions individuelles de chacun entre ce qui va, ce qui va moins et ce qui ne va pas.
On s'y réfère parce qu'aussi, ça fait office d'une sorte de référence compréhensible.
Ca ça marchait, ça ça ne marche pas.
Une trahison de quoi ?
Du film-making déjà, en accouchant d'un film constamment inconsistant, écrit avec les pieds, passant son (très long) temps à brasser du vent et à se contre-dire systématiquement.
De sa propre ambition ensuite, essayant de s'affranchir mais pas trop, d'être malin mais pas trop, de faire du fan service mais trop. Du coup, il fait mais pas trop, il avance mais pas trop, 1 pas en avant 2 pas en arrière.
Enfin de la (déjà bien malmenée) cohérence interne à l'univers Star Wars, balançant des trucs qui sont surtout bien pratiques pour se sortir d'un scénario qui malgré la prise de risque 0 et le décalque pas subtil réussit à se mettre tout seul dans des impasses à la con. S'il faut de fait donner de nouveaux pouvoirs sortis de mon cul aux hologrammes de la Force, allons-y Alonso, ça passera tout seul.
Et ça, ces remarques, elles se font sans nostalgie (je n'ai pas revu les épisodes 1 à 6 depuis plusieurs années déjà), sans exagération, juste en regardant un peu cliniquement le contenu du film.
Alexandre Angel a écrit :Je trouve totalement injuste ce pointage de la laideur numérique de The Last Jedi (indéniable) alors qu'à quelques rares exceptions près, le numérique enlaidit (à tout le moins uniformise) la plupart des blockbusters contemporains, que Star Wars a , non pas contribué à créer, mais a littéralement et sciemment engendré.
Sauf que The Last Jedi a été partiellement tourné sur pellicule, contrairement à Rogue One, intégralement tourné en numérique et bien moins moche.
Ensuite, ce n'est pas qu'un problème de numérique, c'est un problème d'intégration des SFX. Les 2 échappées de Finn et Rose sont les incrustations numériques les plus visibles qu'il m'ait été donné de voir depuis des années dans un blockbuster pareil. La trilogie Planète des singes fait à peu près 100 fois mieux. Là, c'est juste dégueu.
Enfin parce qu'au delà de ça, il y a surtout une photographie jolie dans les plans "concept arts" mais au fond du gouffre dans les champs / contre-champs de dialogues. Soudain, c'est moche, passe-partout, digne de la première prod' indépendante qui passe. Le numérique uniformise ? Mais comment font Van Hoytema, Deakins, Lubetski, Cronenweth et cie ?
A nouveau, à un moment donné, y a aussi une question de talent à l'oeuvre.
Supfiction a écrit :Les détracteurs avaient pour la plupart déjà rejeté l’épisode VII (vu 4 fois déjà et le film se bonifie à chaque vision pour ma part). Il est normal qu’ils aient encore moins accroché à sa suite. Le pire c’est que malgré tous les dénigrements, ils seront bien au rendez-vous du IX (quand on en sera à la page 40 du topic). Rendez dans deux ans.
C'est en partie une porte de sortie bien facile qui n'a pas grand chose à voir avec le schmilblik, puis un argument qui n'a franchement rien à voir. J'avais mis 7/10 à l'épisode 7 et 3 au 8. De fait, j'irai voir le 9 déjà parce que je ne me suis pas tapé les 2 tiers de la trilogie pour ne pas en voir la conclusion (1) mais aussi parce qu'il est possible que je le trouve qualitativement plus proche du 7 que du 8.
Je suppose que je ne suis pas le seul dans ce cas, donc à partir de là, pourquoi essayer de défendre le film avec des éléments aussi périphériques et aussi superficiels ? Il faut donc en arriver là pour défendre le film ?
Supfiction a écrit :La vérité c’est qu’on peut prendre davantage de plaisir sur un film imparfait et dont on connaît les défauts que sur un chef-d’œuvre sans faille. Une séquence comme celle du casino est ratée ok, pas grave, le film est un rollercoaster, apres un coup de mou suit une séquence épique enthousiasmante, une scène nostalgique ou un affrontement à haute tension.
Le problème est une question d'équilibre. Bien sûr qu'il y a des jolies choses dans le film, quelques plans vraiment très beaux ci et là, un combat super chiadé, etc.
Mais le film dure 2h30. En sauver même 30 minutes, ça laisse encore 80% de côté. C'est énorme. On n'est plus dans le film imparfait avec quelques défauts connus, mais le film raté avec quelques qualités connues.