Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Demi-Lune
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Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Message par Demi-Lune »

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En juillet 1967, d'importantes émeutes ont lieu à Détroit dans le Michigan, pour protester contre la Ségrégation raciale aux États-Unis et la guerre du Viêt Nam. La police de Détroit reçoit des plaintes à propos de pillages, d'incendies et de tirs d'armes à feu. Les forces de l’ordre encerclent l’Algiers Motel d’où semblent provenir des détonations. Dans ce chaos, Melvin Dismukes, un agent de sécurité privé afro-américain, tente de survivre tout en protégeant ses semblables.

Histoire que le nouveau film de Kathryn Bigelow ne passe pas complètement à la trappe sur le forum. :shock:
Thaddeus a écrit :Detroit (Kathryn Bigelow, 2017)
Il fallait, pour reconstituer la tragédie ordinaire survenue à l’Algiers Motel en 1967, la main de fer et le regard d’aigle de cette grande réalisatrice polémique qu’est désormais Kathryn Bigelow. La violence et l’abjection des faits y sont comme passées dans un bain photosensible, analysées, scrutées, dénoncées avec une rage et un engagement d’autant plus frappants que rien ne vient en écorner la remarquable objectivité, l’exemplaire pondération. Brûlot viscéral mettant implacablement à nu certains des points de tension et d’injustice les plus sensibles de la société américaine, cette éprouvante mais salutaire fresque de sueur, de sang et de larmes entremêle brillamment l’intime et le collectif, perpétue avec ardeur le glorieux héritage d’un cinéma contestataire et lucide, humaniste et généreux. 5/6
cinéphage a écrit :Une sorte de film dossier à la tension efficace. Bigelow sait mettre en scène, et son film est parfois vraiment saisissant.
zemat a écrit :Intéressant, les 2h23 passent très vite, mais c'est loin d'être un choc comme le sujet pouvait le laisser penser.
Spoiler (cliquez pour afficher)
La faute sûrement à une actualité judiciaire US récente qui nous a trop habitué au fait que les policiers blancs coupables de meurtres de personnes noires soient reconnus non coupables.
lowtek a écrit :C’est super mal construit et complètement telephoné du début à la fin. Tarantino en aurait fait un film gore et rigolo qu’on aurait pu détester en toute tranquilité. Mais là c’est édifiant et sans nuance.
Dernière modification par Demi-Lune le 21 oct. 17, 23:08, modifié 1 fois.
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Thaddeus
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Re: Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Message par Thaddeus »

A noter (même si tout le monde est plus ou moins au courant) qu'une polémique de plus est née aux US quant à la légitimité d'une réalisatrice blanche de traiter d'un tel sujet. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, donc. En tout cas c'est un film que j'ai trouvé très fort et que je conseille en particulier à tous ceux qui ont aimé l'époustouflant Zero Dark Thirty (même s'il n'atteint pas les cimes de ce dernier).
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Re: Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Message par LordAsriel »

C'est un beau film - et un vrai brûlot effectivement, avec toutes les limites que l'exercice peut imposer à un sujet. En l'occurrence, sur le plan politique et dans l'étude psychologique des personnages, on a vu plus fin, même si le discours est salutaire. C'est surtout pour moi un grand film de cinéma, qui pourrait ne valoir que pour son asphyxiante séquence centrale dans l'hôtel tant cette partie relève de la leçon de mise en scène et d'écriture.
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El Dadal
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Re: Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Message par El Dadal »

1er point: on est clairement face à un film de Kathryn Bigelow, compendium de notions et références plus ou moins conscientes, porteuses de style et thématique, avec une signature bien à elle.
La structure tri-partite est réminiscente de K-19, le frisson d'adrénaline et l'impunité rappellent des séquences sur la corde de Blue Steel, Point Break et Strange Days, le climat anxiogène et la temporalité ceux de Démineurs et la grande Histoire son Zero Dark Thirty. L'introduction fait également penser aux premières heures de Bigelow, étudiante des Beaux-Arts et la reconstitution des années 60 (clairement du niveau des Doors de Stone ou du Ali de Mann) évoque même par moments The Loveless (le décor principal des deux est un motel). La photo est elle d'une beauté hallucinante et on arrive à un tel point de raffinement dans les contrastes, le piqué et le grain que je n'arrivais plus à savoir si le film avait été tourné en argentique ou digital (IMDB indique finalement du digital).

