Ce sentiment de l'été - 2016
Alors tout d'abord je suis en phase totale avec ce qu'écrivait Sophie Avon dans Sud Ouest : "Jamais sans doute un cinéaste n'avait traité de l'absence avec cette délicatesse. Quant aux comédiens, à commencer par Anders Danielsen Lie et Judith Chemla, ils sont au-delà de la justesse, emplis de grâce à chaque plan, ajoutant la douceur de leur jeu à une œuvre poignante."
Immense paradoxe, un tsunami de mélancolie qui submerge un film totalement lumineux malgré son sujet, celui du travail de deuil. En effet, j'ai déjà rarement vu les villes de Berlin, Annecy, Paris et New York filmés dans des teintes aussi chaudes (on aurait envie d'aller immédiatement vivre dans chacune d'entre elles) et, sans intrigue, le cinéaste arrive à nous bouleverser tout du long grâce à son extrême sensibilité. La sublime musique au piano et à la guitare sèche nous met d'emblée la boule à la gorge et les yeux embués, émotion qui ne ne nous quittera à aucun moment. Les comédiens sont au diapason ; outre les deux déjà cités par la journaliste (remarquables tous les deux), tous les seconds rôles sont tout autant formidables, aussi bien les hommes que les femmes et notamment Feodor Atkine que je n'avais pas reconnu dans le rôle du père. Autre paradoxe et non des moindres ; on a beau être bouleversé par ce que nous donne à ressentir Mikhael Hers, son film est un véritable hymne à la vie, d'une chaleur et d'un optimisme assez rares. Je suis vraiment tombé sous le charme de Anders Danielsen Lie et de son personnage, le genre de personnages que l'on a envie de consoler et dont on aurait aimé qu'il soit notre ami. Les dernières minutes en super 8 ont achevé de faire de ce film l'un des mes grands coups de cœur de l'année 2016 qui est à nouveau une belle cuvée cinématographique. Grosse émotion, tout dans la simplicité.
.