Dans une époque ancestrale, durant laquelle les Dieux vivaient parmi les hommes, la paix règne en l’Egypte. Mais Seth, Dieu du désert, qui convoite le pouvoir, assassine le roi et condamne Horus à l’exil, plongeant le royaume d’Egypte dans le chaos. C’est l’intervention d’un jeune voleur, Bek, qui va sortir Horus de sa prison. Ensemble, ils se lancent dans une aventure épique qui va donner lieu à une guerre sans précédent. Jusqu’aux frontières de l’au-delà, monstres et armées des dieux se déchainent dans une lutte dévastatrice…
Assassiné dès la parution de sa bande annonce, Gods Of Egypt s'est ramassé un bide massif au box-office outre-Atlantique. Un triste constat pour Alex Proyas qui cherchait à combler ses rêves de fresque mythologique avortées suite à l’interruption de sa production Paradise Lost. La frilosité de l’accueil était cela dit compréhensible vis-à-vis d’images promotionnelles peu engageantes. Si la majeure partie des critiques s’accorde que le film est aussi immonde que ces extraits le laissaient montrer, je me situerais personnellement dans la situation opposée. Car j’ai trouvé ce Gods Of Egypt vraiment pas si mal. Imparfait ? Certainement ! Incroyablement inégal ? Assurément ! Divertissant ? Clairement !
Disons que le film paie une orientation jouant ouvertement la carte de l’aventure désuète à 100 millions de dollars. En ce sens, Gods Of Egypt déploie une ambiance se rapprochant des œuvres de Ray Harryhausen. Le scénario est foncièrement simpliste, léger et généreux en morceaux de bravoure. La mythologie est utilisée avec un certain respect mais sans pour autant se prendre trop au sérieux, cherchant surtout à l’utiliser comme des opportunités pour déployer imaginaire et action. Après s’être tapé des machins bouffis de partout comme Batman V Superman, je trouve qu’il y a dans Gods Of Egypt un certain charme pour ça.
Après les ambitions ne sont malheureusement pas toujours menées à terme. Par sa direction de spectacle old school, le film n’est jamais à l’abri de se faire ringard. C’est pratiquement toujours le cas dans ses répliques humoristiques tombant à plat. Il en va de même de la direction d’acteur parfois convaincante ("Jaime Lannister" et Gerard Butler font le taf) et d’autre fois ignoble (notre Elodie Yung national est absolument catastrophique). Dans l’ensemble, le film souffle ainsi régulièrement le chaud et le froid. Il y a des visuels splendides qui ont réussit à m’émerveiller. Je pense notamment à cette idée proche de Dark City d’une planète plate avec le monde des vivants sur une face et celui des morts sur l’autre. Mais au milieu de fonds verts moches, il y a des visions totalement ridicules (faut voir les tronches d’un Geoffrey Rush enflammé dans tous les sens du terme). Les scènes d’action sont du même acabit. Ça peut être très embarrassant comme le combat des cascades où Proyas mixe les poses athlétiques d’un 300 avec le bullet-time d’un Matrix. Et à l’inverse, ça peut être rudement fun comme le pont truffé de piège ou le combat avec les serpents géants.
Je trouve qu’il y a suffisamment de qualités (le score de Marco Beltrami est bien entraînant sans être mémorable) pour ne pas assimiler le film au total échec artistique clamé un peu partout. Même si les probabilités de rejet sont évidentes, je ne peux qu’inciter à lui laisser une petite chance.