Séries TV et cinéma

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Watkinssien
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Re: Séries TV et cinéma

Message par Watkinssien »

Alexandre Angel a écrit :Watkinssien, je te le dis comme je le pense : ton gif signature tiré d'Aviator est superbe. Il m'hypnotise..
Eh ben... :P Thanks!
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pol gornek
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Re: Séries TV et cinéma

Message par pol gornek »

Extrait de l'interview qu'a donné Laetitia Masson à Sébastien Mauge (journaliste à Télérama) à l'occasion de la diffusion de Aurore sur Arte :


Vous dites souvent « film » pour parler d’Aurore. Pour vous, c’est comme un film de cinéma ?

Oui, complètement. Il n’aurait pas duré trois heures au cinéma et le rythme aurait été différent mais, en dehors de cet aspect structurel, pour ce qui est de la mise en scène et de la construction de son univers, je me suis posé les mêmes questions que pour un film. Je dis « film » aussi par habitude, comme les vieux qui parlent en anciens francs ! Je suis cinéaste à la base mais je n’ai aucun mépris pour les séries. J’ai beaucoup plaisanté avec Arte en leur disant que j’allais faire un traité sur la série. On croit que c’est un format nouveau mais en réalité tout vient de Balzac et de ses récits feuilletons. Je lis énormément de romans qui ont des structures de séries. Par exemple Le Chant du bourreau, de Norman Mailer, et sa structure digressive. La série offre une structure très riche pour raconter une histoire. Il y a mille façons d’agencer les épisodes. En ce moment cela me fascine. Je suis en train d’écrire une nouvelle série de six épisodes et je suis face à des possibilités quasi infinies. Du coup, je me suis mise à en regarder plein alors que cela m’intéressait très peu avant.
“Le cinéma est bloqué et étouffé par ceux qui le financent. C’est un art apeuré.”

Lesquelles par exemple ?

J’ai commencé par le pilote de Mad Men et ça ne m’a pas du tout attirée. Il m’a fallu du temps. C’est lorsque j’ai compris qu’il fallait que j’appréhende les ­séries comme des romans, que l’on peut fermer et ouvrir quand on le souhaite, de manière solitaire — je ne comprends pas les couples qui regardent des séries ! — que j’ai pu me lancer. Mais je trouve que beaucoup n’utilisent pas assez une temporalité nerveuse pour raconter leurs histoires et les diluent dans un trop grand nombre d’épisodes. Je ne supporte pas les temps morts. J’ai été très accrochée par Homeland. J’ai tout regardé ! Je trouve que les personnages, et Carrie en particulier, sont fouillés et très sombres. On en voit rarement de tels dans le cinéma français. Chaque personnage est coupable de quelque chose. Il y a dans Homeland une complexité de l’humanité qui est révélée, et une conscience politique ­affûtée, le tout dans un divertissement efficace, rythmé et soucieux de l’actualité. Sinon, dans un registre plus proche d’Antonioni, j’ai beaucoup aimé Mindhunter. Cette enquête cérébrale sur le côté obscur de l’humain était fascinante, aussi bien dans le fond que dans la forme, épurée, qui nous oblige à observer des comportements déviants. Tout dans cette mise en scène permet au téléspectateur d’être réceptif, captif, face au sujet abordé. Aujourd’hui, les séries et la littérature me procurent plus d’émotions que le cinéma. Pendant Aurore, j’ai découvert l’écrivain américain Thomas Wolfe et son style autobiographique particulier, adoubé par Faulkner. J’ai aussi lu De grandes espérances, de Dickens. Le cinéma est formellement guindé, pas comme la série qui sort des cases et libère à nouveau l’imaginaire. La profusion et la concurrence génèrent plus de créativité. Comme en littérature et en peinture, les possibilités sont infinies. Si je débutais aujourd’hui, je me tournerais vers les séries pour raconter mes histoires. Le cinéma est bloqué et étouffé par ceux qui le financent. C’est un art apeuré.
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
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Re: Séries TV et cinéma

Message par Duke Red »

pol gornek a écrit :Le cinéma est bloqué et étouffé par ceux qui le financent. C’est un art apeuré.
Bien sûr, c'est un propos qui peut se nuancer de mille manières. Mais la formule est belle et n'est pas dénuée de pertinence.
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Re: Séries TV et cinéma

Message par Thaddeus »

Hé bien pour ma part je trouve qu'on ne peut pas s'y prendre de plus mauvaise manière pour me convaincre de regarder des séries.
En faire la promotion en cassant du sucre sur le dos du cinéma, qui lui est bien sûr tellement inférieur, a tendance à m'exaspérer.
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Re: Séries TV et cinéma

