Battleship Island (Ryoo Seung-wan - 2017)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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bruce randylan
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Battleship Island (Ryoo Seung-wan - 2017)

Message par bruce randylan »

Spécialiste de la série B musclée et efficace, Ryoo Seung-Wan continue de gravir les échelons dans le cinéma coréen et, après le carton de The Veteran il y a deux ans, accède pour la première fois de sa carrière à son premier vrai gros budget. Le résultat est Battleship Island (2017) qui évoque l'île japonaise de Hashima, sorte d'Alcatraz de l'exploitation du charbon dans laquelle de nombreux coréens (entre autres) furent enrôlés plus ou moins de force pour y travailler dans des conditions exécrables et inhumaines jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale.

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Avec un tel sujet, on aurait pu croire que Ryoo se serait fait avaler par le système des gros studios, des formules commerciales, par la reconstitution historique (une première pour lui) et les nombreux trucages que cela nécessite... Et bien pas du tout ! Le film demeure encore un impressionnant tour de force technique à la réalisation remarquable de maîtrise et d'ampleur pour un mélange entre Germinal et le film de guerre. Alors certes, on est dans une œuvre de propagande qui s'accapare d'un fait véridique (plusieurs centaines de morts coréens sur cette île) pour mieux faire vibrer la fibre coréenne à coup de révisionnisme explosif. Pas la moindre évocation des prisonniers chinois par exemple (il est juste rapidement évoqué différents secteurs dont celui coréen) et il semble que l'île ne connut aucune révolte du niveau montré dans le film... Peu importe au final tant Ryo Seung-wan transcende son matériel. Et si le film montre des japonais unanimement sadiques et cruels, il montre aussi de nombreux coréens qui collaborent sans scrupules ou qui profitent de la situation pour s’enrichir grâce à corruption et la manipulation des masses (thème déjà évoqué à plusieurs reprises dans la carrière du cinéaste).

Mieux vaut prendre Battleship Island pour ce qu'il est au final : un divertissement épique à la réalisation monumental traversés de morceaux de bravoures déments et qui a l'intelligence de respecter la progression vers la fureur.
Le début est ainsi assez conventionnel et plutôt sage avec sa reconstitution de l'occupation japonaise à travers un groupe de jazz qui se retrouve embarqué malgré eux vers Hashima, véritable enfer sur terre alors que nous sommes en été 1945.
La reconstitution est impressionnante mais Ryoo ne s'attarde jamais dessus, préférant une réalisation dynamique et alerte avec des plans assez longs sans tomber là non plus dans la démonstration virtuose. La narration est ainsi rondement menée et ne perd pas trop de temps à présenter la dizaine de protagonistes principaux, dont seul un résistant infiltré est maladroitement introduit par un flash-back. Ces personnages n'en demeurent pas moins attachant par quelques courtes scènes tout en reposant juste ce qu'il faut de clichés pour qu'on se les approprie immédiatement (le gangster grande gueule mais compréhensif, l'ancienne prostituée, le leader du groupe de jazz et sa petite fille, le chef coréen, le résistant ou un intellectuel à lunettes pour le coup pas assez présent).
Par contre, le cinéaste dispose avec parcimonie de séquences mouvementées qui gagnent en ampleur à chaque reprise : l'ouverture en noir et blanc, le brutal combat dans les bains, le déraillement du chariot fou ou les explosions au gaz.

La dernière heure est pour ainsi dire un morceau de bravoure ininterrompu qui commence par une séquence époustouflante de bombardement aérien avant de finir par une bataille rageuse lors de la tentative d'évasion en passant par une séquence narrative indispensable, magnifiée par l'utilisation de bougies qui confère au moment un vrai souffle lyrique.
Autant le dire simplement et directement : cette dernière heure défonce tout. Point barre.
Ryoo Seung-wan ressuscite les grandes fresques épiques guerrières comme j'en ai pas vu depuis un moment avec une réalisation dantesque qui repose sur des plans relativement longs, fluides et dynamiques et surtout stables. A la fois lisible et chaotique tout en étant remarquable par son incroyable logistique et sens de l'espace. Qu'il s'agisse des tétanisantes bombes larguées (rarement on aura senti à ce point la force des explosions et des flammes) ou de la force du désespoir des combattants coréens, rien ne semble effrayer Ryoo Seung-wan dont la maitrise est totale. Il se permet même d'utiliser la dernière ré-orchestration de Ecstasy of Gold du Bon, la brute et le truand pour cristalliser la tension avant la charge japonaise. Ca aurait pu être grossier, cynique, opportuniste ou tout bonnement d'une facilité fainéante et au contraire, il l'utilise avec maestria et colle des frissons qui ne partiront plus pendant les 10 minutes à venir.

