Le Cinéma japonais contemporain

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Helena
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Helena »

Monsterz de Nakata Hideo
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Un homme qui a la capacité de contrôler les gens par la seule force de son regard préfère mener une vie solitaire au lieu de faire plier l’humanité à son bon vouloir. Lorsqu’il fait usage, avec parcimonie, de son pouvoir, il s’assure que personne ne se souvienne d’avoir été manipulé. Sa petite vie sans saveur prend une tournure particulière lorsqu’il croise le chemin de Tanaka Shuichi. Ce dernier semble être le seul à pouvoir résister à ses pouvoirs télékinétiques. Troublé et furieux de ne pouvoir contrôler Shuichi, il décide de le faire disparaître coûte que coûte…

Hideo Nakata n'est pas un grand réalisateur, mais il est humble et propose souvent des oeuvres sympathiques même si bourrés de défauts, parfois majeurs. Depuis le chef d’œuvre que fut Ring, il n'a malheureusement jamais proposé une œuvre aussi puissante et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Avec Monsters, on peut dire que ce n'est pas avec ce titre qu'il remontera dans l'estime des fans à mon plus grand regret. Le film est un remake d'un film Coréen du même nom. Le pitch de base est plaisant, c'est du X-Men à la sauce asiatique et donc on pouvait en attendre énormément et en faite plus on avance dans le récit et plus on se demande pourquoi?
Pourtant au début on veut y croire car l’ouverture est dantesque, c'est glauque, bien fait et surtout tétanisant du début à la fin, on en découvre un peu plus sur le méchant et sur ses origines, le choix du cadre, avec cette pluie qui tombe et j'en passe, c'est vraiment marquant et d'office on se dit que ça va être bien. Le hic c'est que la suite n'est pas du niveau de cette introduction qui est tout le contraire du reste du film en faite. En effet, les personnages du récit, marginaux, ne sont rien d'autre des personnages fonctions.
On s'attache aux X-Men car ils un background solide et joue avec des thématiques fortes, des choses qui touchent la société comme le HIV, le racisme et j'en passe. Ici, je ne demandais pas un décalque des thématiques, mais quelque chose s'approchant.
Le Japon n'est pas parfait, il a des problèmes de nationalisme, de natalité, de dettes et j'en passe, sauf que ce n'est jamais exploité. Que le réalisateur n'exploite pas le tout, ok, mais qu'il en fasse un film aussi vide qui ne brille que par quelques scènes c'est assez dommage quand même.

A plusieurs reprises, on voit une petite étincelle, on se dit que le réalisateur va se faire plaisir et en faite non, c'est limite si je ne voulais pas une série b au final, avec son lot d'explosions et j'en passe, mais en faite non ça n'arrive jamais. Il y a un réel blocage de la part du réalisateur qui n'arrive pas à donner de la consistance à ses personnages, qui pourtant sont interprétés par de bons acteurs (Fujiwara Tatsuya, Yamada Takayuki, Matsushige Yutaka...) et on les regarde s'affronter sans réel intérêt. Le réalisateur n'exploite pas ses nombreux personnages et les utilise un peu n'importe comment, que ce soit l'écrivain, les policiers... et le pire c'est qu'ils sont tellement mal dirigés qu'ils en viennent à saborder de nombreuses scènes qui pouvaient s'avérer très intéressantes au final.

Le film est répétitif également, on assiste souvent aux même péripéties et pourtant avec de tels personnages, on pouvait s'attendre à quelque chose d'épique, mais il n'en est rien, bien au contraire, c'est peu amusant, très gore à plusieurs reprises et surtout très mal fait.
Je pense notamment au premier affrontement, le réalisateur arrive à nous intéresser à ce moment et il saborde le tout avec un classicisme qu'on en vient à se demander s'il était vraiment impliqué sur son film et si certaines scènes ne lui furent pas imposées. Le problème du scénario vient du fait que le réalisateur n'arrive pas à équilibrer parfaitement son métrage, en effet on passe d'une scène de tension importante à une scène amusante sans laisser le temps aux personnages et spectateurs de s'habituer à ce qu'ils viennent de vivre.
C'est trop brusque dans le rythme et pourtant des bonnes idées et des bonnes scènes il y en a, c'est juste très mal agencé malheureusement.
La mise en scène du réalisateur est quant à elle très sobre, elle n'est pas mauvaise et il fait du bon travail, que ce soit avec l'introduction donc, la première rencontre ou celle de l'Opéra qui est dantesque, pour le reste, on sent que le réalisateur veut proposer quelque chose de neuf, sauf qu'ayant que peu de maitrise sur son scénario, on assiste finalement à une oeuvre assez mauvaise, qui pouvait promettre énormément et qui au final est d'un ennui assez étonnant. C'est dommage, mais bon, j'espère qu'il pourra se ressaisir avec son prochain film, en attendant je lui donne la note de 2/10.
Dernière modification par Helena le 30 oct. 15, 00:55, modifié 4 fois.
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Vic Vega
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Vic Vega »

