Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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7swans
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par 7swans »

20thCenturyBoy a écrit : impossible pour elle de se débarrasser de ce regard bovin
La vraie respirait pas non plus l'intelligence.

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Y a même un petit côté Adèle Exarchopoulos dans le bovinisme.
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Demi-Lune
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par Demi-Lune »

20thCenturyBoy a écrit :J'avais déjà un doute sur Stacy Martin dans Nymphomaniac, mais après avoir vu et Le Redoutable et le passage du duo sur le plateau d'On n'est pas couché, je dois peut-être me rendre sur l'évidence : même en interview, impossible pour elle de se débarrasser de ce regard bovin ou de sembler impliquée le moins du monde dans ce qui se passe autour d'elle (à savoir : la vie :mrgreen: ), je ne crois pas d'ailleurs qu'elle ait prononcé plus de trois mots, Garrel a pris en charge tout le dialogue.

J'abuse peut-être de me prononcer sur deux films seulement, mais pour l'instant je ne vois vraiment pas ce qui peut pousser un réal à la vouloir devant sa caméra (à part ses fesses effectivement).
Elle était neurasthénique dans Taj Mahal aussi.
Dommage, je trouvais pour le coup qu'elle dégageait vraiment quelque chose dans Nymphomaniac - une sorte de fragilité mélancolique, avec ce regard qui savait se montrer provocant et triste. Je ne voyais qu'elle dans le Von Trier, ça laissait augurer de belles promesses. J'imagine que ça a dû tout autant taper dans l’œil des réalisateurs, et pas que pour des raisons bassement triviales.
Je n'ai pas encore de jugement définitif, mais c'est vrai qu'après la fascination Nymphomaniac, je suis également un peu déçu de constater que son jeu a rapidement atteint des limites.
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par 7swans »

Demi-Lune a écrit :et pas que pour des raisons bassement triviales.
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Ignatius
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par Ignatius »

Après, ce qui dévalorise le personnage de Wiazemsky, c'est comme déjà dit l'écart d'âge entre elle et Godard, la différence d'érudition mais surtout le fait que Godard dans le film est exalté par son "combat" politique là où Wiazemsky regarde le monde (en ébullition) qui l'entoure avec indifférence et circonspection.

Sinon, j'ai trouvé le film plaisant, je ne m'attendais pas forcément à un grand film, je n'ai donc pas été déçu.
Les quelques clins d'oeil humoristiques, l'abattage de certains acteurs (Garrel en premier lieu mais aussi Gadebois) et le beau petit cul de Stacy Martin ont suffi à mon modeste bonheur.
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Demi-Lune
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par Demi-Lune »

Thaddeus a écrit :Le redoutable (Michel Hazanavicius, 2017)
De l’échec de La Chinoise au tournage de Vent d’est, le cinéaste retrace avec une délectable ironie l’engagement et la radicalisation dogmatico-politique d’une icône culturelle vénérée entre toutes. Son sens du pastiche et de la dérision se fond idéalement dans ce détournement fantaisiste devant lequel on ne rit jamais grassement mais qui suscite le sourire de la connivence, le plaisir de la désacralisation, et où une élite intellectuelle confrontée à ses contradictions est mise en boîte avec une tendresse sarcastique. Quant au grand numéro de Louis Garrel, il contribue à faire de ce JLG odieux et burlesque, détestable et touchant, immature mais d’un courage à la recherche et au renoncement qui force l’admiration, le formidable héros multi-face d’une comédie réjouissante mais plus amère qu’elle n’y paraît. 5/6
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par Supfiction »

