Alors je parlais plus de façon générale qu'autre chose. Sur la question des sports mécaniques, je me souviens qu'il y a... pfiou... pas mal d'années maintenant on avançait que l'instinct de conservation était plus grand chez les femmes et que dès lors, cela rendait les choses moins spectaculaires. Ce serait intéressant d'avoir quelques avis sur la question, aujourd'hui.Rockatansky a écrit :Non mais c'est vrai que le sport automobile n'est pas le plus ouvert aux femmes...
Qu'on ne me fasse pas croire que depuis Michele Mouton aucune femme n'en est capable.
Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Que la F1 essaie de se racheter une conduite un peu trop ostensiblement alors qu'effectivement, c'est uniquement traiter la partie visible de l'iceberg, cela mérite d'être pointé du doigt.
On peut aussi se dire que c'est déjà bien de commencer par la partie visible de l'iceberg, ce sans avoir à chaque fois à minimiser une décision plutôt progressiste sur la base qu'il reste ceci ou cela toujours pas fait et encore à faire.
Sinon, à ce rythme là, rien n'est jamais assez bien, il y a toujours à redire, et on n'avance jamais.
On peut aussi se dire que c'est déjà bien de commencer par la partie visible de l'iceberg, ce sans avoir à chaque fois à minimiser une décision plutôt progressiste sur la base qu'il reste ceci ou cela toujours pas fait et encore à faire.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Débat analogue a l'interrogation sur la disparition future du métier de caissière, avec le pseudo argument que c'est un metier peu qualifié ...AtCloseRange a écrit :et les Grid girls qui grognent t'en fais quoi?
Est-ce que le monde sera meilleur lorsqu'on aura supprimé tous les postes qui ne demandent pas beaucoup plus que d'être jolies?
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Je ne suis quasiment pas l'Indycar et le Nascar, mais il y a quelques femmes pilotes (il y a au moins Danica Patrick).Rockatansky a écrit :Qu'on ne me fasse pas croire que depuis Michele Mouton aucune femme n'en est capable.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Oui et il y a régulièrement des femmes qui participent aux 500 miles d'Indianapolis, la course par excellence où il faut du courage. Pippa Mann dispute toutes les éditions depuis plusieurs années, et surtout dans les années 2010-2013 il y avait 6 participantes régulières (jusque 4 au départ d'une même édition) : Danica Patrick (très performante et qui est une icône aux Etats-Unis, une des personnalités américaine qui génère le plus de revenus),la suissesse Simona de Silvestro, les anglaises Pippa Mann et Katherine Legge, la brésilienne Ana Beatriz, l'américaine Sarah Fisher. Danica Patrick, qui arrête la compétition cette année en terminant par un duo Daytona 500 (Nascar) / Indy 500, a remporté une course d'Indycar en 2008 ce qui a eu un grand retentissement à l'époque. On a également vu des femmes en Formule 1 (certes rarement) et bien sûr au Mans avec il y a quelques années un équipage suisse entièrement féminin.Groucho Marx a écrit :Je ne suis quasiment pas l'Indycar et le Nascar, mais il y a quelques femmes pilotes (il y a au moins Danica Patrick).Rockatansky a écrit :Qu'on ne me fasse pas croire que depuis Michele Mouton aucune femme n'en est capable.
Il y a cette histoire du sport auto qui lie depuis la fin des années 60 (soit avec l'arrivée des sponsors et l'implication des femmes de pilotes), le glamour au sport avec notamment ces grid girls. Jeunes femmes qui ont d'ailleurs un rôle bien plus large que de tenir un panneau sur la grille puisqu'elles s'occupent le reste du temps de l'accueil du public, et accessoirement sont généralement de vraies passionnées de F1 et de sport auto en général.