Le scénario du compère Mark Boal est excellemment bien ficelé, quand l'on sait sur quoi son élaboration repose et qu'on voit comment l'intrigue est amenée par vagues progressives qui se referment (la ville > un quartier > un hôtel > un couloir). Dommage que la dernière section ne soit plus du même niveau (malgré le jeu adéquat des très bons John Boyega et Algee Smith). On sent aussi quelques facilités, raccourcis et joliesses (là où par contraste Zero Dark Thirty reste d'une étonnante crudité dans sa représentation). C'est moins carré, moins immédiatement universel, et pourtant tout aussi prenant (moins bavard aussi).

Belle musique d'appoint de James Newton Howard, mais gros miscast à mon sens en la présence de John Krasinski (que je m'attendais à faire des blagues à chaque apparition). Un beau film prenant et juste, mais la déclaration d'intention n'est pas loin.
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Flol
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Re: Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Message par Flol »

El Dadal a écrit :gros miscast à mon sens en la présence de John Krasinski (que je m'attendais à faire des blagues à chaque apparition). Un beau film prenant et juste, mais la déclaration d'intention n'est pas loin.
Ah oui, bien vu pour Krasinski ! Dès qu'il apparait la 1ère fois, j'ai pas pu m'empêcher de me dire "oh tiens Jim !". C'est très perturbant.
Alors le film sinon : bien aimé dans l'ensemble, mais j'ai un léger problème avec sa structure même en 3 parties. Là où j'attendais (et espérais) une plongée dans un Detroit en pleine guerre civile (ce que laisse croire la 1ère partie), j'ai vu un film partiellement fort et bancal du fait de ces 3 parties pas forcément homogènes.
Celle du milieu, la plus importante, n'a finalement pas beaucoup plus de choses à proposer qu'une bête expérience "comme si vous y étiez" de huis-clos horrifique, répétitif dans sa forme et ses intentions. Et celle de la fin, le procès dont on connait tous l'issue (même si comme moi on ne connait pas les détails de l'affaire, on se doute bien que les flics incriminés s'en tireront), est trop convenu et semble provenir d'un tout autre film.
S'il s'agissait pour Bigelow de faire un film sur des événements de 1967 pour démontrer que 50 ans plus tard rien n'a changé, c'est salutaire ; mais je pensais que son film irait un peu plus loin dans l'étude de caractères, dans l'exploration des raisons pour lesquelles de tels faits peuvent se produire. Finalement je trouve le film un peu scolaire, au-delà de l'expérience physique qu'il peut représenter. Je vais pas vous mentir, j'étais évidemment pas mal tendu pendant toute la partie prise d'otages.
En fait Bigelow pour moi, c'est ça : du cinéma qui me file des courbatures et l’impression d’avoir perdu 15 litres d’eau pendant 2 heures ; mais c'est à peu près tout ce que j'en retiens.
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El Dadal
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Re: Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Message par El Dadal »

