John Boorman
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Re: John Boorman
Y a un moyen de voir le docu de Boorman sur Lee Marvin? j'ai loupé la projo
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Re: John Boorman
Un petite recherche google et tu aurais trouvé la réponse très rapidementViggy Simmons a écrit :Y a un moyen de voir le docu de Boorman sur Lee Marvin? j'ai loupé la projo
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Re: John Boorman
Seules la première et la dernière partie du doc sont donc dispo.
Frustrant, vous avez dit frustrant ?
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Re: John Boorman
Sauve qui peut (Catch us if you can - 1965)
Après un début de carrière à la télévision, Boorman passe au long-métrage avec ce Rip-off de Quatre garçons dans le vent pour mettre en avant le Dave Clark Five. Pas sûr que le Dave Clark Five soit le groupe le plus passionnant à promouvoir et d'ailleurs il y a assez peu de chansons dans la BO, elles ne sont pas sensationnelles (ce n'est pas une surprise) et elles sont en plus répétées chacune 2 à 3 fois.
Le gros problème vient toutefois d'un scénario insipide et sans grand intérêt où le leader du groupe s'évade pour le week-end avec l'égérie d'une grande marque.
N'étant pas du tout client du Richard Lester, j'ai apprécié que Boorman ne court pas après l'hystérie de ce dernier avec pour résultat d'avoir un film qui ne raconte pas grand chose et d'avoir des personnages inexistant. Le début passe encore avec la présentation des protagonistes qui vivent dans une église ré-aménagée mais dès que la partie road-movie commence, l'ennui pointe rapidement le bout de son nez et on se lasse très vite de cette interminable course poursuite. Boorman donne le sentiment qu'il était forcé de tourner ce film et qu'il n'est pas à l'aise dans cette commande.
En tout cas, il n'en a pas l'humour, ni la passion de la musique et il essaye tant bien que mal de suivre un cahier des charges. Par contre, et ironiquement, le film possède sur quelques séquences une tonalité désenchantée très curieuse et presque contre-productive vu sa cible. Il y a déjà cette critique d'une société de consommation et d'un certain voyeurisme du marketing qui a l'air de contredire la finalité du film (se faire de l'argent en surfant sur le succès du film des Beatles pour vendre un groupe de pop) et il y a une séquence très étonnante où les deux fugitifs se réfugient un moment dans une communauté hippie totalement shootés, comme jamais redescendus de leur trip (dans le sens drogue et voyage à l'étranger) et qui en deviennent rapidement inquiétant et dérangeant. Quelques scènes plus loin, ils croiseront aussi un couple plus âgé, à priori conservateur et traditionnel mais qui se révèle des fétichistes pratiquant l'échangisme. Enfin, le dénouement n'a rien d'un happy end et se finit sur une note doublement amer. L'île (symbolique) qu'ils pensaient trouver au terme de leur périple n'est qu'un hotel désaffecté, uniquement isolé lors de la marée haute. Et l'égérie retournera rapidement dans le confort de son contrat.
On devine dans ces quelques moments là la présence de Boorman avec une volonté de tirer la matière vers quelques chose de plus profond dans son étude de moeurs et son sens de l'observation. Ca reste minoritaire et ça ne rend que plus bancal ce premier film largement dispensable.
C'est assez stupéfiant de se dire que Boorman est passé de ça à Point Blank !
The exorcit II : L'heretic (1977) est lui aussi un sacré morceau dans la catégorie "mais qu'est-ce que je fous sur le plateau ?".
On voit bien que Boorman veut prendre en contrepied le premier épisode mais on devine surtout que le sujet initial et le contenu ne l'intéressent pas du tout. Alors il bifurque sur la psychanalyse, la culpabilité et la science, sans forcément savoir où aller ni comment. C'est typique du genre de film qui tente pas mal de truc, essaye d'instaurer un climat, de sortir des sentiers des sentiers battus... Bref le truc qu'on avait envie de défendre, sauf que c'est très délicat et presque impossible. Le film a beau aborder des choses intéressantes, il se fourvoie dangereusement entre dialogues affligeants, interprétation en roue libre, ellipses saugrenues, un scénario qui s'éparpille dans tous les sens et des tentatives de se greffer malgré tout au premier épisode.
