Notez les films : mai 2013

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Colqhoun
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Re: Notez les films : mai 2013

Message par Colqhoun »

The Wild Blue Yonder | Werner Herzog
Intrigant.
Herzog prend le pari risqué de faire un film de science-fiction raconté par un Brad Dourif halluciné (enfin, Brad Dourif quoi..) incarnant un extraterrestre, qui commente des images documentaires d'astronautes et de plongeurs sous-marins, le tout accompagné de chants sardes et d'un violon plaintif.

En soit, The Wild Blue Yonder est une espèce de parabole de l'Histoire de l'Humanité. De ses premiers pas sur la planète jusqu'à sa colonisation totale et de la perte progressive de l'intelligence globale de tous ses habitants. Dourif passe d'ailleurs la moitié du film à dire à quel point sa race d'extraterrestre est devenu complètement pathétique et n'a pas été capable d'accomplir le moindre truc valable depuis leur arrivée sur Terre (ils ont construits un supermarché dans le désert, mais personne ne vient y faire d'achats). Ce qui rend d'ailleurs tout le film assez cocasse, ce mélange de frustration de la voix off, d'images aériennes ou sous-marines assez planantes et d'inserts d'explications scientifiques des voyages dans l'espace.

Mais pour le coup le film n'évite pas un certain ennui par moments, en allongeant sans réelle utilité ses séquences de flottement. Tout comme on ne peux s'empêcher de penser que Herzog devait s'emmerder un dimanche après-midi devant la télé et qu'en voyant un reportage sur Arte il a soudainement eu l'idée de prendre des images de stock pas dégueu, d'inviter un de ses potes pour tourner un film entre midi et 14h.

Heureusement, The Wild Blue Yonder ne dépasse pas les 1h20 et joue sur plusieurs tons (et sur la gueule improbable de Dourif) pour maintenir un certain intérêt. Tout en continuant d'interroger les limites du documentaire et de la fiction, comme Herzog l'a fait déjà fait quelques fois ces dernières années (Grizzly Man qui sonne complètement faux d'un bout à l'autre, etc..).

Je dirais que si l'on est client du cinéma de Herzog, ça peut être amusant de le voir car il y a toujours cette singularité de ton propre au réalisateur. Ajoutez à cela de très belles images, une musique hypnotisante, Brad Dourif et une courte durée et l'on peut se permettre de passer un moment devant ce film, à mon sens mineur dans la filmo du monsieur, mais pas mauvais ni inintéressant.
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Flol
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Re: Notez les films : mai 2013

Message par Flol »

Colqhoun a écrit :(Grizzly Man qui sonne complètement faux d'un bout à l'autre, etc..)
Et pourtant...
Qu'est-ce que j'avais été sur le cul en apprenant que le type avait réellement existé. Même si j'avais moi aussi tiqué sur la vraisemblance de certaines séquences, étant donné la personnalité du type et ce qu'il avait l'habitude de faire, je m'étais dit qu'on était finalement loin d'un mockumentary. :|
Et merci pour ton avis. Ça ne fait qu'augmenter ma curiosité par rapport à ce film qui a l'air totalement "autre".
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Re: Notez les films : mai 2013

Message par Federico »

Colqhoun a écrit :The Wild Blue Yonder | Werner Herzog
Spoiler (cliquez pour afficher)
Intrigant.
Herzog prend le pari risqué de faire un film de science-fiction raconté par un Brad Dourif halluciné (enfin, Brad Dourif quoi..) incarnant un extraterrestre, qui commente des images documentaires d'astronautes et de plongeurs sous-marins, le tout accompagné de chants sardes et d'un violon plaintif.

En soit, The Wild Blue Yonder est une espèce de parabole de l'Histoire de l'Humanité. De ses premiers pas sur la planète jusqu'à sa colonisation totale et de la perte progressive de l'intelligence globale de tous ses habitants. Dourif passe d'ailleurs la moitié du film à dire à quel point sa race d'extraterrestre est devenu complètement pathétique et n'a pas été capable d'accomplir le moindre truc valable depuis leur arrivée sur Terre (ils ont construits un supermarché dans le désert, mais personne ne vient y faire d'achats). Ce qui rend d'ailleurs tout le film assez cocasse, ce mélange de frustration de la voix off, d'images aériennes ou sous-marines assez planantes et d'inserts d'explications scientifiques des voyages dans l'espace.

