Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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7swans
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par 7swans »

Il a l'air sympa le film dont tu parles, Thaddeus. Dommage que la presse spécialisée, le festival de Cannes et moi-même n'ayons pas vu le même.
A vrai dire, je ne pensais même pas que ce film engendrerait un débat ici, j'ai limite envie de dire qu'il n'en mérite pas tant.
La suite du topic, sans moi. :)
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Watkinssien
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par Watkinssien »

7swans a écrit :Il a l'air sympa le film dont tu parles, Thaddeus. Dommage que la presse spécialisée, le festival de Cannes et moi-même n'ayons pas vu le même.
C'est quand même un peu boiteux comme réflexion, non? Même le père Godard ne serait pas tombé dans cette facilité... :mrgreen:
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Thaddeus
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par Thaddeus »

7swans a écrit :Il a l'air sympa le film dont tu parles, Thaddeus. Dommage que la presse spécialisée, le festival de Cannes et moi-même n'ayons pas vu le même.
A vrai dire, je ne pensais même pas que ce film engendrerait un débat ici, j'ai limite envie de dire qu'il n'en mérite pas tant.
La suite du topic, sans moi. :)
Pardon, j'oubliais que c'était la presse spécialisée et le festival de Cannes, ces instances servant de porte-voix de la Vérité, qui dictaient ce qu'il fallait penser de tel ou tel film. Si tu savais ce que je pense de la police du bon goût... Effectivement, lorsqu'on en est à formuler ce type d'arguments pour défendre un point de vue, mieux vaut se retirer du débat. :)
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cinephage
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par cinephage »

Mais qu'est-ce qui m'a pris ?? J'ai oublié de consulter la presse cannoise avant d'exprimer une opinion sur le film... Quelle inconséquence !! :o
Evidemment, maintenant que je sais ce qu'il faut en penser, je vais m'aligner. Comme il se doit. Jamais je n'oserais avoir une idée contraire aux critiques qui vont à Cannes, après tout ils ont le savoir.

Ha, on m'indique quelqu'un qui a la même vision du film que Thaddeus et moi :
http://www.telerama.fr/festival-de-cann ... 158387.php

Ouf ! J'ai frisé l'apostasie... Je reviens à mon avis initial, j'ai le droit, à présent.

Et tiens, il semble que d'autres critiques cannois ont aimé le film...
https://www.la-croix.com/Culture/Cinema ... 1200848938
Autant le dire, Le Redoutable est une réussite totale, à tous les points de vue, avec notamment une séquence d’anthologie, digne de la grande comédie à l’italienne, au retour du Festival de Cannes 1968 sabordé, dans le huis clos d’une voiture où tout le monde, électrisé par un Godard péremptoire, insupportable, s’engueule.
Et puis, ce n'était pas à Cannes, mais le site à voir-à lire a aussi beaucoup aimé le film
https://www.avoir-alire.com/le-redoutab ... ue-du-film

Avec ce genre de critiques, on devrait pouvoir considérer que le redoutable est un film qui ne fait pas l'unanimité, mais laisse une place pour les discussions...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par Zelda Zonk »

cinephage a écrit :Mais qu'est-ce qui m'a pris ?? J'ai oublié de consulter la presse cannoise avant d'exprimer une opinion sur le film... Quelle inconséquence !! :o
Evidemment, maintenant que je sais ce qu'il faut en penser, je vais m'aligner. Comme il se doit. Jamais je n'oserais avoir une idée contraire aux critiques qui vont à Cannes, après tout ils ont le savoir.
Bien dit :)
Je me moque des critiques cannoises. Je suis allé voir le film l'esprit ouvert et sans a priori.
Et j'ai adoré.
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Supfiction
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par Supfiction »

Thaddeus a écrit :Lorsque Godard, par exemple, se fait huer par un amphithéâtre entier d'étudiants et, tête basse, admet à la sortie qu'il fait désormais partie des "vieux", et que pour cette raison il refuse de tenir la dragée haute à ces jeunes qu'il estime dans leur bon droit, je le trouve touchant. Lorsqu'à la toute fin, sur le tournage de Vent d'est, on le voit écartelé entre son désir de faire du cinéma, de recourir à toutes les ressources de son talent d'une part, et son engagement aux préceptes coopératifs pour lesquels il s'est engagé d'autre part, avant de faire son choix de guerre lasse, je le trouve encore touchant. Et il y a bien d'autres exemples. De manière générale, je ne trouve pas que le discours du film soit si à charge à vis-à-vis de son personnage ; je le trouve plus nuancé que ce que la plupart des commentaires ici ou ailleurs laissent entendre. Bien sûr que le film en dresse un portrait acide, évidemment que JLG y est montré sous un jour peu flatteur : souvent odieux, égocentrique, buté, immature... Mais j'y ai vu aussi un être pétri de doutes et de fragilités, un artiste aussi doté d'un très grande capacité à se remettre en question et à assumer jusqu'au bout ce qu'implique une telle mise en crise (la scène de rencontre avec le public en Italie, où intervient Bertolucci, est symptomatique de cette ambigüité permanente : JLG y est à la fois arrogant et d'une constance idéologique, d'une honnêteté vis-à-vis de lui-même, tout à fait remarquables). On peut être salaud ET touchant.
Moi j’y ai vu un personnage ridicule dans son arrogance jusque dans ses doutes. C’est pourquoi j’ai aimé le film pour son humour corrosif et sa satire de l’homme et de son époque. Bref j’ai ri de bon coeur mais je n’ai pas pu être touché par ce vrai-faux Godard.
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par Bogus »

