Ils sont vraiment prêts à tout pour attirer les fans de Star Wars...Ratatouille a écrit :J'aime beaucoup l'affiche aussi, et l'idée de cette petite forme blonde perdue au milieu d'une touffe de poils non-identifiable. Ça crée de la curiosité, en tout cas.Colqhoun a écrit : Sans l'accroche pourrave qu'ils ont mis sur l'affiche française, je vois pas vraiment ce qu'il y a de laid.
La photo est plutôt bien composée et joue avec un élément du film que l'on ne voit pas vraiment venir.
Toni Erdmann (Maren Ade - 2016)
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Re: Toni Erdmann ( Maren Ade - 2016 )
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Re: Toni Erdmann (Maren Ade - 2016)
Tout à fait : après l'aventure des Ewoks, celle des Wookies...
Cette affiche n'est pas laide. Mais pas sûr qu'elle donne envie de voir le film (la BA ne donne pas trop envie non plus).
Cette affiche n'est pas laide. Mais pas sûr qu'elle donne envie de voir le film (la BA ne donne pas trop envie non plus).
Dernière modification par aelita le 22 août 16, 19:11, modifié 1 fois.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? (pensée shadok)
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Re: Toni Erdmann ( Maren Ade - 2016 )
AtCloseRange a écrit : Ils sont vraiment prêts à tout pour attirer les fans de Star Wars...
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Re: Toni Erdmann (Maren Ade - 2016)
C'est surtout que la bande-annonce, en nous vendant une "comédie irrésistible qui rend heureux", vise totalement à côté. D'où le retour de bâton post-cannois, probablement.aelita a écrit :Tout à fait : après l'aventure des Ewoks, celle des Wookies...
Cette affiche n'est pas laide. Mais pas sûre qu'elle donne envie de voir le film (la BA ne donne pas trop envie non plus).
Parce qu'au final, c'est tellement sinistre que c'est tout l'inverse que ce qui nous a été vendu...
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Re: Toni Erdmann (Maren Ade - 2016)
La BA n'est d'ailleurs pas particulièrement réjouissante. Je n'y vois pas vraiment le côté "comédie qui rend heureux".
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? (pensée shadok)
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Re: Toni Erdmann (Maren Ade - 2016)
Je ne qualifierais pas le film de sinistre, plutôt d'assez amer et désabusé. Le dernier plan est à cet égard significatif, qui laisse entendre que l'héroïne, malgré ses instants de folie passagers, restera la femme sérieuse et aliénée qu'elle était au début. L'aventure avec son père, leur reconquête relationnelle, ne resteront probablement que des parenthèses.Ratatouille a écrit :Parce qu'au final, c'est tellement sinistre que c'est tout l'inverse que ce qui nous a été vendu...
Je regrette pour ma part un déficit d'émotion dans quelque sens que ce soit : le film m'a régulièrement fait sourire mais jamais vraiment rire, m'a parfois touché sans pour autant provoquer de déferlante comme je l'espérais. Pourtant j'étais vraiment dans les starting blocks, prêt à me laisser submerger par cette histoire de réconciliation père-fille. Sur le papier, c'est très beau. Mais, à l'image de l'étreinte dans le parc, joli moment mais tellement désiré qu'il peine presque à décoller, la sensibilité du film m'a semblé constamment revêche, trop dans la retenue, voire la froideur. Au bout de deux heures et demie j'avais envie de crier : lâche les chiens, Maren ! Ce sentiment est d'autant plus frustrant que le film brille d'un sens de l'observation, d'une finesse psychologique, d'une qualité d'interprétation remarquables. Mais certains considéreront que cette sobriété est à porter au crédit du film. Un moment m'a néanmoins fait monter les larmes aux yeux : lorsqu'Ines regarde son père partir la première fois, du haut de son balcon, et qu'après lui avoir fait un signe de la main elle craque et se met à pleurer. C'est ce genre de moment de grâce que j'aurais aimé vivre encore par la suite.
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Re: Toni Erdmann (Maren Ade - 2016)
Voila, on n'est pas dans un mélo, mais dans une approche naturaliste pour le récit d'une relation cahoteuse et pleine de non-dits...Thaddeus a écrit :Mais certains considéreront que cette sobriété est à porter au crédit du film.
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Re: Toni Erdmann (Maren Ade - 2016)
D'Ozu aux Dardenne en passant par Farhadi, Moretti ou Philippe Faucon, nombreux sont les cinéastes qui parviennent à transmettre des choses infimes en passant par le non dit, sans jamais verser dans le mélo, mais avec une chaleur, une proximité, un frémissement émotif qui, personnellement, m'ont fait un peu défaut ici.
