Blade Runner 2049 (Denis Villeneuve - 2017)

[Pomponazzo]

Faut pas se rendre malade. Ici on est une espèce menacée de disparition, faut l'accepter et essayer d'être indulgent. Il restera toujours des gens pour diffuser l'amour du cinéma malgré tout. C'est surtout une question d'éducation et d'éveil de la curiosité.

[ballantrae]

La célébration unanime de Blade runner est assez récente effectivement d'où mon étonnement en retrouvant des reproches émis envers D Villeneuve qui sont proches de ce que disaient alors certains commentateurs: ce point devrait suffire à prouver que le cinéaste canadien est dans le juste respect de l'oeuvre originale.
Avec le recul de deux jours, je persiste à noter les qualités réelles de cet opus, magnifique souvent pour ce qui est de créer des ambiances, des "visions" sidérantes de beauté architecturale avec une photo qui est sûrement l'un des plus beaux accomplissements de R Deakins.
Le fait de retrouver des images, des schèmes issus d'autres oeuvres tels que les hologrammes ( Innocence), l'application à tendance amoureuse ( Her) ne me gêne pas dans la mesure où le cinéaste sait les intégrer dans un ensemble cohérent et sensible.
Sans être le chef d'oeuvre du siècle commençant , c'est une fort belle suite peut-être un brin trop longue à deux-trois moments mais le positif l'emporte largement sur ces petites réserves.
Qu'on ne mette pas ce beau film dans le même panier que Prométheus, SVP!

[Outerlimits]

Le film n'avait pas été un gros succès à l'époque me semble-t-il, il avait même moins bien marché que "Blade runner" non?...j'ai essayé de le revoir en BR l'an dernier et malgré la beauté de ses images et de son diable ce film me laisse toujours de marbre.

Legend n'avait pas du tout marché mais il faut dire aussi que la critique avait été assassine ; un peu comme pour Blade Runner d'ailleurs dont l'accueil avait été plus que tiède.

Pas tant que ça, Legend avait même était encensé par une certaine presse ciné spécialisée (Starfix entre autre). Même chose pour Blade Runner, qui reçut à l'époque de sa sortie les dithyrambes de plusieurs magazines (L'écran fantastique, Vidéo7, Starfix pour sa ressortie en 1986...) ou tout au moins des notes correctes (Première). C'est surtout aux US que l'accueil fut tiède, notamment à cause de la voix-off totalement désincarnée d'Harrison Ford (alors que le doublage était chez nous merveilleux).

[harry]

Pour la plupart des gens, le 1er film était chiant.

Bien content que le film se soit fait, mais c'est quand même pas étonnant qu'il se plante.

Prochaine hérésie, le reboot de Dune. Le 1er s'était un peu gauffré vu les attentes

http://www.boxofficemojo.com/yearly/cha ... 984&p=.htm

mais non, on va retenter le coup ..

Le Dune de 1984 surfait sur la fin de la vague « Space » de la fin des 70’s, Delaurentiis pensait avoir son Star Wars mais la nature de la saga alliée a l’approche « Particulière » de Lynch a bien plombé le truc pour le grand public.
Je pense que cette nouvelle version sera même mieux accueillie que le film de 84.

[Gounou]

Je serai bref : séance pénible. Film tout en pesanteur, verbeux, dénué de grâce, étiré à outrance. Geste et intentions appuyés à chaque seconde. C'est le règne du cheminement scénaristisue tortueux, du mystère artificiel, de la réplique sentencieuse, des flashbacks explicatifs (en référence au film originel ET à celui qu'on regarde, pour peu qu'on ait oublié ce qu'on a vu une heure plus tôt).
Villeneuve est dans la révérence ultime, il manipule un vieux parcehmin avec ses gants de soie, tout est ultra raide et figé, aseptisé jusqu'à l'etouffement. Quelques moments surnagent miraculeusement, une étrange scène damour ici, une scène de bagarre scénographiée de façon originale là... mais quelle tristesse globalement.

[AtCloseRange]

La célébration unanime de Blade runner est assez récente effectivement

non et de toute façon, unanime ne veut rien dire.

[Flol]

Je serai bref : séance pénible

Je serai (un peu moins) bref : c'est pas terrible.
Le fait même qu’un film comme ça puisse exister à l’ère des blockbusters actuels est un petit miracle en soi...mais est-ce que ça en fait un bon film pour autant ?



À la base, s'atteler à une suite de Blade Runner était éminemment casse-gueule, puisqu'une suite nous rappelle à quel point le film précédent est un chef-d’œuvre. Et ici, c'est le cas : chaque rappel, chaque référence au film de Scott vient nous confirmer que le Villeneuve est tout petit petit en comparaison.
Prendre autant de soin et de préciosité à raconter quelque d’aussi simple, voire simpliste...c’en est presque maladif (on sent que Villeneuve a un petit côté fétichiste à filmer toutes ses trouvailles technologiques) et surtout triste tant il y a du temps, du talent (même beaucoup de talents) gâchés pour pas un récit sans surprise, malgré ce sérieux qui veut nous faire croire qu'on parle de sujets hyper importants, là.

