Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Sorry, je n'ai pas fini de lire les 45 pages du topic sur lequel je suis tombé en cherchant où poster.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Aucun problème. Et puis ce n'est jamais assez répété que le BFI, sur ce coup-là, se ridiculise complètement.gnome a écrit :Sorry, je n'ai pas fini de lire les 45 pages du topic sur lequel je suis tombé en cherchant où poster.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
il a en effet été prouvé que les enfants exposés à des films présentant des personnages méchants défigurés avaient ensuite tendance à adopter une attitude négative vis-à-vis des personnes réellement défigurées.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Oui enfin on peut prouver n'importe quoi quand ça nous arrange.tenia a écrit :il a en effet été prouvé que les enfants exposés à des films présentant des personnages méchants défigurés avaient ensuite tendance à adopter une attitude négative vis-à-vis des personnes réellement défigurées.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Les enfants ne sont pas sensés regarder n'importe quoi...tenia a écrit :il a en effet été prouvé que les enfants exposés à des films présentant des personnages méchants défigurés avaient ensuite tendance à adopter une attitude négative vis-à-vis des personnes réellement défigurées.
Je ne pense pas qu'il faille avoir vu un film présentant un personnage méchant défiguré pour éprouver un malaise vis à vis des personnes réellement défigurées surtout quand on est enfant.
Faudra-t-il ajouter numériquement un dentier et retirer la verrue du nez de ce personnage afin d'éviter la stigmatisation des édentés et autres verruqueux ? Puis tant qu'on y est faisons lui une teinture et une coupe au carré histoire qu'on ne stigmatise pas les gens aux cheveux longs décolorés par l'âge... :
Ce sont toujours les mêmes discours comme à la glorieuse époque des eighties où on accusait de tous les maux Stallone et consort pour la violence de leurs films sensée rendre violents les spectateurs...
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Et Goldorak... ... et le Heavy Metal.. Comme si nous étions tous devenus hyper violents et adeptes de Satan nous qui avons été élevés en regardant les Animes et en écoutant Venom, Mercyful Fate et Slayer .
Bref autant arrêter de faire des films, ce sera plus simple pour que nos chères têtes blondes n'aient aucun risque d'être un jour traumatisées.
Bref autant arrêter de faire des films, ce sera plus simple pour que nos chères têtes blondes n'aient aucun risque d'être un jour traumatisées.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
ah non..pas moiJeremy Fox a écrit :Et Goldorak... ... et le Heavy Metal.. Comme si nous étions tous devenus hyper violents et adeptes de Satan nous qui avons été élevés en regardant les Animes et en écoutant Venom, Mercyful Fate et Slayer .
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Il y a suffisamment de films pour éduquer les enfants à la différence ( le récent Wonder par exemple ) pour ne pas être obligé d'utiliser ce qui ressemble fortement à un début de censure ( refus de financement ).tenia a écrit :il a en effet été prouvé que les enfants exposés à des films présentant des personnages méchants défigurés avaient ensuite tendance à adopter une attitude négative vis-à-vis des personnes réellement défigurées.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
On peut aussi choisir de croire certaines études ou pas quand ça nous arrange aussi. Ça marche dans les 2 sens.Jeremy Fox a écrit :Oui enfin on peut prouver n'importe quoi quand ça nous arrange.tenia a écrit :
Qué n'importe quoi ? Wonder Woman, Harry Potter, Dr No, Star Wars, c'est pas adapté pour des gamins de disons 8-10 ans ?gnome a écrit :Les enfants ne sont pas sensés regarder n'importe quoi...tenia a écrit :
Là où je te rejoins par dichotomie, c'est qu'il y a probablement des discriminations dans la vraie vie bien plus importantes à régler, et qu'elles ne viennent pas du tout par des biais artistiques. Peut-être pourrait-on commencer là déjà.Jeremy Fox a écrit :Et Goldorak... ... et le Heavy Metal.. Comme si nous étions tous devenus hyper violents et adeptes de Satan nous qui avons été élevés en regardant les Animes et en écoutant Venom, Mercyful Fate et Slayer .
Bref autant arrêter de faire des films, ce sera plus simple pour que nos chères têtes blondes n'aient aucun risque d'être un jour traumatisées.