Blue a écrit :Un peu comme Monk, j'ai l'impression que ce que je considérais comme le nouvel eldorado du cinéphile au début des années 2000, a perdu un peu de son souffle depuis, en dépit d'un cinéma d'animation qui reste une valeur sûre, et de quelques cinéastes habitués des grands festivals, que je prends plaisir à suivre (ils ont en général des hauts et des bas).
C'est encore pire aujourd'hui. Depuis la fin de la Suncent (boite de production du mari de Kawase), financer un film d'auteur est devenu de plus en plus compliqué. Certains auteurs confirmés souhaitent de plus en plus tourner hors du Japon faute d'obtenir des financements à domicile: que Kiyoshi Kurosawa ait tourné cette année en France se comprend mieux... Les films live qui peuvent se financer actuellement au Japon sont principalement des adaptations de mangas, séries à succès ou de best sellers. Le cinéma live nippon est certes encore capable de produire de temps à autre des films n'obéissant à aucun formatage, qu'il soit hollywoodien ou festivalier (Confessions, Saudade, Sono Sion des bons jours...). Mais cela reste loin des réussites de la fin des années 90. Du côté du cinéma d'animation, Hosoda, Keiichi Hara et Masaaki Yuasa dessinent un semblant de relève. Mais le pessimisme semble dominant chez ceux qui travaillent dans ce dernier versant de l'industrie cinématographique nipponne.
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bruce randylan
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par bruce randylan »

J'ai justement découvert Confessions il y a 2-3 semaines et c'est un film assez fou qui atteint ses limites au bout d'un moment (trop long, trop bavard, trop démonstratif par moment) mais la réalisation, le montage, la narration, le scénario sont vraiment incroyables avec un point d'orgue une relecture d'une séquence culte de Zabriskie Point pour un ahurissant tourbillon émotionnel (qui dépasse ainsi de loin le simple hommage).

J'avais découvert l'an dernier à l'étrange Festival son World of Kanako qui fut également un sacrée claque ; encore plus barré, radical, imprévisible et virtuose que Confessions (avec cependant toujours des problèmes de rythme et de surplus qui finissent par amoindrir son impact).
Il va vraiment falloir que je plonge en profondeur la filmographie de ce Tetsuya Nakashima (j'ai acheté le DVD de Kamikaze Girl)

EDIT : pour ceux que ça intéresse Confessions est sorti en blu-ray/DVD en Angleterre. :wink:
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Tutut »

Confessions que je trouvais très bien en début de visionnage, est devenu soulant par la suite, en particulier, je suis d'accord, par son côté trop démonstratif et son manque de rythme. Je n'ai pas encore vu World of Kanako.
Le dernier Kitano est sorti au Japon en DVD et Blu-Ray avec sous-titres anglais, ce sera aussi le cas pour Kakekomi par Harada, le réal de Kamikaze Taxi et d'Inugami. Shinjuku Swan de Sion a l'air, pour ce que j'ai vu de l'intro, fidèle au manga.
Je m'étais calmé en matière d'import, et je pense que mon prochain achat de films japonais sera sans doute les films live Rurouni Kenshin en Blu-Ray (édition HK pour les STA).
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Rockatansky
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Rockatansky »

Perso j'ai bcp aimé Confessions, l'inventivité de sa mise en scène étant à mes yeux largement suffisant pour atténuer toutes les autres erreurs
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Olivier O
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Olivier O »

Bonjour à tous
Pour amatrice(s)-amateur(s) de liste
Parce qu'il faut être un peu, beaucoup, fétichiste pour la faire - cette liste -, et pour la lire...

