It comes at night (Trey Edward Shults - 2017)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Joshua Baskin
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It comes at night (Trey Edward Shults - 2017)

Message par Joshua Baskin »

It Comes at Night (Trey Edward Shults - 2017)

En voilà un film surprenant. Film d'horreur ? d'épouvante ? suspense ? Un peu de tout ça à la fois. Quelques spoilers.

Un père blanc, une mère métisse, un fils ado noir vivant seuls dans une cabane en forêt. Tel est le point de départ du film. Pourquoi sont-ils là ? Depuis quand ? Quels sont leurs vrais liens de parenté ? On ne le saura jamais vraiment. On sait tout juste qu'une épidémie décime des populations. Et là un inconnu débarque, qui est il ?
Pendant 1h30, le film va poser plein de questions auxquelles nous n'aurons jamais la réponse.Il faut d'ailleurs un peu de temps pour comprendre ou veut en venir le film.
Qui est cet homme et sa famille qui débarquent ? Sont-ils sincères ou ne font-ils que mentir ?

Pendant plus de la moitié de celui-ci, je me suis creusé la tête pour savoir ou le film allait nous emmener. L'atout du film est que celui nous emmène nulle part et partout à la fois. Il me semble être avant tout un film sur la peur de l'autre et la paranoia dans lequel le climax final ne résout absolument rien.
Joel Edgerton est bon (comme souvent) et après l'excellent James White Christopher Abbott confirme que c'est l'un des meilleurs de sa génération.
7/10



Et pour les plus gourmands, une petite anecdote.
Je suis allé voir le film ce jour à 13h au cine cite des Halles (salle 6). J'en ai profité pour me prendre un truc à manger pendant les pubs. Dégustant nonchalamment sur mon siège mon sandwich chèvre miel, je vois une souris me tourner autour pour j'imagine en avoir un bout. Etant en bermuda j'ai donc passé la séance, les jambes posées sur le siège devant moi (comme un sauvageon)afin de m'assurer que celle ci ne me grimpe pas sur les jambes.
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Re: It comes at night (Trey Edward Shults - 2017)

Message par Duke Red »

Joshua Baskin a écrit : Et pour les plus gourmands, une petite anecdote.
Je suis allé voir le film ce jour à 13h au cine cite des Halles (salle 6). J'en ai profité pour me prendre un truc à manger pendant les pubs. Dégustant nonchalamment sur mon siège mon sandwich chèvre miel, je vois une souris me tourner autour pour j'imagine en avoir un bout. Etant en bermuda j'ai donc passé la séance, les jambes posées sur le siège devant moi (comme un sauvageon)afin de m'assurer que celle ci ne me grimpe pas sur les jambes.
Alors comme ça on a peur d'une petite souris ? :P
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Je vais éviter de lire ta critique because spoilers potentiels mais il me fait envie celui-ci, même si je crains le film de genre en mode intello chiadé qui oublie un peu d'être divertissant. À la It Follows quoi...
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Flol
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Re: It comes at night (Trey Edward Shults - 2017)

Message par Flol »

SPOILERS AHEAD

Pardon copain ; mais j'ai pas du tout aimé.
Ok pour le dispositif minimaliste bien foutu, la mise en scène plutôt classe, mais tout ça au service d'un pas grand-chose vu et revu. J'ai vraiment eu le sentiment d'être face à ce genre de films où t'attends qu'il se passe un truc...t'attends...t'attends...t'attends encore...et là PAF !! générique de fin. :|

Je n'ai rien contre les films où il ne se passe "rien" (j'aime beaucoup Gerry par exemple), mais ici j'ai été plus qu'irrité par cette noirceur forcée, cette volonté un peu artificielle de ne rien vouloir dévoiler pour se donner des airs de survival complexe (alors que le script est très loin de l'être).
Alors que franchement, des survivals en huis clos sur le mode "la menace vient en faire de L'INTERIEUR", j'ai l'impression d'en avoir déjà vu des dizaines. Et en mieux.
D'ailleurs la menace en question, malgré tout ce qu'elle pourrait charrier d'ambiance délétère et paranoïaque, je n'y ai jamais cru un seul instant. Cette menace, je ne la trouve pas là, elle n'est tellement pas présente que lorsqu'elle éclate, elle ne provoque chez moi aucune espèce d'un semblant de tension.
Je retiendrais juste une légère empathie envers le personnage du jeune fils et son amour pour son chien (forcément, ça me touche). Même si au bout de la 8ème scène de cauchemar, j'ai arrêté de compter (on nous refait même le coup du cauchemar dans le cauchemar !...j'avais pas revu ça depuis 1986 dans un Freddy).