(je conseille aussi d'éviter la France et les infos actuellement parce que dans le genre trauma, en ce moment, c'est la fête)
Succès en salles que des millions de gamins et ados ont du voir.Karras a écrit :Il y a suffisamment de films pour éduquer les enfants à la différence ( le récent Wonder par exemple )
Ah non, mince, j'avais lu Wonder Woman, my bad.
On peut aussi se demander à quel moment les seules propositions échouent faute d'un intérêt des industries pour un changement (parce qu'il y a toujours une bonne raison de rien faire), et qu'il faut donc en ressortir aux bonnes vieilles méthodes coercitives.Karras a écrit :un début de censure ( refus de financement ).
Comme pour : les pesticides, la pollution de l'air, le code de la route, le code civil, etc etc.
Mais c'est beau de croire que les gens peuvent changer d'eux mêmes (et pour quelque chose de mieux, en plus).
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Pourquoi dans ce cas-ci faudrait-il un changement ? Pour aseptiser encore plus les productions ? Dans ce cas, supprimons les méchants et lançons nous dans la production d'une franchise bisounours. J'exagère un peu, mais un méchant est un méchant, c'est normal qu'il soit reconnaissable. Du coup, il faudrait aussi arrêter de montrer des méchants tatoués parce que ça risque de stigmatiser toute une frange de la population.tenia a écrit :On peut aussi se demander à quel moment les seules propositions échouent faute d'un intérêt des industries pour un changement (parce qu'il y a toujours une bonne raison de rien faire), et qu'il faut donc en ressortir aux bonnes vieilles méthodes coercitives.Karras a écrit :un début de censure ( refus de financement ).
Comme pour : les pesticides, la pollution de l'air, le code de la route, le code civil, etc etc.
Mais c'est beau de croire que les gens peuvent changer d'eux mêmes (et pour quelque chose de mieux, en plus).
Généralement, le méchant, il a une cicatrice parce qu'il est méchant (donc qu'il se bat souvent et prend des coups,ça a une logique).
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Et donc, les super héros comme Thor, Captain America, Iron Man ou Wonder Woman, c'est des beaux gosses alors qu'ils se battent tout le temps, parce que... ?gnome a écrit :Généralement, le méchant, il a une cicatrice parce qu'il est méchant (donc qu'il se bat souvent et prend des coups,ça a une logique).
Et James Bond qui perd sa cicatrice littéraire au profit de Blofeld ?
A nouveau, ce qui est fantastique, c'est d'imaginer qu'avoir des méchants beaux gosses et des gentils boiteux, ça ferait des productions plus aseptisées alors qu'au fond, le status quo défendu est précisément une fainéantise scénaristique qui fait rentrer les gentils et les méchants dans des clichés cinématographiques éculés depuis 90 ans.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Non, là, je suis d'accord avec toi.tenia a écrit :A nouveau, ce qui est fantastique, c'est d'imaginer qu'avoir des méchants beaux gosses et des gentils boiteux, ça ferait des productions plus aseptisées alors qu'au fond, le status quo défendu est précisément une fainéantise scénaristique qui fait rentrer les gentils et les méchants dans des clichés cinématographiques éculés depuis 90 ans.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Alors qu'avant la naissance du cinéma, les gens défigurés, les bossus, les invalides, étaient acceptés avec enthousiasme et tolérance par l'ensemble des populations.tenia a écrit :il a en effet été prouvé que les enfants exposés à des films présentant des personnages méchants défigurés avaient ensuite tendance à adopter une attitude négative vis-à-vis des personnes réellement défigurées.
Sérieusement, c'est l'oeuf et la poule, là... Le cinéma reproduit les préjugés de la société, il les reflète tout simplement. Bien avant le cinéma, la littérature, les traditions, la peinture, illustraient ces préjugés et s'en emparaient, c'est précisément une des raisons pour lesquelles ils parvenaient à saisir les esprits, à frapper le public, parce qu'il lui restitue sa vision du monde, notamment un méchant porteur d'une marque du diable, d'une difformité ou d'un handicap, marque qu'il est anormal, parce qu'il est anormal d'être mauvais.
