Votre Top/flop 2013

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Demi-Lune
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Re: Votre Top/flop 2013

Message par Demi-Lune »

Thaddeus a écrit :je ne suis qu'un invité ici. :D
qui n'a pas fait son Top.

:arrow:
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Thaddeus
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Re: Votre Top/flop 2013

Message par Thaddeus »

Selon l'année Imdb (et non les sorties françaises en 2013).

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1. La Vie d’Adèle – Abdellatif Kechiche

Adèle mange, rit, pleure, embrasse, baise pour la première fois, comme si c’était la dernière. Emportée par une comédienne cataclysmique, son expérience est restituée telle une épiphanie, une étude physiologique de la passion qui abolit la durée, embrase les cœurs et les corps, épouse la quête d’une identité, les crispations sociales, l’entrée chambardée dans la vie. En matière d’histoire d’amour et de portrait féminin, je n’ai peut-être rien vu d’aussi beau depuis un certain film sorti en 2001.

2. Blue Jasmine – Woody Allen

Qu’est-ce qu’une vie réussie ? Jasmine a des idées bien arrêtées sur la question ; elle va tomber de haut. La mélancolie a déserté le cinéma d’Allen. Sa vision du monde tient désormais de l’épure cruelle, s’abreuve à la violence sociale d’une époque où l’on se berce d’illusions pour mieux souffrir des aléas du hasard et de la fortune. Modèle d’écriture, ce portrait contrit d’une femme aveuglée par la mythomanie bourgeoise rappelle où se situe toujours la place du cinéaste-philosophe : au sommet.

3. La Jalousie – Philippe Garrel

Titre simple, transparent, pour un poème de la culpabilité, de la nuit et du désespoir qui touche au cœur, laisse décanter le fluide de l’inquiétude amoureuse et capte dans un silence résigné, un noir et blanc au fusain, la douleur muette de la séparation conjugale. La grâce naît dans la fantaisie triste de Garrel et la voix de Mouglalis, dans l’espièglerie interrogative de la fillette et dans ces instants poétiques surgis parmi les feuilles de l’automne, ou chuchotés au creux des oreillers.

4. Le Conte de la Princesse Kaguya – Isao Takahata

Un trait simple et pur, des pastels délicats, un dessin rond aux accents d’aquarelle… Harmonieuse, la forme magnifie une méditation chagrinée sur l’affranchissement impossible : la floraison des sensations diffuses et des douceurs radieuses ne peut bâillonner la violence du propos. Celle des impératifs sociaux et culturels, des ambitions mal placées, d’un amour qui épanouit et étouffe à la fois, d’une existence bornée par les contingences du réel et vécue comme une parenthèse promise à l’oubli.

5. 12 Years a Slave – Steve McQueen

Sans renier sans goût pour la picturalité, McQueen délaisse la crête de radicalité arty des précédents films et tord le cou aux poncifs solennels du grand drame lyrique. Sa mise en scène toute en stases engourdies et irréelles rend extrêmement sensible la mécanique kafkaïenne d’un chemin de croix absurde, la pesanteur des corps, la consumation du temps, le refus sourd mais jamais éteint de l’abjection institutionnalisée, et incarne dans sa plus terrible expression le destin d’un héros tragique.

6. Le Passé – Asghar Farhadi

Farhadi poursuit son exploration du couple, de la cellule familiale, des rapports minés par le poison du passé et du secret. Sa logique d’emboitements narratifs et de révélations à rebours, si critiquée par ses détracteurs, ne fonctionne que parce qu’elle sert une extrême acuité de regard, une chorégraphie de gestes et d’attitudes, une attention hypersensible à tous les signaux de récriminations, de regrets ou de tendresse impuissante. La clairvoyance humaniste de ce cinéma est précieuse.

7. L’Inconnu du Lac – Alain Guiraudie

Est-ce une ode hédoniste au plaisir, avec ses dragueurs alanguis au soleil, ses fourrés abritant de torrides ébats, sa quiétude estivale et sa gestion hypnotique de l’espace et de la topographie ? Mais le loup rôde au crépuscule, et l’extase cède la place à son envers primal, mortifère. Superbe histoire d’amitié et de désir, réflexion sur la solitude et la quête du sentiment dans un monde où la jouissance est reine, le film de Guiraudie est un modèle d’architecture, de précision et de limpidité.

