Superman/Batman : Public Enemies n’a pas une réputation très glorieuse mais je dois avouer que je n’y ai pas prêté trop attention avant de me lancer dedans. Apocalypse, l’autre film estampillé Superman/Batman, est également assez dédaigné alors qu’il constitue un divertissement hautement sympathique. Les prémisses de Public Enemies vont en ce sens. Dans un contexte de crise économique, Lex Luthor arrive à se faire élire président. Profitant de sa nouvelle position, il met au point un complot afin de discréditer son éternel adversaire. Public Enemies aurait pu fleurer bon le thriller politique mais ça ne sera malheureusement pas le cas. De cette base excitante, le scénario ne tire que quelques idées intéressantes noyées dans une généreuse avalanche d’action. On notera toujours le degré d’expertise du spectacle en la matière comme lors de cette séquence où le duo lutte contre une avalanche de bad guys. D’un autre côté, cette scène dénote aussi les limites du film avec ses guests en pagaille utilisés sans grande pertinence. D’ailleurs, la relation entre Batman et Superman se limite à celle d’un classique buddy movie (là où justement Apocalypse créait une véritable dynamique par leurs spécificités). Public Enemies s’écrase trop sous le poids des conventions ou pire les fautes de gout entre sa sous-intrigue à la Armageddon ou ce mecha-superman qui n’a rien à envier au mecha-stallone de Spy Kids 3. Toute cette histoire ressemble au final à un rendez-vous manqué.
"Les contes et les rêves sont les vérités fantômes qui dureront, quand les simples faits, poussière et cendre, seront oubliés" Neil Gaiman
Alors que la BD est l’une des deux seules histoires sympathiques des Justice League écrit par Geoff Johns, ce Trône De L’Atlantide constitue le moins intéressant des films du DC Universe. De manière prévisible, l’adaptation se loupe en partie en cause de l’obligation de continuité. Plutôt que de se concentrer entièrement sur le personnage d’Aquaman, le film adopte une écriture télévisuelle en cherchant à prolonger les bases établies par Guerre. La narration ménage donc du temps de présence pour chacun des personnages, évoque inévitablement les problèmes de coordination du groupe et lance des indices pour les prochains épisodes (quelle utilité d’évoquer ici la romance entre Superman et Wonder Woman ?). Autant d‘aspects considérés comme nécessaires qui desservent l’histoire d’Aquaman le rendant effectivement fort fade. Là où l’Aquaman de la BD transpirait la classe et la dignité, il apparaît dans le cas présent comme un pauvre type tirant la tronche en permanence et participant au minimum à l’action. Le bonhomme souffre également de la certaine simplification de son background qui m’a aussi fait penser au Thor de Kenneth Branagh pour sa dimension tragédie de prisunic (les relations Aquaman et son frère étaient bien moins manichéennes dans le matériau d’origine). Je ne parle même pas de la pauvreté de l’animation qui ne rend pas justice aux capacités du personnage (surtout si on a en tête les dessins d’Ivan Reis ou même ceux de Jim Lee). Au milieu de tout ça, j’ai essayé de me raccrocher aux branches. Malgré leurs utilités discutables, certaines scènes arrivent à brillamment croquer les personnages (Batman qui sermonne Green Lantern pour son dispensable coup de main). Il y a aussi quelques idées qui ont de quoi attiser mon indulgence (l’ouverture en hommage à Abyss, le monstre lovecraftien au fond de la fosse). C’est néanmoins bien peu de chose.
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Il faut que je revoie Batman Under the Red Hood que j'ai un peu oublié. Mais sur le moment, j'avais pris beaucoup de plaisir à suivre ce dessin animé assez rythmé. Le pessimisme et la brutalité du film m'avaient beaucoup surpris à l'époque, moi qui m'attendait à un film ciblé pour les adolescents. Le début m'avait particulièrement marqué.
