Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Rockatansky
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Rockatansky »

Moi ça me fait marrer, mais je suis connard donc... :mrgreen:
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Supfiction
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Message par Supfiction »

Rockatansky a écrit :Moi ça me fait marrer, mais je suis un connard donc... :mrgreen:
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Alphonse Tram
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Alphonse Tram »

:mrgreen: :D
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Watkinssien
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Watkinssien »

Hâte de voir si cela influencera la dernière vidéo des films du mois par Major Tom! :mrgreen:
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Major Tom
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Message par Major Tom »

Watkinssien a écrit :Hâte de voir si cela influencera la dernière vidéo des films du mois par Major Tom! :mrgreen:
Il y a des choses plus graves dans la vie qui méritent des vidéos...
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:mrgreen:
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Phnom&Penh
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Phnom&Penh »

Major Tom a écrit :
  • tenia a écrit :(...) On s'intéresse surtout aux scènes en question, et pas avant tout à railler les nouveaux censeurs, et ce de façon fluide et libre, avec une absence de consensus final. Elle rappelle la complexité des sentiments qu'on peut avoir face à des blagues non pas débiles mais poussives, sans vouloir que le film disparaisse, mais aussi rappelle qu'on peut aussi avoir des discussions cinématographiques sur le sujet plus en profondeur que de tourner en dérision ou en faisant dans l'ad personam, et sans donner l'impression que s'offusquer gentiment d'une blague datée soit à 2 doigts des heures les plus sombres.
Voilà. Nous raillons "les nouveaux censeurs", évitons les "discussions cinématographiques (...) plus en profondeur", préférons verser dans "l'ad personam" et sommes certains d'entrer dans les "heures les plus sombres".

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PS: Je ne retire pas une virgule de mon précédent message, le ténia. Et cette fois-ci j'en ai fini. ;)
Une bonne rhétorique - et la tienne n'était pas mauvaise - peut être approximative dans son développement, mais doit être rigoureuse dans sa conclusion. Ici, c'est exactement l'inverse. Le développement est pas mal, mais la conclusion est ratée.
Tenia disait qu'ailleurs - un ailleurs que je ne connais pas - on pouvait développer sur les scènes sans pour autant perdre du temps à railler les censeurs - en l’occurrence la Sabrina. Cela ne signifie pas donner raison et suivre les censeurs, mais dire qu'on ne les suit pas, sans pour autant s'interdire de discuter de ce qu'ils disent.
Ensuite, il disait qu'on pouvait avoir des discussions sur certaines scènes, sans pour autant condamner et verser dans le thème des "heures les plus sombres de notre histoire". Bref, tout le contraire de ce que tu dis en conclusion.

Cela dit, le simple mot "transphobe" me met très mal à l'aise comme les autres mots en phobe (je rappelle que phobe signifie peur et pas haine). Mais quand on attaque, il faut attendre le bon moment, l'opportunité, ou se taire. Et quand l'opportunité est là, savoir charger et le faire vite. C'est ça le perçant. Ce n'est pas un mot en l'air, une vieillerie comme une régionalisme. C'est un état d'esprit, une façon de vivre.

Et quoiqu'on pense de ses derniers films, Terrence Mallick en a bien acquis, du perçant. Ça lui a mis du temps, mais depuis qu'il l'a acquis, on ne l'arrête plus.
"pour cet enfant devenu grand, le cinéma et la femme sont restés deux notions absolument inséparables", Chris Marker

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Major Tom
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Message par Major Tom »

Phnom&Penh a écrit :Une bonne rhétorique - et la tienne n'était pas mauvaise - peut être approximative dans son développement, mais doit être rigoureuse dans sa conclusion. Ici, c'est exactement l'inverse. Le développement est pas mal, mais la conclusion est ratée.
Tenia disait qu'ailleurs - un ailleurs que je ne connais pas - on pouvait développer sur les scènes sans pour autant perdre du temps à railler les censeurs - en l’occurrence la Sabrina. Cela ne signifie pas donner raison et suivre les censeurs, mais dire qu'on ne les suit pas, sans pour autant s'interdire de discuter de ce qu'ils disent.
Ensuite, il disait qu'on pouvait avoir des discussions sur certaines scènes, sans pour autant condamner et verser dans le thème des "heures les plus sombres de notre histoire". Bref, tout le contraire de ce que tu dis en conclusion.
Non, il n'y a pas de conclusion (j'aurais dû ? edit: mais soyons honnête, à la fin j'en avais marre et j'ai simplement arrêté d'écrire :mrgreen:), c'était un message en réaction, au fur et à mesure jusqu'à ce fameux commentaire de ténia, à son reproche que nous ne faisions pas ce qu'il ne faisait déjà pas lui-même. Ne relevant même pas les occasions où il pouvait recentrer sur un débat de fond, s'il le souhaitait, notamment avec ceux qui parlaient du film, il terminait par évoquer cet "à côté" où les choses sont différentes et a priori meilleures qu'ici... ben il peut rester là-bas s'il préfère. :idea:

