Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Stromboli
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Re: Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Message par Stromboli »

Colqhoun a écrit :Cinephage a exprimé avec beaucoup plus de talent et d'intelligence tout ce que je ressens à propos de ce film. Le propos disparaît derrière l'excès d'un personnage principal qui est identifié, dès le début, comme un sociopathe totalement dénué d'empathie. Comment, dès lors, déployer un propos pertinent si le personnage n'est pas habité par une once d'ambiguité, s'il n'est pas un tant soit peu "humain" ?
Parce que le personnage de Gyllenhaal représente la société d'aujourd'hui dont les valeurs dénient justement toute humanité au profit de l'efficacité économique, de la concurrence et de la compétitivité?
Un peu à l'image du psychopathe d'American Psycho quoi.

Pour moi ce n'est pas le personnage principal le défaut du film mais plutôt la faiblesse dans le traitement du reste des personnages qui rendent la critique des médias trop primaire et déjà vue.
Du coup au final ne reste qu'un bon film d'action avec un excellent acteur mais pas grand chose en plus.
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cinephage
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Re: Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Message par cinephage »

Stromboli a écrit :
Colqhoun a écrit :Cinephage a exprimé avec beaucoup plus de talent et d'intelligence tout ce que je ressens à propos de ce film. Le propos disparaît derrière l'excès d'un personnage principal qui est identifié, dès le début, comme un sociopathe totalement dénué d'empathie. Comment, dès lors, déployer un propos pertinent si le personnage n'est pas habité par une once d'ambiguité, s'il n'est pas un tant soit peu "humain" ?
Parce que le personnage de Gyllenhaal représente la société d'aujourd'hui dont les valeurs dénient justement toute humanité au profit de l'efficacité économique, de la concurrence et de la compétitivité?
Ce n'est pas ce qui est retenu du film. C'est le "comportement immoral des media" qui est le plus souvent mis en avant, c'est donc cela qui était discuté précédemment.
Il est certain que le personnage de Gyllenhaal incarne des valeurs typique d'une certaine approche contemporaine d'un capitalisme prédateur et immoral, qu'il souligne d'ailleurs avec ses tirades qui semblent sorties de manuels "do it yourself" ou de MOOCs. Mais si c'est un éclairage du film, je n'y vois pas le cœur du récit, qui me semble plutôt s'intéresser au monde de la télévision qu'au capitalisme postmoderne. J'y vois plus un signe que le film est dans l'air du temps qu'autre chose.
Pas sur qu'un cinéaste qui veuille parler du capitalisme contemporain aie intérêt à utiliser un marginal noctambule pour illustrer son propos.
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Re: Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Message par 7swans »

cinephage a écrit : Ce n'est pas ce qui est retenu du film.
C'est pourtant ce que moi j'ai particulièrement retenu du film, ou du moins, c'est en intégrant cette donnée que j'ai trouvé une profondeur au film que je n'avais pas soupçonnée. Parce que le propos est bien plus large, important et fort qu'une critique des médias. Lou se lance dans la télévision (ça produit une deuxième piste de lecture peut être plus évidente, parce que plus spectaculaire) parce qu'il y trouve son compte, mais ça aurait pu être n'importe quoi d'autre, n'importe quel domaine.

Le but de Lou, c'est son élévation sociale, son apparence, sa réputation, transformer son image de solitaire loser, en winner magnétique.
Internet produit toute une nouvelle génération de virtual-self-made-man, au sens commun extravagant mais à la connaissance (théorique) infinie. Le film parle aussi de ça.

Au final, Lou est un sociopathe antipathique, oui, mais ce qui le rend intéressant, ce sont ces motivations ( qui caricaturent celles d'une Amérique faussement triomphante) et les moyens pour y arriver. C'est ça le coeur du film, du moins, c'est ma grille de lecture (qui le rend beaucoup plus intéressant qu'une bête satire du monde des vilains médias...)
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cinephage
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Re: Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Message par cinephage »

