Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Demi-Lune
Bronco Boulet
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Re: Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Message par Demi-Lune »

Colqhoun a écrit :
Demi-Lune a écrit :l'irresponsable The act of killing de Joshua Oppenheimer, qui est l'un des rares films que je hais du plus profond de mes entrailles, dans son travail de recréation rigolard, de mise en scène abjecte avec des tortionnaires fiers de la tribune qui leur est donnée et de rejouer leurs "exploits".
Je continue de ne pas comprendre en quoi ce film serait irresponsable. En laissant une tribune à ces ex-tortionnaires qui déambulent librement, il génère justement le malaise nécessaire pour saisir l'ampleur de cette situation intolérable et horrifiante. L'intérêt n'est pas le travail de mise en scène et de recréation des exactions commises par ces hommes, mais dans la distance morale qui se crée entre ces mises-en-scène et les informations que l'on a à propos de ces hommes.
Bah je trouve irresponsable, par essence, non pas nécessairement de donner la parole à ces fils de pute, mais d'avoir comme démarche de recréer, par des mises en scène artificielles, les tortures qu'ils ont commanditées et qu'ils sont fiers de rejouer des décennies plus tard, maintenant qu'ils sont devenus des petits vieux que l'on croirait inoffensifs. On ne peut pas éluder cet aspect, cette mise en scène c'est le parti-pris du film. Il y a comme une complicité de la part du documentariste qui me donne la nausée, d'autant plus que le ton est décontracté, rigolard, presque carnavalesque (la scène d'ouverture donne bien le ton), comme si tout était inconséquent. Je ne perçois aucune distance morale, pour moi Oppenheimer est tombé dans le même piège qu'Oliver Stone dans Tueurs-nés, il est devenu au service du Mal alors qu'il voulait le dénoncer. Je conçois (à défaut d'y souscrire) qu'on puisse brandir l'absurde comme garde-fou éthique, mais c'est pour moi quelque chose qui n'est pas tenable une seule seconde. J'emploie des mots forts, c'est vrai, parce que ça touche à quelque chose de viscéral, mais ce film est l'un des très rares dont je puisse dire qu'il m'apparaît indigne. Je le vois comme une véritable humiliation à l'encontre des familles des victimes, qui ont certainement assez de douleur que d'avoir à subir ce sinistre "devoir de mémoire" où ces enculés rejouent leurs meurtres comme une farce.
Jihl
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Re: Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Message par Jihl »

Demi-Lune a écrit :A ceux qui auraient été frustrés par le film de Denis Villeneuve (bon film, mais il aurait fallu plus pour devenir la référence sur le sujet), je suggère la découverte du documentaire de Gianfranco Rosi, El sicario, room 164, tout en précisant, en guise de précaution oratoire, que c'est quand même très hard dans la moralité de la démarche. En effet, suite à un article du journaliste Charles Bowden sur un tueur des cartels repenti et fuyard dont la tête est mise à prix par les barons de la drogue pour 250 000$, Rosi est allé retrouver le tueur en question, et l'interviewe, la tête recouverte d'un masque, dans une chambre d'hôtel (la fameuse room 164). Pendant 1h20, cahier dans les mains sur lequel il couche scrupuleusement des schémas, des chiffres et des dessins, ce tueur va raconter (voire mimer) sans détour comment il s'est retrouvé dans cet univers, toutes les ignominies qu'il a commises, les techniques mises en place par les cartels, leur infiltration dans la société, et comment il s'est retrouvé lui-même pourchassé. La clarté du récit (ce tueur, malgré tout le dégoût qu'il inspire, a les idées remarquablement claires et son éloquence est captivante, jusque dans son monologue final où l'on est pris de vertige face à son exaltation de pécheur irrémissible) et le parti-pris pédagogique du documentariste de faire dessiner le tueur sur ce cahier glacent l'échine, tandis que l'oralité du témoignage a quelque chose d'implacable qui a un impact atroce sur l'imaginaire lorsque les évocations les plus difficiles sont mises sur la table. En ce sens, je trouve le documentaire, quoique nécessairement discutable et dérangeant, beaucoup plus vigilant que l'irresponsable The act of killing de Joshua Oppenheimer, qui est l'un des rares films que je hais du plus profond de mes entrailles, dans son travail de recréation rigolard, de mise en scène abjecte avec des tortionnaires fiers de la tribune qui leur est donnée et de rejouer leurs "exploits". J'avoue n'avoir pas ressenti un tel malaise depuis longtemps, mais ce documentaire de Gianfranco Rosi est passionnant et inoubliable.
Merci pour la suggestion d'autant plus que j'avais le dvd de chez Montparnasse en stock ! Du coup, je viens de le voir.
Eh bien effectivement c'est le complément pour moi indispensable du film de Villeneuve sur le sujet. J'ai trouvé ce doc remarquable dans sa mise en place minimaliste et son économie de moyens avec cette utilisation quasi-permanente du cahier et du feutre. Attention effectivement, c'est d'une très grande violence (j'ai beaucoup pensé à Ellroy pour les séances de torture / interrogatoire), mais c'est un témoignage indispensable par l'ampleur et la précision de ce qui est décrit. Au delà du rôle du Sicario, c'est bien évidemment la confrontation entre les mafias et les Etats (y compris les USA) qui est ici posée.
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Colqhoun
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Re: Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Message par Colqhoun »