Flol a écrit :Alors le film sinon : bien aimé dans l'ensemble, mais j'ai un léger problème avec sa structure même en 3 parties. Là où j'attendais (et espérais) une plongée dans un Detroit en pleine guerre civile (ce que laisse croire la 1ère partie), j'ai vu un film partiellement fort et bancal du fait de ces 3 parties pas forcément homogènes.
Celle du milieu, la plus importante, n'a finalement pas beaucoup plus de choses à proposer qu'une bête expérience "comme si vous y étiez" de huis-clos horrifique, répétitif dans sa forme et ses intentions. Et celle de la fin, le procès dont on connait tous l'issue (même si comme moi on ne connait pas les détails de l'affaire, on se doute bien que les flics incriminés s'en tireront), est trop convenu et semble provenir d'un tout autre film.
Réflexion similaire ici, ainsi que sur le reste de ton argumentaire (à la différence près que j'adore le cinéma de Bigelow, hein).
Toutefois, le film reste en tête, et je ne peux m'empêcher de créer des réseaux de références et d'influences. La première partie, mêlant si adroitement images d'archive et scènes tournées pour l'occasion, dans sa représentation des scènes d'émeutes, m'a ainsi beaucoup rappelé le début de Lune sanglante de James Ellroy. Et la partie hardboiled centrale a un côté film noir/polar que n'aurait pas renié un Chester Himes. Reste donc le troisième acte, plus problématique...
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Re: Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Message par Ben Castellano »

Je suis moins client de Kathryn Bigelow depuis Demineurs, en raison d'une mise en scène que je trouve plus stéréotypée, et de scénarios un peu démonstratifs. Zero Dark Thirty m'avait fait l'impression d'une mini-série chapitrée et condensée, avec ses personnages et zones d'ombres morales assez attendus, ça m'avait très peu touché. Si Detroit n'est pas un retour à la dimension organique/sensitive que pouvait insuffler la cinéaste (même présente dans le classicisme du beau K19), il est très intéressant comme quasi film somme, revisitant à peu près tout le cinéma de son auteur qui est clairement hanté par l'ambivalence et le choc des mondes. Il y a une sorte de point d'orgue à toute une filmo dans cette énorme partie centrale, totalement dingue, quasi subie en temps réel, qui a clairement pour ambition de laisser au spectateur une expérience traumatique qui l'amènera à s'interroger sur ses principes. C'est proche des séquences centrales très dures de Strange Days (le viol en POV) et K19 (plongée sacrificielle dans le réacteur), qui agissent comme des basculements, mais en décuplé et intensifié... avec le sentiment de ne plus avoir de prise comme spectateur sur la mise en scène, tant l'immersion est totale et la tentation esthétique évacuée (même la séquence difficilement soutenable de Strange Days conservait un contenu atmosphérique). C'est fascinant mais ça m'a presque gêné aussi de me faire happer de la sorte, comme si j'étais aussi avec un canon braqué derrière la tête, contre un mur, pour un temps très, très long... On pense aussi aux Chiens de Paille revisité dans ce morceau, mais il y a peu d'espace pour prendre de la distance. Reste qu'ainsi, la nouvelle "forme réaliste" de Bigelow m'a parue moins clichée , et déployer une puissance et une approche du mal très dérangeante.
Je suis à moitié convaincu donc, la fin fonctionne assez mollement également dès qu'on arrive au tribunal, car j'ai l'impression que les personnages du chanteur ou de John Boyega restent très en surface. I
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l y a le refus pour le premier de "vivre avec" ce crime et d'en tourner la page, au sacrifice de sa vie sociale, "terrestre", qui reste belle cependant.
J'ai du mal avec le didactisme de Mark Boal, qui finit toujours pas être un peu scolaire. D'un autre côté, on a rarement autant été aussi dur récemment avec le trio police, armée, justice je crois dans un film US mainstream (le personnage du militaire qui participe aux violences et se carapate lâchement dès le déraillement, sans retour, c'est notamment assez fort, d'autant que là il n'y aucun contrepoint). Confronté aux chaos (en première partie, Bigelow refuse tout positionnement politique de contexte, c'est un état de fait comme dans Strange Days, on pourrait le lui reprocher), les éléments de violence "légitimes" sont montrées comme n'ayant pas de prises morales réelles. Les règlements de comptes entre flics dans la dernière partie paraissent donc assez robotiques et absurdes à bien des égards, même si l'empathie et la révolte surgissent encore par bribes.

