Premier film réussi de Hafsia Herzi qui s'inscrit dans la lignée de Kechiche mais avec sa musique propre.
Et comme son maître, elle révèle un acteur prometteur, Djanis Bouzyani, qui apporte la légèreté et le pittoresque indispensable pour contrebalancer le jeu volontairement terne de l'actrice dans ce rôle d'une jeune femme malmenée par son petit copain. Herzi reprend même un acteur de la galaxie Kechiche, Jérémie Laheurte. Gaté physiquement (avec son air de jeune Jean-philippe Smet), je ne suis malheureusement pas emballé par son jeu d'acteur puisque une phrase sur deux on ne comprend rien.
Le début du film a des airs de
Mon Roi , l'atmosphère est tendue, les larmes et les cris abondent. Mais progressivement le film prend une autre direction tandis que la jeune femme expérimente et se laisse séduire au fil des rencontres. La caméra prend alors son temps et le climat devient moins lourd. Mais la tension persiste, en particulier lors des scènes de flirt comme si l’ombre de metoo planait immanquablement désormais. Le spectateur vit au rythme de son personnage entre affliction et répit entre amis.
Tu mérites un amour s'avère au final être un film à la fois sensible et drôle et même audacieux.
("Regardez, quand des cinéphiles ou des amateurs évoquent une réalisatrice, de quoi ils parlent en premier lieu ?")