Demi-Lune a écrit :ces enculés rejouent leurs meurtres comme une farce.
Mais c'est précisément là la force du film. Le fait de laisser ces types rejouer en toute impunité leurs crimes, sans qu'ils en soient inquiétés, qui sert le propos du film. C'est précisément par ce stratagème que le film crée la distance morale pour mettre en avant l'absurdité horrible de cette situation. Situation où des criminels coupables continuent de se balader en toute liberté sans être aucunement inquiétés des conséquences de leurs actions. Il n'y a aucune complicité de la part du réalisateur. Il leur offre des moyens de rejouer devant les caméras ce qu'ils ont commis, précisément parce que pour eux, ça n'implique aucune conséquences. Alors que les conséquences sont à comprendre du côté du spectateur qui va percevoir en primeur l'horreur des exactions commises. Les criminels s'imaginent agir en toute impunité alors que le procédé mis en place par le réalisateur les condamne à apparaître comme des monstres. Ils se font piéger alors qu'ils croient être à l'abris. En soit je ne comprend pas le problème que cela pose de donner la parole aux bourreaux. D'autant plus qu'ici, s'ils peuvent sembler être des vieux types inoffensifs, le travail d'Oppenheimer a vite fait de démonter ce sentiment et de les faire apparaître comme les monstres sanguinaires qu'ils sont réellement. N'est-ce pas là le but final du film ? Quelle personne censée pourrait croire que le réalisateur se met ici au service du mal, comme tu le dis ? Mais j'ai le même avis à propos du film de Stone. A aucun moment je ne le vois se mettre au service de ce qu'il prétend dénoncer. Il maintient jusqu'au bout une distance ambigüe et une violence morale et visuelle suffisamment repoussante pour que l'on ne franchisse pas la limite. Je pense pareil de The Act of Killing.

(mes excuses pour le hors-sujet)
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Demi-Lune
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Re: Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Message par Demi-Lune »

