Your Name (Makoto Shinkai - 2016)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Demi-Lune
Bronco Boulet
Messages : 14958
Inscription : 20 août 09, 16:50
Localisation : Retraité de DvdClassik.

Your Name (Makoto Shinkai - 2016)

Message par Demi-Lune »

Image

Mitsuha, adolescente coincée dans une famille traditionnelle, rêve de quitter ses montagnes natales pour découvrir la vie trépidante de Tokyo. Elle est loin d’imaginer pouvoir vivre l’aventure urbaine dans la peau de… Taki, un jeune lycéen vivant à Tokyo, occupé entre son petit boulot dans un restaurant italien et ses nombreux amis. À travers ses rêves, Mitsuha se voit littéralement propulsée dans la vie du jeune garçon au point qu’elle croit vivre la réalité... Tout bascule lorsqu’elle réalise que Taki rêve également d’une vie dans les montagnes, entouré d’une famille traditionnelle… dans la peau d’une jeune fille ! Une étrange relation s’installe entre leurs deux corps qu’ils accaparent mutuellement. Quel mystère se cache derrière ces rêves étranges qui unissent deux destinées que tout oppose et qui ne se sont jamais rencontrées ?

SPOILERS.

Vu en avant-première hier soir. Pressé par le temps, je ne suis pas resté après le film pour l'intervention du réalisateur en personne, Makoto Shinkai. #3615jeracontemavie

En guise de propos liminaire, il faut savoir deux choses. La première, c'est que Makoto Shinkai s'impose depuis le milieu des années 2000 comme l'une des étoiles montantes du cinéma d'animation japonais, grâce à quelques films remarqués, mais peut-être surtout, paradoxalement, grâce à un court-métrage intitulé The garden of words (seul Shinkai que j'avais vu à ce stade), qui pourrait constituer la quintessence de son style très pictural et photo-réaliste en termes d'environnements naturels et urbains, et très porté sur le mélo en termes d'intrigue et de style. La seconde chose à savoir, c'est que son dernier-né, Your name, adapté de son propre manga, fait un carton historique au Japon au box-office, atteignant le top des films les plus vus et devenant le premier film d'animation le plus plébiscité après Le voyage de Chihiro, qui était déjà lui-même un carton miraculeux.

Maintenant, revenons au film. Cette espèce de quête irrépressible consistant à trouver absolument à Hayao Miyazaki un héritier fait s'affronter aujourd'hui plusieurs prétendants, et là où Mamoru Hosoda s'est un peu pris les pieds dans le tapis l'année dernière avec l'inégal Le garçon et la bête, Shinkai fait aujourd'hui péter les statistiques dans une situation qui laisserait rêveur en Europe (imagine-t-on un film d'animation battre tous les records de fréquentation salles?). Le parallèle Hosoda/Shinkai est tentant, mais reste pour autant artificiel tant le Cinéma des deux auteurs diverge en termes graphiques et thématiques. Affectionnant les environnements graphiques très travaillés et détaillés, enveloppés de nuances de bleu ou de rose, qu'ils soient naturels ou tokyoïtes, Shinkai semble par ailleurs volontiers bien plus porté sur des histoires d'amour impossibles, ce qui en fait un "héritier" de Miyazaki en trompe-l’œil. Cette étiquette qu'on veut maintenant lui attribuer s'avère réductrice dans le sens où son univers est très personnel et autonome.
Cet univers, il n'est pas difficile de comprendre en quoi il attire massivement le public japonais avec Your name. Ce film se confronte, par l'allégorie, à un drame national encore vif, et cherche à en conjurer son impact grâce à la magie, aux possibles du médium Cinéma, renforcé par le prisme de l'animation, vecteur de l'imaginaire par excellence, qui permet tout. Shinkai offre une sorte de catharsis collective et réactive l'espoir au gré d'une histoire de salut et d'amour qu'on pressent, bien avant sa conclusion, se diriger vers une résolution régénératrice. Je crois donc qu'il faut garder un certain recul par rapport au triomphe public qui est réservé au film au Japon, car, sans vouloir déprécier la sincérité du public et leur affection pour le travail proposé par Shinkai, je crois qu'il y a nécessairement une dimension psychanalytique et affective qui rentre en ligne de compte et qui affecte la stature du film.