Mais pour le coup le film n'évite pas un certain ennui par moments, en allongeant sans réelle utilité ses séquences de flottement. Tout comme on ne peux s'empêcher de penser que Herzog devait s'emmerder un dimanche après-midi devant la télé et qu'en voyant un reportage sur Arte il a soudainement eu l'idée de prendre des images de stock pas dégueu, d'inviter un de ses potes pour tourner un film entre midi et 14h.

Heureusement, The Wild Blue Yonder ne dépasse pas les 1h20 et joue sur plusieurs tons (et sur la gueule improbable de Dourif) pour maintenir un certain intérêt. Tout en continuant d'interroger les limites du documentaire et de la fiction, comme Herzog l'a fait déjà fait quelques fois ces dernières années (Grizzly Man qui sonne complètement faux d'un bout à l'autre, etc..).

Je dirais que si l'on est client du cinéma de Herzog, ça peut être amusant de le voir car il y a toujours cette singularité de ton propre au réalisateur. Ajoutez à cela de très belles images, une musique hypnotisante, Brad Dourif et une courte durée et l'on peut se permettre de passer un moment devant ce film, à mon sens mineur dans la filmo du monsieur, mais pas mauvais ni inintéressant.
Tu rejoins plus ou moins mon impression, que j'avais résumée ainsi parmi les films du mois de mars dernier :
Faux-docu SF, patchwork new-age racontant une expédition humaine vers Andromède avec des images (somptueuses) prises dans la Navette Spatiale et sous les glaces arctiques. Bien moins convaincant que Rencontres au bout du monde et que le fascinant La délégation tourné en 1970 par son compatriote Rainer Erler (d'un traitement très différent). Sympathiques élucubrations de scientifiques exposant leurs théories de voyages inter-sidéraux mais Brad Dourif en alien récitant et les polyphonies sardes sont vite pénibles.
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Re: Notez les films : mai 2013

Message par Frances »

Arrietty de Hiromasa Yonebayashi.

Je poursuis ma découverte des œuvres portant la marque des Studios Ghibli. Troisième en titre et première déception. Cette fois Takahata n’est plus aux commandes, c’est Yonebayashi qui assure la réalisation. Les dessins d’Arrietty sont de toute beauté et génèrent presque une troisième dimension. Côté immersion et voyage au pays du soleil levant rien à redire. Au contraire on jouit d’un plaisir tout enfantin à suivre les aventures du petit peuple des chapardeurs.

Là, où je suis moins enthousiaste c’est concernant le scénario. Ce qui m’avait littéralement enchantée dans les films de Takahata, à savoir la profondeur du propos, a ici disparue. Nous devons nous contenter d’une petite héroïne franchissant les interdits comme toute adolescente qui se respecte, d’un message sur l’acceptation de la différence, de l’amour « sans frontière » et d’un avertissement sur les espèces menacées par notre population toujours croissante. En ce qui me concerne c’est un peu court. A des brasses papillon des deux réussites de Takahata que sont Le tombeau des lucioles et Pompoko.
"Il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre." Robert Browning.
" - De mon temps, on pouvait cracher où on voulait. On n'avait pas encore inventé les microbes." Goupi
Mains Rouges.

Mes films du mois :
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Jan 21 : Cousin Jules
Fev 21 : Midnight special
Mar 21 : Nanouk l'esquimau
Avr 21 : Garden of stones
Mai 21 : Fellini Roma
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Re: Notez les films : mai 2013

Message par nobody smith »

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« hey mon petit Michael ! Il est bien ton film mais c’est pas très vendeur. Du coup, on a collé Woody Harrelson en gros sur l’affiche et pratiquement toutes ses scènes dans la bande annonce. Ouais, je sais qu’il a qu’un second rôle mais on n’avait pas d’autres idées pour le refourguer au chaland. » Faut-il préciser que le film fut distribué par Miramax :mrgreen:

