Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Message par Jeremy Fox »

Ratatouille a écrit :
David Locke a écrit :En tout cas, tu me donnes une raison de plus de découvrir The Wire, dont on m'a dit le plus grand bien par ailleurs.
Ah il faut, c'est extraordinaire. Et le personnage de Omar est fabuleux (les superlatifs ne sont pas de trop, avec une série pareille).

Pas mieux. Avec une préférence pour ma part pour l'exceptionnelle saison 2.
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G.T.O
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Re: Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Message par G.T.O »

David Locke a écrit :
Le message me semble pourtant limpide.
Le protagoniste n'a pas seulement caché son orientation sexuelle en prison, cela s'est poursuivi bien au delà de sa peine de prison : il a gravi les échelons de la rue pour devenir un caïd, et pendant tout l'intervalle, aucune relation sexuelle, nada, ceinture...
Ensuite, dès que l'amour de sa vie (traduire, le seul type avec qui il a eu une "aventure" 10 ans plus tôt) le rappelle, il lâche tout et rapplique dare dare en traversant la moitié des USA. Une fois arrivé, son buddy de lui dire : "Qu'est-ce que tu fous avec tout ton attirail de caïd, ce n'est pas toi !"
Conclusion : On ne peut pas être à la fois gay et un caïd de la rue.
Limpide, pas pour moi en tout cas.
Ce que tu dis en relève pas d'un "message" pour la simple raison que le film n'en possède pas.
Le film n'élabore ni de thèse politique ni sociale sur l'homosexualité. Pas plus qu'il ne ne met pas en scène une sorte d'incompatibilité ou de condition entre le fait d'être un caïd et l'homosexualité. Au fond, ta lecture cherche à expliquer deux trames qui pour toi sont reliés : l'homosexualité du personnage de Chiron et la violence/gangstérisme qu'il adopte ( à un moment-clé et suggéré à d'autres). Or, jamais le film explique l'un par rapport à l'autre. Chiron n'est pas devenu caïd parce qu'il n'assumait pas son homosexualité. Il s'est endurci et a vraisemblablement dissimuler son homosexualité en prison ( ce qui peut parfaitement se comprendre) par peur et dans le but d'être craint. Jamais le film ne nous dit ou suggère, à l'inverse de ce que tu affirmes avec certitude, que Chiron, pendant son passage en prison et après, n'ait connu de relation sexuelle. De même qu'il ne affirme que Chiron promette de renoncer à "son activité de caid" à la fin du film. Enlever son panoplie de gangster, son "maquillage" en quelque sorte, ne permet pas de dire qu'il "renonce" à la violence, hein ?
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Jeremy Fox
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Re: Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Message par Jeremy Fox »

G.T.O a écrit : Jamais le film ne nous dit ou suggère, à l'inverse de ce que tu affirmes avec certitude, que Chiron, pendant son passage en prison et après, n'ait connu de relation sexuelle.
Ah par contre là tu as oublié : il dit clairement au pote qu'il retrouve en fin de film qu'il n'a jamais plus eu de "relations sexuelles" depuis leur 'histoire' sur la plage.
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G.T.O
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Re: Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Message par G.T.O »

Jeremy Fox a écrit :
G.T.O a écrit : Jamais le film ne nous dit ou suggère, à l'inverse de ce que tu affirmes avec certitude, que Chiron, pendant son passage en prison et après, n'ait connu de relation sexuelle.
Ah par contre là tu as oublié : il dit clairement au pote qu'il retrouve en fin de film qu'il n'a jamais plus eu de "relations sexuelles" depuis leur 'histoire' sur la plage.
Ah ok autant pour moi.
Mais cela n'enlève rien au fait que le film n'établisse de lien entre gangstérisme et refus d'assumer.
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Jeremy Fox
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Re: Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Message par Jeremy Fox »

G.T.O a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
Ah par contre là tu as oublié : il dit clairement au pote qu'il retrouve en fin de film qu'il n'a jamais plus eu de "relations sexuelles" depuis leur 'histoire' sur la plage.
Ah ok autant pour moi.
Mais cela n'enlève rien au fait que le film n'établisse de lien entre gangstérisme et refus d'assumer.
Tout à fait.
David Locke
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Re: Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Message par David Locke »

G.T.O a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
Ah par contre là tu as oublié : il dit clairement au pote qu'il retrouve en fin de film qu'il n'a jamais plus eu de "relations sexuelles" depuis leur 'histoire' sur la plage.
Ah ok autant pour moi.
Mais cela n'enlève rien au fait que le film établisse de lien entre le gangstérisme de Chiron et son refus d'assumer.
Disons que le film propose 2 situations avec un vide entre les 2 (la fameuse ellipse) :
- jeune, Chiron est persécuté parce qu'il se révèle de plus en plus comme un gay, aux yeux des autres comme à ses propres yeux.
- 10 ans plus tard, Chiron est devenu un caïd en renonçant à toute forme de sexualité. Lorsque sa sensibilité se réveille à nouveau après l'appel de son ami d'adolescence, il quitte son milieu séance tenante pour rejoindre celui qui le comprend à des centaines de kilomètres de là.
Pour ma part, j'ai fait le lien en exerçant mon rôle de spectateur actif et ma conclusion demeure logique, même si elle n'est peut-être pas la seule.