De mon côté, c'est la déception qui domine, écho positif ou non... Shinkai peaufine son style graphique et atteint ici une forme de plénitude, qui fait de Your name un film formellement splendide à regarder. Que ce soient les détails modernes du quotidien (les sms sur smartphone...), les artères grouillantes de Tokyo ou la baie calme du lac Itomori, on y est, on les formalise, on y plonge notre imagination. Mais, j'ai envie de dire, c'était le minimum à attendre de la part de l'homme derrière The garden of words... c'est bien sur le fond que le bât blesse, car de ce côté-là, le réalisateur n'a pas dépassé les limites qui s'étaient déjà faites voir (à une échelle moindre, du fait du format) dans son précédent travail. Et c'est malheureusement rédhibitoire. En effet, l'affection de Makoto Shinkai pour le mélodrame bute contre une expression lourdingue, mielleuse, sur-signifiée (on a envie que les personnages se taisent, parce que c'est bon, on a COMPRIS), assaisonnée de chansons J-Pop qui renvoient le film au statut d'objet culturel pour ados difficilement assimilable, en tout cas indiscutablement moins universel que les films de Miyazaki. Les meilleurs moments du film se nichent en creux, en suspension, lorsque Shinkai a enfin confiance en son public et ne se croit pas obligé de tout surligner ou expliciter. Dans un même mouvement, je trouve qu'il y a un problème de narration, qui fait que le cadre du film est bizarrement planté et qu'on assimile un peu en marche forcée les personnages, leurs liens et les enjeux, comme s'il nous manquait plein d'éléments et qu'il fallait qu'on comble le gruyère de nous-mêmes. C'est un parti-pris qui aurait pu être stimulant, mais qui trahit surtout à mon sens les travers de Shinkai déjà relevés dans The garden of words. Les deux héros, Mitsuha et Taki, ne s'imposent pas avec cette évidence dont sont régulièrement coutumiers les grands noms de l'animation nipponne. Par ailleurs, si le pitch de Your name est prometteur, la retenue japonaise (ou le calibrage de son public) empêche l'approfondissement que le film appelle ostensiblement sur la sexualisation de cet échange (le running-gag du palpé de seins ne doit pas faire illusion sur l'"audace" du propos), ce qui conduit à des situations gentiment amusantes mais surtout terriblement convenues - l'impression, encore une fois, de voir une comédie dramatique pour ados bien loin des subtilités espérées. Le déroulé du film devient par conséquent celui d'une série de bonnes idées non exploitées... comme par exemple le personnage de Mlle Okudera. Indéniablement, le film est riche du point de vue de sa construction, avec des ruptures de tons, des flash-back/flash-forward mêlés, mais je crois que Shinkai a vraiment besoin de franchir un cap en matière de scénarisation car il est regrettable de voir un tel talent graphique (soyons clair, c'est lui qui fait les plus beaux films d'animation nippon aujourd'hui) être gaspillé dans des histoires guimauve pareilles.

Mais bon, l'adhésion ou non à un mélo représentant une ligne de crête très variable, je souhaite que Your name puisse quand même trouver son public en France, même s'il ne rencontrera évidemment pas le même plébiscite qu'au Japon.
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99489
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Your Name (Makoto Shinkai - 2016)

Message par Jeremy Fox »

Demi-Lune a écrit : La première, c'est que Makoto Shinkai s'impose depuis le milieu des années 2000 comme l'une des étoiles montantes du cinéma d'animation japonais, grâce à quelques films remarqués, mais peut-être surtout, paradoxalement, grâce à un court-métrage intitulé The garden of words (seul Shinkai que j'avais vu à ce stade), qui pourrait constituer la quintessence de son style très pictural et photo-réaliste en termes d'environnements naturels et urbains, et très porté sur le mélo en termes d'intrigue et de style.

Une petite merveille. Malgré ta déception, tu m'as donné envie de le voir ; même si ça bute sur le fond, je ne pourrais que m'émerveiller de la forme d'après ce que tu décris. Et parfois ça peut arriver à me suffire.
Best
Réalisateur de seconde équipe
Messages : 5653
Inscription : 9 août 04, 13:47
Localisation : 742 Evergreen Terrace, Springfield

Re: Your Name (Makoto Shinkai - 2016)

Message par Best »

Il me tarde de le voir :D

Pour info, le très beau La tour au-delà des nuages, uniquement dispo en DVD jusqu'à présent, sortira en blu-ray le 11 janvier prochain :D

Image
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99489
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Your Name (Makoto Shinkai - 2016)

Message par Jeremy Fox »