Demi-Lune a écrit :
Thaddeus a écrit :Le redoutable (Michel Hazanavicius, 2017)
De l’échec de La Chinoise au tournage de Vent d’est, le cinéaste retrace avec une délectable ironie l’engagement et la radicalisation dogmatico-politique d’une icône culturelle vénérée entre toutes. Son sens du pastiche et de la dérision se fond idéalement dans ce détournement fantaisiste devant lequel on ne rit jamais grassement mais qui suscite le sourire de la connivence, le plaisir de la désacralisation, et où une élite intellectuelle confrontée à ses contradictions est mise en boîte avec une tendresse sarcastique. Quant au grand numéro de Louis Garrel, il contribue à faire de ce JLG odieux et burlesque, détestable et touchant, immature mais d’un courage à la recherche et au renoncement qui force l’admiration, le formidable héros multi-face d’une comédie réjouissante mais plus amère qu’elle n’y paraît. 5/6
Odieux et burlesque, désacralisation et fantaisie, tout à fait. « Touchant » .. pas vraiment, mais c’était pratiquement mission impossible d’avoir tout ça à la fois. Ou alors il aurait fallu que le personnage de Wiazemsky ai plus d'épaisseur et une actrice plus expressive.
Néanmoins probablement la ou l’une des 2-3 meilleures comédies françaises de l’année (c’est pas dur).
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Thaddeus
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par Thaddeus »

Lorsque Godard, par exemple, se fait huer par un amphithéâtre entier d'étudiants et, tête basse, admet à la sortie qu'il fait désormais partie des "vieux", et que pour cette raison il refuse de tenir la dragée haute à ces jeunes qu'il estime dans leur bon droit, je le trouve touchant. Lorsqu'à la toute fin, sur le tournage de Vent d'est, on le voit écartelé entre son désir de faire du cinéma, de recourir à toutes les ressources de son talent d'une part, et son engagement aux préceptes coopératifs pour lesquels il s'est engagé d'autre part, avant de faire son choix de guerre lasse, je le trouve encore touchant. Et il y a bien d'autres exemples. De manière générale, je ne trouve pas que le discours du film soit si à charge à vis-à-vis de son personnage ; je le trouve plus nuancé que ce que la plupart des commentaires ici ou ailleurs laissent entendre. Bien sûr que le film en dresse un portrait acide, évidemment que JLG y est montré sous un jour peu flatteur : souvent odieux, égocentrique, buté, immature... Mais j'y ai vu aussi un être pétri de doutes et de fragilités, un artiste aussi doté d'un très grande capacité à se remettre en question et à assumer jusqu'au bout ce qu'implique une telle mise en crise (la scène de rencontre avec le public en Italie, où intervient Bertolucci, est symptomatique de cette ambigüité permanente : JLG y est à la fois arrogant et d'une constance idéologique, d'une honnêteté vis-à-vis de lui-même, tout à fait remarquables). On peut être salaud ET touchant.
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par cinephage »

Je reste très perplexe lorsque je lis des avis qui cherchent "le vrai Godard dans le film". La question du sérieux du traitement du personnage de Godard est désamorcée dès le départ, lorsqu'il fait dire à Garrel que les acteurs sont tellement cons qu'on pourrait même leur faire dire dans un film que les acteurs sont cons. On a affaire à une fiction consciente d'elle-même, soit l'appropriation d'un personnage réel transformé en personnage fictif pour les besoins d'un film. Ce n'est donc pas un véritable biopic, plutôt quelque chose de l'ordre du I'm not there de Todd Haynes, à savoir une figure inspirée du réel, mais pleinement fictionnelle.

Pour moi, Hazanavicius a tendance à s'intéresser à des personnages en inadéquation avec le monde qui les entoure... D'OSS 117 à The Artist, cette inadéquation est souvent source de rire ou de drame, ils sont dans leur monde, et ont du mal à voir les choses comme elles sont. Faut-il voir, derrière tous ces personnages attachants mais décalés, la transposition personnelle d'un grand cinéphile que son entourage ne comprend pas lorsqu'il cite ses références ou ses films cultes ? Il y a peut-être de ça...

C'est en tout cas ainsi que j'ai pris ce redoutable, où Godard est constamment présenté comme en décalage, à la fois vis-à-vis de lui-même et de son personnage ("Godard est mort") mais aussi de son épouse (c'est présenté dès le départ, où une voix off explique comment la différence d'age et un rapport différent à la bourgeoisie les condamne d'avance à la séparation, ou encore de son époque (le mouvement étudiant qu'il soutient mais ne comprend pas vraiment).
Je le trouve pour ma part souvent drôle, notamment dans ses décalages, aussi bien lorsqu'il est odieux que lorsqu'il essaie, maladroitement, de prendre part à l'histoire, et parfois touchant (tout en concédant que le film n'a rien d'un mélodrame, ça finit quand même sacrément mal, il y a une véritable crise derrière cette histoire).