Mais je passe sur une promotion disons orientée pour plutôt parler du film en lui-même. Ça faisait bien des années qu’il m’intriguait. Il fait parti de ses films dont j’ai appris l’existence en commençant à lire de la presse spécialisée et bénéficie donc d’une curiosité particulière (et assez puéril) de ma part. Après visionnage du film, je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de me replonger dans le numéro de Première de l’époque. Et étonnamment, il s’avère que la critique pointe finalement plutôt bien le reproche que je ferais au long-métrage de Michael Winterbottom. L’article bien que positif revient sur l’éternel question « la fin justifie-elle les moyens ? ». A la manière du Salvador d’Oliver Stone, Welcome To Sarajevo suit un journaliste qui ne s’implique pas dans une situation intolérable en se cachant derrière la sacro-sainte objectivité de l’information. Bien sûr, il change son point de vue avec les conséquences que cela implique. Là où ça coince, c’est que plus que pour l’histoire (authentique) de ce journaliste, Winterbottom s’est engagé dans le projet en voulant en premier lieu parler de la situation en Bosnie et tout particulièrement de l’état de ville assiégé qu’a prit Sarajevo. L’intrigue du journaliste devait logiquement servir de fil rouge à la description. Le souci, c’est que l’ordre de ses ambitions dérègle le film. En voulant faire un film-somme sur le conflit, il met trop en retrait son personnage principal. Les deux aspects ne sont alors que rattaché ensemble par des effets grossiers et ne permettant pas d’établir un lien émotionnel fort. Cette grossièreté du propos, on la retrouve à plusieurs niveaux dont le plus évident reste l’utilisation de vraies images d’archives pas ragoutantes. Pour autant, en dépit de l’épaisseur du trait, le film impressionne. Tourné en partie à Sarajevo, l’entreprise reste culottée par cet aspect fronteur alors que la situation venait tout juste de s’apaiser. C’est juste que cet esprit provocateur est mal conditionné et n’atteint pas au bout du compte toute l’amplitude recherchée.
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

La Balance (Bob Swaim, 1982) : Image Découverte

La Balance, gros carton français des eighties est à l'image de ses cinq premières minutes : une intro brutal et solidement mise en scène puis juste après un générique uktra kitchosse sur une musique de conserve.
Tout le film de Bob Swain navigue entre ces deux eaux, entre le street polar rythmé et violent et un esthétisme toc, déjà vieux une fois sortie en salles. Globalement ça tient bien la route, les références sont bien digérées et la crédibilité de ce qui est filmée est perceptible (avec juste tout de même une certaine complaisance dans la violence et une vision très droitière du paysage parisien... finalement comme une bonne série B de l'époque). Coté casting Richard Berry frôle la tête à claque dans ses mimiques de gros durs (se préparait-il aux films d'Arcady ?), Nathalie Baye fait le métier comme on dit, Maurice Ronet vient faire coucou aux quelques spectateurs se rappelant de lui mais surtout, surtout, Philippe Léotard emporte tout sur son passage... c'est simple l’affection que j’éprouve pour La Balance vient en grande partie de son interprétation. Cabot, violent et en même temps pathétique, son personnage est le centre de gravité du film et l'acteur comme souvent se livre sans retenue dans son jeu.
Bref, un polar à l'américain avec kitcherie, gros moments de cinéma (le tuerie dans Paris est je dois bien l'avouer prenante), clichés toutes les deux scènes mais un (petit) plaisir de cinéma de genre. Un genre qui justement en 1982 prenait le chemin du cimetière.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Notez les films : mai 2013

Message par Profondo Rosso »

Le Secret de Terabithia de Gábor Csupó (2007)

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Jess, un garçon issu d'une modeste famille nombreuse et Leslie, fille unique d'un couple d'écrivains, s'inventent un monde imaginaire, Térabithia, pour fuir la réalité de leur vie quotidienne... Mais lorsque cet univers magique prend vie, ils se retrouvent confrontés à des aventures plus périlleuses que ce qu'ils avaient pu imaginer.

Le Secret de Terabithia est un des plus beaux films sur l'enfance, son imaginaire, ses joies et ses peines. Le film est adapté du classique de la littérature enfantine de Katherine Paterson Le Royaume de la Rivière qui fut inspiré à l'auteur lorsqu'elle dû expliquer à son fils de huit ans la mort tragique de sa meilleure amie dans un accident. Le film narre ici le rapprochement et l'amitié de deux enfants d''horizons totalement différent. Jess (Josh Hutcherson) est un garçon issu d'une famille pauvre et nombreuse où il a dû mal à trouver sa place entre ses 3 sœurs, un père avec lequel il a du mal à communiquer et un penchant pour le dessin et la rêverie qui l'éloigne de ce quotidien terre à terre. Cela ne va guère mieux à l'école où cette différence le soumet aux moqueries de ses camarades. Tout change avec l'arrivée de Leslie (AnnaSophia Robb) une nouvelle élève à l'imaginaire débordant et elle aussi immédiatement isolée du conformisme ordinaire de l'école (la scène où elle avoue ne pas avoir de télévision étant particulièrement parlante).

