1kult a écrit :Du coup, cannes avait plusieurs solutions : retirer les films qu'ils avaient annoncé en compet, mais ça aurait été assez problématique pour leur image, ignorer la polémique, idem. Ils avaient deux autres solutions : c'est mettre les films en séance spéciale (donc pas en compétition) ou alors mettre à jour leur règlement, effectif dès l'an prochain. Ils ont choisi la seconde.
C'est donc en fait la moins pire des solutions, qui reste un retro-pédalage quoiqu'il en soit. CQFD.
Cela étant, ignorer la polémique aurait pu être rester droit dans leurs bottes en disant "la qualité de l'oeuvre prime, pas son distributeur".
Ils ne peuvent pas se mettre les salles à dos, mais en même temps, ça veut dire quoi, se mettre les salles à dos ?
Et puis, ça implique de revenir se conformer dans le confort actuel qui ne doit surtout pas, mais alors SURTOUT PAS changer quoique ce soit. Il faudrait pas que les acteurs n'aient trop à s'adapter, à changer leurs habitudes, tout ça, ouh là là non.
Finalement, c'est ça qui me gêne avec ce statut final. C'est la distribution incapable de s'adapter qui a gagné.
1kult a écrit :Le problème est plus large : il ne s'agit pas d'un petit film kazakh ou très exotique au potentiel très limité en salle, mais d'un film de Bong Joon Oh et de Noah Baumbach.
Je ne vois absolument pas le rapport.
D'un côté parce que les films de Baumbach (Frances Ha est son plus gros succès avec 257 000 entrées, Margot At The Wedding n'a même pas été distribué en salles) ou Bong Joon-ho (hormis le Snowpiercer, mais est-ce représentatif ?) sont loin d'être de gros succès en salles françaises.
Ensuite parce qu'on revient sur la notion de qualité intrinsèque : peu importe le distributeur, mais aussi peu importe le pays. On a eu une palme d'or thaïlandaise en 2010 et une roumaine en 2007 par exemple. Sinon, ça revient à confirmer que le syndicat se plaint par principe mais n'a en fait rien à foutre des films concernés.
Enfin, il y a quand même 37 Palme d'or sous le million d'entrées en salles (16 sous le demi million). Difficile du coup de ne pas voir cela comme une bataille de clocher "par principe" plus que la défense de potentiels best sellers.
Dans tous les cas, je trouve que c'est une très mauvaise façon pour le syndicat de poser la question sur le tapis. Là, on dirait des enfants uniques pourris gâtés qui n'ont pas envie de composer avec leur nouveau petit frère.