Message par pol gornek »

Thaddeus a écrit :Hé bien pour ma part je trouve qu'on ne peut pas s'y prendre de plus mauvaise manière pour me convaincre de regarder des séries.
En faire la promotion en cassant du sucre sur le dos du cinéma, qui lui est bien sûr tellement inférieur, a tendance à m'exaspérer.
A quel moment, Laetitia Masson casse du sucre sur le dos du cinéma ? Au mieux, elle mentionne qu'elle aurait plus d'affinité avec le médium série pour raconter ses histoires (comprendre, avoir les outils pour les raconter), qu'aujourd'hui, pour une raison qui lui appartient, en tant que spectatrice, elle se sent plus en phase avec les séries ou les romans ; au pire, elle déplore, de façon générale, le financement qui force trop souvent la prudence ou la reproduction de modèles de réussites (et je crois qu'elle n'est pas la seule à le déplorer, on le fait suffisamment assez sur ce forum à longueur de posts)
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
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Re: Séries TV et cinéma

Message par Duke Red »

L'opposition "cinéma vs séries" peut apparaître stérile, en effet, car on peut chacun donner des milliers d'exemples qui feront pencher la balance dans un sens comme dans l'autre.

Après, Laetitia Masson étant réalisatrice, ça traduit peut-être chez elle une lassitude à essayer de monter en vain des projets cinoche qui se font raboter ou retoquer d'une façon ou d'une autre. La question du financement est vraiment problématique en France. Mais, là où je vais rejoindre Thaddeus et penser que Masson s'emporte un peu, c'est que pour avoir travaillé dans le monde de la prod télé française, on ne peut pas dire que ça transpire la liberté et l'audace. Il y a une espèce de nivellement par le bas systématique, à commencer par les diffuseurs. Il suffit d'allumer sa télé pour s'en rendre compte...
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Thaddeus
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Re: Séries TV et cinéma

Message par Thaddeus »

pol gornek a écrit :A quel moment, Laetitia Masson casse du sucre sur le dos du cinéma ?
Laetitia Masson a écrit :Le cinéma est formellement guindé, pas comme la série qui sort des cases et libère à nouveau l’imaginaire. (...) Le cinéma est bloqué et étouffé par ceux qui le financent. C’est un art apeuré.
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Re: Séries TV et cinéma

Message par Rockatansky »

Duke Red a écrit :L'opposition "cinéma vs séries" peut apparaître stérile, en effet, car on peut chacun donner des milliers d'exemples qui feront pencher la balance dans un sens comme dans l'autre.

Après, Laetitia Masson étant réalisatrice, ça traduit peut-être chez elle une lassitude à essayer de monter en vain des projets cinoche qui se font raboter ou retoquer d'une façon ou d'une autre. La question du financement est vraiment problématique en France. Mais, là où je vais rejoindre Thaddeus et penser que Masson s'emporte un peu, c'est que pour avoir travaillé dans le monde de la prod télé française, on ne peut pas dire que ça transpire la liberté et l'audace. Il y a une espèce de nivellement par le bas systématique, à commencer par les diffuseurs. Il suffit d'allumer sa télé pour s'en rendre compte...
Qu'elle aille faire une série chez TF1 et elle viendra reparler d'art apeuré :mrgreen:
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Re: Séries TV et cinéma

Message par Flol »

Laetitia Masson a écrit :Le cinéma est formellement guindé, pas comme la série qui sort des cases et libère à nouveau l’imaginaire.
On est d'accord qu'elle parle là des séries US et pas françaises, hein ?
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Re: Séries TV et cinéma

Message par Duke Red »

Je pense aussi.

C'est là où le propos de Masson achoppe un peu - en matière de prod TV, la France n'est pas les USA ou l'Angleterre, loin de là...
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Re: Séries TV et cinéma

Message par pol gornek »

Thaddeus a écrit :
Laetitia Masson a écrit :Le cinéma est formellement guindé, pas comme la série qui sort des cases et libère à nouveau l’imaginaire. (...) Le cinéma est bloqué et étouffé par ceux qui le financent. C’est un art apeuré.
Je te l'accorde, c'est une critique un peu généraliste... et en même temps, n'a-t-elle pas le droit de le penser ? On peut lui donner tort, imaginer le cinéma comme un art toujours aussi vif qu'avant... ou penser comme elle, que la série, aujourd'hui, fait preuve de plus d'audace. J'ai tout de même du mal à la voir comme quelqu'un cassant du sucre sur le dos d'un art auquel elle a participé mais qui n'y trouve plus son compte (soit par l'impossibilité de monter ses projets (les fameux films du milieu), soit parce qu'elle a découvert (et elle dit bien que la série était une forme qui ne l'intéressait pas auparavant) de nouveaux outils (et de nouveaux diffuseurs) qui lui redonne de l'enthousiasme dans ce qu'elle fait, une soudaine liberté, la possibilité d'ouvrir ses frontières et d'avoir ainsi de nouveaux espaces à découvrir. Il y a peut-être un peu d'amertume dans ce néo-enthousiasme pour la forme sérielle, mais je ne crois pas que ses critiques concernant le cinéma soit totalement gratuites.

