Le cinéma français contemporain

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Flol
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Re: Le cinéma français contemporain

Message par Flol »

Un film qui réussit à foutre les larmes aux yeux avec du Maître Gims. Wow. :shock:
Sinon, j'ai passé à peu près 40% du film à me demander si les petites filles étaient jumelles.
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oui, elles sont jumelles
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Thaddeus
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Re: Le cinéma français contemporain

Message par Thaddeus »

Moui... Je ne serais pas aussi enthousiaste que vous. J'ai bien aimé le film, mais je ne peux pas m'empêcher d'en faire un diagnostic assez proche de celui de Tout de suite Maintenant de Pascal Bonitzer : l'impression assez pénible de me trouver face à un inventaire de petites médiocrités, de petites mesquineries, un éventail de bassesses cliniquement exposées qui tirent constamment personnages et spectateur vers le bas. Il y a quelques années, j'aurais sans doute été pleinement emporté par ce film : aujourd'hui je me rends compte que j'en ai un peu soupé de ces petits théâtres domestiques où l'on passe son temps crispé à attendre la prochaine esclandre. On me rétorquera à juste titre que c'est le sujet qui veut sujet (eh oui... une séparation et ses médiocres implications économiques et financières, ce n'est pas beau à voir), mais... je ne sais pas, j'étouffe un peu. Ceci dit, les acteurs sont superbes : Cédric Kahn est une fois de plus impeccable, et Bérénice Béjo, ouh la la... je suis toujours autant amoureux.
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Supfiction
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Re: Le cinéma français contemporain

Message par Supfiction »

Thaddeus a écrit :Moui... Je ne serais pas aussi enthousiaste que vous. J'ai bien aimé le film, mais je ne peux pas m'empêcher d'en faire un diagnostic assez proche de celui de Tout de suite Maintenant de Pascal Bonitzer : l'impression assez pénible de me trouver face à un inventaire de petites médiocrités, de petites mesquineries, un éventail de bassesses cliniquement exposées qui tirent constamment personnages et spectateur vers le bas. Il y a quelques années, j'aurais sans doute été pleinement emporté par ce film : aujourd'hui je me rends compte que j'en ai un peu soupé de ces petits théâtres domestiques où l'on passe son temps crispé à attendre la prochaine esclandre. On me rétorquera à juste titre que c'est le sujet qui veut sujet (eh oui... une séparation et ses médiocres implications économiques et financières, ce n'est pas beau à voir), mais... je ne sais pas, j'étouffe un peu. Ceci dit, les acteurs sont superbes : Cédric Kahn est une fois de plus impeccable, et Bérénice Béjo, ouh la la... je suis toujours autant amoureux.
Non justement, ce n'est pas Mon roi et le personnage de Cédric Kahn justement est loin d'être détestable et souvent séduisant. On peut s'identifier facilement même s'il y a des trous dans l'histoire (j'ai raté la première minute, mais je pense que le point de départ de la séparation n'est jamais totalement explicite, on la devine). Je n'ai pas vu un festival de "petites médiocrités" mais avant tout des gens qui souffrent.
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma français contemporain

Message par Jeremy Fox »

Jack Carter a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Je l'attendais déjà avec impatience (le sujet, Bérénice Béjo, la critique dans Télérama...) et ton avis ne fait que me faire saliver un peu plus.
pas le meme ordre pour moi, BB en prems ! :mrgreen: :oops:
Pareil en fait ; j'avais écrit mon tiercé dans le désordre :mrgreen:
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Re: Le cinéma français contemporain

Message par AtCloseRange »

Je ne vais jamais voir de film sans savoir ce que Pierre Murat en pense.
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Thaddeus
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Re: Le cinéma français contemporain

Message par Thaddeus »

