Oui, j'ai vraiment était plus qu'agréablement surpris par cette dimension sentimentale surtout après un Je suis un Cyborg assez raté de ce point de vue.Thaddeus a écrit :Merci une fois encore, Demi-Lune. Il est vrai que l'on (je) devrait(s) poster ses avis, si bref soient-ils, sur le topic idoine. Mais j'éprouve toujours une sorte de gêne à consacrer un message pour ce genre de commentaire péremptoire qui n'apporte pas grand chose à une discussion.
Concernant le film, je suis un peu surpris de ne pas avoir lu ici à quel point la dimension sentimentale se révèle être finalement le moteur même du récit, et plus encore : comme elle lui apporte sa signification profonde. Je l'ai trouvé très belle, cette histoire, touchante et délicatement contée, et j'avoue c'est bien la dernière chose que je m'attendais à éprouver devant un film de Park Chan-wook. Une bien jolie surprise, donc, à laquelle je suis à un chtouille d'octroyer un point de plus. Il va de soi que c'est à ce jour ce que j'ai vu de plus aimable et convaincant chez ce cinéaste.
Et ça justifie la construction dramatique qui m'avait paru un peu gratuite sur le moment mais que j'ai trouvé très belle par la suite. La reprise de la scène de la gifle m'a beaucoup remué quand on comprend cette fois ce qui la motive alors que durant la première partie, cet acte m'a paru excessif et un peu grossier. Même chose pour la première scène de sexe qui joue sur la pudeur et la timidité alors qu'elle deviendra un défouloir exultant répondant à une immense frustration. D'où d'ailleurs une folle échappée sous forme d'émasculation cathartique lors du saccage de la bibliothèque que j'ai trouvé euphorisante (jolie fuite à pied aussi)
Loin d'être un simple gimmick narratif.
Lors de la première heure je me disais "c'est pas mal, mais si ça raconte que ça pendant 2h15, je vois pas trop l'intérêt". Et à peine quelques minutes après, arrive le twist qui heureusement ne lance pas un énième Sex Crimes manipulateur mais bien une histoire d'amour passionnelle et romanesque, parvenant en effet à être sincère dans son propos féministe (toujours casse-gueule et hypocrite pour ce genre de film). A ce titre, j'ai beaucoup aimé la dernière séquence, certes inutile narrativement mais indispensable dans ses multiples symboles (je suis bien plus réservé sur la dernière séquence "masculine" par contre).
Enfin après avoir bouffé pas mal de films coréen au FFCP se déroulant durant l'occupation japonaise, j'ai plus qu'apprécie la démarche de Park qui contourne tous les pièges dans lequel ses collègues se sont plus ou moins fourvoyés en refusant le nationalisme ou la diabolisation des japonais.
Et sinon petit plaisir personnel avec la présence de Jeong Ha-dam dans un tout petit rôle où elle fait la cinquième servante.
C'est presque de la figuration mais quelques jours après m'avoir bouleversé au plus haut point dans Steel Flower, ça m'a donné envie de croire qu'elle va faire une carrière méritée (elle est aussi brièvement dans le dernier Kim Jee-won Age of shadows).