Le hazard aura voulu que le lendemain de la vision de The Ghost Writer (voir le topic en question), àla recherche d'un truc à voir vite fait le dimanche soir, je tombe sur le DVD de "la Vénus à la fourrure" acheté 0,99 euro chez Noz...
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Une femme entre deux âges arrive tres en retard a une audition. Il ne reste que l' auteur/metteur en scène de théâtre , qui s'apprête à partir furieux de n'avoir vu jusqu'ici que des "gamines".
L'abattage vulgaire de la femme fait qu'il vas finalement accepter de l'auditionner pour le rôle de Wanda dans son adaptation du texte de Sacher Masoch. "
On ne peut imaginer plus différent que ces deux films: grosse production de prestige en Anglais d'un côté, pièce filmée avec deux acteur-actrice français de l'autre.
Intrigue policière et politique, intrigue sexuelle et sociale. Nature désolée et tourmentée, Intérieur factice et cheap.
Sans hésitation je préfère le second. Dès le début on est pris par la " performance" de Emmanuelle Seigner qui, à 47 ans, incarne une "créature" impossible: d'un côté jeune femme sur le retour, sans boulot, sans culture, mais avec un sérieux sec appeal et un abattage certain, de l'autre actrice mature instinctive, complice, provocante.
On se doute bien que le pauvre Mathieu Amalric sortira laminé de la confrontation. Imbu de lui meme, sur de sa lecture machiste du texte de Sacher Masoch, il va être constamment remis en question pour finir ridiculisé.
Je ne suis plus assez familier du texte d'origine, mais le propos me semble etre d'en faire une lecture comtemporaine: le traumatisme initial - le garçon reçoit une correction couché sur la fourrure de sa tante - est justement lu comme un acte de maltraitance d'enfant, la posture de soumission de l'homme à la femme comme un acte ultime de possession masculine.
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- L'inversion des rôles à la fin paraît complètement logique et restitue au personnage féminin sont intégrité.
Excellente conclusion que cette bacchanale grimassante et victorieuse. Cela donne envie de relire Euripide.
La mise en scène de Polanski est un plaisir. Il colle au deux personnages, réels ou joués, avec élégance, fluidité, efficacité.
Plaisir du texte, du jeu (dans tout les sens du terme), de la mise en scène.
Tres bon moment.
A noter of tres beau plan d'intro - on avance de nuit et sous la pluie sur un boulevard vide - qui m'a rappelle la peinture symboliste .