8. Before Midnight – Richard Linklater

La durée est la grande affaire de la trilogie, qui capte le cycle des amours, l’inscrit dans le temps mais en exprime la fugacité. La parole aussi, ces longs bavardages qui raisonnent ou structurent, conflictualisent les cogitations, les attentes déçues, les insatisfactions, éclairent l’idéalisme rêveur de l’un et le rapport concret à la réalité de l’autre, enferment chacun dans son discours tout en dessinant la quête perpétuelle d’un accord, d’une compréhension jamais acquise. À dans neuf ans !

9. Suzanne – Katell Quillévéré

Le cinéma français a toujours aimé ces jeunes héroïnes nerveuses et fragiles, petites choses avançant dans la vie à l’instinct. Suzanne séduit par sa flamme ardente et le film également, qui ose des ellipses béantes, cavale derrière le désir, la liberté et l’insoumission, recolore avec une superbe fraîcheur les étapes du mélo familial. Récit poignant d’une jeunesse sur le fil, où chacun (le père, routier vulnérable, la sœur, douce géante), se découvre incrédule une capacité intacte à s’aimer.

10. Her – Spike Jonze

Le Sujet est là, clignotant de sens et d’implications : comment redéfinir les relations humaines, le coup de foudre et l’engagement amoureux à l’aune du règne virtuel ? Mais il faut savoir gré au cinéaste de privilégier la poésie au discours, la mélancolie à la thèse, et de refuser l’ironie autant que les certitudes en invitant à déplacer les critères d’appréciation habituels. Car en dépit de sa toile de fond futuriste, sa romance ne parle que des paradoxes et des tiraillements de notre présent.


Sur le banc : La Bataille de Solferino (Justine Triet), Grand Central (Rebecca Zlotowski), The Immigrant (James Gray), Inside Llewyn Davis (Joel & Ethan Coen), Le Loup de Wall Street (Martin Scorsese)...
Dernière modification par Thaddeus le 27 janv. 20, 21:07, modifié 3 fois.
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Demi-Lune
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Re: Votre Top/flop 2013

Message par Demi-Lune »

J'avais gardé ce gif
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au chaud parce que j'étais persuadé que tu allais caser le Spielberg. D'où regard amoureux.
Du coup, le gif, je le remets dans mon slip, quoi.
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Thaddeus
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Re: Votre Top/flop 2013

Message par Thaddeus »

:lol:

Je me suis vraiment tâté, hein. C'est trop dur et injuste à faire ces tops. Et le regret que j'éprouve à évincer ces films me rappelle, dans mes moments vieux con, que le cinéma d'aujourd'hui est toujours aussi stimulant.
Outre Spielberg, il y a trois grosses pointures que j'aurais pu tout aussi bien caser : Malick, Scorsese et les Coen. Mais j'ai décidé de privilégier les films plus fragiles de cinéastes moins installés...
Sinon je rejoins le constat de Strum : cette année j'ai vu pas mal de films que j'ai beaucoup aimé, mais aucun chef-d'oeuvre digne de ce nom.

Merci quand même pour le gif, c'est chou. :D
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Re: Votre Top/flop 2013

Message par mannhunter »

G.T.O a écrit :b]Flop[/b] :

Gravity : phénomène marketing et imposture totales. Expérience à très faible valeur sensorielle et émotionnelle.

Springbreakers : phénomène critique et imposture totales. Un dispositif très limité autour de l’idée du disque rayé.

Hapiness therapy : le little miss sunshine de la déprime.


Médiocre :

Lincoln : un film édifiant, racoleur et risible par excès de solennité contrefaite.


Somnifère

Inside Llewyn Davis : les pérégrinations d’un ersatz de Dylan tombé dans le manège pathétique de l’humanité, actionné par deux gosses qui n’ont rien d’autre à servir que de la satire. Un film sur les raisons d’être d’une débâcle, assorti de ricanements en arrière-plan sonore.


