J'ai adoré Sicario quand je suivais Blunt, justement. Elle sort de l'école, elle est coachée d'une certaine façon. On lui a inculqué une réalité vraisemblablement über manichéenne.Duke Red a écrit :Sinon, Denis Villeneuve continue de me décevoir. J'ai pas vu Incendies (considéré comme son mini chef-d'oeuvre ?), mais que ce soit sur Prisoners, Enemy ou Sicario, je m'attendais à un gros truc, alléché par une presse souvent très enthousiaste, avant de sortir de la salle en me disant : "C'est tout ?"
(...) les états d'âme et la naïveté d'Emily Blunt agacent,
(...) les intermèdes avec le flic mexicain font plouf
(...) Le scénario aurait peut-être dû se concentrer uniquement sur Benicio Del Toro, dont le charisme puissant et vénéneux est intact.
A mon sens le film se perd dans sa 2ième moitié. En effet les cassures avec le flic mexicain oriente le film vers ce qu'il n'est pas (un machin choral à la Traffic) et passé le côté bisseux du défouloir final je n'ai pas vraiment aimé suivre Del Toro tout seul alors que moi, ce que je voulais, c'était Blunt. A la rigueur, il aurait dû l'emmener avec lui. Cela étant, là on bascule un peu chez Haneke. On peut y voir une critique de cet aspect du genre qui nous fait kiffer le charisme par delà toute morale. Le Sicario reste un bon gros fdp.
Le truc qui peine à passer, aussi, c'est que passée l'horreur de la première moitié du film (le charnier, les pendus, le stress du convoi), on peut en effet se demander si les magouilles administratives et autres passe-droits gonflés qui suivent justifient à ce point les états d'âme de la fliquette. Qui reprend la clope comme une ado qui n'aurait jamais fumé de sa vie (la pauvre, ça se voit !).
Je reverrai la bête sur ma TV plus tard pour affiner tout ça.
Incendie est excellent