A défaut du Justice League : Mortal de George Miller, La Tour De Babel de Mark Waid aura au moins donné ce fort sympathique Justice League : Doom. Globalement, le film adapte l’histoire avec pas mal de bonnes idées. La scène d’introduction avec le Royal Flush Gang est ainsi assez astucieuse dans son exécution. Les limites humaines de Batman vis-à-vis de ses collègues sont intelligemment mises en avant au sein d’une réjouissante scène d’action. Le travail de Lauren Montgomery demeure d’ailleurs toujours aussi recommandable. Son sens affuté du découpage offre du spectacle de premier ordre, compensant allègrement les limites techniques de l’animation. Doom se montre d’autant plus fascinant par l’habileté de son montage afin de gérer ses différents protagonistes. Néanmoins, j’ai trouvé le résultat un peu timide vis-à-vis de son histoire. Il y a bien la volonté de respecter l’essence du comic et les modifications apportées n’en dénaturent pas le sens (le remplacement de Ra’s Al Ghul par Vandal Savage est plutôt intelligent). Mais il manque un soupçon de dramatisation dans les rapports entre les personnages et la façon de considérer la trahison de Batman. Je suppose notamment que la prod ne voulait pas d’une fin aussi déprimante que celle du comic et qu’ils ont tenté de négocier une conclusion mi-figue mi-raisin. Le résultat ne me convint pas entièrement là-dessus mais il reste un bon divertissement suffisamment satisfaisant sur d’autres points pour que je trouve mon compte.
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Comme indiqué sur la page précédente, je ne misais pas grand chose sur Batman Vs Robin. Il y a le souvenir du peu convaincant Son Of Batman mais surtout cette idée de vouloir utiliser La Cour Des Hiboux de Scott Snyder et Greg Capullo pour dépeindre la relation entre Bruce et Damian Wayne. Je craignais que la formidable groupe de conspirateurs devienne dans cette optique une bête ligue des assassins bis, ce que la featurette de présentation du dessin animé semblait confirmé. Or c’est une heureuse surprise de constater qu’une telle erreur est parfaitement évitée. La cour des hiboux reste cette fascinante création teintée de conte macabre dont l’implantation ancestrale questionne la place de Batman dans Gotham. Bien qu’il s’écarte nettement de l’intrigue de la BD, Batman Vs Robin n’hésite pas à en reprendre beaucoup d’idées. Au-delà du pur spectacle (Batman défonçant des ergots par dizaines dans son exosquelette) et de quelques cafouillages (la résolution de l’épreuve du labyrinthe fonctionne au niveau abstrait mais c’est pas trop ça d’un point de vu pragmatique), ces emprunts font l’objet d’une réflexion pertinente et leurs intégrations au sein de la nouvelle histoire sont formidables pour la dramaturgie. Le choix de reprendre le flashback où Bruce Wayne enfant mène sa première enquête (il imagine que la cour est impliqué dans la mort de ses parents) est par exemple très fort par le parallèle qui s’établit avec la mentalité de son fils dans le présent. Batman Vs Robin trouve en ce sens un très bon équilibre entre l’ambition de transposer La Cour Des Hiboux en film et de poursuivre l’évolution de ces deux personnages. Le scénario offre ainsi beaucoup de chose plus intense et passionnante que Son Of Batman. La conclusion est tout particulièrement brillante en s’éloignant d’un happy end facile. Pour achever le tableau, le film poursuit l’ambiance dérangée de Son Of Batman avec des moments de cruauté et d’extrême étrangeté. Ce qui est en soit logique vis-à-vis du comic mais le film se permet des rajouts gratinés (avec le kidnappeur d’enfants de la scène d’ouverture, ce genre de production ne vient pas d'atteindre les limites du glauque ?). Une vraie belle réussite en attentant le curieux Justice League : Gods & Monsters :
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Les trois productions de 2016 ont été dévoilées au Comic Con. Le premier a de quoi enthousiasmé puisqu’il s’agira d’une adaptation de The Killing Joke ça fait très longtemps que Bruce Timm envisageait le projet et je trouves heureux qu’il aboutisse enfin au milieu de cette politique de la continuité. Reste à savoir si Mark Hamill pourra reprendre à cette occasion le rôle du Joker (il en avait émit le vif désir en tout cas).