Entre autres, mais on ne va pas durer des siècles là-dessus non plus, en tout cas j'ai exprimé ce que j'avais à dire.
Phnom&Penh a écrit :Et quoiqu'on pense de ses derniers films, Terrence Mallick en a bien acquis, du perçant. Ça lui a mis du temps, mais depuis qu'il l'a acquis, on ne l'arrête plus.
Je préférais quand il en avait moins, et laissait planer le doute sur l'éventualité d'un nouveau film dans la prochaine dizaine d'années. :mrgreen:
Dernière modification par Major Tom le 17 nov. 19, 10:37, modifié 2 fois.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Barry Egan »

Pour y aller sans la moindre nuance : ailleurs, c'est ailleurs. Ici c'est ici :mrgreen:
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Supfiction
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Supfiction »

Phnom&Penh a écrit :risquer contre des institutions dominantes, c'est de l'héroïsme. Je crains que cet héroïsme disparaisse. Le lien avec Polanski...son âge, sa résistance...son courage, même s'il est évident qu'il a été un abuseur de très jeunes filles dans les années 70/80. On refait la bio de Claude François?
Caroline De Haas a écrit :Pas une jeune fille, une enfant !
Alain Finkielkraut a écrit :Vous êtes absurde. Polanski, il a été rattrapé par cette affaire trente ans après. J’ai rappelé les faits, cette jeune fille n’était pas impubère. Elle avait un petit ami. Elle a eu cette relation avec Polanski. Il a été accusé de viol. Aujourd’hui, elle s’est réconciliée avec lui.
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Polanski, prédateur sexuel ou violeur ? peut-être, ou pas, seule la justice a le droit de le dire. En revanche, ces pseudo féministes sans nuances en font un pedophile à tort. Comme une grande partie des vedettes masculines de cette époque.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Supfiction »

tenia a écrit :https://www.latimes.com/archives/la-xpm ... story.html
When it came time to do my reaction to kissing a man, I wanted it to be the biggest, most obnoxious, homophobic reaction ever recorded. It's so ridiculous it can't be taken seriously--even though it guarantees that somebody's going to be offended.
On peut alors se demander si c'est mieux ou pire, si le film peut à la fois viser quelque chose et rater son coup pour ressembler à autre chose, etc etc.
Je me permets un parallèle saisissant : Jim Carrey / Finkelkraut même combat. Le philosophe et le bouffon font dans la nuance et dans l’ironie, deux attributs qui entrent en contradiction avec les combats des combattants ultra-radicales.
Ace Ventura serait-il devenu trop subtile pour le monde qui vient ?
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Major Tom
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Major Tom »

Dans la société actuelle, on est presque arrivés à une allotélie. Les moyens sont là, on pourrait faire en sorte que les choses aillent mieux, mais ce n'est pas ce qui est mis en œuvre et beaucoup de choses sont contre-productives. Pour reprendre l'exemple déjà évoqué, accuser des cinéphiles allant à la projection de J'accuse de "complicité" ne fait pas avancer les choses, et renforce au contraire l'hostilité déjà globalement ressentie envers les néoféministes, les groupes de pression, etc. Incultes, analphabètes, obscurantistes ou au contraire pas, mélangeant Polanski/Dutroux/Guy Georges dans une même phrase ou alors même instruits et raisonnables, les nouveaux censeurs veulent retirer un film d'une plateforme, t'accusent de complicité pour l'achat d'un ticket de cinéma, font des pétitions comme celle pour le retrait d'Alain Finkielkraut de France Culture qui arrive à bientôt 10.000 signataires en deux jours, quand ils ne veulent simplement pas laisser le spectateur exercer son libre arbitre et lui interdisent l'accès à une avant-première. Ils ont des moyens à leur disposition pour se faire entendre (donc par la force en bloquant l'accès à un cinéma, sinon par la presse, les plateaux TV ou plus couramment, par les réseaux sociaux). L'intolérance permise au nom de la tolérance. Parenthèse, récemment j'ai revu Un Fauteuil pour deux, et en arrivant à cette scène...