Un bon gros canard boiteux et il n'est pas étonnant que le premier montage durait 3 heures avant de connaître plusieurs versions après sa sortie salle que Boorman remonta à plusieurs reprises pour arrondir les angles.
Alors il reste pour se consoler l'aspect technique, souvent kitsch, parfois brillant mais de toute façon trop fouilli : les plans de Linda Blair sur sa terrasse avec NY à l'aube, les visions africaines, les plans à la steady-cam, l'artificialité de certains décors...
Après un début de carrière à la télévision, Boorman passe au long-métrage avec ce Rip-off de Quatre garçons dans le vent pour mettre en avant le Dave Clark Five. Pas sûr que le Dave Clark Five soit le groupe le plus passionnant à promouvoir et d'ailleurs il y a assez peu de chansons dans la BO, elles ne sont pas sensationnelles (ce n'est pas une surprise) et elles sont en plus répétées chacune 2 à 3 fois.
Le gros problème vient toutefois d'un scénario insipide et sans grand intérêt où le leader du groupe s'évade pour le week-end avec l'égérie d'une grande marque.
N'étant pas du tout client du Richard Lester, j'ai apprécié que Boorman ne court pas après l'hystérie de ce dernier avec pour résultat d'avoir un film qui ne raconte pas grand chose et d'avoir des personnages inexistant. Le début passe encore avec la présentation des protagonistes qui vivent dans une église ré-aménagée mais dès que la partie road-movie commence, l'ennui pointe rapidement le bout de son nez et on se lasse très vite de cette interminable course poursuite. Boorman donne le sentiment qu'il était forcé de tourner ce film et qu'il n'est pas à l'aise dans cette commande.
En tout cas, il n'en a pas l'humour, ni la passion de la musique et il essaye tant bien que mal de suivre un cahier des charges. Par contre, et ironiquement, le film possède sur quelques séquences une tonalité désenchantée très curieuse et presque contre-productive vu sa cible. Il y a déjà cette critique d'une société de consommation et d'un certain voyeurisme du marketing qui a l'air de contredire la finalité du film (se faire de l'argent en surfant sur le succès du film des Beatles pour vendre un groupe de pop) et il y a une séquence très étonnante où les deux fugitifs se réfugient un moment dans une communauté hippie totalement shootés, comme jamais redescendus de leur trip (dans le sens drogue et voyage à l'étranger) et qui en deviennent rapidement inquiétant et dérangeant. Quelques scènes plus loin, ils croiseront aussi un couple plus âgé, à priori conservateur et traditionnel mais qui se révèle des fétichistes pratiquant l'échangisme. Enfin, le dénouement n'a rien d'un happy end et se finit sur une note doublement amer. L'île (symbolique) qu'ils pensaient trouver au terme de leur périple n'est qu'un hotel désaffecté, uniquement isolé lors de la marée haute. Et l'égérie retournera rapidement dans le confort de son contrat.
On devine dans ces quelques moments là la présence de Boorman avec une volonté de tirer la matière vers quelques chose de plus profond dans son étude de moeurs et son sens de l'observation. Ca reste minoritaire et ça ne rend que plus bancal ce premier film largement dispensable.
C'est assez stupéfiant de se dire que Boorman est passé de ça à Point Blank !
The exorcit II : L'heretic (1977) est lui aussi un sacré morceau dans la catégorie "mais qu'est-ce que je fous sur le plateau ?".
On voit bien que Boorman veut prendre en contrepied le premier épisode mais on devine surtout que le sujet initial et le contenu ne l'intéressent pas du tout. Alors il bifurque sur la psychanalyse, la culpabilité et la science, sans forcément savoir où aller ni comment. C'est typique du genre de film qui tente pas mal de truc, essaye d'instaurer un climat, de sortir des sentiers des sentiers battus... Bref le truc qu'on avait envie de défendre, sauf que c'est très délicat et presque impossible. Le film a beau aborder des choses intéressantes, il se fourvoie dangereusement entre dialogues affligeants, interprétation en roue libre, ellipses saugrenues, un scénario qui s'éparpille dans tous les sens et des tentatives de se greffer malgré tout au premier épisode.