A bout de souffle :

Django Unchained : 3 heures de bavardage auto-satisfaite.

Dracula : Argento est complètement perdu

Oz: Raimi fait aussi mauvais que le Alice de Burton

Passion : énième et pathétique variation hitchcokienne sur le double. Avec en prime le split-screen le plus ridicule de ces dernières années.


Faux-pas :

To the Wonder : un style qui confine à la procédure poétique et à la prière.

Flight : confession de foi improbable.


Films à oscars

Dark Thirty : le film à oscar s’est trouvé nouvelle tenue : le vernis documentaire.
T'as pas oublié ça en "Flops"??:

"wolverine"
"world war Z"
"du plomb dans la tête"
"Maniac"
"Man of steel"
"Trance"
"Mud"
"Evil dead 2013"
"Iron man 3"

:mrgreen:
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Re: Votre Top/flop 2013

Message par Flol »

Thaddeus a écrit :En matière d’histoire d’amour et de portrait féminin, je n’ai peut-être rien vu d’aussi beau depuis un certain film sorti en 2001.
Shrek ?
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Thaddeus
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Re: Votre Top/flop 2013

Message par Thaddeus »

Mais non voyons, je pensais évidemment à ça :
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Mais j'ai peut-être parlé un peu vite car entre 2001 et 2013 il y a quand même eu Le Nouveau Monde de Malick.
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Re: Votre Top/flop 2013

Message par Thaddeus »

Bon si personne d'autre n'est candidat je vais procéder au décompte des classements d'ici quelques jours.

Je propose de fixer la date limite de participation au samedi 11 janvier 2014.

Pour être pris en compte, un top devra être ordré et constitué d'au moins 10 films.

Voilà.
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Re: Votre Top/flop 2013

Message par El Dadal »

Sauf votre respect cher Thad, ça me parait un peu prématuré. Un paquet de films de fin d'année est toujours joué, et certains forumeurs comptent sur la sélection télérama pour passer les rattrapages... Aie patience!
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Re: Votre Top/flop 2013

Message par Thaddeus »

Pas de problème, tu as sans doute raison.

On attend, alors. Ne pas tenir compte du message ci-dessus. :wink:
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Re: Votre Top/flop 2013

Message par Borislehachoir »

C'est mon cas : je n'ai pas vu cette année 10 films méritant d'être dans un top, seulement 7 ou 8 vu les non-sorties de Drug War et du prequel de Detective Dee. Donc je compte sur la séléction Télérama pour me permettre d'achever le top sachant que c'est une année absolument catastrophique à mes yeux et que je déteste les trois quarts des films qu'on retrouve dans les bilans de fin d'année divers
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Thaddeus
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Re: Votre Top/flop 2013

Message par Thaddeus »

Borislehachoir a écrit :sachant que c'est une année absolument catastrophique à mes yeux et que je déteste les trois quarts des films qu'on retrouve dans les bilans de fin d'année divers
Ça y est, t'es devenu un vieux con. :mrgreen:
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Re: Votre Top/flop 2013

Message par Flol »

ATTENTION !
Modification de mon top ciné 2013, avec intrusion d'un film de chinois (et sortie d'un film avec Emmanuelle Devos) :

1. Inside Llewyn Davis (Joel Coen)
2. L'Inconnu du Lac (Alain Guiraudie)
3. Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-eda)
4. Blue Jasmine (Woody Allen)
5. Prince Avalanche (David Gordon Green)
6. Frances Ha (Noah Baumbach)
7. The Immigrant (James Gray)
8. Mud (Jeff Nichols)
9. Before Midnight (Richard Linklater)
10. The Master (Paul Thomas Anderson)
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Re: Votre Top/flop 2013

Message par Thaddeus »

Ratatouille a écrit :d'un film de chinois
Ce ne serait pas un film japonais plutôt ?
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Re: Votre Top/flop 2013

Message par Gounou »

Ratatouille a écrit :(et sortie d'un film avec Emmanuelle Devos)
Merde, je serais presque déçu d'un tel revirement... :mrgreen:
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