The Revenant (Alejandro González Iñárritu - 2015)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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G.T.O
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The Revenant (Alejandro González Iñárritu - 2015)

Message par G.T.O »

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Légers spoilers !

Attention, monument !
Sans crier gare, Inarritu vient de réaliser son "chef-d’oeuvre". Fort de sa récente victoire aux oscars avec Birdman, le réalisateur mexicain le plus illustratif de la planète, a décidé de s’attaquer au délicat problème du film sensorialo-spirituel et vient d’inventer, avec The Revenant, l’anti-survivor cassoulet ou poésie Findus. L'oeuvre à superlatifs, ivre de sa propre performance technique ( Tarr et ses plans-séquences peut aller se rhabiller), si éblouissante qu’elle en devient aveuglante. Le film "éléphant blanc" par excellence.
Sorte de Tarkovsky de notre époque, infantil et bruyant, une oeuvre toute entière opposée au principe d’économie, où chaque détail veut atteindre le maximum d’intensité ou bien encore un film marchant dans les pas de Herzog cherchant la sidération mais récupérant, au final, l’aspect anecdotique du film sensoriel ( attention, film à éléments : feu-neige-air...), ambitionnant le film total (physique, spirituel, poétique) et l’hystérie du jeu à la Kinski, mais se soldant par le prototype même du film à oscars, à la grandeur sur-affichée, brassant de l'air, assorti d’un duo ô combien ridicule et concours de b… pour la palme du cabotinage, Di Caprio et Tom Hardy. Spectacle pathétique d’un Leo montrant régulièrement ses quenottes abîmées ou d’un Hardy pris en flagrant délit de marmonnage pour faire plouc - évidemment ni l’un ni l’autre n’ayant le quart du talent de Kinski. Ça se voudrait film possédé et tragique, c’est juste appliqué et fatiguant. :roll:

A ceux rêvant de voir un survival sombre et élégant, autant dire qu’ils vont être déçus. Car, de ce point de vue, on frise le hors-sujet tant le film cherche méthodiquement à éradiquer le film de vengence pour préférer celui de l’expérience sensorielle et spirituelle. En efftet, non content de régler ses comptes aux réalisateurs précités (auquel on pourrait ajouter Coppola et Malick) en réduisant leurs cinématographies respectives à un cliché, Inarritu a la prétention de s’imaginer qu’il va réussir l’oeuvre poétique en transformant son banal remake du génial Convoi sauvage en voyage vers la mort. Dead Man n’est jamais très loin. Mais un Dead man bodybuildé, où chaque flash-back pseudo hypnotisant ressemble à s’y méprendre à ces plans gladiator du champ de blé caressé par la main du défunt, où chaque feu de camp se métamorphose en suggestion d’au-delà ( image de feu filmé en contre-plongée sur fond de ciel étoilé), chaque ellipse temporelle en plan d’arbre…etc Une poésie archi-convenue, un peu nullarde, à l’image d’un survivor allongé comme un café, au gout passablement moisi.

Attention, grosse baudruche.
Dernière modification par G.T.O le 29 déc. 15, 12:53, modifié 1 fois.
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Re: The Revenant ( Alejandro González Iñárritu, 2016)

Message par Rockatansky »

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Re: The Revenant ( Alejandro González Iñárritu - 2016)

Message par mannhunter »

ça s"annonce bien 2016 on dirait :mrgreen:
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Colqhoun
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Re: The Revenant ( Alejandro González Iñárritu - 2016)

Message par Colqhoun »

Il s'est dépêché de le voir avant tout le monde juste pour pouvoir en dire du mal. :mrgreen:
(j'aurais fait pareil)
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Re: The Revenant ( Alejandro González Iñárritu - 2016)

Message par G.T.O »

Colqhoun a écrit :Il s'est dépêché de le voir avant tout le monde juste pour pouvoir en dire du mal. :mrgreen:
(j'aurais fait pareil)
Tu me connais bien, dis-donc. C'était trop tentant. :mrgreen:
Sans être un chef-d'oeuvre, Birdman était donc une anomalie dans la carrière du réalisateur. Avec The Revenant, le voilà revenu aux choses sérieuses, chassant sur les terres d'Herzog et consoeurs. La grosse blague !
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Re: The Revenant ( Alejandro González Iñárritu - 2016)

Message par Duke Red »

"Donnez-moi ce putain d'Oscar !", semble grogner DiCaprio sur la photo :uhuh:
"On est juste une bande de glands qui n'a rien trouvé de mieux à faire de sa vie." (Colqhoun)
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Re: The Revenant ( Alejandro González Iñárritu - 2016)

