Dunkerque (Christopher Nolan - 2017)

[Rockatansky]

Amen.

Comme diraient Malick et Rockatansky...

[mannhunter]

Comme diraient Malick et Rockatansky...

c'était un clin d'oeil au sujet de notre discussion sur "Tree of life" qui te rappelait lourdement les cours de catéchisme de ton enfance.

[Supfiction]

"Anglais à droite, français à gauche" ..

http://www.telerama.fr/cinema/le-film-d ... 181799.php

[la_vie_en_blueray]

C'est cool, mais dommage qu'il soit pas dispo en BluRay, encore une opportunité manquée.

Par contre SC sort le vieux film de 58, du moins en angleterre.

[Arnold13]

DUNKERQUE réalisé par Christopher Nolan

DUNKERQUE, 17e film réalisé par Christopher Nolan reprend les ficelles de mise en scène (musique très redondante, interminable oppressante montée avec scènes d'action ) qui font la "patte" de ce réalisateur déjà utilisées dans ces précédents films (Inception, Dark knight, etc..). Mélangeant 3 temporalités sans transition sauf un carton de texte au début du film (1 semaine avec soldats de la B.E.F. sur la plage, 1 heure avec 2 pilotes de la R.A.F. combattant dans le ciel de Dunkerque et la 3e des civils venant rechercher les soldats de la B.E.F. à l'appel de mobilisation de l'amirauté britannique.

Tout d'abord, Nolan réussit la scène d'ouverture de son film (1 carton de texte minimaliste )s'appuyant sur une séquence sans dialogues, les images avec leur travail de reconstitution des costumes et décors suffisant à comprend la situation mais utlisant à fond les bruitages, s'appuyant sur une scène de fusillade puis une série de plan face caméra (jeu de regards soldats GB et soldats français) provoquant une identification du spectateur au personnage principal. Nolan insuffle une tension dramatique puissante, l'ennemi n'étant jamais montré (sauf avions allemands en combat aérien) sans visage il sert la tension intrinsèque de la mise en scène du film et assure un suspense permanent et sans fin. Donnant par la même occasion du relief aux relations tendues entre Alliés de l'époque dans la tourmente, le "rouleau compresseur" de l'Histoire.

Ensuite la 2e temporalité des combats aériens présentent la difficulté de la tâche des pilotes anglais chargés de "couvrir" l'évacuation, détruire les bombardiers ennemis et attaquer les chasseurs ennemis (ennemi numériquement plus nombreux). Tom Hardy réalise une performance tout en sobriété. Nolan multiplie les points de vue, passant d'une temporalité à une autre, ce qui permet de dynamiser les scènes qui auraient dû être ennuyeuses de traverser sur la mer vers l' Angleterre.

Par ailleurs le réalisateur a la bonne idée d'intégrer une scène propre au film de suspense "à l'italienne" où le personnage principal espionne en étant caché la conversation de deux autres protagonistes clés (amiral de la flotte britannique et lieutenant colonel de la B.E.F.) évoquant la stratégie du gouvernement britannique et leur avis personnel, reflétant le cloisonnement des informations et des moyens mis en oeuvre pour l'évacuation vers l'Angleterre.

D'autre part plus l'intrigue avance plus le destin est implacable avec les personnages cherchant à aller à "contre-courant" des événements montrant la dangerosité de la situation de l'époque et l'ambiance délétère, paranoïaque, cruelle, de déliquescence, retour à la loi de la jungle et l'absurdité des ordres.

Enfin Nolan a l'excellente idée de terminer le film sur les mots du discours de Churchill (la fiction rejoignant la grande Histoire) permettant au spectateur l'importance de Dunkerque, profession de foi de résistance futur (cf Bataille d'Angleterre ) face au totalitarisme nazi. Malgré un plan anachronique (incompréhensibles volonté du réalisateur pour le sens du film (avion anglais survolant le Dunkerque d'aujourd'hui avec immeubles modernes) au lieu de ville en ruines.

Au final Nolan réussit l'essentiel, faire comprendre au spectateur la cruauté de la guerre, l'abnégation de soldats alliés (anglais, français, etc..) qui se sont battus comme des lions face au totalitarisme nazi, l'importance de l'opération dynamo pour les anglais contrairement au survol des manuels d'Histoire en France. Dunkerque est un film d'ambiance, mental, psychologique (comme toujours avec Nolan) dynamique. Nolan réussit un grand film sur l'"esprit de Dunkerque".