Quant à décréter que "ce film n'est pas un film à message", cela n'a pas de sens : un film dit toujours quelque chose de la vision du monde de celui qui l'a fait.
D'ailleurs, cela n'a rien à voir avec le contenu des dialogues : ce qui est dit par les personnages n'est pas réductible à ce que pense le réalisateur. Tout est dans la façon dont est mis en scène ce qui est dit.
Par exemple, Paul Vehoeven n'adhère pas un seul instant à ce que disent ses personnages dans Starship Troopers, et c'est sa mise en scène ironique qui permet de le comprendre et d'en déduire le message.
Le problème avec Barry Jenkins, c'est que sa mise en scène n'est pas assez assurée pour que l'on comprenne où il veut en venir. J'ai eu l'impression qu'il avait surtout l'intention de ne fâcher personne, de faire un joli film sensible et édifiant. Et cela a déteint pour moi sur son protagoniste principal qui devient un gentil homosexuel insignifiant dès lors qu'il accepte son orientation sexuelle.
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Jeremy Fox
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Re: Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Message par Jeremy Fox »

David Locke a écrit :son protagoniste principal qui devient un gentil homosexuel insignifiant dès lors qu'il accepte son orientation sexuelle.
Oui et alors ? J'ai du mal à comprendre ce qui te gêne à ce niveau. Quel mal y a t-il à être un gentil homosexuel insignifiant ou même plus globalement un homme insignifiant comme nous le sommes tous pour la plupart ?
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G.T.O
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Re: Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Message par G.T.O »

David Locke a écrit :
Disons que le film propose 2 situations avec un vide entre les 2 (la fameuse ellipse) :
- jeune, Chiron est persécuté parce qu'il se révèle de plus en plus comme un gay, aux yeux des autres comme à ses propres yeux.
- 10 ans plus tard, Chiron est devenu un caïd en renonçant à toute forme de sexualité. Lorsque sa sensibilité se réveille à nouveau après l'appel de son ami d'adolescence, il quitte son milieu séance tenante pour rejoindre celui qui le comprend à des centaines de kilomètres de là.
Pour ma part, j'ai fait le lien en exerçant mon rôle de spectateur actif et ma conclusion demeure logique, même si elle n'est peut-être pas la seule.
Conclusion logique peut-être, malheureusement pas adéquate.
Comment parviens-tu à en conclure sur la base de ce qui est montré, que Chiron décroche de son activité de caïd à la fin du film ?
Absolument rien. Ce n'est pas parce qu'il enlève sa panoplie de gangster, et qu'il retrouve sa timidité naturelle, qu'il faut en conclure qu'il a renoncé à la violence.
Le film est sentimental, pas angélique. Après, il t'est peut-être difficile de concevoir l'ambivalence d'un caïd pouvant avoir une vie intérieure très différente de son aspect voire des sentiments derrière un look de dur à cuire ?

David Locke a écrit : Quant à décréter que "ce film n'est pas un film à message", cela n'a pas de sens : un film dit toujours quelque chose de la vision du monde de celui qui l'a fait.
D'ailleurs, cela n'a rien à voir avec le contenu des dialogues : ce qui est dit par les personnages n'est pas réductible à ce que pense le réalisateur. Tout est dans la façon dont est mis en scène ce qui est dit.
Par exemple, Paul Vehoeven n'adhère pas un seul instant à ce que disent ses personnages dans Starship Troopers, et c'est sa mise en scène ironique qui permet de le comprendre et d'en déduire le message.
Le problème avec Barry Jenkins, c'est que sa mise en scène n'est pas assez assurée pour que l'on comprenne où il veut en venir. J'ai eu l'impression qu'il avait surtout l'intention de ne fâcher personne, de faire un joli film sensible et édifiant. Et cela a déteint pour moi sur son protagoniste principal qui devient un gentil homosexuel insignifiant dès lors qu'il accepte son orientation sexuelle.
Apparemment, tu sembles confondre "films à message" et idéologie. L'idéologie est le phénomène que tu décris plus haut. Le film à message c'est plutôt un film qui milite pour une position sur un sujet précis, en adoptant un discours intelligible.
Après concernant l'aspect lénifiant du film, j'ai envie de te dire qu'il est la conséquence aussi de tes préjugés, lesquels sont précisément ce que le film cherche à modifier. Notamment sur la représentation de l'homosexualité dans un milieu machiste et dur. Mais dire cela c'est déjà forcer le sens du film en lui faisant adopter une direction qu'il ne prend pas.
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Re: Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Message par David Locke »