Je sais ça fait beaucoup de superlatif à la ligne mais je crois que tous mes potes sortant de la séance ne pouvaient cacher leur sourire béa. Il faut chaudement remercié l'équipe du FFCP d'avoir pu nous proposer cette unique projection sur grand écran en France. Actuellement le film est détenu par Metropolitan qui ne sait pas quoi en faire. Quelque part, je les comprends car c'est clairement une œuvre qui mériterait une sortie salle en grande pompe et un immense succès public. Mais blockbuster asiatique oblige, ça ferait un bide. :cry:

Dernière modification par bruce randylan le 27 mars 18, 18:13, modifié 2 fois.
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Re: Ryoo Seung-wan

Message par Ben Castellano »

Juste vu The Unjust (2010) pour le moment... Thriller de confrontation entre flics et magistrats ripoux au milieu de la pègre, assez lambda maintenant là-bas, même scénariste que Meet the Devil donc les rebondissements parfois gagesques pleuvent. Niveau mise en scène je me souviens surtout du pré-générique qui intalle le contexte assez dense de l'intrigue avec virtuosité à travers écrans et journaux, et la prestation du frère du réal en procureur véreux, assez jubilatoire. Mais c'est souvent assez anodin même si ça reste un bon défouloir social (on ne pourra jamais dire qu'on en fait autant ici)... le final dégouline bien trop.

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bruce randylan
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Re: Ryoo Seung-wan

Message par bruce randylan »

Ben Castellano a écrit :Juste vu The Unjust (2010) pour le moment... Thriller de confrontation entre flics et magistrats ripoux au milieu de la pègre, assez lambda maintenant là-bas, même scénariste que Meet the Devil donc les rebondissements parfois gagesques pleuvent. Niveau mise en scène je me souviens surtout du pré-générique qui intalle le contexte assez dense de l'intrigue avec virtuosité à travers écrans et journaux, et la prestation du frère du réal en procureur véreux, assez jubilatoire. Mais c'est souvent assez anodin même si ça reste un bon défouloir social (on ne pourra jamais dire qu'on en fait autant ici)... le final dégouline bien trop.
J'avais bien aimé le film à l'époque mais c'est un peu à film à part, pas vraiment révélateur de son style habituel et de sa filmographie plutôt porté sur l'action, le cinéaste étant un grand amateur du cinéma hong-kongais (Shaw Brothers, Jackie, Sammo & cie).

J'en avais dit ça lors de ma découverte
Un polar ambigu et trouble qui évoque la corruption de la société coréenne qu'elle soit policière et juridique. Le scénario est intelligent et ambitieux tout en parvenant à créer une vraie tension dans le jeu du chat et la souris que se lance un policier et un procureur pour couvrir leurs arrières.
Mais le film ne tient malheureusement pas ces promesses jusqu'au bout et la conclusion est à moitié ratée (et donc à moitié réussie par aspect). Il aurait dû s'arrêter 5 minutes plus tôt.
Enfin bon, excellente mise en scène, un script prenant et peu de concession.
Et puisqu'on parle de ses autres films
Ma critique de Veteran

Et j'avais crée un topic sur City of violence

Sinon The agent aka the berlin file est un thriller d'espionnage façon Jason Bourne un peu confus narrativement au début mais qui devient sacrément efficace dans sa seconde moitié avec des scènes d'actions sèches et parfaitement découpé (et sans shaky cam).