Supfiction a écrit :Non justement, ce n'est pas Mon roi et le personnage de Cédric Kahn justement est loin d'être détestable et souvent séduisant. On peut s'identifier facilement même s'il y a des trous dans l'histoire (j'ai raté la première minute, mais je pense que le point de départ de la séparation n'est jamais totalement explicite, on la devine). Je n'ai pas vu un festival de "petites médiocrités" mais avant tout des gens qui souffrent.
Je n'ai pas vu Mon Roi, et je ne dis pas que les personnages ne suscitent pas une certaine empathie (c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles j'ai plutôt aimé le film). Mais j'y décèle - peut-être à tort - une propension à explorer tout un nuancier de petites saloperies ordinaires qui m'ont rendu le visionnage un peu éprouvant. C'est difficile à expliquer, tant la frontière est mince entre l'exposition réaliste d'une situation effectivement très tendue (un couple qui se sépare) et la complaisance à n'en extraire que les moments les plus pénibles, mais ce type de naturalisme vétilleux me laisse un drôle de goût âcre à la bouche. Et je ne nie pas que les personnages souffrent, bien au contraire : c'est justement cette souffrance qui motive les "petites mesquineries" dont je parle plus haut. Le propos de Lafosse réside précisément ici, dans l'engrenage qui conduit de l'indifférence au mépris et à l'exaspération, donc à la guerre de tranchée et d'usure. C'est ainsi que les personnages glissent vers un comportement somme toute assez médiocre. Ce que décrit aussi très lucidement le personnage féminin à ses amis lors du repas entre amis, avant que son ex ne les rejoigne. Ce "spectacle"-là, montré crûment, cliniquement, je le trouve plutôt déplaisant. Sans savoir si c'est un reproche que je peux légitiment adresser au film ou si c'est seulement ma sensibilité de spectateur qui est en cause.
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma français contemporain

Message par Jeremy Fox »

Si on commence à critiquer Mon Roi pour mettre en avant ce film, ça ne va pas le faire avec moi qui considère le Maiwenn comme l'un des plus beaux films français du XXI ème siècle et que j'aurais même casé dans la fameuse liste :mrgreen:
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Supfiction
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Re: Le cinéma français contemporain

Message par Supfiction »

Je disais "ce n'est pas Mon roi" non pour dénigrer Mon Roi mais pour dire qu'il n'y avait pas ici un bourreau (séduisant) et une victime mais deux victimes d'une situation difficile (la cohabitation sous le même toit d'un couple brisé). Je n'y ai jamais vu la "guerre de tranchée" qu'évoque Thaddeus, à l'exception peut-être du fameux dîner sur la terrasse qui a un petit air de guerre des Rose en plus subtile.
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma français contemporain

Message par Jeremy Fox »

Supfiction a écrit :Je disais "ce n'est pas Mon roi" non pour dénigrer Mon Roi
J'avais bien compris mais je trouve toutes les occasions pour dire tout le bien que je pense de ce dernier :mrgreen:
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Re: Le cinéma français contemporain

Message par Duke Red »

Thaddeus a écrit :Moui... Je ne serais pas aussi enthousiaste que vous. J'ai bien aimé le film, mais je ne peux pas m'empêcher d'en faire un diagnostic assez proche de celui de Tout de suite Maintenant de Pascal Bonitzer : l'impression assez pénible de me trouver face à un inventaire de petites médiocrités, de petites mesquineries, un éventail de bassesses cliniquement exposées qui tirent constamment personnages et spectateur vers le bas. Il y a quelques années, j'aurais sans doute été pleinement emporté par ce film : aujourd'hui je me rends compte que j'en ai un peu soupé de ces petits théâtres domestiques où l'on passe son temps crispé à attendre la prochaine esclandre. On me rétorquera à juste titre que c'est le sujet qui veut sujet (eh oui... une séparation et ses médiocres implications économiques et financières, ce n'est pas beau à voir), mais... je ne sais pas, j'étouffe un peu. Ceci dit, les acteurs sont superbes : Cédric Kahn est une fois de plus impeccable, et Bérénice Béjo, ouh la la... je suis toujours autant amoureux.
Tout pareil. À ceci près que le film de Bonitzer, aussi foiré soit-il, avait pour lui un humour grinçant (et m'a fait découvrir Julia Faure).

Il manque à Joachim Lafosse un vrai regard sur le délitement d'un couple, ici réduit à une interminable (j'ai cru que le film dépassait les 2h) succession de micro-conflits et de piques trempées dans le vinaigre. La loooongue scène du dîner avec les amis, qui commence par un monologue lourdement explicatif de Bejo, est assez symptomatique de l'échec du film. Et si l'angle économique est effectivement peu abordé (en tout cas, avec une telle intensité) dans les histoires de séparation au cinéma, j'ai pas pu m'empêcher de trouver le conflit "maison & travaux" assez artificiel au fond. Dans Mon Roi, Emmanuelle Bercot - et le spectateur - passe par des hauts et des bas. Chez Lafosse, c'est électroencéphalogramme plat. Tout est traité avec une espèce de détachement qui se veut objectif mais qui m'a soigneusement tenu à distance.
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D'ailleurs au final, j'ai un peu décroché, elle lui donne un tiers ou la moitié des parts ? Il me semble que c'est la moitié - 200 000 pour un appartement estimé à 400 000. Ça ne m'empêchera pas de dormir mais quitte à avoir le fin mot de l'histoire…
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Re: Le cinéma français contemporain