Mais il s'agit aussi et surtout un sport mixte, le seul à ce niveau de compétition. Certes il y a beaucoup plus d'hommes, ce qui est naturel en partant du constat que davantage de jeunes garçons sont attirés par les sports auto à la base (du moins avant le déconditionnement social qui arrive), et en outre comme la résistance physique entre en jeu il n'est pas étonnant de voir des hommes dominer la compétition internationale.
En revanche on ne peut pas dire que le sport auto ne soit pas ouvert aux femmes, bien au contraire. Le fait que les femmes pilotes professionnelles soient respectées ni plus ni moins que les pilotes hommes et qu'elles aient accès aux mêmes courses, aux mêmes championnats, montre que l'image machiste donnée par le sport auto est éloigné de la réalité. Sans doute que le retrait des grid girls, bien qu'étant une décision aujourd'hui perçue plus négativement que positivement du côté de ces jeunes femmes et des pilotes, est l'occasion de le rappeler plus clairement, avec le but assumé d'élargir et de rajeunir l'audience.
L'exemple de décision qui suit le ressenti du plus grand nombre, généralement les bien-pensants qui ne sont pas concernés, et qui gâche la vie de celles et ceux qui s'impliquent, sans contrainte, qui divertissent et se divertissent, et qui ne demandent rien à personne. Comme je l'ai lu cette semaine à ce sujet, "c'est en voulant plaire à tout le monde qu'on finit par ne plaire à personne".
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Flol a écrit :Je crois que là, on vient encore d'atteindre de nouvelles sphères :
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Est-ce qu'un jour un studio ou un réalisateur aura les cojones de dire à ces spectateurs hypersensibles d'aller poliment se faire voir ?
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Quand les journalistes arrêteront de leur donner une visibilité en faisant des articles sur ces gens.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
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https://www.lesinrocks.com/2018/02/06/c ... 111043219/Duke Red a écrit :Est-ce qu'un jour un studio ou un réalisateur aura les cojones de dire à ces spectateurs hypersensibles d'aller poliment se faire voir ?
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Sauf que le studio n'a pas attendu que l'histoire sorte dans la presse pour s'excuser, l'association des asthmatiques ayant appelé au boycott sur Facebook et publié une lettre ouverte dès ce week-end.tenia a écrit :Quand les journalistes arrêteront de leur donner une visibilité en faisant des articles sur ces gens.
Même sans la médiatisation par les journalistes de cette non-affaire, les producteurs auraient capitulé.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Ah, mais l'un comme l'autre n'aurait du faire l'objet d'une quelconque médiatisation.
C'est de l'article de caniveau, à base de gens qui prennent tout comme une insulte personnelle et d'autres passant instantanément en damage control (même s'il est, aussi, possible que la scène soit d'une bêtise sans nom, hein).
Que les producteurs aient capitulé ou non, et la remarque, et sa réponse me paraissent être le niveau 0 de l'info et la reprise ne fait que donner une visibilité.
Un peu comme la reprise en coeur hier de Netflix qui prendrait des nouvelles du mec qui a binge watché en 1 semaine 188 épisodes de The Office, et tous les journaux de France ont du faire un erratum ce matin parce que c'est une histoire bidon. Au delà du fait qu'elle soit bidon, je trouve qu'à l'heure actuelle, un paquet d'articles mentionnent des choses dont on devrait (les journalistes les premiers) se contre foutre généreusement.
Parce que le résultat, c'est la généralisation qui vient juste derrière. 3 gus à gauche, 4 à droite, une assoc' sortie des cambrousses britanniques, et hop, "c'est toute la société qui part en sucette, ma pov' dame".
Et comme tu peux finir dans un article de Hollywood Rapporter pour un truc aussi con, tu penses bien que ça doit donner envie. Il doit y avoir un paquet "d'indignations" et de "boycotts" savamment calculés.
C'est de l'article de caniveau, à base de gens qui prennent tout comme une insulte personnelle et d'autres passant instantanément en damage control (même s'il est, aussi, possible que la scène soit d'une bêtise sans nom, hein).