Un peu à part aussi dans sa filmographie Crazy Lee, son pastiche des films d'espionnage coréens 60's sous influence de l'humour non-sensique HK. un peu cheap, pas toujours subtil, des gags piqués à Stephen Chow mais quelques séquences tordantes (qui s'apprécient mieux si on a vu quelques représentants du genre).

Je n'irai pas jusqu'à dire que Ryoo Seung-wan est le meilleur cinéaste de son pays ou un même un auteur même si on retrouve des thèmes récurrents. Par contre, ce qui est impressionnant c'est la maîtrise de sa réalisation qui progresse film après film. Battleship island est vraiment monstrueux à ce niveau et renvoie autant à Lean, Leone, Peckinpah ou même Spielberg.

Chose surprenante, je me rends que pratiquement toute la carrière du cinéaste est disponible chez nous à part son premier film Die Bad (qui réunit plusieurs de ses courts-métrages) et The veteran puisqu'on trouve aussi No blood no tears, Crying Fist et Arahan.
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Re: Ryoo Seung-wan

Message par bruce randylan »

bruce randylan a écrit :Battleship Island (2017)
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Rohhhh ! Ca sort en salles chez nous le 14 mars en fait ! :D
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Re: Ryoo Seung-wan

Message par bruce randylan »

Piqure de rappel : ça sort demain mais comme Metropolitain s'en fout totalement, c'est de la sortie technique complétement sacrifiée.
Pour le moment, ça n'a l'air de ne passer qu'au Publicis à Paris. :evil: :cry:

Pour ceux qui peuvent y aller, foncez, s'il y a bien un film à voir sur grand écran, c'est celui-ci.
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Alexandre Angel
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Re: Ryoo Seung-wan

Message par Alexandre Angel »

J'aimerais bien le voir!
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Ryoo Seung-wan

Message par bruce randylan »

Je viens de revoir sur YT le passage illustré par "Ecstasy of gold", c'est utilisé de manière magistral et ça m'a recollé des frissons. :D
(pas de lien, ça spoile beaucoup puisque c'est durant le dernier acte)
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Re: Ryoo Seung-wan

Message par Jack Carter »

Rien de prevu à Lyon cette semaine :x
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El Dadal
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Re: Ryoo Seung-wan

Message par El Dadal »

Vu donc. Le DCP Metropolitan n'est pas jojo (une habitude du distributeur), plein de crénelage dans les obliques et de bruit numérique. Mais la salle 1 du Publicis est chouette et le niveau sonore parfait.

Enthousiasme global et j'encouragerai bien mes camarades parisiens à tenter l'expérience, mais bizarrement, j'aurai un avis un peu contraire à celui de Bruce, en cela que la première partie me semble bien plus maîtrisée. L'ouverture pré-générique est hallucinante, à base de mouvement quasi perpétuel et de coupes dans le mouvement, malgré l'action ininterrompue, la scénographie et la foule. Je me suis dit que si tout était de cette trempe, on tenait le film de la décennie (et Bruce énumère bien les moments pleins de panache qui s'enchaînent alors). Malheureusement, le mieux est l'ennemi du bien, et à vouloir trop en faire, courir trop de lièvres à la fois, Ryoo Seung-wan finit par perdre un peu de substance et tourner en rond. Il y a trop d'arcs narratifs concomitants à refermer à la fois, qui finissent par décrédibiliser et alourdir l'ensemble. Et puis, si l'utilisation du morceau de Morricone est intelligente et créé un lien magique avec le camp de prisonnier du Leone (j'ai tout de même entendu un type glousser dans la salle), son interruption est brutale, due à un mixage à la serpe.
Carton rouge au ralentis saccadés de post-prod sur la dernière séquence. Je croyais cette pratique merdique typique des années 2000 totalement révolue, faut croire que non.

Bon, je ne crache pas dans la soupe non plus. C'est vraiment un film à la mise en scène exaltante. Beaucoup pensé aux Gangs of New York de Scorsese, pour des raisons thématiques mais aussi de mise en scène: on sort des entrailles de la terre pour finir dans la poussière blanchâtre de la poudre à canon. Entre temps, toutes les factions se sont auto-détruites dans un mouvement balancier de violences perpétuelles dans une lutte illusoire au pouvoir.
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Re: Ryoo Seung-wan

Message par Shin Cyberlapinou »

On était sans doute à la même séance (ce lundi 19 mars, 20H30?), le DCP ne m'a pas choqué mais j'ai noté des coquilles dans les sous-titres.