Voici pour l'année 2015 tous les films japonais présentés parmi certains festivals.


Quelques précisions :
la liste est imparfaite car je n'ai recensé "que" 14 festivals ! et principalement européens.
Je ne me suis pas occupé des films d'animations ; et si certains films documentaires apparaissent dans la liste, je ne les ai pas systématiquement relevés.
De plus, j'espère ne pas avoir fait d'erreur... s'il y en a... toutes mes excuses.
Pour la présentation des patronymes, c'est parfois à l'européenne, parfois à la japonaise.
fraternelles et cinéphiles salutations.

2015 – Films présentés en festivals

Genève (janvier)
1. Fires on the Plain de Shinya Tsukamoto
2. Hentai Kamen - Forbidden Superhero de Yuichi Fukuda / 2013
3. Over Your Dead Body de Takashi Miike
4. The World of Kanako de Tetsuya Nakashima


Rotterdam
1. Haruko's Paranormal Laboratory de Lisa Takeba
2. Chigasaki Story de Takuya Misawa (1er film)
3. Tokyo Tribe de Sono Sion


Berlin (février)
1. Dari Marusan de Izumi Takahashi
2. Mizu no koe o kiku (THE VOICE OF WATER) de Masashi Yamamoto
3. Wonderful world end de Daigo Matsui
4. Ten no Chasuke (CHASUKE’S JOURNEY) de Sabu
5. Little Forest de Junichi Mori


Vesoul (février)
hors compétition : Postman blues de Sabu / 1997


Cannes (mai)
1. Notre petite sœur de Hirokazu Kore-Eda
2. An de Naomi Kawase
3. Vers l'autre rive de Kyoshi Kurosawa
4. Yakuza apocalypse de Takashi Miike

La Rochelle
Notre petite soeur de Kore-eda Hirokazu


LOCARNO (août)
1. Oyster Factory (Kaki kouba) de Kazuhiro Soda (documentaire)
2. Happy Hour de Ryûsuke HAMAGUCHI


Venise (septembre)
1. MIFUNE: THE LAST SAMURAI ( documentaire) de Steven OKAZAKI


Toronto (septembre)
1. An de Naomi Kawase
2. Journey to the shore de Kyoshi Kurosawa
3. the wispering star de Sono Sion
4. notre petite sœur de Hirokazu Kore-Eda
5. Yakuza apocalypse de takashi Miike


Nantes – Festival des Trois continents (nov-décembre)
1. Happy Hour de Ryûsuke HAMAGUCHI
2. Oyster Factory (Kaki kouba) de Kazuhiro Soda (documentaire)


Belfort – Entrevues (nov-décembre)
Chigasaki Story de Takuya Misawa / 2014


Paris – Kinotayo (nov-décembre)
film d'ouverture : The Boy and The Beast (animation) de Mamoru Hosoda
film de clôture : An de Naomi Kawase
1. Fires on the Plain de Shinya TSUKAMOTO
2. TAG de Sion SONO
3. Haman de Tetsuya OKABE (1er film)
4. 100 yen love de Masaharu TAKE
5. LA LA LA at rock bottom de Nobuhiro YAMASHITA
6. We shall overcome (documentaire), de Chie MIKAMI
7. Kakekomi de Masato HARADA
8. Kabukicho love hotel de Ryuichi HIROKI