Que les producteurs aient capitulé ou non, et la remarque, et sa réponse me paraissent être le niveau 0 de l'info et la reprise ne fait que donner une visibilité.
Un peu comme la reprise en coeur hier de Netflix qui prendrait des nouvelles du mec qui a binge watché en 1 semaine 188 épisodes de The Office, et tous les journaux de France ont du faire un erratum ce matin parce que c'est une histoire bidon. Au delà du fait qu'elle soit bidon, je trouve qu'à l'heure actuelle, un paquet d'articles mentionnent des choses dont on devrait (les journalistes les premiers) se contre foutre généreusement.
Parce que le résultat, c'est la généralisation qui vient juste derrière. 3 gus à gauche, 4 à droite, une assoc' sortie des cambrousses britanniques, et hop, "c'est toute la société qui part en sucette, ma pov' dame".
Et comme tu peux finir dans un article de Hollywood Rapporter pour un truc aussi con, tu penses bien que ça doit donner envie. Il doit y avoir un paquet "d'indignations" et de "boycotts" savamment calculés.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Je ne comprends pas très bien ce que tu veux dire, pour être honnête, même si je note que tu minimises une fois de plus ce genre d'histoires, sur le ton du "Ça va quoi, faut pas généraliser". Sauf que quand tu mets tous ces micro-incidents les uns à la suite des autres, ben ça commence à composer un tableau assez peu reluisant de ce qu'il convient de dire et ne plus dire dans un film aujourd'hui. Qu'on lise simplement les faits : une association a appelé au boycott un film pour enfants qui comporte un gag sur les allergies, et le studio et le réalisateur se sont prestement excusés, déclarant qu'il était inapproprié de faire de l'humour sur l'intolérance alimentaire. Pardon, mais il n'y a rien qui te choque, là ? Et contrairement à ce que tu laisses sous-entendre, que le gag soit réussi ou "d'une bêtise sans nom" ne devrait même pas rentrer en ligne de compte.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Les gens ont tendance à être plus facilement offusqués par une blague pas drôle que par une blague drôle.Duke Red a écrit :Et contrairement à ce que tu laisses sous-entendre, que le gag soit réussi ou "d'une bêtise sans nom" ne devrait même pas rentrer en ligne de compte.
Ca ne devrait pas entrer en ligne de compte, tu as raison, sauf que c'est le cas. C'est ce qui fait qu'on pardonne tout à Gaspard Proust.
Des micro-incidents de ce type, si je ne m'abuse, existent depuis une bonne dizaine d'années, sauf que leurs retentissements actuels leur donnent une résonance bien plus mémorable. Les biais cognitifs se chargent de traiter cela non plus comme un bruit de fond pre-existant mais comme un signal nouveau, et de fait à une impression de changement profond.Duke Red a écrit :Je ne comprends pas très bien ce que tu veux dire, pour être honnête, même si je note que tu minimises une fois de plus ce genre d'histoires, sur le ton du "Ça va quoi, faut pas généraliser". Sauf que quand tu mets tous ces micro-incidents les uns à la suite des autres, ben ça commence à composer un tableau assez peu reluisant de ce qu'il convient de dire et ne plus dire dans un film aujourd'hui.
Bruit --> Signal --> Explication.
Le cerveau humain et sa recherche constante de sens en pleine action.
Maintenant, je conçois parfaitement que ça puisse être moi qui m'inquiète trop peu, mais je ne vois rien autour de moi me donnant l'impression d'un changement profond dans cette direction. Hormis la nouvelle tribune offerte aux illuminés et hypersensibles habituels. Tribune tristement efficace, et à démultiplier l'influence d'un groupe se payant de la pub à peu de frais, et le sentiment d'effarement du groupe d'en face, qui n'a qu'à se baisser pour s'indigner d'une nouvelle indignation.
TL; DR : Les éléments ne changent pas, c'est la taille de la loupe qui a changé.