Ca dure 2h15 : normal, le film met 1h15 à démarrer.
Chiant comme la pluie, trop occupé à dérouler son histoire tribale qu'un blanc aurait fait ça, il se serait fait buter direct en bas de chez lui le lendemain de la sortie du film tellement c'est cliché, tout ça pour un super-héros tellement nul qu'il faut constamment qu'il triche pour gagner sur un méchant, méchant autrement plus attachant que le héros mais qui n'a que 10 minutes de temps d'écran et donc n'existe pas.
Le résultat, c'est surtout un final de 30 minutes visuellement hideux (ces doublures numériques dignes d'un jeu de PS2 ), où le Sauveur Blanc sauve un pays africains dont les habitants sont trop occupés à se mettre sur la gueule façon guerre de gangs car trop cons pour dépasser les bonnes vieilles animosités tribales.
Aucune foutue idée de ce qui peut plaire au-delà du décorum "film de super-héros black avec une équipe black et un réal black en plein Black Lives Matter" parce que cinématographiquement parlant, à une poignée de décors et 2 plans près, c'est totalement insipide. Sauf les scènes d'action, mais c'est parce qu'elles sont soit illisibles (les combats rituels dans l'eau où l'écran est constamment aspergé de flotte comme ça tu vois rien, et où les chorégraphies sont sur-découpées et ne rendent jamais), soit avec des SFX affreux (la baston avec les rhinos, p'tain, quelle horreur).
2.5/10
Comme je l'écrivais dans un autre topic, Christopher Lebron avait très bien détaillé le contenu socio-racial réel du film, et je suis parfaitement d'accord avec lui.Duke Red a écrit :Ne me dis pas que tu parles de Martin Freeman pilotant le vaisseau durant la bataille finale Parce que là, bonjour la mauvaise foi... (Dieu nous préserve qu'un Blanc prête assistance à des Noirs.)
C'est un film qui cherche constamment à se raccrocher à sa population afro-américaine, lui file des coups de coude (langues, costumes, traditions, rêve d'une grande nation noire où l'égalité serait bien là), sauf qu'en pratique, rien ne fonctionne et le film passe son temps à se contre-dire.
Déjà parce qu'il n'est jamais capable de ne pas sombrer dans la violence black-on-black très mal justifiée, mais ensuite parce qu'il fait systématiquement une différence entre les noirs américains et les noirs africains, ce qui fait qu'au final, c'est une caste de nobles Africains qui décident de façon autocratique et dictatoriale qu'un noir Américain extérieur ne peut siéger sur le trône, malgré sa légitimité généalogique et le fait qu'il est respecté les règles pour accéder au trône.
En face, le "roi" triche, se fait constamment aider pour essayer de prendre le dessus, mais finalement n'est jamais montré comme tel, le film traite cela comme une péripétie classique avec un sérieux papal désamorçant complètement l'enjeu politico-social lui servant d'arrière plan et de projection vers les spectateurs. C'est un film censé parler de la libération des noirs américains, censés les enhardir, mais il faut tout le contraire.
D'ailleurs, le traitement de Killmonger pose rapidement problème : le personnage n'a que très peu de temps à l'écran et alors qu'il propose originellement une alternative politique intéressante, il est très (trop) vite ramené au cliché du gangster sanguinaire incapable de se contenir (et Okoye, du coup, de le trahir de façon toute aussi brusque et superficielle).
Au final, c'est donc le noble roi tricheur africain qui bat le gangster urbain américain (évidemment incapable de rédemption ou de compromis).
Lebron le résume bien : "in a world marked by racism, a man of African nobility must fight his own blood relative whose goal is the global liberation of blacks. In 2018, a world home to both the Movement for Black Lives and a president who identifies white supremacists as fine people, we are given a movie about black empowerment where the only redeemed blacks are African nobles. They safeguard virtue and goodness against the threat not of white Americans or Europeans, but a black American man, the most dangerous person in the world. Even in a comic-book movie, black American men are relegated to the lowest rung of political regard. So low that the sole white leading character in the movie, the CIA operative Everett Ross (Martin Freeman), gets to be a hero who helps save Wakanda. A white man who trades in secrets and deception is given a better turn than a black man whose father was murdered by his own family and who is left by family and nation to languish in poverty."
Le problème n'est donc pas tant le blanc prêtant assistance aux noirs, mais qu'il n'est que l'énième symbole, peut-être cependant le plus flagrant car particulièrement explicite et en plein climax, d'un film incapable d'aller dans la logique qu'on lui a pourtant trouvé.
Et de la même manière que je n'ai aucune idée de comment on peut trouver Wonder Woman féministe, je n'ai aucune idée de comment on peut trouver que Black Panther peut enhardir la population afro-américaine, vu qu'il passe son temps à en faire les méchants de l'histoire.