...d'une part j'ai pensé qu'il serait très facile d'accuser, protester, réclamer à retirer le film (d'une plateforme quelconque, d'un rayon FNAC, d'un cinéma, d'une rétrospective ou que sais-je) davantage pour "le plaisir de nuire" et d'exister en tant que prêcheur, ce que le contexte actuel permet, que pour réellement faire bouger et avancer les choses, ce qui reste une fausse excuse. Et d'autre part, j'en voulais à notre époque de m'y faire penser pendant que je voyais la scène, alors que j'aurais dû simplement la savourer: elle est drôle et en la faisant les auteurs n'ont jamais eu la volonté de nuire, eux.
Revenons un peu sur la définition du mot "censure", parfois critiqué parce qu'il n'évoquerait soi-disant que l'état totalitaire ou le "point Godwin" du passé ; la censure c'est "la limitation arbitraire ou doctrinale de la liberté d'expression de chacun. Elle passe par l'examen du détenteur d'un pouvoir (étatique ou religieux par exemple) sur des livres, journaux, bulletins d'informations, pièces de théâtre et films, etc. avant d'en permettre la diffusion au public. Par extension, la censure désigne différentes formes d'atteintes à la liberté d'expression, avant et/ou après leur diffusion." (source: wiki)
La définition est très claire et l'utilisation de ce terme n'est pas galvaudée. On est même assez souvent en plein dedans. À ce sujet, j'ai lu aujourd'hui un papier du Nouvel Obs via la page Facebook de Jean-Baptiste Thoret, Le retour de l’ordre moral par Pierre Jourde, que je trouve -hélas- assez pertinent et qui reflète assez l'état d'esprit actuel. À lire bien sûr en entier, mais quelques morceaux choisis...
Notre époque a la passion de la censure, et désormais cette censure n’est plus la vieille censure réactionnaire de droite, elle est presque exclusivement pratiquée par des gens qui se réclament de la gauche et du progrès, et exercent un véritable terrorisme intellectuel. C’est un retournement historique, qu’on étudiera lorsqu’on fera l’histoire des mentalités et des idées au XXIe siècle.
Au nom du progrès, de la gauche, du Bien, on persécute et on empêche de parler ou de travailler des écrivains, des artistes, des journalistes, des intellectuels.
Aujourd’hui, ce sont en plus les étudiants qui s’y mettent, et c’est effrayant. En 68, il était interdit d’interdire. Aujourd’hui, c’est la passion de l’interdiction. De la part de jeunes et d’étudiants, c’est glaçant.
Une rétrospective Jean-Claude Brisseau est annulée par la cinémathèque parce qu’il est condamné pour agression sexuelle. Polanski est persécuté à cause d’une relation avec une mineure qui date de quarante ans. Kevin Spacey voit la sortie d’un film qu’il a réalisé annulée, il est effacé des images d’un film de Ridley Scott, comme aux bons temps du père Staline, pour des accusations de harcèlement qui n’ont donné aucune condamnation. Des jeunes gens s’émeuvent de la participation de Catherine Millet à un festival parce qu’elle a tenu des propos discutables sur le viol. La liste exhaustive serait longue.
Nous sommes désormais dans une société d’ordre moral, reflet de celle qu’a voulu instaurer en France la droite catholique et monarchiste après la défaite de 1870. Les valeurs ont changé, le mécanisme reste le même. Au nom du Bien, un Bien intangible, indiscutable, on condamne, on censure, on interdit, on ruine des réputations et des existences. Toute discussion, toute opinion divergente doit être étouffée. C’est normal, elle est –phobie, elle est le Mal. Personnellement, l’ordre moral, ça me terrorise, et je commence à avoir peur.
Le retour de l’ordre moral

