Je remets ça là :
Boubakar a écrit :Des avis sur Hitler, connais pas ?
J’ai toujours trouvé l’expression très forte, et elle d’ailleurs reprise régulièrement depuis 50 ans. Mais je pensais que c’était le titre d’un article de presse ou d’un pamphlet de l’époque avant d’être un film. C’est le contraire.
Titre très accrocheur mais qui n’a absolument aucun rapport avec le film si ce n’est pour dire que la génération en question n’a pas connue la guerre et non pour signifier une quelconque inculture. Car il n’est en fait jamais question de politique ou d’Histoire dans ce documentaire dans lequel des jeunes de ce début des années 60 parlent de leurs rapports avec leurs parents, de leur vie sentimentale et sexuelle et de leurs aspirations pour leur avenir professionnel et conjugal avec beaucoup de sérieux et je trouve avec une légère tristesse dans la voix. Ils s’expriment un peu à la manière de Jeanne Moreau ou de Françoise Arnoul ou même de Jean-luc Godard pour l’un d’entre eux, avec une diction qui dénote évidemment avec celle des générations suivantes.
Mais ce n’est rien de plus qu’un banal interview de quelques jeunes, petit délinquant, bourgeois, fille sexuellement libérée, ouvrier etc. C’est un peu du Mireille Dumas de 1963 qui aura pris de la valeur avec les années et constitue désormais un document précieux pour comprendre la génération du baby-boom (ou la précédant légèrement). D’autant plus que les interviewés se livrent avec beaucoup de franchise et de naïveté (leurs proches ou leurs descendants ont dû s’amuser ou être choqués à la vision du film).
On imagine mal en fait ces jeunes de 1963 faire les barricades en 1968 car même les moins bourgeois d’entre eux semblent bien sages et respectueux des normes sociales. Tout juste devine t-on de la rébellion pour certains vis à vis de leurs parents qu’on suppose très autoritaires et conservateurs. Le plus frappant, je trouve, est la froideur avec laquelle ils évoquent leurs parents et le peu d’attachement qu’ils semblent éprouver à leur égard (certains parlant clairement d’un unique lien d’ordre matériel).
Voici ce qu’on peut en lire sur wikipedia sur le film :
le film se veut un spectacle davantage qu’une enquête à proprement parler. Blier rapproche, parfois de façon abrupte, les récits de ces jeunes où, au milieu des préoccupations classiques de la jeunesse à toutes les époques, il fait ressortir quelques préjugés sociaux, une tendance au matérialisme tranchant avec la mentalité antérieure, et même des prémisses d’une guerre des sexes.
L'indifférence ou les lacunes de ces jeunes gens, particulièrement en matière de politique et d’histoire, moins de vingt ans après la chute du nazisme est mise en relief et peut inquiéter. Il donnera le ton d’une jeunesse apolitique
L’argument semble avoir été écrit pour parler de notre époque davantage que pour celle dont il est question. Ils ont certes des besoins matériels, notamment l’une d’entre eux qui veut une Rolls Royce (avant 30 ans, on pourrait rajouter) mais rien de comparable avec aujourd’hui bien entendu. Des aspirations profondes à une vie simple et pas forcément uniquement bassement matérielles.