Les deux autres projets laisse eux moins rêveurs. Il y aura Batman : Bad Blood qui devrait servir d’introduction à Batwoman et Justice League Vs Titans dont le titre se passe de commentaires.
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Je ne sais pas comment ils gèrent le visuel des DA, mais Killing Joke sans Brian Bolland ça perdrait un peu de son sel.
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
Rockatansky a écrit :Je ne sais pas comment ils gèrent le visuel des DA, mais Killing Joke sans Brian Bolland ça perdrait un peu de son sel.
Lorsque Timm était encore le superviseur en chef, il faisait en sorte que le visuel des films se rapproche du matériau original. ça s'est perdu lors de son départ. Lors de la mise en place de la continuité, tout a été uniformisé dans un style quelque part entre comic et manga. Toutefois, il y a souvent une volonté de coller à la BD de base malgré cette contrainte. C'est une intention louable mais à double tranchant. Parfois, ça permet au résultat final d'avoir un impact comparable au comic original (Batman Vs Robin est très éloigné des dessins de Greg Capullo mais en reproduit la certaine folie) et d'autres fois, ça conduit à en offrir qu'une version fade (Le Trône De L'Atlantide n'atteint à aucun moment la magnificence des dessins d'Ivan Reis). Bref, c'est du 50/50 et l'idéal resterait bien sûr qu'il fasse une exception dans le cas de Killing Joke.
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Rockatansky a écrit :Je ne sais pas comment ils gèrent le visuel des DA, mais Killing Joke sans Brian Bolland ça perdrait un peu de son sel.
Si c'est pour donner lieu à une manga-isation du trait comme les adaptions des comics de Miller (ils semblent uniformiser les récits adultes et les adaptions directs de comics par ce type de dessin) cela risque d’être à nouveau un peu décevant.
Après leurs deux productions annuelles s’inscrivant dans la même continuité, le DC Universe s’offre sa petite récréation avec son one-shot Justice League : Gods And Monsters. Pour ce coup-ci, la production a donc laissé le soin à Bruce Timm de créer un univers alternatif. Une idée pas forcément très neuve mais le talent du bonhomme pouvait donné quelque chose de tout à fait sympathique. Ce qui est le cas au final. La scène d’ouverture est d’ailleurs plutôt maligne dans sa façon d’amener ce nouveau monde (l’analogie du vaisseau de superman avec un spermatozoïde et la Terre avec un ovule). Et la suite ne démérite pas. Si la dynamique du groupe reste inchangée, la ligue n’est plus forcément aussi porteur de morales et vertus. Le gouvernement est ainsi beaucoup moins enclin à laisser faire ses super-héros aux méthodes aussi brutales et leurs rapports sont pour le moins houleux. Il faut dire que les protagonistes sont désormais des personnages beaucoup plus noirs et marqués par la vie : superman a été élevé par des immigrés clandestins, Batman a été transformé en vampire suite à une mauvaise expérience, Wonder Woman s’est exilé de son monde après le meurtre de son mari. A noter que leurs backgrounds contés en flashback sont l’occasion de faire partir sans vergogne le film dans un genre respectif (science-fiction, horreur, péplum). La preuve d’une bonne compréhension du matériau, à l’image d’une histoire qui tente d’éviter certains pièges. Il y a donc la sempiternelle histoire sur la puissance incontrôlable des super-héros et leur capacité à dominer le monde au lieu de le service. Néanmoins, le film ne fait pas de cet angle sa seule finalité. La révélation du dernier acte a plutôt tendance à renvoyer le propos du côté des hommes plutôt que des dieux. Un bon divertissement en somme même si il y a plusieurs scories ici et là. Les dialogues sont parfois lamentables, les clins d’œil fonctionnent (les metal men ) ou pas (l'identité des scientifiques assassinés) et certains aspects ne sont pas trop développés (le film traite pas mal les rapports des héros avec le gouvernement mais peu avec la population).