Dans ce cadre, la multiplication des citations est autant un jeu d'hommages que de clins d'oeil façon pastiche, comme Hazanavicius a toujours su faire pour rendre hommage au cinéma qu'il aime (vénère ?), et c'est toujours utilisé de façon judicieuse et ludique dans le film.
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par aelita »

C'est très pertinent , ton analyse. Ca peut expliquer (en partie) mes réserves. OSS 117 et The Artist s'appuyaient entre autres sur une reconstitution assez précise (même si décalée) de l'ambiance de l'époque. Là, j'ai eu l'impression de voir un mai 68 d'opérette. C'est peut-être voulu, mais ça m'a embêtée...
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Thaddeus
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par Thaddeus »

Totalement d'accord avec cinephage.
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par 7swans »

Thaddeus a écrit : On peut être salaud ET touchant.
Bien sûr qu'on peut. C'était même le fer de lance des series des années 2000, de Tony Soprano à Don Draper.
Malheureusement, ça n'est pas le cas ici.
cinephage a écrit :Je reste très perplexe lorsque je lis des avis qui cherchent "le vrai Godard dans le film".
1. Si c'est pour donner une image fausse (ou une fausse image) de JLG, pourquoi faire un biopic? Que intérêt? Surtout qu'Hazanavicius parle bien plus de lui même que de JLG ici.
2. C'est aussi une question de curseur. Le Redoutable est une comédie qui se base sur des faits réels relatés. On attend un peu de véracité. Dans Wet Hot American Summer, "Ronald Reagan" fait caca sur une maquette, drôle ou pas drôle, tu vois personne dire "en vrai, Reagan a pas fait caca sur une maquette devant tout le monde avant de demander à Bush de faire caca sur son caca, c'est trahir le personnage Reagan!".
Le Redoutable est une adaptation d'un bouquin qui n'est pas présenté comme "de fiction".
3. Au pire, personne ici ne remet vraiment ce que tu dis en question. C'est un "Godard de comédie", comme je le disais plus haut, pour servir une perspective, a priori comique. Tout le monde en est conscient. Qu'Hasanavicius réduise le cinema Godardien à des gimmicks, c'est le moindre défaut du film. Le problème c'est que le personnage décrit n'a aucune épaisseur, et même en comédie, il faut travailler son personnage. Parce que contrairement à ce qu'écrit Thaddeus, je n'ai jamais vu ce Godard douter ou être "écartelé", il fonce tête baissé dans son idée, sans remise en question, jusqu'à s'aliéner toute compagnie. Génial.
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par Watkinssien »

7swans a écrit :
Thaddeus a écrit : On peut être salaud ET touchant.
Bien sûr qu'on peut. C'était même le fer de lance des series des années 2000, de Tony Soprano à Don Draper.
Malheureusement, ça n'est pas le cas ici.

Si, si... :P
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par 7swans »

Watkinssien a écrit :
7swans a écrit : Bien sûr qu'on peut. C'était même le fer de lance des series des années 2000, de Tony Soprano à Don Draper.
Malheureusement, ça n'est pas le cas ici.

Si, si... :P
Tu m'en voudras pas de pas croire sur parole un mec qui aime The Search, ou de suivre Femme Actuelle et Marianne, les deux grands magazines de cinema qui ont aimé le film d'Hazanavicius. :mrgreen:
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par cinephage »