Tokyo (octobre)
1. Foujita de Kohei Oguri
2. The Inerasable de Yoshihiro Nakamura
3. Sayonara de Koji Fukada
4. The Actor de Satoko Yokohama
5. areno - the wilderness de Michio Koshikawa (1er film)
6. Lowlife Love de Eiji Uchida
7. Ken and Kazu de Hiroshi Shoji (1er film)
8. Their Distance de Rikiya Imaizumi
9. Spring Has Come de Ryohei Yoshino
10. Her Father, My Lover de Kenji Yamauchi
11. 7Days de Hirobumi Watanabe
12. Tokyo Sunrise de Ryutaro Nakagawa
13. Mozu de Eiichiro Hasumi
14. Terminal de Tetsuo Shinohara
15. Children of Iron de Koki Fukuyama
16. Bon Lin de Keiichi Kobayashi / 2013
17. Something Like Something Like It de Taiichi Sugiyama (né en 1959) 1er film
18. Cherry Blossom Memories de Atsushi Ueda
19. Bikuu the movie de Akira Ohashi
20. The Emperor in August de Masato Harada
21. Kakekomi de Masato Harada
22. Chronicle of My Mother de Masato Harada / 2011
23. Climber’s High de Masato Harada / 2008
24. Kamikaze taxi de Masato Harada / 1995
25. 0.5 mm de Momoko Ando / 2013
26. Love and peace de Sono Sion
27. La La La at Rock Bottom de Nobuhiro Yamashita
28. Pink and Gray de Isao Yukisada
29. Fires on the plain de Shinya Tsukamoto
30. Pieta in the toilet de Daishi Matsunaga (1er film)
31. Three Stories of Love de Ryosuke Hashiguchi
32. Kazoku wa Tsuraiyo de Yoji Yamada
33. Notre petite sœur de Hirokazu Kore-Eda


Busan (octobre)
1. Ghost Theater de Hideo Nakata
2. Being Good de O Mipo
3. Litchi Hikari Club de NAITO Eisuke
4. The Virgin Psychics de Sono Sion
5. Notre petite sœur de Hirokazu Kore-Eda
6. Blanka de HASEI Kohki
7. West North West de NAKAMURA Takuro
8. Three Stories of Love de Ryosuke Hashiguchi
9. Zen and Bones de NAKAMURA Takayuki
10. We shall overcome (documentaire) de Chie MIKAMI
11. Pink and Gray de Isao Yukisada
12. Journey to the shore de Kyoshi Kurosawa
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Colqhoun
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Colqhoun »

On peut ajouter:

Neuchâtel (NIFFF) - Juillet
1. Strayer's Chronicle de Takahisa Zeze
2. Yakuza Apocalypse de Takashi Miike
3. Nowhere Girl de Mamoru Oshii
Olivier O
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Olivier O »

Le festival de Tokyo ne peut programmer toutes les dernières productions locales ; bien que Oshii et Zeze ne soient plus des débutants, leur dernier film aurait pu y être présenté...
Pour Zeze Takahisa, d'après ce que j'ai observé il est quasi absent des festivals. C'est fort regrettable. Mais pour les films asiatiques, s'il n'y a pas la présence de sociétés françaises (co-production ou vente des droits d'exploitation) on a peu de chance hors festival ou dvd de les voir. Je ne vous apprends rien.
Concernant Zeze, si vous avez connaissance de dvd zone 2 existant je suis preneur de l'info.
merci.
Tutut
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Tutut »

Olivier O a écrit :Concernant Zeze, si vous avez connaissance de dvd zone 2 existant je suis preneur de l'info.
merci.
Le Japon est zone 2 pour les DVD, mais en NTSC, et le problème, c'est que les DVD japonais sont chers et les films de Zeze n'ont pas de sous-titres anglais.

http://www.amazon.co.jp/s?ie=UTF8&field ... -alias=dvd
Miss G
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Miss G »

Je suis impatiente de voir le prochain film d'animation Resident Evil, on a droit à de nouvelles informations, car en ce moment, enfin dans deux jours, il y a le TGS. Le premier trailer sera dévoilé le 18 septembre prochain. La sortie est confirmée au Printemps 2017. Pour ceux qui ne veulent pas attendre et savoir de quoi parle le trailer, on voit Leon marchant dans une morgue, on ne sait pas pour quelle raison. Ensuite on voit Chris et des soldats du BSAA intervenir dans un manoir, ils se font attaquer par des zombies. On découvre que le vilain principal est un scientifique (probablement de l'ancienne Umbrella.) Ensuite le BSAA se fait attaquer et Chris se tient près d'un de ses hommes, mort.
Le mot d'ordre de ce nouvel animé, c'est le retour aux sources. Nous n'avons pas encore eu l'occasion de voir Rebecca, mais elle sera plus mature, étant donné qu'elle a la trentaine.

http://img4.hostingpics.net/pics/672252 ... 10x512.jpg
http://img4.hostingpics.net/pics/300168 ... 10x512.jpg
http://img4.hostingpics.net/pics/549963bgpc.jpg