Jeremy Fox a écrit :
David Locke a écrit :son protagoniste principal qui devient un gentil homosexuel insignifiant dès lors qu'il accepte son orientation sexuelle.
Oui et alors ? J'ai du mal à comprendre ce qui te gêne à ce niveau. Quel mal y a t-il à être un gentil homosexuel insignifiant ou même plus globalement un homme insignifiant comme nous le sommes tous pour la plupart ?
Je n'ai absolument rien contre le fait d'être insignifiant. Et tu as sans doute raison de considérer qu'au fond, nous le sommes tous. Ceci dit, je dois avouer que mon égo se rebelle parfois contre mon humilité. :oops:
Pour en revenir au film, et au cinéma d'une manière générale, je n'en attends pas qu'il me montre des personnages insignifiants, mais plutôt des personnages inspirants (pas forcément héroïques, résilients me suffit).
De fait, nous recherchons tous, en tant que spectateur, une forme de catharsis lorsque nous voyons une œuvre dramatique (film, série, pièce de théâtre, opéra...). Toutefois, cela ne fonctionne pas lorsque le personnage vit sa propre catharsis et que le spectateur en est simplement le témoin (c'est même plutôt frustrant), parce que le réalisateur n'a pas pris soin d'emmener le spectateur avec le protagoniste vers ce point de révélation, de "purification" dirait Aristote.
Ce qui me gène dans Moonlight, c'est que la partie la plus intéressante est omise : ce moment où Chiron décide d'oblitérer son identité sexuelle et de devenir un caïd. En fait, on ne sait même pas pourquoi il le fait, on peut seulement le supposer. On ne sait pas plus comment il s'y prend, alors que tous s'accordaient jusque là à dire que son homosexualité se voyait comme le nez au milieu du visage (même dans sa démarche d'enfant ! - encore un cliché, au passage...). Cette partie, ce conflit intérieur, constitue le cœur du drame du personnage, et Jenkins choisit de n'en rien montrer.
Dès lors, toute la dernière partie du film, qui nous rend témoin de la conversion de Chiron à sa "vraie nature", parait plaquée et d'un sentimentalisme fleur bleue peu convaincant.
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Re: Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Message par David Locke »

(...)
G.T.O a écrit :Apparemment, tu sembles confondre "films à message" et idéologie. L'idéologie est le phénomène que tu décris plus haut. Le film à message c'est plutôt un film qui milite pour une position sur un sujet précis, en adoptant un discours intelligible.
Après concernant l'aspect lénifiant du film, j'ai envie de te dire qu'il est la conséquence aussi de tes préjugés, lesquels sont précisément ce que le film cherche à modifier. Notamment sur la représentation de l'homosexualité dans un milieu machiste et dur. Mais dire cela c'est déjà forcer le sens du film en lui faisant adopter une direction qu'il ne prend pas.
Je comprends mieux ton point de vue sur l'expression "film à message". Pour ma part, j'appelle cela "film à thèse". Je te rassures, je n'ai pas trouvé Moonlight mauvais à ce point ! :lol:
Sinon, je ne crois pas avoir de préjugés sur la "représentation de l'homosexualité en milieu machiste et dur". Au contraire, cela m'aurait intéressé de voir quelque chose sur le sujet dans le film (comme je l'ai écrit plus haut, je n'ai pas vu The Wire, donc je n'ai vraiment aucun modèle préconçu sur le sujet).

Malheureusement, lorsque tu écris que le film cherche à modifier nos préjugés, tu as dit l'essentiel du projet du film, et la raison pour laquelle il échoue au final selon moi. En effet, il oublie ses personnages en route, parfois littéralement (le mentor dont on apprend la mort au détour d'une conversation dans la deuxième partie), parfois en omettant les moments où le drame du protagoniste se joue.
En définitive, je pense que Jenkins ne maîtrise pas encore l'art des ellipses (les trois parties sont disjointes et laissent la possibilité à des interprétations hasardeuses), et, surtout, je pense qu'il n'a pas assez confiance dans ses personnages : il cherche à leur faire porter une fonction de dynamitage des préjugés avant de capter leur drame intérieur ; il cherche à les rendre surprenants au lieu d'essayer de nous connecter à eux.