L'apprivoisement mutuel, le rapprochement progressif et la naissance simple et spontanée de l'amitié enfantine est magnifiquement dépeinte par Csupo où l'on voit chacun des deux enfants combler ses manques respectifs. L'imagination débordante de Leslie alimente le talent de dessinateur de Jess dans le monde imaginaire merveilleux qu'ils se sont constitués, Térabithia. Là ils oublient tous leurs soucis dans une nature qui se transforme au gré de leurs humeurs, de créatures fantastiques bienveillantes ou menaçantes là aussi toujours en lien avec leurs quotidien (le tyran de l'école protecteur ou sauveur selon les moments réinventé en troll) et où leurs capacités son décuplées car ils peuvent être eux même. Leslie trouve enfin un ami capable de "garder l'esprit ouvert" et partager ses visions fantastiques tandis que Jess voit son morne quotidien transformé. Les deux jeunes acteurs sont fantastiques entre Josh Hutcherson et ses airs renfrognés et solitaire s'animant progressivement et une lumineuse AnnaSophia Robb dont le sourire et l'attitude positive et sautillante colore magnifiquement la tonalité et l'imagerie du film.

L'intrigue amène également des interrogations plus profondes sur le lien à la spiritualité, à la vie et à la mort de façons limpide questionnant enfant comme adulte. Une nouvelle fois, cette idée de garder l'esprit ouvert se manifeste lorsque les enfants échange sur leur lien à la religion, Jess et sa sœur dont la pratique est poussée par leur parent n'y voyant que châtiments et punition infernale quand Leslie venue à l'église par curiosité est fasciné par ces aspect en y voyant un nouvel espace fascinant à son imaginaire. Ces questionnements se vérifieront douloureusement à travers un douloureux et inattendu rebondissement final où le chemin vers Térabithia sera aussi celui d'une terrible tragédie pour les deux enfants. Face à cet évènement injuste, on ressent un vrai serrement de cœur après la première partie du film enchanteresse et naïve. Mais l'enfance est une période où l'on peut encore se relever de tout semble nous dire Katherine Paterson et le final en forme d'ode à l'imagination permet ainsi de prolonger le souvenir tout en emmenant une nouvelle partenaire dans ce terrain de jeu avec le très attachant personnage de la petit sœur. Les adultes ne sont d'ailleurs pas en reste avec de belles prestations de Robert Patrick en père bourru et Zooey Deschanel professeur de musique comme on aurait tous rêvé d'en avoir. Beau premier film de Gábor Csupó qui s'y entend dans ces descriptions du monde l'enfance (il fut producteur du dessin animé Les Razmokets) mais qui ne confirma pas avec son second Le Secret de Moonacre (2008) moins convaincant. Vendu à tort sur ces images fantasy à la Narnia (même société de production, même si la saga de C.S. Lewis est une inspiration évidente de Katherine Peterson) plutôt que sur sa vraie facette intimiste, le film fut un échec mais est désormais entouré d'une aura culte méritée. 5/6
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Demi-Lune
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Message par Demi-Lune »

The quiet Earth (Geoff Murphy, 1985)

Je suis partagé. Même s'il n'est pas neuf, le pitch est fascinant (un mec se réveille un matin et découvre qu'il est le dernier être sur Terre : tout le monde s'est volatilisé) et promet de belles choses. Le réalisateur, au terme d'une vingtaine de minutes, prend cependant vite ses distances avec ce qu'on pourrait attendre d'un tel récit post-apocalyptique. Le style est assez libre avec une progression scénaristique étonnante à défaut d'être totalement convaincante. Après avoir tiré de la situation son caractère angoissant et ses potentialités loufoques (le héros qui fait tout ce qu'il veut dans ce monde vide, quitte à sombrer peu à peu dans la folie), le récit repart à nouveau vers une autre tonalité mais toujours avec cette imprévisibilité perpétuelle, ces ruptures de ton, entretenues par la préservation du mystère quant aux causes du phénomène fantastique. L'ensemble est un petit OVNI très étrange car faisant les choix les moins évidents par rapport au postulat. C'est sa fragilité (on va pas se mentir, ça fonctionne pas toujours et les personnages sont pas top) mais aussi sa force. Une curiosité du ciné fantastique 80's à découvrir en tout cas, avec un plan final marquant.
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Message par mannhunter »