Colqhoun a écrit :En soit je ne comprend pas le problème que cela pose de donner la parole aux bourreaux.
Ça me pose quand même a priori un problème d'ordre moral parce que cela banalise un témoignage criminel. Accorder une tribune à des gens comme ça revient à leur donner de facto de l'importance puisqu'ils sont détenteurs d'une "connaissance" (au-delà de tout jugement de valeur) qui est sollicitée par un investigateur extérieur, qu'il soit journaliste, historien, documentariste... Mais bon, en historien de formation que je suis, il faut savoir aller au-delà de sa petite personne pour embrasser et comprendre (ce qui est autre chose que cautionner) l'ensemble du sujet. Un personnage immonde peut avoir un témoignage éclairant, s'il est bien cadré, "pédagogisé" si l'on permet ce néologisme. Perso (et c'est peut-être aussi pourquoi je suis aussi sensible sur la question), j'ai eu l'occasion de recueillir le témoignage de nombreux ministres, militaires, conseillers présidentiels, etc, et le risque est toujours que l'entretien à visée historique vous échappe et que l'on se retrouve "l'obligé" de l'interviewé, qui renverse le rapport de force. Même si je laisse la personne s'exprimer, il faut toujours que ce soit moi qui mène la danse, pas l'inverse. C'est bien pour cette raison que le documentaire El sicario, room 164 me paraît notamment magistral. Lui, ne s'amuse pas avec son criminel. Il y a une idée toute simple, qui est celle du cahier et du feutre, qui permet de cadrer tout le propos (et de le matérialiser), et c'est beaucoup plus vigilant que toutes les reconstitutions en costumes, par les tortionnaires eux-mêmes, de tortures ou d'assassinats à la sauce film noir ou autre (parce que je rappelle qu'Oppenheimer leur laisse en plus la possibilité d'agencer leur mise en scène sous l'angle des films qu'ils regardaient à l'époque et qui les influençaient dans leur violence). Donc la distance morale, face à ces séquences et ces partis-pris, elle a bon dos...
Colqhoun a écrit :Quelle personne censée pourrait croire que le réalisateur se met ici au service du mal, comme tu le dis ?
Il ne le fait pas intentionnellement, bien sûr. Je ne doute pas une seconde qu'Oppenheimer était pétri de bonnes intentions et voulait édifier, pas outrager. Mais sa démarche est viciée dès le départ avec ce choix, intenable et haïssable pour moi, de mettre sa caméra à la disposition des bourreaux indonésiens et de les laisser s'amuser à reconstituer leurs "exploits" comme l'on évoque de bons souvenirs, le "bon vieux temps". C'est ce qui me fait dire qu'il se met au service du Mal. Il devient un instrument, un vecteur. Il veut sans aucun doute les piéger ce faisant, mais pour moi, c'est lui qui s'est piégé. Il est devenu "dépendant" de leur bon vouloir, il a perdu le rapport de force, il est passé de l'autre côté. J'ai peut-être les idées étroites, mais on ne peut pas se rendre complice de telles mises en scène.
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Colqhoun
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Re: Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Message par Colqhoun »

Demi-Lune a écrit :Il est devenu "dépendant" de leur bon vouloir, il a perdu le rapport de force, il est passé de l'autre côté. J'ai peut-être les idées étroites, mais on ne peut pas se rendre complice de telles mises en scène.
Ok je pense que l'on ne va pas vraiment s'entendre, car à aucun moment je n'ai eu le sentiment, l'impression, qu'il avait perdu le rapport de force. Il le garde tout du long dans la mesure où c'est lui qui leur fournit les outils et que tout le procédé découle de son bon vouloir. Sans son apport, ces vieux types ne peuvent rien faire, si ce n'est fanfaronner de leurs "exploits" passés à qui veut bien les écouter. Là il ne se rend pas complice, il les enferme dans un procédé qu'il maîtrise d'un bout à l'autre qui va permettre à nous, spectateurs, d'avoir un aperçu du vécu de ces monstres, de leurs idées et de leur état d'esprit actuel. Et donc de créer la distance morale qui nous permet de prendre la mesure des horreurs commises. Enfin bon, je vais en rester là. Peut-être que je reverrais le film à l'occasion, mais je peine vraiment à saisir ce qu'il peut avoir de scandaleux, au delà de l'ambiguité volontaire menée par son réalisateur.
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cinephage
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Re: Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Message par cinephage »

Je crois surtout qu'il y a un contresens : Oppenheimer ne donne pas vraiment la parole aux bourreaux, parce qu'ils l'ont déja. Membres de la caste dominante socio-économiquement, et ce précisément grace à ces actions contre les "communistes" d'alors, ils ont pignon sur rue et se vantent de leurs "exploits" depuis des décennies. L'argent américain les a mis au pouvoir et leur a donné le pays. La parole, ils l'ont, et ce depuis très longtemps.