Visuellement ça a de la gueule, avec des écarts B (il faut voir le final de plusieurs bad guys) qui s'insèrent au fond bien dans le cadre "historique" mais il y a effectivement des maladresses narratives (l'introduction de l'espion) et il faut accepter le propos bien bourrin (pour reprendre un humoriste fameux on ne m'ôtera pas de l'idée que, pendant la dernière guerre mondiale, de nombreux coréens ont eu une attitude carrément hostile à l'égard du régime impérial japonais), le film se prête à un drôle de double programme avec City of life and death, film chinois autrement plus "digne" sur l'occupation nippone, je me demande si la Corée et la Chine proposeraient des films aussi cinglants si le Japon avait fait un travail historique semblable à l'Allemagne, un point d'ailleurs rappelé dans le carton de fin.

Pas trop de superlatifs de mon côté donc (ce n'est pas de sa faute mais je trouve le cinéma coréen invariablement surbuzzé en Occident) mais un vrai blockbuster pas con à mille lieux d'un machin comme le plus tout jeune 2009 Lost memories (pour rester dans le registre des méchants japonais qui mettent à genoux une Corée drapée dans sa dignité et sa résilience, c'est politiquement aussi foireux mais cinématographiquement incompétent), le pire film que j'ai vu en 2017.
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Re: Ryoo Seung-wan

Message par El Dadal »

Oui, même séance.

Bien entendu que le film est pour le moins bancal idéologiquement et moralement (en plus d'être simpliste), mais je comprends qu'avec plus de subtilité et de zones d'ombres, on aurait fini avec une mini série. Et puis, comme Bruce l'a écrit, il est facile de se laisser porter et de se concentrer uniquement sur la mise en scène.
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Re: Ryoo Seung-wan

Message par bruce randylan »

Quelques bonnes nouvelles :D :
BATTLESHIP ISLAND continue au Publiciscinémas pour une 3ème semaine et arrive dans quelques salles de province !

Dès demain, le film de Ryoo Seung-wan poursuit ses beaux jours dans la salle parisienne du Publicis, tous les après-midis à 15h05, et tous les soirs à 20h30 sauf mercredi et jeudi.

Mais ce n’est pas tout, grâce à la mobilisation des spectateurs, des salles de province commencent à organiser des projections de BATTLESHIP ISLAND hors de Paris !

Pour le moment, les salles suivantes ont annoncé des projections du film :
- Le Pandora, à Avignon, une séance par jour dès demain : http://cinema.lepandora.fr/film/217104/
- Le Caméo, à Nancy, une projection le 3 avril à 20h15.
- Le Gaumont Toulouse, séances à 10h30 et 20h le 4 avril, puis le 6 avril à 20h.
- Le Méliès à Saint-Etienne, une projection le 13 avril à 21h.

N’hésitez pas à nous signaler des salles qui auraient annoncé des projections du film, afin que nous mettions ce post à jour !
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Re: Battleship Island (Ryoo Seung-wan - 2017)

Message par Jack Carter »

Le film debarque à Lyon dès mercredi au Lumiere Fourmi :)
http://www.cinemas-lumiere.com/film/battleship-island/
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Re: Battleship Island (Ryoo Seung-wan - 2017)

Message par tenia »

Je viens de recevoir les check discs de Metro : montage de 2h12 sur un disque et montage "Director's Cut" de 2h31 sur l'autre. Je me renseigne sur la répartition des disques dans les éditions et je reviens ici, mais le disque DC est indiqué comme "HK" dans le nom de volume du disque et pas l'autre.
bruce randylan
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Re: Battleship Island (Ryoo Seung-wan - 2017)

Message par bruce randylan »

tenia a écrit :montage "Director's Cut" de 2h31 sur l'autre.
:shock:
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