Je suis bien d'accord sur le fait que c'est un des éléments les plus intéressants du film. Néanmoins, ce n'est ici que du background, ça n'intervient jamais dans le déroulement du récit et de l'action. C'est un élément de contexte, certes assez brillant, mais uniquement un élément de contexte (que je rattache à l'aspect réussi du personnage et du jeu de Gyllenhaal que je reconnais volontiers).
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Re: Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Message par 7swans »

cinephage a écrit :Je suis bien d'accord sur le fait que c'est un des éléments les plus intéressants du film. Néanmoins, ce n'est ici que du background, ça n'intervient jamais dans le déroulement du récit et de l'action. C'est un élément de contexte, certes assez brillant, mais uniquement un élément de contexte (que je rattache à l'aspect réussi du personnage et du jeu de Gyllenhaal que je reconnais volontiers).
Oui mais depuis quand le déroulement du récit et de l'action, c'est le coeur d'un film?
Il y a toujours cette distinction : De quoi parle un film? / Que raconte un film?

Taxi Driver (sans vouloir les comparer, mais juste pour donner un exemple évident), ça n'est pas une critique du monde des chauffeurs de taxi (qui perdent la boule et tuent des macs). Parce que si je me limite à son déroulement du récit et de l'action, j'ai ça.
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Re: Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Message par cinephage »

7swans a écrit :
cinephage a écrit :Je suis bien d'accord sur le fait que c'est un des éléments les plus intéressants du film. Néanmoins, ce n'est ici que du background, ça n'intervient jamais dans le déroulement du récit et de l'action. C'est un élément de contexte, certes assez brillant, mais uniquement un élément de contexte (que je rattache à l'aspect réussi du personnage et du jeu de Gyllenhaal que je reconnais volontiers).
Oui mais depuis quand le déroulement du récit et de l'action, c'est le coeur d'un film?
Il y a toujours cette distinction : De quoi parle un film? / Que raconte un film?

Taxi Driver (sans vouloir les comparer, mais juste pour donner un exemple évident), ça n'est pas une critique du monde des chauffeurs de taxi (qui perdent la boule et tuent des macs). Parce que si je me limite à son déroulement du récit et de l'action, j'ai ça.
Précisément, la mise en scène, le récit de Taxi Driver s'attardent relativement peu sur son métier, et bien plus à son aliénation progressive, qui est l'enjeu du film (pour simplifier, disons un des enjeux majeurs, mais la mise en scène et le récit prennent le temps de souligner ces enjeux). Dans le cas de Night Call, le film s'attarde essentiellement sur ses actions, son jeu avec la police, sa relation corrompue avec Renee Russo, l'enquête et la dérive du filmeur interventionniste; l'aspect self-made man/capitaliste est évoqué en background, il n'est jamais véritablement abordé frontalement (alors que dans Taxi Driver, l'évolution mentale de De Niro est au coeur de la mise en scène et du récit), ce n'est pas l'enjeu du film, ce n'en est qu'un à-coté.
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Re: Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Message par mannhunter »

Colqhoun a écrit :Le sujet n'a rien d'original.
Boisset, King (ou plutôt Bachman), Kassovitz et d'autres sont déjà passés par là, et le film a du mal à aller au delà de son constat...deux longues heures pour ça?...restent les bonnes prestations et quelques dialogues bien sentis.
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Re: Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Message par 7swans »

cinephage a écrit : ce n'est pas l'enjeu du film, ce n'en est qu'un à-coté.
Bon, y a du Spoiler partout, hein :

Pourtant toutes les scènes entre Gyllenhaal et Ahmed (et c'est beaucoup de "temps de pellicule") singent le monde de l’entreprise.

Même en pleine course poursuite, de quoi parlent les personnages principaux ? D’une évaluation personnelle des compétences de l’assistant, de son autonomie, de sa prise de responsabilité, de son augmentation, ou non. Le background, c’est la chasse aux sujets, le discours c’est le « self improvement » à tout prix.

Dès ces premiers sujets vendus, Gyllenhaal n’achete pas une camionnette comme Paxton (pourtant pratique), mais une voiture de sport rouge bien voyante et équipée des dernières technologies. Il chasse l’apparence de la réussite. D’ailleurs la toute fin va dans ce sens, il a réussi, il a créé un bizness fonctionnel et qui semble prospère (puisqu'il emploie plusieurs équipes).

Et quand Paxton lui dit qu'il devrait envoyer ses sujets par FTP pour aller plus vite, Gyllenhaal n'a pas l'air intéressé. Il préfère se déplacer, il veut une visibilité, qu'on le connaisse et reconnaisse.