Comment alors éclairer la situation ? C'est justement en les prenant au mot, en les poussant dans leur retranchement, en leur faisant commettre à nouveau les actes "héroïques", en réalité ignobles, dont ils se vantent, qu'il peut les mettre en perspective. Parce que maintenant que c'est passé, loin du feu de l'action et des justifications anticommunistes d'antan, on peut voir nettement à quel point ce furent des actes odieux.
Et c'est d'ailleurs justement en mimant un massacre, en "faisant jouer" ses enfants à la place des victimes d'antan, que l'un des bourreau voit craquer son vernis d'autosatisfaction et prend, dans une certaine mesure, conscience de ses actions passées.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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shubby
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Re: Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Message par shubby »

Pas envie de plonger dans ces délires malsains.
Je reste sur un dépucelage moral via le perso naïf de la fliquette, une prise de conscience qui participe d'un climat post 11/09 et qui ira, je crois, jusqu'à un remise à plat des origines de l'Amérique d'aujourd'hui, à savoir le massacre - l'épuration éthnique - des amérindiens.
C'est bien.
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EuhBah
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Re: Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Message par EuhBah »

D’une vision cauchemardesque de cadavres atrocement violentés, claquemurés dans l’écrin de notre intimité même, invitation nous est faites à rencontrer le Mal. Il se terre sous la ligne d’horizon au coffin de l’obscurité, au bout d’un chemin de haine que seuls quelques ténébreux princes sauront arpenter. Car comme dans toutes les histoires qui se répètent à la fréquence d’un infra son vibrant depuis le fond des âges, le bien triomphe toujours du mal par le mal. Ce qui est injuste aux yeux des hommes, préférant survoler leurs spectres depuis des hauteurs de vues aplanissant les reliefs fracturés de la condition humaine et feindre d’ignorer l’ombre portée de leur consciences s’imprimant sur des paysages arides, impropres à la vie et abritant les racines du mal.

Quelques scènes maîtresses comme autant de poteaux et de poutres structurant des enjeux vieux comme le bien et le mal.Tout le savoir-faire cinématographique convoqué contribue à nous mettre dans l’intemporalité du propos. Le montage reste sage, ne cède pas à l’action, égrène beaucoup de plans fixes, attentionnés, faits d’espaces ou au contraire de confinements viscéraux. La nature est beaucoup photographiée. La terre nous précède et le soleil suit son cycle, absorbant les constructions humaines comme autant de concrétions géologiques. L’urbain est une jungle où prédateurs et gibiers circulent. Les compositions sont discrètement sophistiquées et plutôt froides, ce qui apporte une distance respectueuse nous invitant à ressentir l’antiquité du récit.

Le Sicario est insaisissable. Plein cadre il rend la justice sur des victimes hors champ. Hors cadre, il châtie des corps plein champs, instantanément désarticulés, comme frappés d’un mal mystérieux et fulgurant. Il assassine et protège, vient d’on ne sait bien où, va peut-être quelque part, nous touche et nous révulse. Il est le pire et le meilleur de chacun de nous. Et vous, auriez-vous eu le courage de rendre une justice en l'abattant sur le parking ou êtes-vous fait du bois des innocents aux mains propres, préférant laisser quelques cyniques agents politiques œuvrer à la tranquillité de votre âme ?

Monsieur Villeuneuve, comprendriez-vous que, peut-être, nous n’aurions pas du assister au repas des damnés ? Qu’un grand film de mise en scène devait oser nous laisser de notre côté du tunnel ? Que vous aviez adopté le juste point de vue avant de l’abandonner en chemin, celui dont nous avons besoin pour appréhender les choses, depuis tout la haut, là où l’on voit tout sans rien y voir.
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Roilo Pintu
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Re: Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Message par Roilo Pintu »

Sicario : la guerre des cartels (Stéphano Sollima – 2018)

Une suite qui arrive à conserver le bon équilibre entre l’action, le suspense, tout en développant les personnages introduits dans le premier film.

Les lieux sont toujours les mêmes entre le Mexique (hormis un territoire extérieur en lien avec le point de départ de l’intrigue), et ses zones frontalières, le trafic diffère un peu, les Cartels faisant de la « croissance externe » en allant sur le trafic humain. Sujet d’actualité, sujet ancré dans la réalité de ces lieux depuis toujours.

Le départ de l’intrigue mêle l’immigration clandestine, trafic humain, cartels et terrorisme, un ensemble plus complexe et plus nuancé qu’il n’y parait. A la fois sur les personnages vivant dans cette réalité et des deux côtés de la frontière (voir le passeur et sa complice qui le rejoint), et également sur la manière d’agir (l’opération initiale de Brolin et son retournement).