Demi-Lune a écrit :The quiet Earth (Geoff Murphy, 1985)

Je suis partagé. Même s'il n'est pas neuf, le pitch est fascinant (un mec se réveille un matin et découvre qu'il est le dernier être sur Terre : tout le monde s'est volatilisé) et promet de belles choses. Le réalisateur, au terme d'une vingtaine de minutes, prend cependant vite ses distances avec ce qu'on pourrait attendre d'un tel récit post-apocalyptique. Le style est assez libre avec une progression scénaristique étonnante à défaut d'être totalement convaincante. Après avoir tiré de la situation son caractère angoissant et ses potentialités loufoques (le héros qui fait tout ce qu'il veut dans ce monde vide, quitte à sombrer peu à peu dans la folie), le récit repart à nouveau vers une autre tonalité mais toujours avec cette imprévisibilité perpétuelle, ces ruptures de ton, entretenues par la préservation du mystère quant aux causes du phénomène fantastique. L'ensemble est un petit OVNI très étrange car faisant les choix les moins évidents par rapport au postulat. C'est sa fragilité (on va pas se mentir, ça fonctionne pas toujours et les personnages sont pas top) mais aussi sa force. Une curiosité du ciné fantastique 80's à découvrir en tout cas, avec un plan final marquant.
J'aimerais beaucoup le revoir, je ne sais pas s'il y a une édition dvd ou blu ray correcte?...le plan final est très beau, la musique superbe également.
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Re: Notez les films : mai 2013

Message par Profondo Rosso »

mannhunter a écrit :
Demi-Lune a écrit :The quiet Earth (Geoff Murphy, 1985)

Je suis partagé. Même s'il n'est pas neuf, le pitch est fascinant (un mec se réveille un matin et découvre qu'il est le dernier être sur Terre : tout le monde s'est volatilisé) et promet de belles choses. Le réalisateur, au terme d'une vingtaine de minutes, prend cependant vite ses distances avec ce qu'on pourrait attendre d'un tel récit post-apocalyptique. Le style est assez libre avec une progression scénaristique étonnante à défaut d'être totalement convaincante. Après avoir tiré de la situation son caractère angoissant et ses potentialités loufoques (le héros qui fait tout ce qu'il veut dans ce monde vide, quitte à sombrer peu à peu dans la folie), le récit repart à nouveau vers une autre tonalité mais toujours avec cette imprévisibilité perpétuelle, ces ruptures de ton, entretenues par la préservation du mystère quant aux causes du phénomène fantastique. L'ensemble est un petit OVNI très étrange car faisant les choix les moins évidents par rapport au postulat. C'est sa fragilité (on va pas se mentir, ça fonctionne pas toujours et les personnages sont pas top) mais aussi sa force. Une curiosité du ciné fantastique 80's à découvrir en tout cas, avec un plan final marquant.
J'aimerais beaucoup le revoir, je ne sais pas s'il y a une édition dvd ou blu ray correcte?...le plan final est très beau, la musique superbe également.
Découvert récemment et beaucoup apprécié aussi le film existe en dvd zone 1 mais sans sous titres par contre...
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Re: Notez les films : mai 2013

Message par Anorya »

Inside (Andrés Baiz - 2011)
Mais sorti chez nous en 2012.

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Adrian et sa petite amie Belen sont jeunes et très amoureux. Mais lorsque Bélen commence à douter de la fidélité d'Adrian, elle décide d’éprouver ses sentiments en lui faisant croire qu’elle a disparu. Elle s’enferme alors dans une pièce secrète de la maison dont elle seule connaît l’existence. Dans sa précipitation, elle oublie la clé à l’extérieur. Piégée derrière un miroir sans tain, elle va assister impuissante à la nouvelle vie d’Adrian sans elle... ou presque.