7swans a écrit : 1. Si c'est pour donner une image fausse (ou une fausse image) de JLG, pourquoi faire un biopic? Que intérêt? Surtout qu'Hazanavicius parle bien plus de lui même que de JLG ici.
J'avais cité, même si les films sont différents I'm not there. Je pense que le biopic est un des genres qui a le plus évolué au cours de ces 20 dernières années. On sait désormais qu'une vie est irréductible à un film, et l'on se contente d'en restituer certains éléments, un moment-clé, ou, comme ici, un aspect, celui qui intéresse le cinéaste. Et, c'est un débat assez vaste, mais je ne vois pas bien quel cinéaste intéressant ne parlerait pas de lui-même dans ses films, c'est un peu le principe de ce qu'on appelle un film personnel...
7swans a écrit :2. C'est aussi une question de curseur. Le Redoutable est une comédie qui se base sur des faits réels relatés. On attend un peu de véracité. Dans Wet Hot American Summer, "Ronald Reagan" fait caca sur une maquette, drôle ou pas drôle, tu vois personne dire "en vrai, Reagan a pas fait caca sur une maquette devant tout le monde avant de demander à Bush de faire caca sur son caca, c'est trahir le personnage Reagan!".
Le Redoutable est une adaptation d'un bouquin qui n'est pas présenté comme "de fiction".
Sauf que ce réalisme est, à mon sens, désamorcé très tôt dans le film, entre la voix off décalée et la séquence "des acteurs" dont je viens de parler. Les faits sont vrais, leur approche est totalement subjective, sauf qu'Hazanavicius substitue sa subjectivité propre à celle d'Anne Wiazemsky. Une subjectivité de cinéaste et, surtout, de cinéphile.
7swans a écrit :3. Au pire, personne ici ne remet vraiment ce que tu dis en question. C'est un "Godard de comédie", comme je le disais plus haut, pour servir une perspective, a priori comique. Tout le monde en est conscient. Qu'Hasanavicius réduise le cinema Godardien à des gimmicks, c'est le moindre défaut du film. Le problème c'est que le personnage décrit n'a aucune épaisseur, et même en comédie, il faut travailler son personnage. Parce que contrairement à ce qu'écrit Thaddeus, je n'ai jamais vu ce Godard douter ou être "écartelé", il fonce tête baissé dans son idée, sans remise en question, jusqu'à s'aliéner toute compagnie. Génial.
Il me sera difficile de te faire trouver drôle ce qui m'a fait rire dans le film, ou touchant alors que tu t'es ennuyé, j'aurais aussi du mal à te convaincre de la solidité du personnage, il me parait pourtant très cohérent dans le film. Le film décrit malgré son humour un personnage en crise, qui n'arrive pas à se remettre en question alors que la remise en question est son principe d'existence, et ça finit quand mêle très mal. C'est assez net, dans de nombreuses séquences du film.

Pour les gimmicks, je n'y vois pas de réduction, mais des citations ludiques et souvent utilisées de façon malignes. Hazanavicius a toujours exprimé son amour du cinéma par une reprise des codes du cinéma auquel il rend hommage, entre les faux raccords d'OSS 117 ou les reprises visuelles de The Artist. Jusqu'à la classe américaine où ce sont les vrais doubleurs qui font les voix, ce qui ne peut parler qu'à un cinéphile qui les connaitrait... Or ces "gimmicks", ils existent, ils font partie de ce qu'attend un cinéphile qui va voir un film de Godard, ils caractérisent aussi son cinéma.
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par Thaddeus »

Une fois de plus, cinephage a répondu sur tout, mieux que je ne saurais le faire. Je suis un peu surpris par ton premier point, 7swans, dans la mesure où il constitue précisément ce qui est d'ordinaire considéré comme une vraie qualité, un vrai regard d'artiste. Lorsque par exemple Scorsese s'approprie le personnage de Jake La Motta pour parler de lui à travers son histoire, on crie fort justement au triomphe d'une vision. C'est exactement ce à quoi s'applique Hazanivicius ici (toutes proportions gardées évidemment) : c'est "son" JLG, un Godard de comédie, filtré à travers le prisme de ses marottes (thématiques et stylistiques) personnelles. Et il ne s'en cache aucunement, bien au contraire. Par ailleurs, je ne vois pas en quoi le fait de raconter l'histoire assez amère d'un homme qui, par aveuglement ou obstination puérile, en vient à provoquer de graves crises relationnelles dans sa vie est par nature inintéressant, comme ton "Génial" ironique semble le suggérer. C'est un sujet susceptible de s'avérer assez passionnant, au contraire. Et je trouve que le film, par-delà le registre de la comédie, parvient à conférer épaisseur et substance à ce personnage de fiction, à sa trajectoire.
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