Vu Endgame.
Comme prévu, vu que ça passe son temps soit à défaire Infinity War, soit à rejouer les bouses-ou-médiocrités qui l'ont précédé, c'est tout aussi interminablement vain.
Visuellement, les SFX sont un chouia mieux (m'enfin comparé à Black Panther, c'est pas dur), même si certaines incrustations m'ont bien fait marrer (en particulier une, en fin de film, où on dirait que RDJr mesure 1m02). Le problème réside toujours dans le fait que 95% du film semble tourné en studio sur fond vert et que l'esthétique du film tout entier tend vers la cinématique tout CGI dégueu. Côté mise en scène, vaut mieux passer poliment dessus. Accompagnée par la soupe d'ascenseur de Silvestri, elle alterne entre le découpage digne d'un film français et l'illisibilité la plus complète (même Michael Bay aurait fait mieux pour la baston de Captain America en milieu de film).
Le montage est évidemment totalement pachydermique, entre l'ouverture qui aurait tellement mieux fait de conclure Infinity War qu'ouvrir Endgame, et la ÉNIÈME alternance des groupes d'Avengers "vous deux allez voir dans le grenier, nous on va à la cave, et eux gardent la porte d'entrée" qui fait que tu perds de vue parfois 40 minutes certains persos (pas de surprise là dessus, Hawk "Je n'ai jamais servi à rien" Eye en fait partie). Et c'est pourtant pas de chance, parce que le film a pourtant choisi 8 persos principaux sur près d'une trentaine, donc non seulement un paquet dépasse à peine le caméo de luxe, mais même parmi le roster principal, certains sont remisés à la cave. Ahurissant.
La baston finale, répliquant la baston naze portnawak de fin d'IW, est donc toute aussi nulle, mais c'est rigolo, chaque caméo-de-luxe a droit à son plan quand ils jouent à se passer la patate chaude.
D'un point de vue général, cependant, c'est le script complètement apathique qui est le problème évident du film. Déjà parce qu'en passant son temps à défaire le précédent film, on a difficilement une autre impression que celle d'une planche à billet qui a tourné dans un sens avec IW pour mieux tourner dans l'autre avec Endgame, sans aucune autre utilité que celle-ci. 5h30 de film pour si peu de contenu, c'est digne du dernier acte de Twilight. Mais c'est aussi fondamentalement l'impression d'un constat d'échec d'une franchise incapable de proposer du neuf ou de l'originalité, une prise de risque non pas nulle mais carrément négative. Le prolongement de cette impression est que l'absence de risque et d'originalité est telle que le film se retrouve à aller littéralement rejouer des films passés (et pas de façon particulièrement énergique, efficace ou folle - on est à des années lumière d'un Retour vers le futur 2 -) pour combler le vide. Et quand il s'agit de se sortir les doigts d'une impasse, y a toujours une ficelle bien pratique (genre Captain Marvel, mais pas que) pour retomber facepalmant sur ses pattes.
Et du vide, dieu qu'il y en a. Tony Stark annonce pourtant la couleur : le vide spatial. Au bout de 2h, soit la durée d'un film classique, il ne s'est toujours rien passé à même de déclencher une activité cérébrale quelconque. Comme dans Black Panther, en fait, sauf que dans Black Panther, il ne restait alors plus que 15 minutes à tirer. Là, il reste encore une heure. Mais entre des héros dont on peine à s'attacher à leur pathos vu qu'ils sont déjà en train d'essayer d'annuler les événements passés, et un humour rare mais toujours malvenu (la blague finale sur Tony Stark, mon dieu) ou qui tient du running gag faute de savoir quoi faire du personnage (Hulk, ce naufrage), on ne peut pas dire que le film s'aide à agripper le spectateur, au moins émotionnellement. Or, il est clair que c'est ce que veut faire le film. Il y passe du temps. BEAUCOUP de temps. C'est un blockbuster d'action de super-héros de 3h avec très peu d'action, en fait, parce qu'il veut faire du Drame. Mais n'a aucune idée de comment le faire. Il expédie tout n'importe comment, lance les idées en l'air en se disant probablement que si ça a marché les fois d'avant, ça marchera ici aussi (et c'est visiblement le cas). En pratique, rien ne colle et tout retombe au sol dans un "floc" aussi gras que la panse de Fat Thor. Même Thanos en prend pour son grade.
On peut logiquement se dire que c'est en fait une conclusion cohérente avec la direction qu'a pris le MCU depuis la Phase 2. Encore plus depuis la Phase 3, qui a essayé de s'acheter un vague sérieux, avec Black Panther notamment.
En pratique, c'est donc chiant comme la pluie, interminablement mou, mené de mains de maîtres par un duo de Yes Men sans talent, et surpeuplé jusqu'à l'indigestion.
Petite consolation pour la scène d'intro avec Hawkeye, qui fait illusion jusqu'à ce qu'il faille un mouvement d'appareil.
2/10
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- NB : Je n'ai pas compris d'où sortait l'Ancien à NY. Si on suit Doctor Strange (le film), elle devrait être à Kamar-Taj au moment de la baston de Avengers. Pourquoi se retrouve-t'elle à NY alors ?