A l'exact opposé, je pourrais citer le film de Jeff Nichols, Loving, dont les protagonistes sont absolument rétifs à tout embrigadement, à toute récupération. Tout ce qu'ils veulent, c'est vivre leur amour sincère auprès de leurs proches. Nichols réussit un film sans aucun sentimentalisme, et sans cliché. Il y a une telle évidence dans les rapports entre les époux, dans la douleur qu'ils ont de devoir quitter leur foyer, que l'injustice qui leur est faite est immédiatement ressentie par le spectateur. C'est la simple attention du cinéaste envers ses personnages qui bat en brèche les préjugés de l'époque, et qui nous les rend insupportables.
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Re: Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Message par G.T.O »

David Locke a écrit : Malheureusement, lorsque tu écris que le film cherche à modifier nos préjugés, tu as dit l'essentiel du projet du film, et la raison pour laquelle il échoue au final selon moi. En effet, il oublie ses personnages en route, parfois littéralement (le mentor dont on apprend la mort au détour d'une conversation dans la deuxième partie), parfois en omettant les moments où le drame du protagoniste se joue.
En définitive, je pense que Jenkins ne maîtrise pas encore l'art des ellipses (les trois parties sont disjointes et laissent la possibilité à des interprétations hasardeuses), et, surtout, je pense qu'il n'a pas assez confiance dans ses personnages : il cherche à leur faire porter une fonction de dynamitage des préjugés avant de capter leur drame intérieur ; il cherche à les rendre surprenants au lieu d'essayer de nous connecter à eux...

Je crois qu’il y a méprise.
Modifier des préjugés sur l’homosexualité n’est pas la raison d’être du film. Mais plutôt l’une de ses conséquences possibles. Le film ne témoigne d’aucune volonté politique ou cherche à démontrer quoique ce soit.
Pas plus qu’il ne traite d’un problème précis, d’un programme ou ne spécule sur d'éventuels stéréotypes véhiculés sur l'homosexualité. Le film nous parle à hauteur d’homme, de l’intérieur même. Ce n’est pas un objet discursif, abstrait dans lequel l’itinéraire des personnages auraient une fonction argumentative. Moonlight , c’est d’abord et avant tout une intensité émotionnelle et sentimentale, des contrastes de tons et de sensations. Une expérience immersive entièrement dédiée au ressenti du héros.
La raison du malentendu réside, à mon sens, dans la démarche peu conventionnelle de Jenkins, à la fois symbolique et immersive, structure ternaire construite en "stade", refus du psychologique. Ces deux éléments associés concourent à en faire une sorte de fable. Mais une fable sensorielle, écrite depuis le "dedans", où nous sommes invités à ressentir les choses, à les percevoir à travers la conscience de Chiron. Un flot de sensations, d’émotions qui nous prive des pans si importants de son évolution qu’elle a pour résultat de le hisser à une certain niveau de généralité. Ce n’est pas Chiron-enfant, ado et adulte. Mais quasiment l’Enfant, l’Adolescent et l’Adulte. Le film possède une dimension ouvertement universelle et symbolique, à l’image des contes qui se servent de détails locaux, d’une base folklorique, pour atteindre une dimension universelle. Sauf que la base est ici la banlieue de Miami.
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Re: Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Message par Thaddeus »

Christophe Honoré a détesté Moonlight et, à vrai dire, ça ne me surprend pas du tout.
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Re: Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Message par Flol »

Thaddeus a écrit :Christophe Honoré a détesté Moonlight et, à vrai dire, ça ne me surprend pas du tout.
Cricri Honoré a écrit :Le film a d’autant plus heurté le cinéaste qu’il travaille en ce moment même sur un projet autour de cette thématique : “J’y ai vu tout ce que je ne voulais pas faire”
Ok donc on aura Louis Garrel qui chantera comme c'est dur d'être homosexuel en 2017 dans la banlieue havraise.
Ça va vraiment être bien.
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Re: Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Message par AtCloseRange »

Cricri Honoré a écrit :“J’y ai vu tout ce que je ne voulais pas faire”
ça donne super envie de voir Moonlight en fait!
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Re: Moonlight (Barry Jenkins - 2016)

Message par G.T.O »

Ratatouille a écrit :
Thaddeus a écrit :Christophe Honoré a détesté Moonlight et, à vrai dire, ça ne me surprend pas du tout.
Cricri Honoré a écrit :Le film a d’autant plus heurté le cinéaste qu’il travaille en ce moment même sur un projet autour de cette thématique : “J’y ai vu tout ce que je ne voulais pas faire”
Ok donc on aura Louis Garrel qui chantera comme c'est dur d'être homosexuel en 2017 dans la banlieue havraise.
Ça va vraiment être bien.
Lorsque tu vois à quoi il réduit le film - "...le film travaille la honte"- :shock:, tu as de suite compris qu'il n y a pas compris grand chose. Je rappelle quand même au passage qu'Honoré est le type qui, dans les Cahiers de l'époque, disait de Starship Troopers que c'etait un grand film facho, visiblement sourd à toute la dimension ironique du film. Souvent pertinente les interprétations du Honoré ! En contre poids, on peut toujours se référer à ce qu'en dit Michael Mann...voilà, voilà.
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