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Re: Toni Erdmann (Maren Ade - 2016)
Au delà de ça ce dernier plan raconte aussi l'échec du père qui n'a pas réellement réussi à reconnecter avec sa fille. Alors qu'il vient de lui faire un petit speech sur l'importance des petits moments dont on pourra se souvenir toute notre vie (ou quelque chose du genre), il s'en va chercher un appareil photo pour immortaliser le moment en question. Laissant sa fille à nouveau seule. Il ne faut pas bien long pour que la complicité qui s'était installée entre eux durant ces quelques minutes s'évanouisse complètement et qu'elle laisse littéralement tomber le masque.Thaddeus a écrit :Le dernier plan est à cet égard significatif, qui laisse entendre que l'héroïne, malgré ses instants de folie passagers, restera la femme sérieuse et aliénée qu'elle était au début. L'aventure avec son père, leur reconquête relationnelle, ne resteront probablement que des parenthèses.
C'est un film effectivement très amer et désabusé. Les chemins pris par ce père et cette fille sont bien trop différents pour qu'il y ait un réel espoir de réconciliation, de reconnection. Peut-être parce que les deux sont bien trop installés dans leurs personnages respectifs. La réalité de leur relation ne s'exprime que par des non-dits, des regards de coin, des larmes qui coulent à l'improviste, des gags à base de coussins péteurs qui ne font rire que l'amuseur, etc.. etc... La façade qu'ils se sont construits ne sera même pas réellement brisée lors de cet anniversaire qui dérape, puisqu'en réponse à la mise à nu de la fille, le père répond par une couche supplémentaire.
Je rejoins cinephage quand il dit que la durée du film est légitime pour pouvoir traiter sans raccourci et avec finesse ces différentes thématiques.
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Re: Toni Erdmann (Maren Ade - 2016)
Ce n'est pas aussi définitif. Je dirais même que les deux sont liés intimement dans leur bizarrerie. Il y a eux et les autres (et le film pourrait ausi s'intituler comme l'autre film de Maren Ade: Everyone Else)Colqhoun a écrit :
C'est un film effectivement très amer et désabusé. Les chemins pris par ce père et cette fille sont bien trop différents pour qu'il y ait un réel espoir de réconciliation, de reconnexion.
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Re: Toni Erdmann (Maren Ade - 2016)
Pour moi le plan final sonnait comme sans appel.
Il se termine sur une séparation.
Mais oui, cette lecture fait aussi du sens.
Il se termine sur une séparation.
Mais oui, cette lecture fait aussi du sens.
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Re: Toni Erdmann (Maren Ade - 2016)
Ce que j'aime aussi, c'est que le film oppose la pulsion de l'un envers l'autre à ce creux qui existe entre les deux. Donc chacun essaie régulièrement d'enjamber la distance, mais ça ne marche jamais bien.
L'humour du père se heurte à l'angoisse de la fille, l'univers de la fille dépasse le père, qui n'en comprend pas bien la nature. Son approche déstabilisatrice ébranle les certitudes de cette dernière, mais sans proposer d'alternative viable... Du coup les rares moments de contact réussi entre les deux sont, à mes yeux, d'une grande émotion, même si cette dernière est toujours exprimée avec réserve, et forcément éphémère.
Pour moi, il y a dans le traitement du récit une volonté de ne donner raison à personne. On n'est pas aux cotés du père, on n'est pas non plus de celui de la fille. L'un nous parait bien gamin dans ses blagues, l'autre mène une vie stressante et peu satisfaisante, il appartient à chacun de décider de qui a raison, d'approuver, ou non, la transgression du père qui envahit maladroitement l'espace vitale de sa fille. C'est une approche assez riche, que je trouve intéressante.
L'humour du père se heurte à l'angoisse de la fille, l'univers de la fille dépasse le père, qui n'en comprend pas bien la nature. Son approche déstabilisatrice ébranle les certitudes de cette dernière, mais sans proposer d'alternative viable... Du coup les rares moments de contact réussi entre les deux sont, à mes yeux, d'une grande émotion, même si cette dernière est toujours exprimée avec réserve, et forcément éphémère.
Pour moi, il y a dans le traitement du récit une volonté de ne donner raison à personne. On n'est pas aux cotés du père, on n'est pas non plus de celui de la fille. L'un nous parait bien gamin dans ses blagues, l'autre mène une vie stressante et peu satisfaisante, il appartient à chacun de décider de qui a raison, d'approuver, ou non, la transgression du père qui envahit maladroitement l'espace vitale de sa fille. C'est une approche assez riche, que je trouve intéressante.
