On peut aussi avoir une autre lecture du film - sans la mauvaise foi qui retient toute suspension de crédulité (à ce petit jeu, on peut jeter tous les récits super-héroïques, bébé et l'eau du bain).
Par exemple, Diana, pure produit d'une société matriarcale, rejette volontairement sa culture pour aller sauver un monde dont elle ignorait l'existence (et dont elle ne connaît pas les codes, d'où un côté un peu naïf/innocent/émerveillé). Nous avons une personne qui est capable de renverser des « idéaux » pour sauver autrui... Wonder Woman n'est pas un film féministe (autant qu'un film peut être féministe) parce qu'il met en scène une (super)héroïne, mais parce qu'il montre un être capable de penser contre sa société. Le féministe, ce n'est pas donner les pleins pouvoirs aux femmes, c'est œuvrer pour une équité totale, à tous les niveaux. Diana incarne cette idée d'horizontalité entre les êtres.
Contrairement à un Super-man ou à un Batman, elle ne met jamais en doute l’intérêt de sa démarche : elle avance tout droit. C'est à la fois une belle idée (une ouverture d'esprit totale, sans arrière pensée, etc...) et en même temps, les limites d'un film qui déroule un schéma narratif en ligne droite et sans surprise.
Et je trouve affreusement biaisé de croire qu'elle ne réussit que parce qu'elle est entourée d'hommes (tout comme affirmer que c'est l'amour d'un homme qui sauve le monde #oeillères). Jusqu'à preuve du contraire, elle n'a pas la science infuse et pénétrer une société qui ne répond pas aux codes, voire aux valeurs qu'on lui a transmise, nécessite un guide (et là, on prend un homme pour l'antagonisme genré, pour créer de l'émotion, blablabla...).