D'ailleurs, et pour continuer d'aller dans cette thématique, les confrontations Gyllenhall/Paxton creuse à l’extrême la dérive de la compétitivité.

Toutes ces scènes accumulées, si on sait les interpréter et les relier entre elles, forment quelque chose de plus pertinent que sa critique des médias.
Cela dit, on peut imaginer que la richesse du film est peut être de chasser plusieurs lièvres.
On peut dire aussi qu'il le fait mal (mais c'est un autre problème).

Bref… On tourne en rond et je radote.

M'enfin, moi je suis le gars qui pense que The Girlfriend Experience, ça ne parle pas de la prostitution de luxe mais pareil, des courants/flux économiques et de la survie des petites entreprises en temps de crise... Alors bon... :mrgreen:
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Colqhoun
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Re: Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Message par Colqhoun »

Stromboli a écrit :Parce que le personnage de Gyllenhaal représente la société d'aujourd'hui dont les valeurs dénient justement toute humanité au profit de l'efficacité économique, de la concurrence et de la compétitivité?
Un peu à l'image du psychopathe d'American Psycho quoi.
Ah ben c'est amusant parce que je pourrais faire les mêmes reproches à American Psycho (que je n'aime pas du tout, livre comme film). Le manque d'ambiguité du personnage annihile, pour moi, toute réflexion possible. On est dans une caricature de la société, dans une vision qui la pousse dans ses excès et, à cause de cela, on perd toute pertinence. On tombe dans une vision manichéenne du monde dans laquelle je ne me retrouve pas. Sans ambiguité, je ne vois pas de critique possible.

Après, je rejoins 7swans sur l'idée que le film ne se veut pas être qu'une simple critique des médias mais une observation plus globale de la course à la reconnaissance. Ce que je pourrais apprécier si ce putain de Lou Bloom n'était pas aussi unilatéral et pénible.
ballantrae
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Re: Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Message par ballantrae »

C'est étonnant de constater combien le personnage fait barrage pour appréhender le film or il ne me semble pas aussi superficiellement construit que cela.Sa surcapacité mimétique ( heures passées devant internet à tout avaler sans le moindre recul,intégration du discours de self made man bien libéral à la con qu'il débite devant le type de la casse ou à la TV*, capacité à écouter et trier dans les tuyaux que lui donnent les autres charognards,appropriation du point de vue de al journaliste sur l'info, etc...) en fait un symptôme crédible de notre époque, un enfant des médias privé de l'essentiel: le recul critique et la capacité d'empathie.
Mais bon, il est certainement inutile de discourir plus avant: j'aime bcp et d'autres n'aiment pas du tout, nous ne parviendrons pas à nous convaincre car c'est un film éminemment clivant comme je le soupçonnais peu en le découvrant.
*ceci dit, il suffit d'écouter certains tenants prétendument intelligents du néolibéralisme pour entendre le même genre de sornettes sur le développement personnel et la capacité enthousiaste d'entreprendre
Aragorn Elessar
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Re: Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Message par Aragorn Elessar »

Colqhoun a écrit :
Stromboli a écrit :Parce que le personnage de Gyllenhaal représente la société d'aujourd'hui dont les valeurs dénient justement toute humanité au profit de l'efficacité économique, de la concurrence et de la compétitivité?
Un peu à l'image du psychopathe d'American Psycho quoi.

Ah ben c'est amusant parce que je pourrais faire les mêmes reproches à American Psycho (que je n'aime pas du tout, livre comme film). Le manque d'ambiguité du personnage annihile, pour moi, toute réflexion possible
. On est dans une caricature de la société, dans une vision qui la pousse dans ses excès et, à cause de cela, on perd toute pertinence. On tombe dans une vision manichéenne du monde dans laquelle je ne me retrouve pas. Sans ambiguité, je ne vois pas de critique possible.
Je ne sais pas si je peux aller jusqu'à parler d’ambiguïté ou de nuance (mais bon on tombe souvent dans le ridicule lorsqu'un récit s'essaie à nuancer, à "humaniser" ces personnages), mais une véritable humanité peut se dégager de bons personnages de sociopathes. J'y retrouve merveilleusement illustrer les thèmes de la solitude, de l'angoisse, du vide, du faux self, de la tristesse, du poids des pulsions internes et de la société sur l'individu et la construction de celui-ci, etc. avec les questions existentielles qui en découlent. Et pour moi Patrick Bateman fait parti des ces grands personnages sociopathes qui illustrent merveilleusement bien ces thèmes (Bret Easton Ellis parle souvent de ce livre comme étant le plus proche de lui, le plus représentatif de lui-même et de son état d'esprit à cette période où il était en train d’écrire le roman).