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Re: Toni Erdmann (Maren Ade - 2016)
En effet, et pour autant les deux personnages suscitent, chacun à leur manière, une vraie sympathie. Cela semble assez évident pour Wilfried, dont la carcasse abîmée, le désarroi qu'il semble chercher à contenir à chaque instant et l'assiduité maladroite à vouloir reconquérir le coeur de sa fille composent un portrait attachant. Mais ça l'est aussi pour le personnage d'Ines, dont la nature limite psycho-rigide courait le risque de provoquer un rejet franc du spectateur. Mais la réalisatrice (et l'actrice) parviennent à suggérer cette aspiration au bonheur et à la plénitude relationnelle qui vibrent derrière la carapace. L'exercice était délicat, et sur ce point je trouve le film assez réussi.cinephage a écrit :Pour moi, il y a dans le traitement du récit une volonté de ne donner raison à personne.
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Re: Toni Erdmann (Maren Ade - 2016)
Tout, mais alors TOUT pareil. Y compris ce très beau moment où elle lui fait coucou et lâche les vannes une fois seule. J'aurais aimé que le film possède plusieurs scènes du même tonneau...Thaddeus a écrit :Je regrette pour ma part un déficit d'émotion dans quelque sens que ce soit : le film m'a régulièrement fait sourire mais jamais vraiment rire, m'a parfois touché sans pour autant provoquer de déferlante comme je l'espérais. Pourtant j'étais vraiment dans les starting blocks, prêt à me laisser submerger par cette histoire de réconciliation père-fille. Sur le papier, c'est très beau. Mais, à l'image de l'étreinte dans le parc, joli moment mais tellement désiré qu'il peine presque à décoller, la sensibilité du film m'a semblé constamment revêche, trop dans la retenue, voire la froideur. Au bout de deux heures et demie j'avais envie de crier : lâche les chiens, Maren ! Ce sentiment est d'autant plus frustrant que le film brille d'un sens de l'observation, d'une finesse psychologique, d'une qualité d'interprétation remarquables. Mais certains considéreront que cette sobriété est à porter au crédit du film. Un moment m'a néanmoins fait monter les larmes aux yeux : lorsqu'Ines regarde son père partir la première fois, du haut de son balcon, et qu'après lui avoir fait un signe de la main elle craque et se met à pleurer. C'est ce genre de moment de grâce que j'aurais aimé vivre encore par la suite.
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Re: Toni Erdmann (Maren Ade - 2016)
Tout à fait d'accord.Colqhoun a écrit :Au delà de ça ce dernier plan raconte aussi l'échec du père qui n'a pas réellement réussi à reconnecter avec sa fille. Alors qu'il vient de lui faire un petit speech sur l'importance des petits moments dont on pourra se souvenir toute notre vie (ou quelque chose du genre), il s'en va chercher un appareil photo pour immortaliser le moment en question. Laissant sa fille à nouveau seule. Il ne faut pas bien long pour que la complicité qui s'était installée entre eux durant ces quelques minutes s'évanouisse complètement et qu'elle laisse littéralement tomber le masque.Thaddeus a écrit :Le dernier plan est à cet égard significatif, qui laisse entendre que l'héroïne, malgré ses instants de folie passagers, restera la femme sérieuse et aliénée qu'elle était au début. L'aventure avec son père, leur reconquête relationnelle, ne resteront probablement que des parenthèses.
C'est un film effectivement très amer et désabusé. Les chemins pris par ce père et cette fille sont bien trop différents pour qu'il y ait un réel espoir de réconciliation, de reconnection. Peut-être parce que les deux sont bien trop installés dans leurs personnages respectifs. La réalité de leur relation ne s'exprime que par des non-dits, des regards de coin, des larmes qui coulent à l'improviste, des gags à base de coussins péteurs qui ne font rire que l'amuseur, etc.. etc... La façade qu'ils se sont construits ne sera même pas réellement brisée lors de cet anniversaire qui dérape, puisqu'en réponse à la mise à nu de la fille, le père répond par une couche supplémentaire.
Je rejoins cinephage quand il dit que la durée du film est légitime pour pouvoir traiter sans raccourci et avec finesse ces différentes thématiques.
Et comme conclusion du film, nous avons droit à l'un des morceau les plus désespérément triste de the Cure, Plainsong, issu de l'album de The Cure le plus mélancolique, dépressivement beau: "Disintegration".
Pas de quoi s'esclaffer et sortir le sourire aux lèvres suite à cette double conclusion (visage de Ines + closing titles).