Donc lorsque la scène finale arrive, attendue et prévisible, je n'ai pas pu m'empêcher de penser : "OK. Tout ça pour ça ? c'est donc tout ce que le mec a voulu nous raconter pendant 1h37 ? tout ça pour nous dire que l'homme est un loup pour l'homme ? Okééééééé...".
Je ne sais pas si certains d'entre vous ont pu voir le 1er long du réalisateur (Krisha), mais ce qui 'est drôle, c'est que j'en avais déjà pensé exactement la même chose, quasiment point par point.
Ça fait donc maintenant 2 fois qu'il me fait le coup, pas sûr que je me fasse avoir une 3ème.
Tiens d'ailleurs, en parlant du chiffre 3 :

3/10
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The Boogeyman
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Re: It comes at night (Trey Edward Shults - 2017)

Message par The Boogeyman »

It comes at night (Trey Edward Shults) / 6
Atmosphère d'angoisse épurée et intimiste qui laisse le spectateur à ses propres peurs et à son imagination. La roublardise du film c'est d'excité le spectateur qui a déjà tout vu dans le genre Horrifique, qui croit savoir ce qui va se passer derrière l'arbre ou la porte à l'avance, qui pense avoir tout compris au bout 5mn ou qui se prépare à être effrayé 30 secondes avant que... pour mieux le frustrer et le décevoir afin de le déstabiliser. Au spectateur d'y intégrer ce qui l'effraie (ou pas) le film lui installe seulement l'ambiance. Final trop expédié, limite paresseux, comme n'assumant pas le climax qui le précède.
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Re: It comes at night (Trey Edward Shults - 2017)

Message par Jack Griffin »

Je ne pense pas le réalisateur roublard mais j'ai été aussi un peu circonspect devant ce huis-clos survivaliste bien trop sage dans son déroulement pour réellement emporter l'adhésion. On souhaite à un moment que le récit vacille, sorte de cette alternance un peu programmatique entre les rêves du garçon, la prémonition de la menace et ce quotidien sous tension dont le développement est un peu rachitique.
J'ai vu que Nichols avait été cité comme référence mais on en est bien loin. Trey Edward Shults 'a pas encore les billes pour atteindre cette plénitude, je voyais trop les coutures du scénario, l'écriture (l'intro est un peu agaçante) , la mise en scène. Ce qui n'est pas bon signe quand un film est aussi premier degré.
Dénouement qui est tombé totalement à plat pour moi.
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Re: It comes at night (Trey Edward Shults - 2017)

Message par G.T.O »

Hésitation entre plusieurs pistes et genres que le film ne fait que survoler. Mais sans véritablement tirer profit ni du drame -convenu - ni du suspense - quasi nul - ni de l'appel plutôt insistant qu'il formule à combler ses manques délibérés frisant la paresse. En l'état et malgré la raréfaction de l'action a priori séduisante qui le porte à l'épure de film survivaliste, une œuvre maladroite à l'incertitude handicapante, troussée en allegorie lourde sur le repli paranoïaque par peur d'aller au cœur de ces problématiques concrètes et vitales.
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Flol
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Re: It comes at night (Trey Edward Shults - 2017)

Message par Flol »

Je pensais que t'apprécierais un peu plus, juste parce qu'il y a ton sosie dedans.
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G.T.O
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Re: It comes at night (Trey Edward Shults - 2017)

Message par G.T.O »

Flol a écrit :Je pensais que t'apprécierais un peu plus, juste parce qu'il y a ton sosie dedans.
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Ah ouais :lol:
En même temps, il finit salement.
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reuno
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Re: It comes at night (Trey Edward Shults - 2017)

Message par reuno »

Déception surtout par rapport aux premiers trailers qui avaient un peu trop fait monter la pression pour un au final se retrouvé avec un "tout ça pour ça".
Bel emballage, interprétation de qualité (Joel Edgerton, toujours impeccable), une ambiance travaillée mais qui n'aboutit sur pas grand chose.
D'ailleurs...
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je vais peut être avoir l'air con, peut être que ça m'a échappé, mais finalement cette histoire de porte ouverte de l'intérieur avec le chien agonisant, qu'est ce qui s'est passé au juste ?
Bref pas passé un mauvais moment mais trop vain par rapport à mes attentes.
Dans le genre The Survivalist ou Here Alone m'avaient plus enthousiasmé.
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