Ah oui c'est vrai que ses deux long métrages (Voyage vers Agartha et LaTour au-delà des nuages) m'avaient un peu déçu. Mais je les reverrais à l'occasion car son court fut cet été un véritable enchantement et il se peut que je sois passé à côté de ses longs à l'époque.
Avatar de l’utilisateur
Jack Carter
Certains l'aiment (So)chaud
Messages : 30175
Inscription : 31 déc. 04, 14:17

Re: Your Name (Makoto Shinkai - 2016)

Message par Jack Carter »

Jeremy Fox a écrit :Ah oui c'est vrai que ses deux long métrages (Voyage vers Agartha et LaTour au-delà des nuages) m'avaient un peu déçu. Mais je les reverrais à l'occasion car son court fut cet été un véritable enchantement et il se peut que je sois passé à côté de ses longs à l'époque.
J'avais fait de 5cm per second mon film du mois un mois d'été ou j'avais pas vu grand chose de memorable

Image
J'avais trouvé ça visuellement sublime.
Image
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99489
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Your Name (Makoto Shinkai - 2016)

Message par Jeremy Fox »

Jack Carter a écrit :
J'avais trouvé ça visuellement sublime.
Visuellement c'est toujours sublime ; ce sont les scénarios pour lesquels j'avais un peu de mal. Ce qui rejoint un peu l'avis de demi-lune sur son dernier film. Mais je veux y croire et du coup me trouver celui dont tu viens de parler que je n'ai jamais vu.
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18487
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Your Name (Makoto Shinkai - 2016)

Message par Profondo Rosso »

Vu aussi et j'ai beaucoup aimé. C'est à la fois un digest du style et des thèmes de Shinkai mais aussi un vrai renouveau. On retrouve le romantisme suranné et le spleen adolescent de ses premières oeuvres (le court-métrage Voice of Distant Star, La Tour au delà des nuages) et les approches plus adultes et douloureuse (la transition que constitue 5 centimètres par secondes) d'exploiter ses thèmes de l'éloignement entre les individus, le deuil avec Voyage vers Agartha et la différence d'âge pour Garden of Words. La première partie exploite habilement la comédie romantique et de situation qu'induit le switch des personnages mais n'en fait pas le motif principal du film. Pas de regret que ça n'aille pas plus loin contrairement à Demi-lune (même si c'est bien là de façon comique avec la découverte des "attributs" de l'autre autrement plus sexualisé que l'approche si prude d'un Miyazaki, on un même un semblant de coming-out avec un garçon attiré par le héros possédé par l'esprit de la fille) puisque ce sont des situations archies rebattues de l'animation japonaise, que ce soit le travestissement et la sexualité incertaine dans la série Ranma 1/2 ou le décalage comique avec son environnement dans La Traversée du temps de Mamoru Hosoda. C'est assez fort de s'affranchir ainsi de ce qui aurait pu constituer un film entier chez d'autres.

L'intérêt naît d'un rebondissement à mi-parcours où la distance entre les personnages ne s'avère pas
Spoiler (cliquez pour afficher)
géographique comme on le pense mais temporelle.
Du coup la quête désespérée de l'autre retrouve donc la flamboyance onirique et mélancolique des débuts de Shinkai, même si le surnaturel est là pour introduire une séparation lié un argument plus tragique où plane le traumatisme de Fukushima pour les japonais. Mine de rien la narration est assez virtuose pour déployer une structure complexe, introduisant magnifiquement l'entourage du couple et toutes les notions traditionnelles et rituelles japonaise qui auront leur importance par la suite. Visuellement c'est somptueux que ce soit dans la poésie urbaine colorée et foisonnante reprise en meilleur encore de Garden of Words et on a une belle audace en sortant enfin de la célébration pastorale et rurale de Ghibli et de ses successeurs (Les Enfants Loups, Lettre à Momo, Un été avec Coo, Souvenirs gouttes à gouttes tous très bons mais prolongeant la tradition et le thème du "Furusato" (retour au pays natal) de l'animation japonaise) où la campagne et ses traditions sont une prison pour l'héroïne qui ne rêve que de liberté à Tokyo. Les idées poétiques tant narratives que visuelles sont splendides (la rencontre tant retardée dans un entre-monde au crépuscule, le double sens poétique et morbides de la chute de météorites) et Shinkai s'offre une autocitation passionnante avec des retrouvailles finales reprenant complètement la mise en scène du dénouement de 5 centimètres par secondes mais avec une issue différentes. Le spleen adolescent sombre de ce film tout comme le mélo adulte un poil trop forcé sur la fin de Garden of Words trouve un équilibre lumineux ici, comme une réponse chargée d'espoir à l'incertitude et la fatalité qui imprègne les japonais après les catastrophes récentes. L'heure est venue pour Shinkai de conquérir le grand public français ! 5,5/6
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 13984
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Your Name (Makoto Shinkai - 2016)