J''ai comme la sensation étrange d'avoir vu un potentiel grand film sur notre époque, sans être pleinement convaincu... à voir au vieillissement donc. Mais c'est à ne pas louper.
mannhunter
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Re: Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Message par mannhunter »

Flol a écrit :pas beaucoup plus de choses à proposer qu'une bête expérience "comme si vous y étiez" de huis-clos horrifique, répétitif dans sa forme et ses intentions. la fin, le procès dont on connait tous l'issue (même si comme moi on ne connait pas les détails de l'affaire, on se doute bien que les flics incriminés s'en tireront), est trop convenu et semble provenir d'un tout autre film.

Ben Castellano a écrit :Je suis moins client de Kathryn Bigelow depuis Demineurs, en raison d'une mise en scène que je trouve plus stéréotypée, et de scénarios un peu démonstratifs. ça m'a presque gêné aussi de me faire happer de la sorte, comme si j'étais aussi avec un canon braqué derrière la tête, contre un mur, pour un temps très, très long..la fin fonctionne assez mollement également dès qu'on arrive au tribunal, car j'ai l'impression que les personnages du chanteur ou de John Boyega restent très en surface. I
Spoiler (cliquez pour afficher)
l y a le refus pour le premier de "vivre avec" ce crime et d'en tourner la page, au sacrifice de sa vie sociale, "terrestre", qui reste belle cependant.
J'ai du mal avec le didactisme de Mark Boal, qui finit toujours pas être un peu scolaire.Les règlements de comptes entre flics dans la dernière partie paraissent donc assez robotiques et absurdes à bien des égards
[/quote]

D'accord avec tout ça, je préférais nettement ses premiers films à ses dernières thèses politisées. Là le côté documentaire à coups de petits zooms nerveux m'a irrité par moments, et surtout comme tu dis ce côté démonstratif du scénario, ça manque de finesse dans l'écriture, toute la partie centrale que je trouve limite complaisante (la frontière ténue entre la dénonciation de la violence et l'exploitation de celle-ci) et le dernier tiers procès assez convenu...reste un casting plutôt solide.
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Melaine
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Re: Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Message par Melaine »

C'est assez difficile comme film... C'est très éprouvant, ça m'a pris aux tripes. Et c'est intéressant, sur le rapport aux valeurs, à la loi, aux institutions, et à la façon dont les gens vivent (et subissent) tout ça. J'ai bien aimé la question du regard aussi, de l'identité, ça reste plutôt en retrait, je ne crois pas que ce soit ce qui a le plus intéressé Bigelow, mais il y a quelques plans qui comptent parmi les plus beaux du film (notamment un "plan-miroir", au moment où le flic noir monte l'escalier avec le noir qui vient de se faire tabasser).

Mais j'ai quand même un soucis avec la place de la violence dans le film. C'est quand même très frontal, ça dure, le spectateur est pris en otage... J'ai vraiment du mal avec ça, il faut encore que je digère un peu, et que je réfléchisse au sens que ça prend, à ce que ça forme (parce que malgré tout on ne nous laisse pas avec cette violence, toute la dernière partie apporte un apaisement etc, ce n'est pas si simple) mais j'ai bien peur que ça plombe le film.

Après cette violence est quand même interrogée... Tout ce qui tourne autour du jeu, avec le faux flingue, le "jeu des morts" des flics etc, c'est quand même très intéressant, justement sur la question de l'appréhension de la violence, du regard qu'on porte sur elle (et sur les images de violence), ainsi que sur la nécessité de la morale dans une société.