Le problème en fait, c'est que Denis Villeneuve a oublié de faire un film. Lui ce qui l'intéresse, c'est de faire des plans (quand Ridley Scott, lui, faisait de la mise en scène et donc un film). Le ton perpétuellement sentencieux et pesant, la recherche tout aussi perpétuelle du plan parfait et le sound design de brutasse signé Zimmer m’ont littéralement achevé (le générique de fin qui te hurle à l'oreille qu'il faut vite que tu quittes la salle au risque de devenir sourd, c'est le pompon).
Même pas réussi à halluciner devant la photo de Deakins, tant tout ça me parait globalement fake, aseptisé et hyper calculé. C'est joli à regarder, mais c'est aussi morne et plat que des fonds d'écran pour PC.

Mais ça m'ennuie un peu de descendre ce film, parce que sur le principe j’aurais préféré apprécier ce genre de proposition de cinéma...mais non, ça ne marche quasiment jamais, l'univers dépeint ne prend pas vie et Rick Deckard n'existe pas (Joe non plus, même si là c'est un peu le principe).
Je garde juste deux moments à base d’hologrammes : le "threesome" inédit et le combat sur fond d’Elvis. Deux moments "autres" qui sortent clairement du tout venant.
Si je devais être vraiment méchant, je dirais tout simplement que c'est un film qui se la raconte beaucoup, mais qui ne raconte finalement pas grand-chose.

[Gounou]

J'aurais bien aimé être détaché fasse à cette cata et me rappeler qu'à l'originie je n'attendais rien du film, mais en fait ça m'attriste quand même dans la mesure où il est, malgré ses allures d'anomalie (blockbuster lent et austère), totalement symptomatique d'une époque où l'on mythifie et explicite le moindre détail, le moindre élément d'intrigue qui, juste posé là et souvent en arrière-plan, donnait auparavant de la vie à un univers.
Ici il n'y a pas d'univers vivant, mais à la place un catalogue en papier glacé dont on tourne très lentement les pages, mais comme pour tout catalogue les vignettes sont petites, étroites, et surtout très plates. Villeneuve confond mélancolie, évanescence avec langueur artificielle et solennité plombante.
Encore un bel exemple de fanboy qui regarde le modèle avec une loupe ultra-grossissante et passe à côté de l'essence même, du parfum entêtant du tableau d'origine.

[la_vie_en_blueray]

Pour defendre Villeneuve, Scott lui même a prouvé cette année comme il était dangereux et impossible de revisiter des classiques. Je pense pas que papy Ridley aurait su refaire Blade Runner, pas sûr non plus qu'il sache lui aussi ce qui fait de l'original une réussite.

[hansolo]

Pour defendre Villeneuve, Scott lui même a prouvé cette année comme il était dangereux et impossible de revisiter des classiques. Je pense pas que papy Ridley aurait su refaire Blade Runner, pas sûr non plus qu'il sache lui aussi ce qui fait de l'original une réussite.

C'est surtout que Blade Runner n'a pas plus besoin de suite que Citizen Kane ou 2001 (même si je n'ai jamais pu "comprendre" et apprecier le film de Kubrick ).

[Alexandre Angel]

Personnellement, moi qui ne suis pas immensément déférent vis à vis du Ridley Scott, ce qui me fait peur, avant tout, c'est la durée. Je ne supporte plus les films de cette durée (je précise, dans le format blockbuster), sauf lorsqu'il s'agit de Scorsese ou Tarantino, qui savent électriser le spectateur.
Tiens, je viens d'être séduit par Sully et ses 1h28 (plus le générique de fin) délicieusement digestes.

[la_vie_en_blueray]

2001 a une suite

Descendu en flamme par la critique à sa sortie

Sans doute mieux évalué maintenant (un film de SF de série B tout a fait correct)

[Gounou]

2010 pour le coup c'est l'anti-Blade Runner 2049 : humble, modeste, élégant (et court).

[Flol]

Personnellement, moi qui ne suis pas immensément déférent vis à vis du Ridley Scott, ce qui me fait peur, avant tout, c'est la durée.

Et tu as bien raison. Parce qu'ici, les 160mn, on les sent bien passer.

[Alexandre Angel]

2001 a une suite

Descendu en flamme par la critique à sa sortie

Sans doute mieux évalué maintenant (un film de SF de série B tout a fait correct)

Et tu sais que, sans jugement puisque je n'ai pas encore vu le Villeneuve, lorsque j'en ai vu les premières images (et eu vent ne serais-ce que du projet), cela me rappelait vaguement quelque chose sans que je puisse mettre le doigt dessus. Tu viens de décoincer la Valda : c'était une similitude, quant à l'anticipation (c'est le cas de le dire) que j'échafaudais, avec ce que j'imaginais être 2010 (de Peter Hyams) par rapport à 2001. Et j'avais pas été emballé à l'époque...