[Rockatansky]

Merci de lire les rêgles du forum, il y a un sujet pour ce film. [Commentaire déplacé]

[Arnold13]

J'imagine que ca va être montré comme le sauvetage inespéré de l'armée britannique qui va permettre de continuer la guerre. Un truc "sans Dunkerque, pas de D Day", un peu comme la 1ere victoire alliée de la 2nd guerre mondiale.

T'inquiète pas que tout était "plié" pour les Alliés bien avant Dunkerque malheureusement... dès le 10 mai 1940, les Alliés étaient foutus du fait de l'absence de vision, absence d'audace de l'état major français (rester sur ses théories de guerre de "position" (dilapidant ses ressources dans la ligne maginot et peu de blindés en appui de l'infanterie utilisé par petits groupes de moins de dix quand les allemands les regroupait par centaines) ,de l'entrainement intensif et le renseignement effectué depuis des années sur les armées alliés (je ne suis pas pro allemand ni pro nazi). Les Alliés n'étaient pas prêt en 1940 pour se coordonner et repousser l'attaque puissant et la stratégie audacieuse du plan du général von Manstein. Les panzer divisionen ne sont pas que des chars (mais un ensemble d'unités de tout type (blindés, infanterie, DCA, logistique) bien coordonnées par système de communication fiable et aidé par une aviation précise et agressive.

[1kult]

Sur le sujet, j'aime bien La Bataille de France "suite" (au sens propre et figuré) de 14-18 du même Jean Aurel et Cécil Saint Laurent. Et en littérature, je conseille pour le côté français WE à Zuydcoote de Robert Merle.

[Jeremy Fox]

Et en littérature, je conseille pour le côté français WE à Zuydcoote de Robert Merle.

Ainsi que l'adaptation qu'en a tiré Verneuil que j'ai trouvé bien plus puissante sur le sujet que le film de Nolan.

[1kult]

Je préfère aussi le Verneuil (le film de Nolan, si c'était un porno, ça serait toujours excitant, mais jamais jouissif, avec toujours quand tu tournes la tête deux secondes l'Ôteur qui te regardes dans les yeux et te fait "t'as vu ? Balèze, hein ? qu'est ce que je suis fort tout de même..."), mais force est de reconnaître que le traitement, le point de vue et l'ambition sont réellement différentes...

[Coxwell]

A l'inverse, je trouve le film de Verneuil inutilement bavard (verbeux ?), dans une sorte d'appesantissement un peu trop académique et beaucoup moins intéressant en termes d'expérimentation (que ce soit dans l'écriture ou au niveau du sensoriel).

[hansolo]

Et en littérature, je conseille pour le côté français WE à Zuydcoote de Robert Merle.

Ainsi que l'adaptation qu'en a tiré Verneuil que j'ai trouvé bien plus puissante sur le sujet que le film de Nolan.

2 films extrêmement différents, qui n'ont de point de ralliement que le cadre historique.
À mes yeux les 2 films sont intéressant mais ne sont pas comparables

[Supfiction]

Ainsi que l'adaptation qu'en a tiré Verneuil que j'ai trouvé bien plus puissante sur le sujet que le film de Nolan.

2 films extrêmement différents, qui n'ont de point de ralliement que le cadre historique.
À mes yeux les 2 films sont intéressant mais ne sont pas comparables

Ils sont pourtant censés raconter à peu prêt la même chose. Et pourtant quand on voit les deux films, on se demande bien si c'est bien le même évènement historique qui est relaté.
Le film de Verneuil s'intéresse au point de vue français mais les anglais sont bien là ("français à droite, anglais à gauche").
Il y a également une intensité de la guerre qui n'est pas la même. Ce que l'on voit dans Dunkirk est un condensé d'action qui donne l'impression que toute la bataille s'est déroulé en quelques heures. Dans Zuydcoote, cela me semble plus réaliste puisque l'on voit les soldats errer et subir les bombes sur la durée.

[-Kaonashi-]

DUNKERQUE, 17e film réalisé par Christopher Nolan

C'est son 10ème long métrage de fiction.

[hansolo]

[e. Ce que l'on voit dans Dunkirk est un condensé d'action qui donne l'impression que toute la bataille s'est déroulé en quelques heures. Dans Zuydcoote, cela me semble plus réaliste puisque l'on voit les soldats errer et subir les bombes sur la durée.

Honnêtement si on cherche à avoir une vision "réaliste" de ce qui c'est passé à Dunkerque, il ne faut pas se reposer sur le film de Verneuil ou de Nolan.
Aucun de ces films ne vise l'authenticité historique.