Thaddeus a écrit :Lorsque Godard, par exemple, se fait huer par un amphithéâtre entier d'étudiants et, tête basse, admet à la sortie qu'il fait désormais partie des "vieux", et que pour cette raison il refuse de tenir la dragée haute à ces jeunes qu'il estime dans leur bon droit, je le trouve touchant. Lorsqu'à la toute fin, sur le tournage de Vent d'est, on le voit écartelé entre son désir de faire du cinéma, de recourir à toutes les ressources de son talent d'une part, et son engagement aux préceptes coopératifs pour lesquels il s'est engagé d'autre part, avant de faire son choix de guerre lasse, je le trouve encore touchant. Et il y a bien d'autres exemples. De manière générale, je ne trouve pas que le discours du film soit si à charge à vis-à-vis de son personnage ; je le trouve plus nuancé que ce que la plupart des commentaires ici ou ailleurs laissent entendre. Bien sûr que le film en dresse un portrait acide, évidemment que JLG y est montré sous un jour peu flatteur : souvent odieux, égocentrique, buté, immature... Mais j'y ai vu aussi un être pétri de doutes et de fragilités, un artiste aussi doté d'un très grande capacité à se remettre en question et à assumer jusqu'au bout ce qu'implique une telle mise en crise (la scène de rencontre avec le public en Italie, où intervient Bertolucci, est symptomatique de cette ambigüité permanente : JLG y est à la fois arrogant et d'une constance idéologique, d'une honnêteté vis-à-vis de lui-même, tout à fait remarquables). On peut être salaud ET touchant.
Je plussoie fortement.
Après je revois un peu le film à la baisse dans mon esprit, il y a un côté "à quoi bon?"... Pourquoi ce film? Pourquoi Godard? Pourquoi pas un personnage fictif? Le film est agréable mais je trouve qu'Hazanavivius s'est un peu compliqué la vie ici.
Anorya
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Re: Le Redoutable (Michel Hazanavicius - 2017)

Message par Anorya »

Le redoutable

Hazanavicius propose à la fois un hommage au cinéaste suisse vaudois tout comme une comédie dramatique évidente sur le délitement d'un couple. Perso j'ai trouvé qu'en reprenant parfois des pans ou visuels entiers des films de Godard (notamment d'Une femme mariée (cf mes captures et ma chro) et plus largement de 2 ou 3 choses que je sais d'elle, Pierrot le fou... bon si on énumère tout, on a pas fini), le réal tapait assez juste. On pourrait objecter d'un aspect comment dire, "fan service" pour les cinéphiles Godardiens mais j'ai ressenti un certain respect à reprendre des motifs et aspect du cinéma de JLG avant tout.

Et pour avoir lu la trilogie de Wiazemski sur ses débuts ciné (Jeune fille quand elle tourne chez Bresson, Une année studieuse et Un an après quand elle devient la muse de Godard puis que leur couple s'engage sur la mauvaise voie), c'est en plus agréablement fidèle au récit qui en fut fait. On ne peut pas tout avoir toutefois (on a pas donc les succulentes anecdotes de Godard et Wiazemski avec les Stones pour One + One ou plus tard l'accident de moto que Godard qui lui valut 3 mois d'hospitalisation et lui permit de rencontrer Anne-Marie Mieville alors que le couple Godard-Wiazemski était alors définitivement en train de se finir. Cela dit Hazanavicius sait quand finir l'histoire) mais en l'état, c'est déjà bien. Et qui plus est drôle et sensible dans le portrait touchant de ce romantique parfois énervant et même souvent pète couilles. Ce n'est donc pas juste un portrait mais surtout un portrait juste.

Mention spéciale aux passages sur Bertolucci et Ferreri. :mrgreen:
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