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Une fois n’est pas coutume, la featurette de présentation pour Batman : Bad Blood aurait plutôt tendance à me mettre en confiance. Tout le discours sur la batfamily me passe au-dessus de la tête mais l’angle de l’histoire est prometteur. Faire disparaître Batman au début du film et laisser les personnages secondaires enquêter, c’est une idée plutôt maligne et intéressante pour traiter le sujet.
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Etant donné ma déception à la lecture du comic de Grant Morrison et Frank Quitely, j’espérais pouvoir trouver mon compte sur le film. J’imaginais qu’un regard extérieur sur la BD aurait conduit à une adaptation réimaginant le récit tout en lui restant fidèle. Malheureusement, c’est le désir de fidélité qui l’emporte sur le remodelage. Le film colle ainsi énormément à la structure du comic. Du coup, j’ai retrouvé à peu près tout ce qui m’a agacé dans ce dernier : la narration fourre-tout avec ses personnages et concepts scientifiques balancés à la sauvette, l’enchaînement d’aventure classique, le thème de l’héritage peinant à percer… Des défauts qui ont d’autant plus de mal à passer dans un format cinématographique. Il reste toutefois que les séquences époustouflantes dans la BD le sont tout autant dans le film. Il y a forcément de cruels sacrifices avec des personnages et moments passant à la trappe (Funérailles A Smallville est résumé à une scène de recueillement, Sans Fin disparaît totalement) mais ce qui demeure sait se montrer très beau (la conclusion). Mais bon, All-Star Superman ne sera définitivement pas une de mes œuvres de chevet.
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Batman Vs Robin avait brillamment su éviter les écueils du Trône De L’Atlantide dans sa façon de poursuivre la continuité initiée dans le précédent opus. Manque de chance, les soucis se déclare avec ce Mauvais Sang. Certes ça n’est pas aussi catastrophique que l’aventure de la Justice League avec Aquaman. Néanmoins j’ai retrouvé cette tendance à une écriture télévisuelle qui n’a guère mes faveurs. L’intrigue va ainsi se déstructurer afin de pouvoir accorder un temps de présence équitable à chaque protagoniste. Ce qui n’est guère aisé étant donné la déjà conséquente galerie de personnages connus auquel se rajoute les introductions de Batwoman et Batwing (heureusement qu’ils ont gardé Batgirl en guise de cliffhanger). L’éparpillement narratif arrive à se faire un peu pardonner car restant gouverné par une thématique commune autour de la famille. Il y a d’ailleurs des pistes intéressantes sur ce que représente Batman pour les différents personnages. Reste néanmoins que l’ensemble ressemble plus à de laborieux préliminaires qu’à une véritable réflexion. L’histoire manque donc de tenue (la promesse de faire disparaître Bruce Wayne est remise en cause assez rapidement, Talia Al Ghul apparaît bien cruche dans sa relation avec son fils) et tente de se rattraper par une avalanche d’action. Pour le coup, le réalisateur Jay Oliva avait annoncé que c’était probablement sa production la plus chargée en action et il n’a pas tort. ça défouraille énormément avec une violence décomplexée (peut-être même trop ) et des traits d’humour gentiment crétins. La quantité prime plus souvent sur la qualité mais il y a heureusement une ambiance déjantée à la James Bond qui ne me déplaît pas (la bataille avec les nonnes surarmés ). Un cru moyen en somme.
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) et des traits d’humour gentiment crétins. La quantité prime plus souvent sur la qualité mais il y a heureusement une ambiance déjantée à la James Bond qui ne me déplaît pas (la bataille avec les nonnes surarmés 
). Un cru moyen en somme.