Ma Loute (Bruno Dumont - 2016)

[Blue]

Quand bien même Bruno Dumont reste celui en France qui sait le mieux où placer sa caméra et comment composer ses plans, il est parfois difficile de le suivre lorsqu'il s'aventure sur le chemin de la comédie. En effet, c'est dans ce registre que pointent les défauts les plus irritants de "Ma Loute" : cabotinage du cast "pro" (Luchini et Binoche en tête), répétition de gags vus mille fois dans le burlesque, figure "dumontienne" du ch'ti à l'intelligence et au faciès improbables malmenée à l'extrême, ... Difficile de le suivre aussi quand il franchit la barrière du rationnel, à travers une poésie maladroite. Finalement, c'est dans la belle relation Billie/Ma Loute que Dumont trouve la meilleure incarnation de ce que son cinéma nous a (déjà) donné à voir de mieux ; lorsque de ces deux êtres écorchés vif naît une idylle aussi ambiguë que violente émotionnellement.

4/10

[Supfiction]

Je ne résiste pas désolé, rien que pour les premières secondes tordantes :



On peut se moquer mais Éric Neuhoff, critique professionnel lui, a fait pratiquement la même analyse, en beaucoup moins drôle, dans le masque et la plume.

Sinon,

belle relation Billie/Ma Loute

Je ne suis pas sûr qu'on puisse vraiment parler de "belle" relation. Tu parles également de cabotinage, je ne suis pas d'accord. Luchini cabotine quand il fait son grand numéro sur les plateaux de télé, mais là il est totalement en dehors de sa zone de jeu habituel, ce n'est donc pas du cabotinage. Il compose un personnage improbable, parlant avec une patate chaude dans la bouche, quelque-part entre Giscard et Aldo Maccione.

[Watkinssien]

Je ne résiste pas désolé, rien que pour les premières secondes tordantes :



On peut se moquer mais Éric Neuhoff, critique professionnel lui, a fait pratiquement la même analyse, en beaucoup moins drôle, dans le masque et la plume.

Ça tombe bien, je déteste Neuhoff autant que ce jeune homme, et ce même quand je suis (très rarement) d'accord dans l'appréciation des films.

Quant à Ma Loute, j'ai trouvé cela tout à fait moyen, parfois brillant, parfois nullissime. La volonté de Dumont de rendre tout cela grotesque est peut-être louable, mais au final, c'est bien vain.

[7swans]

Je ne résiste pas désolé, rien que pour les premières secondes tordantes :



On peut se moquer mais Éric Neuhoff, critique professionnel lui, a fait pratiquement la même analyse, en beaucoup moins drôle, dans le masque et la Plume.

Et Neuhoff aussi a dit, au Masque et la Plume, que "Bruno Dumont a gagné plusieurs Palmes d'or" ?
Putain mais Durendal, quoi...

[Pomponazzo]

Ah ah ah, Durendal... Laule.

Le mec qui pleure toutes les larmes de son corps à la seule évocation du Lucy de Besson, "le meilleur film au monde" (allez voir sa "critique" c'est à hurler)... Quel crétin formaté. Zéro crédibilité.

[Flol]

l'humour se résume à du jeu outré (Luchini et Binoche TOTALEMENT en roue libre), des accents atypiques et des gens qui tombent par terre. C'en est presque gênant.

Ok maintenant, je peux l'avouer : je suis Durendal.

[Supfiction]

l'humour se résume à du jeu outré (Luchini et Binoche TOTALEMENT en roue libre), des accents atypiques et des gens qui tombent par terre. C'en est presque gênant.

Ok maintenant, je peux l'avouer : je suis Durendal.

Son avis ne fait que refléter la majorité des réactions sidérées/décontenancées/outrées devant le film. Surtout si a pas fait ses classes avec P'tit Quinquin avant. Ce que j'aime bien dans sa réaction c'est qu'il demande à ce qu'on lui explique et ne se contente pas de dire que le film est nul.

Je n'ai pas détesté le film sans être non plus totalement emballé. On sourit, on apprécie les décors et le sens du cadre, on regarde avec de grands yeux effarés le jeu de Binoche et on se demande bien pourquoi machin se met à voler. Bon, why not Mais je pense que si je l'avais vu il y a 20 ans j'aurai probablement été aussi circonspect que notre expert new generation.