« par ceux qui le financent » est plus dirigé contre les producteurs que contre le cinéma, non ?
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Re: Séries TV et cinéma

Message par Rockatansky »

Non ceux qui financent le cinéma ce sont les chaines de télévision....

CQFD :mrgreen:
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Re: Séries TV et cinéma

Message par pol gornek »

Duke Red a écrit :L'opposition "cinéma vs séries" peut apparaître stérile, en effet, car on peut chacun donner des milliers d'exemples qui feront pencher la balance dans un sens comme dans l'autre.

Après, Laetitia Masson étant réalisatrice, ça traduit peut-être chez elle une lassitude à essayer de monter en vain des projets cinoche qui se font raboter ou retoquer d'une façon ou d'une autre. La question du financement est vraiment problématique en France. Mais, là où je vais rejoindre Thaddeus et penser que Masson s'emporte un peu, c'est que pour avoir travaillé dans le monde de la prod télé française, on ne peut pas dire que ça transpire la liberté et l'audace. Il y a une espèce de nivellement par le bas systématique, à commencer par les diffuseurs. Il suffit d'allumer sa télé pour s'en rendre compte...
Un peu avant dans l'interview, elle parle de son expérience avec France 3 (elle a réalisé un téléfilm pour la chaîne). Les relations n'ont pas été les mêmes qu'avec Arte et elle dit combien elle a fallu qu'elle se batte pour imposer ses idées (notamment la première qui consistait à rassurer la chaîne qu'elle n'était pas venue pour encaisser son chèque et fournir le minimum syndical). Cette expérience n'a pas été une sinécure, contrairement à Arte où elle vante l'intelligence de la chaîne (intelligence qui ne consiste pas à dire amen à toutes ses volontés mais à la challenger dans le bon sens du terme).
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Re: Séries TV et cinéma

Message par pol gornek »

Flol a écrit :On est d'accord qu'elle parle là des séries US et pas françaises, hein ?
Elle ne cite que des séries américaines, hein. Cela dit, on pourrait parler du Bureau des Légendes qui, à mon sens, fait bien mieux que Homeland sur une thématique similaire.
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Re: Séries TV et cinéma

Message par pol gornek »

Extrait de Série's Anatomy, de Alain Carrazé et Romain Nigita (édition Fantask, dont je recommande la lecture, très instructif sur quelques erreurs courantes concernant les séries).
- Avec Netflix, est ce que les séries sont toutes devenues de longs films ?

Todd A. Kessler (scénariste sur The Sopranos, co-créateur de Damages et Bloodline, diffusé sur Netflix) : A un certain niveau, on peut le ressentir comme ça. Mais dans le même temps, mon expérience à la fois en tant que télespectateur et en tant qu'auteur m'a démontré que faire un pause à la fin de chaque heure était très utile. [...] Il y a une question que l'on pose en interne : doit-on avoir un générique, avec une chanson au début de chaque épisode ? On s'est aperçu que ça permettait d'évacuer les émotions ressenties au cours de l'épisode précédent et de commencer l'épisode suivant l'esprit clair. Ca permet au public de se replonger dans l'histoire. Je parlais de cela avec des amis : et si on tournait une histoire de 13 heures et que le public pouvait décider d'arrêter lorsqu'il le veut, mais que ça reste une histoire continue ? Est ce que cela fonctionnerait ? Est ce que le public se dirait : « Ok, ce personnage vient de se faire virer, ça me paraît bien pour faire une pause. Je vais aller me coucher et je m'en souviendrais... » On donne au public la possibilité de choisir quand l'épisode se termine, de s'arrêter et de reprendre. Mais je sais qu'en terme de narration, c'est mieux d'avoir un épisode avec une conclusion car on écrit en direction de ce moment. Tant de séries dramatiques et de films ont été écrits au cours des ans que les structures narratives tendent à toutes se ressembler. [...] Mais aujourd'hui, je ne saurais pas comment écrire un truc de 13 heures [...]
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