Bien sûr si je me mets à penser très égoïstement, je relativiserais en disant que je peux encore profiter (voir le Polanski au cinéma ou acheter Ace Ventura par exemple) car la lutte se fait en ce moment sur le terrain des idées. Plus ou moins. Même si au mieux on peut m'accuser de complicité :mrgreen: ou au pire m'interdire l'accès à une avant-première, en tant que spectateur je ne suis pas, pas encore totalement, directement touché. Mais mine de rien, comme je viens de le rappeler, une avant-première a été supprimée par la force, avant ça des rétrospectives annulées à cause d'un parfum de scandale, des pièces interrompues, des acteurs que j'apprécie au demeurant retirés numériquement de films sur la base de soupçons, des films mettent du temps à sortir faute de distributeurs ou trouvent plus difficilement des producteurs parce que le cinéaste s'appelle Woody Allen, sans reparler des discours plus ou moins influents de quelques justiciers auto-proclamés et indignés qui me dictent quoi ne pas regarder, ou quoi ne pas lire, et j'en passe... Ce n'est pas rien, loin de là, et comme Jourde, je trouve qu'il y a déjà assez d'éléments amplifiant en outre la grosse dépression ambiante pour s'inquiéter de l'avenir.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par gnome »

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Message par Jack Carter »

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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par Alexandre Angel »

Notre époque a la passion de la censure, et désormais cette censure n’est plus la vieille censure réactionnaire de droite, elle est presque exclusivement pratiquée par des gens qui se réclament de la gauche et du progrès
Au nom du progrès, de la gauche, du Bien, on persécute et on empêche de parler ou de travailler des écrivains, des artistes, des journalistes, des intellectuels.
Les valeurs ont changé, le mécanisme reste le même.
C'est sur cette arête vive que les intellectuels vont devoir sérieusement bosser parce que c'est cela qui est inédit : cette incorporation forcée et perverse, par cette passion malsaine d'interdire, de combats éminemment progressistes, qui ne relèvent pas que du social (que des métastases "brunes" s'épanouissent au milieu des revendications des Gilets Jaunes, par exemple, n'est pas vraiment un phénomène nouveau).
Moi, je pense surtout, à la lutte contre l'homophobie, par exemple : combat sociétal progressiste par excellence incorporé par cet ordre moral, qui est dénoncé. Ça, c'est incroyablement nouveau!
Le comble de cette nouvelle et inquiétante pathologie sociétale consistant à copieusement brouiller les pistes. C'est réellement un ordre moral d'un genre nouveau, avec des composantes, ici ou là, déjà éprouvées.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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cinephage
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé

Message par cinephage »

Sur Facebook, tribune de Stéphane Goudet a écrit : Première en France. Nous apprenons par les réseaux sociaux que les élus d'Est Ensemble ordonnent sans vote la déprogrammation pour le Méliès de Montreuil et toutes les salles d'Est Ensemble (Pantin, Bagnolet, Bondy, Bobigny, Romainville-Noisy le sec), du film de Roman Polanski sur l'affaire Dreyfus, "J'accuse". Les deux débats prévus cette semaine au Méliès avec les associations féministes Nous Toutes et Collage Féminicide (qui demandaient le dialogue, et pas l'annulation) sur "Choisir de voir ou non le dernier Polanski ?" et "L'Affaire Dreyfus et l'antisémitisme d'hier et d'aujourd'hui" avec la Ligue des Droits de l'Homme, à cette heure-là, sont annulés. Nous demandons dès à présent à nos élus la liste des cinéastes dont nous n'aurons plus le droit de programmer les films et la définition de leurs critères. Un comité de vérification de la moralité des artistes programmés est-il prévu, puisque la liberté individuelle des spectateurs n'est pas suffisante ? L'interdiction doit-elle être étendue aux délits, et si oui lesquels ? Nous souhaitons également savoir quel sort sera réservé aux écrivains et peintres condamnés pour crimes dans les bibliothèques d'Est Ensemble. Selon toute vraisemblance, les livres de Céline et Althusser, les DVD de Max Linder, Brisseau, voire Woody Allen (plus besoin ici de décision de justice), les disques de Michael Jackson et les ouvrages sur Le Caravage et Gauguin devraient être retirés des rayonnages. Au passage, la liberté totale de programmation des cinémas appartenant à Est Ensemble avait été rappelée ce matin même.
Apparemment on en est au stade où les politiques interviennent directement pour imposer sa programmation à un cinéma. Bonjour la démarche culturelle et la défense de l'art & essai.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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