Une intéressante petite surprise. Passé presque inaperçu chez nous (sauf remarqué de quelques classikiens qui l'ont soit apprécié, soit s'y sont ennuyés (Dunn évoquait par exemple à ce moment là "un Hollywood night à l'espagnole" :mrgreen: )), ce film moitié thriller paranoïaque, moitié drame d'Andrés Baiz se regarde pourtant tranquillement avec plaisir. Déjà parce qu'il est rare de voir chez nous des films colombien, ensuite parce que même honorable et sans révolutionner nullement le genre, il fonctionne sur une petite mécanique discrète et bien rôdé qui se sert habilement des lieux communs du huis-clôs (quitte à servir du déjà vu) et des questions que le spectateur se pose inconsciemment généralement dans le même temps de visionnage du film ("est-ce que telle ou telle personne s'en sort ?").

Pourtant c'était mal parti.

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A noter qu'on aura beaucoup de scènes de nu dans le film. J'vous en ressert un peu chers classikiens ? :fiou:

D'abord parce que des trois personnages principaux, celui du mec s'avère d'emblée assez proche du gland imbuvable (ok c'est le rôle qui veut ça mais bon) avec un acteur doté d'un jeu monolithique qui le dessert incroyablement bien (ok c'est son jeu d'acteur qui veut ça mais bon). Ensuite parce que les personnages et l'introduction du film semblent creusées à la va-vite à coup de truelle. Ils ont tous un problème d'égo et ne fonctionnent presqu'à la jalousie et au misérabilisme. On ajoute à ça des policiers qui ne sont que des caricatures et l'on craint vite le pire. Pourtant Andrés Baiz sans se décourager tisse lentement son petit climat inquiétant un brin trop surligné dans un premier temps mais on se prend lentement au jeu, amusé. On se dit que le film va finir par se vautrer dans l'horrifique de bas-étage, clichés en stock avec érotisme fréquent pour pas que le spectateur relâche son attention ("oh là, look, l'eau se trouble, tu as peur, regarde là, un téton !"). C'est passé sa première demi-heure que le film se réveille et nous implique vraiment en basculant de l'autre côté du miroir (littéralement) en opérant un flash-back sur le troisième personnage jusqu'ici absent, Belem. Comment a t-elle pris cette décision stupide et immature de vouloir jouer un tour cruel à son petit ami, comment cela se retourne contre elle et surtout comment va t-elle survivre et s'en sortir ?

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A partir de ce moment le film prend une tournure passionnante en ce sens que Baiz se permet de basculer le regard et donc le point de vue du spectateur en changeant de place. "L'ex-petite amie" qu'on jugeaient répudiée et indigne nous émeut soudain et même si cela n'excuse en rien son geste initial (pour moi hein), on s'intéresse à son calvaire et c'est du coup la nouvelle girlfriend qui a pris sa place chez le monolithique-tu-comprends-je-suis-un-homme-sombre-j'ai-mes-secrets-je-suis-virile-et-latino-Adrian qu'on regarde sous un autre oeil. Celui d'une parvenue qui est bien contente de s'être trouvé un mec riche et compte bien en profiter (propos surligné justement par un policier). D'autant plus que découvrant lentement le fait que Belem serait encore dans la maison, elle s'en accomode d'autant mieux en en disant rien à Adrian. C'est vrai, pourquoi gâcher cette nouvelle relation en faisant réapparaître la disparue ? Qu'elle reste à sa place, on garde la maison, les fringues et tout et tout. On en plaint dorénavant Belem et on finit par avoir envie que Fabiana s'en prenne une dans la tronche ! C'est au final une intéressante étude de la jalousie et de la bassesse enrobées dans un emballage cruel qui finit par surprendre agréablement même si rien de nouveau sous le soleil.

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Et cela est d'autant plus intéressant qu'à ce stade le cinéaste abandonne l'aspect purement artificiel et plein de gros sabots de la première partie censée être angoissante et va jouer donc pleinement sur le huis-clos saupoudré de drame en oubliant pas au passage de petites pistes diverses dont une mini-critique de la Colombie, terre d'accueil des nazis (ici la fameuse cache dans la maison fut crée par un ancien officier qui avait paré au fait qu'on puisse le retrouver). Pistes pas toutes développées d'ailleurs mais cela n'est pas au fond le propos du film qui veut avant tout surprendre le spectateur et proposer un vrai film de cinéma (malgré une première demi-heure un brin téléfilmesque --au propre comme au figuré-- qu'il faut surmonter afin d'accéder à ses vrais enjeux). C'est au final parfois bancal mais le film, porté par ses interprêtes féminines et son histoire, marche suffisamment pour qu'on passe un agréable moment.
Enfin dans mon cas.