Message par Thaddeus »

Duke Red a écrit :
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D'ailleurs au final, j'ai un peu décroché, elle lui donne un tiers ou la moitié des parts ? Il me semble que c'est la moitié - 200 000 pour un appartement estimé à 400 000. Ça ne m'empêchera pas de dormir mais quitte à avoir le fin mot de l'histoire…
Spoiler (cliquez pour afficher)
En effet, le jugement prononcé en conclusion entérine bien le fait qu'elle lui verse la moitié de la valeur du logement, comme il le réclamait.
Duke Red
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Re: Le cinéma français contemporain

Message par Duke Red »

Merci :wink:
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Re: Le cinéma français contemporain

Message par Jeremy Fox »

Elle s'en va : Emmanuelle Bercot 2013

Suite à un dépit amoureux, une femme d'âge mûr (la soixantaine) quitte sur un coup de tête sa ville et son restaurant au volant de sa voiture. Elle va aller de rencontres en rencontres, tour à tour cocasses, tendres, humaines, violentes...

Une sorte de Road-Movie sur les routes de France et surtout un très beau portrait de femme qui repose avant tout sur les épaules d'une Catherine Deneuve qui a rarement été aussi émouvante, acceptant parfaitement son âge, d'un naturel souvent confondant (notamment lorsqu'elle est éméchée). Emmanuelle Bercot lui offre un rôle en or et ne montre aucun mépris envers ses autres personnages, certains étant visiblement interprétés par des non-professionnels donnant parfois à son film un ton proche du documentaire (son arrêt chez le vieux paysan ressemble même fortement à un film de Depardon d'autant qu'elle semble avoir gardé des prises approximatives pour faire plus vrai).

Une deuxième partie la fait accompagner par un jeune pré-adolescent et le film se recentre alors un peu plus sur la famille pour se terminer dans une maison de campagne dans l'Ain où tous ses proches se retrouvent. Ce n'est jamais mièvre (au contraire même souvent acerbe), rarement complaisant (la longue scène de la discothèque est même à la fois drôle et pathétique) et souvent très juste. La direction d'acteurs est très efficace et la mise en scène ne manque pas de dynamisme. Très beau film qui sera suivi par le non moins réussi La Tête haute.
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma français contemporain

Message par Jeremy Fox »

L'économie du couple : Joachim Lafosse 2016

Un quasi huis-clos (excepté quelques sorties durant les 10 dernières minutes) dans une maison où cohabitent un couple qui désormais ne peut plus se supporter mais qui doit essayer de faire bonne figure devant leurs deux filles de 9 ans. Un film qui remue, éprouvant et intense, à la fin duquel on ressort lessivé mais on se dit heureux de ne jamais avoir vécu un tel enfer. Les deux comédiens sont formidables et surtout Bérénice Bejo étonnante de dureté et qui élargit encore son panel confirmant qu'elle fait désormais partie des plus grandes comédiennes, un peu l'équivalent d'une Romy Schneider pour les années 2000. Cedric Kahn ne démérite pas, tous deux arrivant à être constamment justes dans des rôles franchement très peu gratifiants. Lorsque le prélude de Bach retentit à deux reprises marquant le début d'une sorte de trêve, on est bouleversé. Quant à la séquence sur le Bella de Maitre Gilms, elle restera.
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Bogus
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Re: Le cinéma français contemporain

Message par Bogus »

Le Tournoi (2015) de Elodie Namer

Bonne surprise avec ce premier film sur une semaine de compétition d'échecs en huis clos dans un hôtel de Budapest. Même si on n'y connait strictement rien (comme c'est mon cas) il est difficile de ne pas se prendre au jeu pendant les différentes parties.
Non content de nous présenter cet univers de manière totalement inattendue, le film nous narre l'émancipation et le passage à l'âge adulte de son héros, joueur surdoué et désinvolte et là aussi c'est plutôt réussi malgré certaines lourdeurs dans le développent de l'intrigue pour ma part.
Un récit onirique, amusant, parfois émouvant, une réalisation planante et géométrique (à tendance clipesque il est vrai). A voir.

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