Brolin et Del Toro sont charismatiques à souhait, le second apportant un peu plus d’humanité au premier, pour le Sicario, c’est la jeune fille au cœur de l’intrigue qui permettra de l’humaniser sans le dénaturer, belle relation.
Une suite réussie, qui arrive à se détacher du premier (sans le surpasser), en maintenant tension et action, narration très précise, avec une fin susceptible de diviser, c’est selon chacun.
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Jeremy Fox
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Re: Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Message par Jeremy Fox »

J'ai tellement aimé le film de Villeneuve que j'attend beaucoup de cette suite. Les premiers retours semblent confirmer la semblable réussite. 8)
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AntonChigurh
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Re: Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Message par AntonChigurh »

Jeremy Fox a écrit :J'ai tellement aimé le film de Villeneuve que j'attend beaucoup de cette suite. Les premiers retours semblent confirmer la semblable réussite. 8)
Pareil grosse attente 8) , je pars vraiment confiant ayant adoré le précédent film de Stefano Sollima, Suburra .
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Michel2
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Re: Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Message par Michel2 »

Vu Sicario 2 : Day of the Soldado hier, que j'ai trouvé honnête sans plus. Outre le fait que la mise en scène de Villeneuve et la photographie de Deakins manquent cruellement cette fois-ci, le scénario de Taylor Sheridan n'est pas ce que le bonhomme a pondu de plus inspiré (ça se sent notamment dans les 15 dernières minutes, qui ne sont guère convaincantes à force de vouloir accumuler les chocs). Signe d'une certaine facilité dans l'écriture, le postulat de départ (les cartels faisant entrer clandestinement aux Etats-Unis des terroristes de l'EI, beau fantasme trumpien soit dit en passant) est purement et simplement abandonné au bout de 45 mns au détour d'une réplique : les kamikazes venaient finalement du New Jersey et n'étaient pas des clandestins. Tout ça pour ça, a-t-on envie d'écrire...

La mise en scène de Sollima est solide et compétente à défaut d'être inspirée et l'ensemble se laisse suivre sans déplaisir mais sans enthousiasme particulier non plus, avec le sentiment d'avoir déjà plus ou moins vu tout ça précédemment, mais en mieux, que ce soit dans Sicario 1 ou d'autres films. Reste à espérer que le troisième sera meilleur, puisque la fin (enfin, ce qui en tient lieu) ouvre la porte à un film supplémentaire.
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Roilo Pintu
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Re: Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Message par Roilo Pintu »

Michel2 tu devrais mettre des balises spoilers sur certaines informations.

Je pense que les facilités que tu évoques, sont les mêmes qui animent ce pays, tous les prétextes sont bons pour agir, déséquilibrer un territoire, et en même temps ils n’en ont besoin d’aucun pour passer à autre chose. Les évènements peuvent être accessoires.

Concernant le retournement de situation (sur l’origine de l’évènement du début du film) il n’est selon moi pas une facilité, et nuance au contraire beaucoup plus le fantasme que tu décris. Et si fantasme il y a, il est également mis à rude épreuve sur un autre moment, lorsque le jeune passeur se fait raccompagner.

Personnellement j’ai bien aimé la fin, même si le « choix » initial de fin de parcours était très bien en l’état
L'heure Magique
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Re: Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Message par L'heure Magique »

Même s'ils ont l'air d'avoir été coulé plus ou moins dans le même moule, Sicario et Sicario: Day of Soldado sont à notre sens des films on ne peut plus aux antipodes l'un de l'autre. Entre le film de Denis Villeneuve, qui reste spectateur de la violence qu'il dénonce, et celui de Stefano Sollima qui nous rend acteur à part entière de l'univers dépeint, il y a deux démarches de cinéma absolument pas équivalente l'une de l'autre. Bref, on préfère le second, d'autant plus qu'il fait la part belle aux états d'âmes silencieux du duo Josh Brolin/ Benicio Del Toro, plutôt qu'aux atermoiements bruyants et répétitifs de celui d'Emily Blunt dans le premier.

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harry
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Re: Sicario (Denis Villeneuve - 2015)

Message par harry »

Oui ben totalement l'opposé pour moi, autant pour le 1er on a une plongée fascinante dans un univers, autant dans le 2eme on est dans le spin of/redite façon DTV de chaine du câble.
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