Supfiction a écrit :Comme je disais, je cherchais la petite bête pour répondre à Phnom&P.
Oui, je savais bien que tu voulais m'embêter et me mettre de mauvaise humeur en donnant raison à Arn
Sinon, puisqu'on est maintenant sur un topic idoine, voici un hommage à l'un des plus important parmi ceux que j'ai cité, dans les années 20 et 30:
Jean George Auriol, qui a dirigé l'une des principales revues des années 20 et 30, La revue du cinéma, brièvement reparue de 1946 à 1949, et dont les premiers Cahiers du cinéma avait repris le design:
Hommage de Jean-Luc Godard à la revue:
- On a découvert le cinéma par La Revue du cinéma, de Jean George Auriol, mais on ne pouvait pas voir les films dont la revue parlait, car ils n'étaient pas distribués. Le bon cinéma, tout naturellement, était celui qu'on ne voyait pas. Cela devint une croyance et s'est mué en théorie: le cinéma, comme la peinture, montre l'invisible. Parce qu'il nous était invisible, physiquement. Les films muets paraissaient dépassés à tout le monde. Or Langlois les a présentés à égalité avec les parlants. Il projetait aussi bien Murnau que le premier film de Philippe Garrel. Il n'y avait plus aucune différence. J'ai réalisé, très récemment, que, étant né en 1930, à l'installation du parlant, ma mère et mon père n'avaient vu que des films muets avant ma naissance. Pour eux, le cinéma n'a pas existé réellement. Nous y allions comme tout le monde, en famille, le dimanche. C'est La Revue du cinéma qui m'a branché, comme on dit. J'y découvrais des choses dont on ne m'avait pas parlé et qui étaient de l'ordre de l'esprit. La Revue du cinéma faisait référence au visible-invisible. Et la preuve fut administrée par Langlois. Ce qui fait que je dis: nous sommes les enfants attardés de la Libération et les enfants prématurés du Musée. Delacroix n'a pas découvert la peinture au Louvre, tandis que, pour nous, la Cinémathèque a été une fondation. On voyait tout, d'un seul coup. C'est sans doute pour cela que nous étions extrêmement ouverts. On avait ce besoin, j'avais ce besoin, que j'ai toujours, de voir quelque chose qui me sidère. Quelque chose qui n'est pas venu de moi mais que je peux recevoir et, l'ayant reçu, que je peux transformer à ma façon tout en lui restant respectueux.
Interview complète ici:
Godard, le cinéma me reste comme une espérance Il y a une anecdote amusante sur Berthopire et les débuts de Jeanne Moreau.
Concernant Jean George Auriol, le blog La belle équipe lui rend hommage régulièrement, avec ici, un article sur les hommages après son décès accidentel en 1950:
Notre ami Jean George Auriol, La belle équipe
A noter que sur la même page du blog, sous l'hommage, on trouve le premier article d'Auriol, sur Mack Sennett.
Auriol est à priori irréprochable mais on y trouve quand même une blague de mauvais goût:
"Ses yeux brillants étincellent de malice à la fois enfantine et rusée: il a les yeux de l'irlandais qui vient de rouler un juif".