Dire que c'est le cinéma qui crée ces clichés est totalement absurde, et lui demander de jouer un rôle qu'il n'a pas, c'est tout aussi absurde. On n'aura plus de méchant défiguré, la belle affaire... C'est juste un bridage de plus de la création pour la bonne cause, et c'est aussi crétin que toutes les exigences morales imposées au cinéma depuis le bien crétin code Hays...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
Avec Google, j'ai retrouvé l'origine de cette phrase, c'est eux-mêmes qui le disent en fait. Je connais surtout "Même dans un état post-hypnotique, il est scientifiquement prouvé qu'un individu n'agirait jamais contre sa nature" qui décrédibilise depuis des années aussi bien les crétins qui adhèrent aux théories du complot façon Manchurian Candidate (Lee Harvey Oswald était-il programmé sous hypnose?) que ceux qui associent le cinéma, les jeux vidéos ou la musique Rock à la violence dans la vraie vie.tenia a écrit :il a en effet été prouvé que les enfants exposés à des films présentant des personnages méchants défigurés avaient ensuite tendance à adopter une attitude négative vis-à-vis des personnes réellement défigurées.
Ici on revient, à nouveau, à la tendance de faire coller sur le cinéma la responsabilité des idiots qui l'étaient simplement déjà tout court. Des gosses qui adopteraient une "attitude négative vis-à-vis des personnes réellement défigurées" ont un problème d'éducation, pas de cinéma. Le cinéma n'a jamais eu pour but de remplacer des parents ou des professeurs. Si des gosses de 8 ans deviennent racistes parce qu'ils découvrent le KKK dans un livre d'Histoire sans un jugement adulte extérieur, en se basant sur ton même principe absurde, il faudrait donc censurer les livres d'Histoire.
Je n'arrive pas à croire qu'on puisse encore trouver, en 2018 (et notamment sur un forum de cinéma), quelqu'un qui arrive à trouver défendables les conneries sur la mauvaise influence et tolèrent une bienpensance naïve visant à censurer (et ici le terme est juste) avec des théories fumeuses dignes d'un autre temps. Rappelons-le, le propos ne consiste pas à faire plus de films où les gentils sont défigurés (ils n'ont pas attendu cette interdiction pour faire Deadpool récemment) car ça, bien sûr, pourquoi pas, mais consiste à interdire d'en faire si ce sont les méchants qui sont balafrés. En outre, pour Blofeld, il n'y a que Donald Pleasence dans On ne vit que deux fois qui apparaît avec la cicatrice (si les autres sortent parfois gravement blessés à la fin, ils n'ont rien au visage pendant l'intégralité des films - par ailleurs dans les romans, Blofeld passe constamment par la case chirurgie esthétique). Un seul film, mais j'en conclue que ça en était tellement marquant que tu n'imagines plus Blofeld sans une cicatrice sur le visage ? Moi non plus.
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Re: Déni du fantasme, moralisation douteuse et féminisme dévoyé
D'un autre côté, si le cinéma essayait ne pas reproduire et entretenir ces préjugés, ne ferait-on pas un pas en avant pour les casser ?cinephage a écrit :Sérieusement, c'est l'oeuf et la poule, là... Le cinéma reproduit les préjugés de la société, il les reflète tout simplement. Bien avant le cinéma, la littérature, les traditions, la peinture, illustraient ces préjugés et s'en emparaient, c'est précisément une des raisons pour lesquelles ils parvenaient à saisir les esprits, à frapper le public, parce qu'il lui restitue sa vision du monde, notamment un méchant porteur d'une marque du diable, d'une difformité ou d'un handicap, marque qu'il est anormal, parce qu'il est anormal d'être mauvais.
Ce qu'il y a de plus dramatique dans tout cela, c'est qu'aujourd'hui encore, pour un Harry Potter qui porte fièrement sa cicatrice, on a encore des assimilations peu encourageantes et qu'il faudrait passer par une sorte de répression pour corriger le tir. Je n'aime pas cette façon de faire parce que je pense que l'éducation à l'image me paraît plus importante pour former les jeunes yeux à être capable de séparer le bon grain de l'ivraie. Malheureusement, vu la gueule de nos sociétés et leur incapacité chronique à se remettre en question, il faut passer par ce genre de geste un peu absurde sur la forme mais presque nécessaire sur le fond. C'est moche...
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
(Vincent Colonna)