G.T.O a écrit :En un mot, c'est l'aspect malédiction qui fait de Kyle un héros fascinant et sympathique car humain. Mouais.
Non.
On est dans un questionnement de la figure du héros. Et pour être encore plus précis, du héros américain républicain.
Le film de Eastwood est républicain. Il ne remet pas en cause la guerre, l'intervention américaine ou le travail des soldats.
En revanche il questionne la portée morale des actes du sniper et leur contradiction avec la figure héroïque qu'il se trimballe malgré lui.
Encore une fois chez Eastwood, on s'attarde sur le prix du sang. La double séquence la plus parlante pour moi dans ce film, c'est la mise à mort des enfants.
Le premier par Kyle, où l'on voit tout, via sa lunette. On est à sa place et on voit l'impact, le sang, l'enfant mourir.
Le 2ème enfant par Le Boucher où cette fois-ci, la mort se déroule hors-champ.
Eastwood retourne les valeurs. L'acte "héroïque" est filmé comme une barbarie et l'acte barbare est hors-champ.
Pour moi, l'essence du film se trouve là, dans la mise côte à côte de ces deux scènes et de leurs implications morales.
On est loin, très loin, d'une quelconque "héroisation" du sniper américain. Le film se termine sur un hommage au soldat, certes, mais tout ce qui se déroule avant déconstruit cette figure du héros.
En somme Eastwood paie un homme à l'homme, mais n'oublie pas d'interroger ses actes.