Le site officiel http://biohazard-vendetta.com/

Je suis impatiente de le voir, Resident Evil étant mon univers préféré pour les jeux vidéos.
xxxx

“If I had Instagram it would just be pictures of my son… who is a cat.”
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bruce randylan
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par bruce randylan »

Pas super actuel mais bon

Zeiram (Keita Amemiya - 1991)

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Une criminel extra-terrestre sur-puissant réussit à s'évader lors d'un transfert et se dirige vers la terre. Une chasseuse de prime intergalactique parvient à arriver sur place avant lui et crée une dimension parallèle pour le piéger sans menacer les terriens. Mais deux électriciens se retrouvent par erreur au milieu de ce combat.

Je me suis plongé dans le film sans la moindre attente et en étant même un peu perplexe (on n'est pas toujours motivé par la sélection des copains). Les premières minutes ont un peu étayé mes craintes : interprétation médiocre, mise en boîte fauchée, trucages rudimentaires et scénario inexistant.
Mais mine de rien, le cinéaste sait pondre quelques plans iconiques, parvient à créer une ambiance SF et surtout veut que le spectateur en ait pour son argent : pas de temps mort ! Alors, certes ce n'est absolument pas du cinéma d'action non stop, mais mine de rien Keita Amemiya enchaîne les séquences de face à face qui parviennent en plus à se renouveler.
En fait, plus le film avance et plus il devient jouissif. :D

Voila la petite production qui veut te montrer ce qu'elle a dans le ventre et où le cinéaste se sent de plus en plus à l'aise dans sa réalisation, ses SFX et ce qu'il peut en tirer. Rapidement, et aidé par son second degré indispensable, il est difficile de ne pas s'enthousiasmer devant l'imagination du cinéaste pour recycler à sa sauce les derniers succès du cinéma américain comme Prédator, Terminator, The thing ou Alien.
Le genre de film où l'équipe se rend compte qu'il lui reste encore un peu d'argent à la fin du tournage et qui décide de rajouter une séquence en mode feux d'artifice final qui donne tout... Sauf que sur Zeiram, ils ont du être sacrément économe puisqu'on aura pas moins de 2-3 rappels inespérés qui vont assez loin dans les effets spéciaux souvent très réussis (pour ce genre de trucages old school fait en direct sur le plateau ou en stop motion). Les transformations du méchant sont assez impressionnantes et se hissent quasiment au niveau du Carpenter tandis que le design n'est pas en reste avec le démoniaque masque "nô" vraiment inquiétant, dérangeant et redoutable accessoirement (y-a un peu de gore qui éclabousse).

Cette débonnaireté balaye les limites de son budget, son scénario prétexte ainsi que ses nombreux emprunts pour alimenter un suspens éculé heureusement tourné en dérision.
C'est un peu tout ce qu'on peut espérer d'une vraie série B à l'ancienne, celle qui fait s'esclaffer régulièrement avec un ravissement surpris "Rohhh, les mecs, comme ils s'y vont quand même". :D



Du coup, pour voir que je ne connaissais absolument pas le réalisateur, je serai curieux de connaître le reste de sa carrière. D'après un spécialiste on y trouve beaucoup de très bonnes choses, pas forcément la suite de Zeiram mais des séries télés originales et quantité de Kamen Rider. Enfin, là, c'est un continent totalement inexploré pour moi. :mrgreen:
Arrow peut nous sortir un coffret quand ils veulent !
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Ben Castellano »

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The Long Excuse Miwa Nishikawa (2016)