Un bon gros canard boiteux et il n'est pas étonnant que le premier montage durait 3 heures avant de connaître plusieurs versions après sa sortie salle que Boorman remonta à plusieurs reprises pour arrondir les angles.
Alors il reste pour se consoler l'aspect technique, souvent kitsch, parfois brillant mais de toute façon trop fouilli : les plans de Linda Blair sur sa terrasse avec NY à l'aube, les visions africaines, les plans à la steady-cam, l'artificialité de certains décors...
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Re: John Boorman
THE EMERALD FOREST (John Boorman, 1985) découverte
Sorte de The Seachers 80's en forêt amazonienne, The Emerald Forest narre la quête d'un père à la recherche de son fils capturé par des indiens malpolis mais qui à mi-parcours, va comprendre qu'il n'est pas du bon côté de la ligne et que les natifs sont sympas comme tout. John Boorman jouit encore du succès d'Excalibur (1981) et peut monter son ode à la nature avec suffisamment de budget pour en mettre plein les yeux, sans effets spéciaux, directement à la face de spectateurs blasés. Mais plutôt que de faire un Ushuaïa de deux heures, Boorman n'hésite pas à s'accoquiner avec les codes du western voir du polar en sueurs (voir la descente dans le repaire des maquereaux) et tue dans l'œuf tout reproche de niaiserie qu'on pourrait lui faire. Son film est un conte, cela ne veut pas dire que tout le monde il est beau, bien au contraire, les salopards de capitalistes donnent du fil à retorde aux indigènes mais en même temps, certaines tribus sont loin d'être des tendres (Powers Boothe en chie sévère avant de revoir son môme). Entre beauté extatique et rythme tenue, entre splendeur des décors et dégueulasserie de l'urbanisation du pays, The Emerald Forest grandit à mesure qu'on y repense. Du grand spectacle au sens premier du terme même si le thème musical au synthé en guise de générique de fin donne l'impression de vomir sur des spectateurs pourtant acquis à la cause du film.
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Re: John Boorman
Désormais mon Boorman préféré : un film d'aventure magnifique et intelligent.
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Re: John Boorman
HOPE AND GLORY (John Boorman, 1987) découverte
John Boorman à la première personne, qui raconte son enfance dans une Angleterre en guerre, bombardée, endeuillée et combien gamin, ce climat était pour lui une fête. Le réalisateur ne cache pas une certaine honte à ce sujet, précisant combien le personnage a des relents d'égoïsme, ne pensant jamais à la tristesse qui plane au-dessus de sa tête et préférant l'aventure, le jeu et l'imaginaire. Mais c'est un gamin et le film comme les personnages, ne lui en font pas reproche (ou presque, voir la scène terrible de la gare). Le spectateur lui, est tout acquis à la cause du petit Boorman. Dès l'intro, et cette caméra qui filme avec tendresse et empathie des figurines de chevaliers dans un jardin alors qu’une alerte est sur le point de résonner, on n’arrive pas à blâmer l'indifférence du jeune homme pire, on lui trouve du courage de vivre ainsi, sans complexes, dans ce monde chaotique tout en gardant un œil curieux, amusé. Derrière la caméra, Boorman se shoote au David Lean et donne dans l'épique, dans le grandiose sans jamais écraser ses personnages ou mettre à mal l'intimité de cette (sa) famille. La présence de Sarah Miles montre combien le cinéaste est redevable au cinéma de Lean, combien le sens du cadre de l'ainé, donne des ailes au cadet. Puissant et touchant, Hope and Glory est l'un des plus beaux films de son auteur et sans doute son dernier chef d’œuvre.