[Blue]

Mais je pense que si je l'avais vu il y a 20 ans j'aurai probablement été aussi circonspect que notre expert new generation.

Peut-être pas. Beaucoup trouvent que Dumont se pose avec ce film en continuateur des comédies italiennes de la grande époque (Fellini, Ferreri, Comencini, ...)

[Blue]

belle relation Billie/Ma Loute

Je ne suis pas sûr qu'on puisse vraiment parler de "belle" relation.

Belle au sens de belle cinématographiquement, car à mon sens elle relève un peu (mais pas assez) le niveau du film. Après, on peut aussi trouver comme moi que la relation entre Philippe Nahon et Blandine Lenoir dans "Seul Contre Tous" est "belle", par exemple, parce qu'il y a une capacité chez Noé à faire naître de la beauté et un amour presque trop naïf dans le chaos ou le nihilisme le plus total, par un effet de contraste qui moi me plait beaucoup au ciné.

[Jeremy Fox]

parce qu'il y a une capacité chez Noé à faire naître de la beauté et un amour presque trop naïf dans le chaos ou le nihilisme le plus total, par un effet de contraste qui moi me plait beaucoup au ciné.

C'était déjà aussi le cas dans le premier film de Dumont (toujours son chef d’œuvre pour ma part), la relation amoureuse dans la vie de Jésus m'ayant fortement touché.

[AtCloseRange]

Je ne résiste pas désolé, rien que pour les premières secondes tordantes :



On peut se moquer mais Éric Neuhoff, critique professionnel lui, a fait pratiquement la même analyse, en beaucoup moins drôle, dans le masque et la Plume.

Et Neuhoff aussi a dit, au Masque et la Plume, que "Bruno Dumont a gagné plusieurs Palmes d'or" ?
Putain mais Durendal, quoi...

"When the legend becomes fact, print the legend"
D'ailleurs, Bruno Dumont a gagné le prix de Diane aussi.

[Blue]

C'était déjà aussi le cas dans le premier film de Dumont (toujours son chef d’œuvre pour ma part), la relation amoureuse dans la vie de Jésus m'ayant fortement touché.

Celle de "Flandres" m'avait aussi retourné bien comme il faut.

[Eusebio Cafarelli]

Étrange et déroutant, mais je n'ai pas détesté, même si je n'ai pas compris où il voulait en venir (critique sociale ? misanthropie généralisée ?). On sent que c'est bourré de références (Hergé, Magritte, la peinture, etc.), c'est étonnamment joué (ou surjoué mais pourquoi pas) et bien joué, c'est remarquablement cadré, souvent en contre-plongée (pourquoi ?) et en plans panoramiques / gros plans avec de grands pans de ciel (hommage au Nord ? aux ciels de peinture ?). La bande-son joue un rôle important, la B.O. est belle (de qui est-elle ? ça m'a fait penser à Mort à Venise par moments...). Bref intéressant, assez barré et audacieux finalement...

[Supfiction]

Étrange et déroutant, mais je n'ai pas détesté, même si je n'ai pas compris où il voulait en venir (critique sociale ? misanthropie généralisée ?). On sent que c'est bourré de références (Hergé, Magritte, la peinture, etc.), c'est étonnamment joué (ou surjoué mais pourquoi pas) et bien joué, c'est remarquablement cadré, souvent en contre-plongée (pourquoi ?) et en plans panoramiques / gros plans avec de grands pans de ciel (hommage au Nord ? aux ciels de peinture ?). La bande-son joue un rôle important, la B.O. est belle (de qui est-elle ? ça m'a fait penser à Mort à Venise par moments...). Bref intéressant, assez barré et audacieux finalement...

Je ne suis pas sûr qu'il voulait en venir quelque-part. Le trait social est trop grossier pour qu'on puisse lui prêter une intention de critique social. Certains l'accuse de misanthropie, compte tenu de la noirceur. Mais il y a quand même le personnage de Billie qui est plutôt positif.

[Blue]

la B.O. est belle (de qui est-elle ? ça m'a fait penser à Mort à Venise par moments...)