Wagner a écrit :
Il en parlait dans l'entretien d'hier. Un de ses plus anciens souhaits était de réaliser un film avec seulement deux personnages.
Il y a aussi une raison économique dans tout ça.
Boarf, Polanski a les moyens de faire ce qu'il veut, et il enchaîne sur D., un film sur l'affaire Dreyfus.
Je ne connais pas le budget pour La Vénus à la fourrure, mais je crois qu'avec la même somme, Mocky aurait pu faire une dizaine de films.
"J'ai fait 57 films et même en les additionnant, on n'atteint pas le budget de L'Emmerdeur [le remake par Veber]. 22 millions d'euros pour un truc qui s'passe dans une pièce, 'faut le faire quand même..."
Truffaut Chocolat a écrit :ça passe à une vitesse quand même... je me suis régalé.
Idem.
Ma petite bafouille dans le topic notations :
Huis-clos trouble, parfois grotesque au sens littéral du terme (aspect bien souligné par l'excellente musique de Desplat), sensuel et manipulateur. Du pur Polanski.
Pas de doute : à 80 piges, il pète encore la forme.
Ratatouille a écrit :Sinon, ayant raté les 5 premières minutes du film, quelqu'un pourrait-il me raconter ce plan séquence d'introduction ?
En vous remerciant.
C'est pratiquement le même que celui de fin, mais en sens inversé. Le film commence dans l'avenue, avec un travelling qui avance lentement dans l'allée bordée d'arbres. On ne se doute pas forcément, alors, que c'est un plan-séquence subjectif. Puis la caméra pivote légèrement sur sa droite pour cadrer le théâtre en extérieur (là on commence à comprendre que c'est le point de vue de Seigner), la caméra traverse la rue, s'avance vers les portes closes du bâtiment qui s'ouvrent, ainsi que celles, ensuite, du théâtre lui-même. Tout cet enchaînement de portes sent quand même énormément le CGI (le rendu est très artificiel, irréel), comme avec le générique de La neuvième porte. La caméra s'arrête alors, cadrant toute la salle avec Amalric sur la scène au téléphone. Coupe du plan-séquence : Emmanuelle Seigner se tient à l'embrasure de la porte.
le long d'un boulevard puis la caméra amorce un tournant sur la droite. On aperçoit la façade d'un théâtre un peu décrépi. Une feuille porte l'inscription : Venus à la fourrure : auditions. On passe une première porte puis une seconde puis une troisième et on arrive dans le salle de théâtre. La scène est encore encombrée du décor de la pièce précédente. Mathieu Amalric s'apprête à partir. Emmanuelle Seigner débarque la démarche mal assurée (elle a cassé un talon), trempée jusqu'aux os, machouillant un chewing gum. Amalric lui dit que tout le monde est parti, que les auditions sont terminées. Elle insiste, maudit les obstacles qui l'ont fait arriver en retard.
Ca doit faire à peu près 5mn.
Dernière modification par Frances le 18 nov. 13, 09:36, modifié 1 fois.
"Il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre." Robert Browning.
" - De mon temps, on pouvait cracher où on voulait. On n'avait pas encore inventé les microbes." Goupi
Mains Rouges.
la parenté avec Polansky dans le locataire est bluffante.
"Il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre." Robert Browning.
" - De mon temps, on pouvait cracher où on voulait. On n'avait pas encore inventé les microbes." Goupi
Mains Rouges.
Ratatouille a écrit :Sinon, ayant raté les 5 premières minutes du film, quelqu'un pourrait-il me raconter ce plan séquence d'introduction ?
En vous remerciant.
et t'es rentré quand même dans la salle ?
T'as changé...
Sache que j'ai vachement hésité avant de rentrer...mais bon, j'avais pas fait 40mn de trajet dans le froid pour rien.
Et puis je me voyais pas aller voir Fonzy à la place.
J'ajouterai que ce plan séquence du début a un côté flottant et fantastique : il glisse très lentement, le point de vue est en l'air, fort au-dessus du sol, l'avenue est absolument déserte, les couleurs de l'avenue et des arbres sont blafardes - les images numériques donnent l'impression d'un inquiétant monde parallèle. Si c'est un plan séquence subjectif, alors j'imagine très bien la créature dont il reproduit la vision avoir des ailes et sortir du néant (ou d'une "porte" effectivement).
J'ajouterai que ce plan séquence du début a un côté flottant et fantastique : il glisse très lentement, le point de vue est en l'air, fort au-dessus du sol, l'avenue est absolument déserte, les couleurs de l'avenue et des arbres sont blafardes - les images numériques donnent l'impression d'un inquiétant monde parallèle. Si c'est un plan séquence subjectif, alors j'imagine très bien la créature dont il reproduit la vision avoir des ailes et sortir du néant (ou d'une "porte" effectivement).
Tu décris parfaitement l'impression que j'ai eue. C'est tout à fait ça.
"Il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre." Robert Browning.
" - De mon temps, on pouvait cracher où on voulait. On n'avait pas encore inventé les microbes." Goupi
Mains Rouges.
Un Polanski vénéneux, toujours intéressant. C'est fou comme le huis-clos, qu'il soit réel ou imaginaire, est un élément important dans la filmographie du sieur. Les limites d'un lieu poussent le cinéaste à faire respirer par ses mouvements, ses choix de cadre et le corps de ses acteurs (remarquables ici) et cela fonctionne encore, même si je trouve le film au final parfois inégal.
Watkinssien a écrit :C'est fou comme le huis-clos, qu'il soit réel ou imaginaire, est un élément important dans la filmographie du sieur.
Ça je pense que ça vient de son enfance troublée, passée au ghetto de Cracovie. Il vivait souvent seul dans une pièce minuscule. Il en parle dans le commentaire audio de Répulsion.
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
La B.O. du film est-elle sortie ? J'avoue qu'elle est à l'image du reste, extra. Je me suis régalé, jeu d'acteurs, mise en scène, pas de temps mort... c'est drôle... même un poil barré à la fin. Pas de doute, on sait qui était aux commandes !