On va dire, pour faire simple, que je partage le constat mais pas le choix de ces éléments comme raisons / causes.
Il y a toujours des gens qui misent sur la salle, mais pour faire ce qui vend. Ça fait 10 ans que le ciné indé US ne fait plus recette, quand bien même les films indés y sont de plus en plus nombreux. A un moment, faut juste arriver à la conclusion que le public, trop nombreux à avoir de la merde dans les yeux, est le principal responsable, et que l'industrie ne fait que lui vendre la merde qu'il apprécie tant. Qu'aucun studio n'ait voulu mettre l'argent nécessaire sur la table pour un Scorsese pareil (autrement plus vendeur, commercialement parlant, que Silence) en dit long.
Est-ce que ça explique une sensation de nivellement technique par le bas ? Je n'y crois pas. Il est parfaitement possible d'avoir un film hors-salles et très beau (et vice versa, à nouveau), mais c'est aussi pour moi simplement une question de talents et soin en jeu. C'est la même chose qu'on disait pour The Last Jedi : "ah mais c'est parce que le planning, l'organisation, tout ça". Moui, mais non. Je pense que c'est juste un scénario de merde écrit avec les pieds par manque de réussite sur ce coup. Tout ne s'explique pas forcément dans un grand schéma des choses avec une logique s'étalant dans le temps. On peut être aussi simplement face à des bouses visuellement plan-plans parce que c'est comme ça.
Mais les grands films adultes populaires hollywoodiens, ça doit faire 15 ans que je dis attendre le nouveau Piège de cristal ou Last Action Hero. Donc bon...
Jack Griffin a écrit :Des péplums au western en passant par les films historiques, plus personne ne mise sur la salle.
Ouais alors vu le taux de réussite dans le genre, c'est p'tet mieux comme ça. Les peplums, t'as quand même à peu près 4 fois plus de chances de récupérer un Exodus qu'un Spartacus.
Jack Griffin a écrit :Si tu sais que ton film sera vu sur petit écran, tu restreins logiquement ton recours au plan large/d'ensemble, par exemple. Tu ne te casses pas la tête à faire ça
En même temps, outre la fainéantise qui n'est pas forcément une affaire d'industrie mais d'individus, il me semble que peu de DTVs sont réalisés par des mecs capables du soin au cadre que pouvait avoir Kubrick et ses équipes. Ceci pouvant (largement) expliquer cela. Parce que les grands réalisateurs, là, jusqu'ici sur Netflix, y a eu qui ?
En photo, j'en parle même pas, mais le jour où Deakins opérera sur une prod' Netflix, je ne m'inquiéterai probablement pas trop du résultat.