Donc c'est un film difficile à appréhender. Relativement intéressant mais trop frontal, trop brutal pour être réellement pertinent. Sans doute Bigelow s'est elle faite avaler par son propre film...
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Demi-Lune
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Re: Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Message par Demi-Lune »

Melaine a écrit :C'est assez difficile comme film... C'est très éprouvant, ça m'a pris aux tripes. Et c'est intéressant, sur le rapport aux valeurs, à la loi, aux institutions, et à la façon dont les gens vivent (et subissent) tout ça. J'ai bien aimé la question du regard aussi, de l'identité, ça reste plutôt en retrait, je ne crois pas que ce soit ce qui a le plus intéressé Bigelow, mais il y a quelques plans qui comptent parmi les plus beaux du film
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(notamment un "plan-miroir", au moment où le flic noir monte l'escalier avec le noir qui vient de se faire tabasser).
Mais j'ai quand même un soucis avec la place de la violence dans le film. C'est quand même très frontal, ça dure, le spectateur est pris en otage... J'ai vraiment du mal avec ça, 'faut encore que je digère un peu, et que je réfléchisse au sens que ça prend, à ce que ça forme (parce que malgré tout on ne nous laisse pas avec cette violence, toute la dernière partie apporte un apaisement etc, c'est pas simple) mais j'ai bien peur que ça plombe le film.

Après cette violence est quand même interrogée... Tout ce qui tourne autour du jeu, avec le faux flingue, le "jeu des morts" des flics etc, c'est quand même très intéressant, justement sur la question de l'appréhension de la violence, du regard qu'on porte sur elle (et sur les images de violence), ainsi que sur la nécessité de la morale dans une société.

Donc c'est un film difficile à appréhender. Relativement intéressant mais trop frontal, trop brutal pour être réellement pertinent. Sans doute Bigelow s'est elle fait avaler par son propre film...
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Re: Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Message par Jack Carter »

Pourquoi quoter ce qui est ecrit au dessus si tu n'as rien à ajouter ? :shock: :lol:
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Re: Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Message par Alexandre Angel »

Je crois qu'il a mis une balise anti-spoil. Et quand je dis "je crois", je suis sûr en fait..
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Demi-Lune
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Re: Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Message par Demi-Lune »

Jack Carter a écrit :Pourquoi quoter ce qui est ecrit au dessus si tu n'as rien à ajouter ? :shock: :lol:
Alors c'est très bizarre, parce que lorsque j'ai quoté le message pour le mettre dans ce topic, je suis persuadé que c'était encore celui de mannhunter en dernier.
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Re: Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Message par Watkinssien »

Demi-Lune a écrit :
Jack Carter a écrit :Pourquoi quoter ce qui est ecrit au dessus si tu n'as rien à ajouter ? :shock: :lol:
Alors c'est très bizarre, parce que lorsque j'ai quoté le message pour le mettre dans ce topic, je suis persuadé que c'était encore celui de mannhunter en dernier.
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Alexandre Angel
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Re: Detroit (Kathryn Bigelow - 2017)

Message par Alexandre Angel »

Detroit est une nouvelle réussite de la part d'une réalisatrice dont on peut saluer le ton mature, adulte, investi.
La comparaison ne manquera pas d'être immédiatemment repérée comme facile mais il y a quelque chose de Spike Lee dans ce dernier opus, jusque dans le regard sur les blancs, jusque dans le petit prologue animé et jusque dans les effluves soul et hip hop qui viennent scander le générique de fin.
Mais un Spike Lee dégraissé, expurgé de tout pathos et autres effets de manche.
De Detroit, je retiens particulièrement cette mise en forme étrangement douce au regard de ce qui se joue sur l'écran.
Tout parait comme tamisé (même les coups de feu, ou les coups tout court), filtré par un regard et un sens de la restitution parfaitement rigoureux.
Je trouve que cette mise à distance de l'hystérie, cette tenue en respect des canons dramaturgiques à la mode sont à mettre à l'actif d'un film qui décrit avec une précision digne de Peter Watkins les pulsions schizophrènes et fascisantes que peuvent générer nos démocraties si fragiles.
Je crois que l'on tient là le sujet profond de Detroit, plus sûrement encore qu'une nouvelle confrontation de l'Amérique avec ses vieux démons racistes.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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