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit :Malgré ta déception, tu m'as donné envie de le voir
Ça m'avait fait ça pour Sully :mrgreen:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
nobody smith
Directeur photo
Messages : 5157
Inscription : 13 déc. 07, 19:24
Contact :

Re: Your Name (Makoto Shinkai - 2016)

Message par nobody smith »

Makoto Shinkai pour les nuls (cette vidéo est dédiée à Demi-Lune :mrgreen: )

"Les contes et les rêves sont les vérités fantômes qui dureront, quand les simples faits, poussière et cendre, seront oubliés" Neil Gaiman
Image
Avatar de l’utilisateur
Mama Grande!
Accessoiriste
Messages : 1590
Inscription : 1 juin 07, 18:33
Localisation : Tokyo

Your Name (Makoto Shinkai - 2016)

Message par Mama Grande! »

Sous ses airs de romance adolescente, le film a été le phénomène de l'année au Japon, au point de battre le record de Princesse Mononoke (et peut-être même le Voyage de Chihiro...). C'est simple, depuis l'été au Japon, on voit le film partout. "Analyse" du succès du film à la télé, bande originale à tous les coins de rue, conversation avec ses amis et collègues de bureau. Bref, Your name a captivé un public bien plus large que celui d'une simple romance lycéenne.

Donc chef-d'oeuvre ou pas?

Peut-être bien. Je n'ai pas vu d'autre film de Shinkai (qui a maintenant pris la place de Miyazaki sans trop de doute possible), et chef-d'oeuvre est un terme que je n'emploie que très rarement. Mais une réussite éclatante, ça oui. Ne serait-ce que sur la forme, la situation de départ est complètement transcendée par une esthétique sublime, que ce soit dans les mouvements de "caméra" ou les décors de Tokyo à Gifu, et qui justifie à elle seule un visionnage en salles. Grâce à un sens du rythme et de la narration bluffant, même un spectateur blasé (moi) se retrouve transporté par l'histoire de Taki et Mitsuha, une sorte de poème qui sous ses airs de failles spatio-temporelles et de récit labyrinthique, se révèle d'une bouleversante simplicité, une sorte d'instant magique suspendu dans le temps.

Mais mieux vaut de pas trop en dire, juste aller le voir :D
Avatar de l’utilisateur
Bogus
Electro
Messages : 934
Inscription : 14 juil. 14, 19:02

Re: Your Name (Makoto Shinkai - 2016)

Message par Bogus »

Avec son style anguleux standardisé et sa bande son calibrée bluette adolescente (générique pop rock nippon inclus) et malgré une narration rythmée et inventive, c'est... gentillet. Un brin de déception se fait sentir.
Et puis sans crier gare l'émotion m'a pris aux tripes pour ne pratiquement plus me lâcher jusqu'au générique de fin.
Une petite chose fragile et imparfaite qui m'a laissé dans un état de bonheur comme rarement un film me l'avait fait ces derniers temps.
The Eye Of Doom
Régisseur
Messages : 3079
Inscription : 29 sept. 04, 22:18
Localisation : West of Zanzibar

Re: Your Name (Makoto Shinkai - 2016)

Message par The Eye Of Doom »

C’est superbe plastiquement.
Toute la première partie, qui voit nos deux héros echanger leur vie, est tres sympa et badine.
J’ai moins accroché sur la seconde partie qu’en le film prend un tournure plus franchement mélodramatique.
Non pas sur le fond, why not, mais sur la forme qui en fait des tonnes. Ca devient un peu lourd.
En regardant la filmo de l’auteur je vois que j’ai vu Voyage a Agartha il y a des années, j’en garde le souvenir d’un decalque servile de Miyazaki, et Les enfants du temps, aussi tres beau mais souffrant comme Your name d’un trait franchement trop appuyé ( et d’un pitch moins interessant).

Alors, c’est piaisant a voir mais pas transcendant.
J’ai trouvé cela beaucoup moins bien que « The silent voice », qui n’est pas parfait mais est bien moins lisse.

Que l’on puisse voir en Shinkai la releve de Miyazaki me laisse sans voix. Je trouve que Hosoda joue lui franchement dans une autre cours.
Répondre