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Re: John Boorman
QUEEN & COUNTRY (John Boorman, 2014) découverte
Suite tardive d'Hope and Glory (1987), revenant sur l'adolescence du personnage donc de John Boorman. L'armée, les premiers émois sexuels et une cinéphilie grandissante sont au programme, de quoi à priori soutenir la comparaison avec un premier opus génial. Attention à la tête, car la chute risque de laisser quelques cicatrices, Queen & Country est une réelle déception. Encore bouche bée de la découverte d'Hope and Glory, celle de sa suite quelques minutes plus tard dans une même salle fut douloureuse. Lent, interprété par des comédiens falots et (plus grave) terriblement moche (foutue image numérique), Queen & Country est non seulement l'un des opus les plus mineurs de son réalisateur, mais aussi une suite indigne. Seule la séquence des cigarettes retrouve la grâce du premier film, le reste n'est que bavardage, tentatives intéressantes mais ratées et (cadeau empoisonné) détournements de personnages attachants (la sœur un peu fofolle du premier film devient une nympho à la limite du supportable). La relation des deux potes bidasses ne marche pas et avec elle, toute la critique (dépassée) des rouages de l'armée anglaise. C'est dur, mais c'est ainsi, le dernier film de Boorman manque de boucler la boucle avec style. Reste les dernières images, visiblement les dernières tournées par le réalisateur, sur une caméra qui s’arrête. Frustrant.
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Re: John Boorman
WHERE THE HEART IS (John Boorman, 1990) découverte
Que John Borrman eu des blems avec Disney/Buena Vista c'est une chose, triste, regrettable et tout le toutime. Mais une grande partie des faiblesses de son conte à la Frank Capra (You Can't Take It with You est clairement dans la ligne de mire) est due à son manque de confiance, à son inconfort dans le genre de la comédie sociale. Sa précédente tentative, l'excellent Leo the Last, avait bien plus d'ironie dans les pattes, de bien meilleurs acteurs et une rage qui la faisait passer la ligne d'arrivée avec aisance. Ici, le rythme ne tient pas, les idées sont parfois foireuses, parfois mal exploitées (la magnifique scène de l'exode sous la pluie façon The Grapes of Wrath expédiée en quelques minutes) et surtout, les comédiens (Dabney Coleman mis à part) grimacent jusqu'à plus soif. Boorman en fait des tonnes, surligne ses effets, fait sonner la batterie à chaque gag (peine perdue, on rit très peu) et semble de pas savoir ou ne plus savoir où aller à mi-parcours. Pourtant et étrangement, Where the Heart Is n'est pourtant pas un échec total, mais un brouillon dans lequel il y a à boire et à manger. Les coquilles sont légion mais par moment, le réalisateur tient un truc, le lâche trop rapidement mais le fait de l'avoir approché, finit par appeler une petite sympathie : c'est Christopher Plummer en transe, c'est la séquence du prêtre, c'est l'exode déjà cité, c'est le bureau de l'ancien qui fait face à celui des yuppies de Wall Street. Pas de quoi squatter le sommet de l'œuvre Boorman-ienne (on en est loin), mais pas de quoi lui faire du mal. Une tentative en somme.
Que John Borrman eu des blems avec Disney/Buena Vista c'est une chose, triste, regrettable et tout le toutime. Mais une grande partie des faiblesses de son conte à la Frank Capra (You Can't Take It with You est clairement dans la ligne de mire) est due à son manque de confiance, à son inconfort dans le genre de la comédie sociale. Sa précédente tentative, l'excellent Leo the Last, avait bien plus d'ironie dans les pattes, de bien meilleurs acteurs et une rage qui la faisait passer la ligne d'arrivée avec aisance. Ici, le rythme ne tient pas, les idées sont parfois foireuses, parfois mal exploitées (la magnifique scène de l'exode sous la pluie façon The Grapes of Wrath expédiée en quelques minutes) et surtout, les comédiens (Dabney Coleman mis à part) grimacent jusqu'à plus soif. Boorman en fait des tonnes, surligne ses effets, fait sonner la batterie à chaque gag (peine perdue, on rit très peu) et semble de pas savoir ou ne plus savoir où aller à mi-parcours. Pourtant et étrangement, Where the Heart Is n'est pourtant pas un échec total, mais un brouillon dans lequel il y a à boire et à manger. Les coquilles sont légion mais par moment, le réalisateur tient un truc, le lâche trop rapidement mais le fait de l'avoir approché, finit par appeler une petite sympathie : c'est Christopher Plummer en transe, c'est la séquence du prêtre, c'est l'exode déjà cité, c'est le bureau de l'ancien qui fait face à celui des yuppies de Wall Street. Pas de quoi squatter le sommet de l'œuvre Boorman-ienne (on en est loin), mais pas de quoi lui faire du mal. Une tentative en somme.