On présente la réalisatrice comme l'ancienne assistante de Kore Eda, mais elle en est déjà à son 5ème long et à 2 sketchs depuis 15 ans (même si c'est le premier de ses films je crois à bénéficier d'une sortie en salle au cinéma ici). C'est aussi une romancière qui adapte ses livres. Il faut se féliciter de voir plus de films japonais distribués et de sortir un peu des carcans des noms habituels, même si ce long a tout pour une exportation parfaite au regard d'une histoire de deuil et de rédemption de l'apparent égoïste par les autres quasi hollywoodienne dans son déroulé. Le portrait de la cellule familiale et des contrastes sociaux sonne également très universellement... Ce qui est assez appréciable, c'est qu'en soit le récit et son cadre peuvent être considérés comme stéréotypés à plat, avec recul, mais que la réalisatrice y insuffle pourtant un ton finalement singulier qui désamorce la plupart des clichés mélos ou de caractérisation, complexifiant plusieurs éléments en les installant dans le temps, en prolongeant les passages obligés par des scènes plus quotidiennes et faussement anodines, comme pour ne pas se retrouver piégé par la dramatisation, restant ainsi très humaniste et attentive à ce qui se joue dans l'absence de réaction émotionnelle explicite de son héros, qui échappe grâce à cela à la caricature. C'est là que s'installe la justesse et la sensibilité : en prolongeant et diluant les rebondissements, en ne concluant jamais vraiment ce qui est approché avec les gros sabots que l'on pourrait craindre.
Reste que si c'est agréable pour une fin de WE cotonneuse, qu'il y a une belle direction d'acteur du côté des enfants notamment, il n'y a pas grand chose de stimulant du côté des cadres et de la photographie, et ce sera très vite oublié...
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Spike »

Pour clore la rétrospective 100 ans de cinéma japonais, la MCJP et la Cinémathèque française vont projeter 37 films nippons récents, du 6 février au 19 mars.
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Shinji
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par Shinji »

Masterclass du grand acteur Koji Yakusho demain à la Cinémathèque Française !

http://www.cinematheque.fr/seance/30696.html
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Re: Le Cinéma Actuel du Japon

Message par bruce randylan »

Dans le cadre japonisme à la Cinémathèque :

Hanagatami (Nobuhiko Obayashi - 2017)

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Gravement malade (on parlerait même de cancer en phase terminal), il semblerait que Hanagatami soit donc le dernier film du cinéaste dont le célèbre Hausu est un peu l'arbre cachant la forêt, du moins en occident.
Obayashi en est sans doute conscient et cherche à signer un retour au source en même temps qu'il livre ouvertement un film testamentaire, sous forme de bilan de ses thèmes que j'avoue connaître mal n'ayant vu que 4 de ses longs-métrages et une poignée de courts.
Il repart donc au roman qu'il avait déjà lointainement transposé dans Hausu, ne pouvant à l'époque adapter directement l’œuvre de Kazuo Dan. Très lointainement quand même.

Vu sa maladie, son grand âge et sa durée de 3h, on craignait le pire, redoutant l'académisme stérile et sénile. Il suffit de 2 plans pour se rassurer. Bien que physiquement très affaibli, Obayashi déborde d'idées et son film regorge d'une vitalité et d'un enthousiasme juvénile. Hanagatami avec ses expérimentations en pagaille pourrait bien-être le travail d'un avant-gardiste anticonformiste d'une vingtaine d'années. Les idées visuelles jaillissent de partout et du début à la fin : du montage, des nombreuses incrustations, de la photographie, de trucages poétiques etc...

Malheureusement, il y a deux gros problèmes.
Tout d'abord, il faut adhérer au style visuel numérique froid, sans texture avec une lumière régulièrement moche (soyons franc). Le manque de budget n'aide pas avec des fonds verts qui bavent et des effets spéciaux très cheap. Ca, à la rigueur, on parvient à s'y faire d'autant que son inventivité offre de très beaux moments.
Non, le gros souci est qu'on n'arrive pas à saisir vraiment ce que les 2h50 racontent. L'histoire est très abstraite et seule la dernière heure (et encore) brosse ce portrait historique attendu, où sont broyés les idéaux de cette jeunesse à l'arrivée d'une guerre imminente. De plus les acteurs sont médiocres et leur personnages sont souvent insaisissables et n'évoluent que de manière théorique.
On devient ainsi très passif devant cette histoire, on est certes régulièrement fasciné par l'univers graphique du cinéaste mais ça tourne beaucoup trop à vide. Au point qu'on regrette qu'il ne s'agisse pas d'une installation vidéo conceptuelle qu'on se serait pas obligé de suivre d'une traite. Mais je peux pas dire non plus que je me suis ennuyé pour autant. Seulement, ce qui se déroulait sur l'écran n'avait aucune emprise sur moi.



Un autre avis plus fouillé, approfondi par quelqu'un qui connait mieux la filmographie du cinéaste semble-t-il.
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