Message par G.T.O »

Duke Red a écrit :"Donnez-moi ce putain d'Oscar !", semble grogner DiCaprio sur la photo :uhuh:
Il va l'avoir. C'est obligé. Il donne tout sur ce film. :|

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Flol
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Re: The Revenant ( Alejandro González Iñárritu - 2016)

Message par Flol »

G.T.O a écrit :
Duke Red a écrit :"Donnez-moi ce putain d'Oscar !", semble grogner DiCaprio sur la photo :uhuh:
Il va l'avoir. C'est obligé. Il donne tout sur ce film. :|

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Ouais enfin calmez-vous, en face il y aura l'acteur mi-homme mi-robot mi-machine à Oscars :
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Re: The Revenant ( Alejandro González Iñárritu - 2016)

Message par Duke Red »

G.T.O a écrit :
Duke Red a écrit :"Donnez-moi ce putain d'Oscar !", semble grogner DiCaprio sur la photo :uhuh:
Il va l'avoir. C'est obligé. Il donne tout sur ce film. :|

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:lol:
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Re: The Revenant ( Alejandro González Iñárritu - 2016)

Message par AtCloseRange »

Ratatouille a écrit :
G.T.O a écrit : Il va l'avoir. C'est obligé. Il donne tout sur ce film. :|

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Ouais enfin calmez-vous, en face il y aura l'acteur mi-homme mi-robot mi-machine à Oscars :
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Re: The Revenant (Alejandro González Iñárritu - 2016)

Message par Jericho »

(j'aurais fait pareil)
La tristesse des mecs... Ouch.
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Re: The Revenant (Alejandro González Iñárritu - 2016)

Message par Père Jules »

Je me retrouve assez dans le critique de GTO. Le problème majeur du film vient évidemment du traitement: quand on remake un film en y ajoutant 50 minutes c'est qu'on a 1/ beaucoup de choses à dire sans savoir comment 2/ rien à dire et qu'on comble le tout à grands renforts de poudre aux yeux. Concernant la production d'Inarritu, on est dans le second cas de figure. Les réserves que j'émettais à la sortie de Birdman et que nous partagions avec mon Demi-Lune d'amour (un cinéma tourné essentiellement vers la performance reléguant son propos à des considérations pour le moins lénifiantes) sont ici à nouveau à l'œuvre. Sans gâcher le plaisir de ceux qui découvriront le film, les deux exemples de l'attaque initiale et du "duel avec l'ours" sont saisissantes: on passe plus de temps à se demander comment le réalisateur a pu placer ainsi sa caméra qu'à juger les qualités émotionnelles et sensorielles de ces scènes. Dans les deux cas, plus que de l'immersion ce fut l'impression d'être avec ma xbox en train de jouer à Assassin's Creed qui l'a emportée. Car visuellement, le film lorgne constamment vers une esthétique de jeu vidéo qui révèle cruellement son artificialité. S'il n'est pas question de nier l'aspect grandiose de certains plans, ils ne servent jamais complètement le récit. Enfin, nul doute que Di Caprio aura sa statuette (Tom Hardy celle du second rôle ?) tant son interprétation (pas réellement transcendante) semble calibrée pour les oscars: des cris, de la douleur, la perte d'un être cher, le froid, la pluie... tout y est.

Bref, la confirmation que le cinéma d'AGI n'est pas fait pour moi.
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Re: The Revenant (Alejandro González Iñárritu - 2016)

Message par G.T.O »

Père Jules a écrit :Dans les deux cas, plus que de l'immersion ce fut l'impression d'être avec ma xbox en train de jouer à Assassin's Creed qui l'a emporté. Car visuellement, le film lorgne constamment vers une esthétique de jeu vidéo qui révèle cruellement son artificialité.
Effectivement. L'immersion du film fait très jeu vidéo, ruinant à peu tout le potentiel ultra réaliste du film. Bien que mieux posé, le résultat rappelle l'expérience Gravity.
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Watkinssien
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Re: The Revenant (Alejandro González Iñárritu - 2016)

Message par Watkinssien »

G.T.O a écrit :Bien que mieux posé, le résultat rappelle l'expérience Gravity.
Chouette !!! :P
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Alexandre Angel
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Re: The Revenant (Alejandro González Iñárritu - 2016)

Message par Alexandre Angel »

G.T.O a écrit :Attention, grosse baudruche
Mais alors, tu préfères quoi : le revenant ou les salopards :fiou: ?

Et ne me réponds pas, vu les similitudes de décor, "blanc bonnet et bonnet blanc" !! :mrgreen:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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