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Re: John Boorman
Une fois n'est pas coutume, je ne suis pas du tout de ton avis! Mais il me faudrait le revoir pour étayer. Pour moi, ce dernier Boorman vu en salle était moderne et suranné à la fois, classique et fantasque. Et l'image n'était pas laide du tout.Kevin95 a écrit :
QUEEN & COUNTRY (John Boorman, 2014) découverte
Suite tardive d'Hope and Glory (1987), revenant sur l'adolescence du personnage donc de John Boorman. L'armée, les premiers émois sexuels et une cinéphilie grandissante sont au programme, de quoi à priori soutenir la comparaison avec un premier opus génial. Attention à la tête, car la chute risque de laisser quelques cicatrices, Queen & Country est une réelle déception. Encore bouche bée de la découverte d'Hope and Glory, celle de sa suite quelques minutes plus tard dans une même salle fut douloureuse. Lent, interprété par des comédiens falots et (plus grave) terriblement moche (foutue image numérique), Queen & Country est non seulement l'un des opus les plus mineurs de son réalisateur, mais aussi une suite indigne. Seule la séquence des cigarettes retrouve la grâce du premier film, le reste n'est que bavardage, tentatives intéressantes mais ratées et (cadeau empoisonné) détournements de personnages attachants (la sœur un peu fofolle du premier film devient une nympho à la limite du supportable). La relation des deux potes bidasses ne marche pas et avec elle, toute la critique (dépassée) des rouages de l'armée anglaise. C'est dur, mais c'est ainsi, le dernier film de Boorman manque de boucler la boucle avec style. Reste les dernières images, visiblement les dernières tournées par le réalisateur, sur une caméra qui s’arrête. Frustrant.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: John Boorman
Les extérieurs sur fond vert pour Borrman, c'est quand même triste à voir.
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Re: John Boorman
Ça m'a pas frappéKevin95 a écrit :Les extérieurs sur fond vert pour Borrman, c'est quand même triste à voir.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: John Boorman
Ah bah je sortais de Hope and Glory donc forcément ça m'a sauté au visage.Alexandre Angel a écrit :Ça m'a pas frappéKevin95 a écrit :Les extérieurs sur fond vert pour Borrman, c'est quand même triste à voir.
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Re: John Boorman
Tout pareil. Considérant Kevin comme un homme de goût en matière de ciné ( ), j'avais tiqué sur la note relativement basse qu'il lui avait attribué.Alexandre Angel a écrit :Une fois n'est pas coutume, je ne suis pas du tout de ton avis! Mais il me faudrait le revoir pour étayer. Pour moi, ce dernier Boorman vu en salle était moderne et suranné à la fois, classique et fantasque. Et l'image n'était pas laide du tout.Kevin95 a écrit :
QUEEN & COUNTRY (John Boorman, 2014) découverte
Suite tardive d'Hope and Glory (1987), revenant sur l'adolescence du personnage donc de John Boorman. L'armée, les premiers émois sexuels et une cinéphilie grandissante sont au programme, de quoi à priori soutenir la comparaison avec un premier opus génial. Attention à la tête, car la chute risque de laisser quelques cicatrices, Queen & Country est une réelle déception. Encore bouche bée de la découverte d'Hope and Glory, celle de sa suite quelques minutes plus tard dans une même salle fut douloureuse. Lent, interprété par des comédiens falots et (plus grave) terriblement moche (foutue image numérique), Queen & Country est non seulement l'un des opus les plus mineurs de son réalisateur, mais aussi une suite indigne. Seule la séquence des cigarettes retrouve la grâce du premier film, le reste n'est que bavardage, tentatives intéressantes mais ratées et (cadeau empoisonné) détournements de personnages attachants (la sœur un peu fofolle du premier film devient une nympho à la limite du supportable). La relation des deux potes bidasses ne marche pas et avec elle, toute la critique (dépassée) des rouages de l'armée anglaise. C'est dur, mais c'est ainsi, le dernier film de Boorman manque de boucler la boucle avec style. Reste les dernières images, visiblement les dernières tournées par le réalisateur, sur une caméra qui s’arrête. Frustrant.
Très beau film, me concernant, qui parle de l'essentiel avec retenue, simplicité, sans jamais la ramener. Et très, très belle dernière scène.