4/6.
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Re: Notez les films : mai 2013

Message par 7swans »

He Got Game - Spike Lee

Photo absolument hideuse. Musique permanente (presque aucune respiration) et qui semble en décalage constant. Personnages secondaires accéssoires (Jovovich, la pauvre) qui n'aident pas un propos grossier. Spike Lee se paye le luxe de dérouler un film de 2h20 tout en restant à la surface des choses (le trauma est évacué en deux flash back, le pardon accordé en deux rencontres).

Spike Lee a eu la main lourde sur ce coup la.
Au final, je ne garde que la participation de Public Enemy et quelques "tics" de montage de Lee que j'aime bien en général.
Comme les Notting Hillbillies : "Missing...Presumed Having a Good Time (on Letterboxd : https://letterboxd.com/ishenryfool/)"
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Message par Flol »

7swans a écrit :He Got Game - Spike Lee

Musique permanente (presque aucune respiration)
C'est vrai qu'il en tartine pendant tout le film, de cette musique. C'est dommage, parce qu'en elle-même, elle est magnifique (Aaron Copland, quoi).
Sinon j'aime bien ce film...sûrement parce qu'il a le mérite de s'intéresser à un sujet quasi jamais traité au cinéma (qui plus est, un sujet qui m'intéresse beaucoup).
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Message par Gounou »

Ratatouille a écrit :
7swans a écrit :He Got Game - Spike Lee

Musique permanente (presque aucune respiration)
C'est vrai qu'il en tartine pendant tout le film, de cette musique. C'est dommage, parce qu'en elle-même, elle est magnifique (Aaron Copland, quoi).
Sinon j'aime bien ce film...sûrement parce qu'il a le mérite de s'intéresser à un sujet quasi jamais traité au cinéma (qui plus est, un sujet qui m'intéresse beaucoup).
J'aime bien aussi... et je suis tombé amoureux des morceaux de Copland utilisés dans le film (j'ai découvert le compositeur à l'occasion et l'écoute souvent depuis). Le propos n'est pas asséné avec beaucoup de doigté, comme souvent en fait, mais il se passe des trucs formellement, il y a une pulsation, une énergie qui m'ont fait passer les 2h20 comme une lettre à la poste.
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Re: Notez les films : mai 2013

Message par nobody smith »

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Trois ans après Double Détente, Nicholas Meyer reprend l’idée d’un agent américain faisant équipe avec un agent russe pour marquer le rapprochement entre l’Est et l’Ouest. Sauf qu’au film d’action bourrin de Walter Hill, Company Business opte pour le film d’espionnage old school. Si il y a une chose de plaisante dans ce film, c’est bien justement ce côté à l’ancienne. La mise en scène de Meyer est direct et efficace avec une grande précision dans son découpage. La production design de Ken Adam participe également activement à cette attraction visuelle. Il est quelque peu dommage que le script ne remplit pas tous ses objectifs. L’intrigue reste assez plan-plan et les rapports entre l’américain et le russe ne sont ni très attachants ni particulièrement pertinent. Sur imdb, il est relevé que Meyer a justement eu des problèmes avec le studio sur ce point. Cette ingérence dans la production peut expliquer l’aspect assez timoré de Company Business vis-à-vis à de son sujet. La même année de sa sortie, Meyer fera quelque chose d’autrement plus passionnant dessus avec Star Trek : Terre Inconnue. Reste cela dit que la tonalité globale old school du film le fait suffisamment fonctionner pour passer un bon moment. Le mélange équilibré entre une ambiance assez débonnaire et un travail sérieusement effectué arrive à faire passer les manquements de l’écriture et offre son petit lot d’idées savoureuses (comme la fin ingénieusement simple). Pas mémorable mais un petit divertissement sympa en somme.
"Les contes et les rêves sont les vérités fantômes qui dureront, quand les simples faits, poussière et cendre, seront oubliés" Neil Gaiman
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