J'adorerais une adaptation cinématographique de l'Avenue des Géants. :D 8)
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Re: Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Message par Jack Griffin »

Très très bon Gyllenhaal, superbe photo, récit sans temps mort même si apportant peu de surprises (c'est le point faible du film). On a un peu la sensation de rester à la surface des choses, tant du point de vue des personnages, de l'atmosphère et du sujet bien que le personnage qui nous ait montré explore une nouvelle étape de l'horreur du capitalisme moderne.
C'est quand même vraiment pas mal et j'attends le prochain film de ce réal, qui en a sans doute encore sous le pied.
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Re: Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Message par Hieronim »

Réaction à chaud et totalement pédante.

Monstrueux. Hallucinant. Pété. Maîtrisé.
Une photo à tomber, un suspense monté de toute pièce en mises aux abîmes, une misanthropie sympathique, un acteur physiquement atteint et proche de la santé mentale d'un Joaquim Phoenix.
Jake Gyllenhaal donc, déjà par le choix de beaucoup de ses films, est un oscarisable en puissance.
Sur le cul. Quand on mate le teaser de 50" juste après le film c'est assez spéciale (scènes coupées évoquant le double mental -son moteur- de Louis Bloom)
Toute ressemblance avec une idéologie de l'image réelle serait purement fortuite. Sans savoir encore pourquoi j'ai pensé au Salo de Pasolini, au Daniel Plainview d'Anderson (et à son Phoenix) et, bizarrement, à l'autre Hitler.

Comme un truc dégueulasse, sorte de gros soufflet caricaturé qui me rappelle pourtant certaines réalités humaines.
Quelqu'un parlait d'Ellis plus haut, bah ouais un peu aussi. Limite Gilroy aurait pu approfondir un peu plus le personnage (pas dévoiler) en mode complet Daniel Plainview. 2 personnages dont on ne connaît d'ailleurs pas grand chose du passé.

Bref.
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Re: Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Message par AtCloseRange »

Pour revenir sur le débat de ce que serait vraiment le sujet du final, je suis assez d'accord avec 7swans. J'y ai vraiment senti une satire plus gloable sur le monde actuel: la façon dont Gyllenhaal débite en permanence son discours d'entreprise ou façon coach de vie le montre assez clairement.
Néanmoins, je ne trouve pas que le film (ou son "héros") soit aussi caricatural que ça. Lou est juste la version poussée à son maximum de la désensibilisation de notre société. Le monde (et sa population) ne sont à ses yeux qu'un outil à son ascension sociale. C'est un sociopathe, un peu comme si Patrick Bateman avait pris vie.
Je n'ai pas le sentiment non plus que sa description du monde des média ou en tout cas de certains média soit aussi outrée que ça.
Que ce soit du côté des preneurs d'images (le film aurait pu s'appeler "Les Charognards" - et ces charognards existent bel et bien) ou des "chaînes" d'info.

Petit rappel



Côté comédiens, vrai plaisir de retrouver Rene Russo, pas vraiment revue depuis sa prestation géniale dans Thomas Crown et Jack Gyllenhaal aurait bien mérité une nomination aux Oscars. Leurs scènes ensemble sont parmi les meilleures du film que ce soit la "négociation" au restaurant ou leur dernière scène
Spoiler (cliquez pour afficher)
face à face, filmés dans le noir comme dans un film romantique, on la sent définitivement tomber amoureux du monstre
Et niveau mise en scène, Dan Gilroy montre qu'il est un réalisateur à suivre même s'il marche évidemment sur d'autres platebandes (Scorsese, Mann).
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Re: Night Call (Dan Gilroy - 2014)

Message par ballantrae »

Ah!Ton avis plutôt positif fait chaud au coeur et donne envie de revérifier la pertinence du propos de D Gilroy.
Sortie DVD /BR je crois début avril.
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