Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
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Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
Sortie au cinéma le 19 juin 2013
Un documentaire consacré aux analyses plus ou moins tordues du Shining de Kubrick. L'idée de base est intéressante mais le résultat est inégal.
Le film est divisé en neuf parties qui exposent chacune une vision différente de l'oeuvre. Certaines sont passionnantes et d'autres sont complètement farfelues; la palme revenant au type qui se projette le film simultanément à l'endroit et à l'envers en superposant les deux images. En revanche j'ai trouvé les théories liants le film au massacre des Indiens et à l'Holocauste beaucoup plus pertinentes et plutôt bien argumentées. Certains passages m'ont même rappelé mes cours d'analyse filmique à la fac où on avait décortiqué le film durant des semaines (aaaah la fameuse vitre impossible dans le bureau du boss). Dommage que la succession des chapitres se fasse de manière artificielle, sans réél liant, ce qui rend le visionnage du film un peu laborieux sur la fin.
L'intégralité du documentaire est illustré par de très belles images du film mais aussi par beaucoup d'autres oeuvres (surtout des Kubrick), des schémas et cartes en 3D. On ne voit jamais le visage des intervenants et à part leur nom on ne saura rien sur eux. Heureusement j'ai le dossier de presse qui nous apprend qu'il s'agit de journalistes réputés, professeurs d'université, écrivains, ou simple fan hardcore.
Ce qui peut être perturbant pour nous autre européens c'est que les intervenants commentent parfois des passages absents ne notre version européenne. Par exemple la fameuse scène des squelette dans le hall de l'hôtel. Du coup ces analyses tombent un peu à plat si on considère que la version "officielle" est celle que nous connaissons.
A voir pour les fans du film qui ne connaissent pas encore toutes les théories qui entourent le chef-d'oeuvre de Kubrick.
6,5/10
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Re: Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
Je ne sais pas ce qui est plus effrayant, le film de Kubrick ou ce documentaire. 01h40 d'inepties.
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Re: Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
Je ne sais pas si quelqu'un en parle mais mon interprétation à moi c'est que ce film est en grande partie une parodie du cinéma d'épouvante qui tourne en dérision les histoires de maisons hantés et tous les clichés inhérents à ce genre de film.
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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Re: Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
Un des intervenants parle de ça. Il prend pour exemple une scène où une chaise placée dans l'arrière-plan disparait d'un plan sur l'autre. Il reconnait tout de même qu'il s'agit certainement d'une erreur de scripte.julien a écrit :Je ne sais pas si quelqu'un en parle mais mon interprétation à moi c'est que ce film est en grande partie une parodie du cinéma d'épouvante qui tourne en dérision les histoires de maisons hantés et tous les clichés inhérents à ce genre de film.
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Re: Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
C'est vrai que certaines interprétations ne peuvent venir que de l'esprit de malade mentalSilencio a écrit :Je ne sais pas ce qui est plus effrayant, le film de Kubrick ou ce documentaire. 01h40 d'inepties.
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Re: Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
Ils sont bien trop occupés à dire tout ce que le film n'est pas :
Ceci n'est pas un skieur, c'est le Minotaure (cf. le labyrinthe).
Ceci n'est pas la "ROOM N° 237", c'est la "MOON ROOM" (cf. la théorie qui veut que Kubrick ait réalisé l'alunissage d'Apollo 11 en studio).
Ceci n'est pas un bac à papier, c'est l'érection du directeur de l'hôtel lorsqu'il serre la main de Jack (cf. l'esprit dérangé du commentateur).
Ils se basent sur des erreurs de continuité ou des éléments superposés lors de fondus enchaînés pour en tirer des conclusions insignifiantes, c'est consternant.
Ceci n'est pas un skieur, c'est le Minotaure (cf. le labyrinthe).
Ceci n'est pas la "ROOM N° 237", c'est la "MOON ROOM" (cf. la théorie qui veut que Kubrick ait réalisé l'alunissage d'Apollo 11 en studio).
Ceci n'est pas un bac à papier, c'est l'érection du directeur de l'hôtel lorsqu'il serre la main de Jack (cf. l'esprit dérangé du commentateur).
Ils se basent sur des erreurs de continuité ou des éléments superposés lors de fondus enchaînés pour en tirer des conclusions insignifiantes, c'est consternant.
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Re: Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
Tu m'as donné envie de voir ce documentaire !
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Re: Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
Idem. Ça l'air d'être une bien bonne comédie, tous ces spécialistes qui se prennent au sérieux.
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Re: Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
Ratatouille a écrit :Idem. Ça l'air d'être une bien bonne comédie, tous ces spécialistes qui se prennent au sérieux.
Je le croyais mais en faite pas vraiment. Il y a clairement un point à prendre en compte : Room 237 n’a aucune valeur informative (ou en tout cas fort peu). Les analystes peuvent mettre des détails pertinents en évidence mais les théories sont souvent bien farfelues (je pourrais regarder le poster du skieur pendant toute une journée sans voir le moindre commencement d’un foutu minotaure). Le documentaire superpose une logique finalement assez similaire à celle avec laquelle on tente de parler de Shining. Il ne s’agit pas de faire une lecture terre-à-terre (ce qui a conduit les critiques de l’époque à considérer que le long-métrage de Kubrick n’est pas un bon film d’horreur) mais de saisir une impression général par le biais de son instinct et de ses émotions. Room 237 renvoi à notre parcours de spectateur, ce qui se passe lorsqu’on voit un film et qu’est-ce qui se passe lorsqu’on veut comprendre ce que l’on a vu. Les différents théoriciens exposent ainsi dès le départ le contexte de la découverte, que ce soit le visionnage en lui-même ou la période de leurs vies. Ainsi, une personne qui va chercher un lien avec l’holocauste explique qu’il était à l’époque archiviste et planchait sur des bandes de la seconde guerre mondiale. Chacun évoque finalement comment leur background les a conduit à être attentif à certains points évidents à leurs yeux mais obscurs pour les autres. On peut penser ce que l’on veut de ce qu’ils ont retiré (et je suis le premier à reconnaître qu’il n’y a pas que du bon, loin de là) mais le processus qui les y a mené est tout à fait passionnant parce qu’il évoque tout ce qui constitue une part de notre cinéphilie.
Un point que n’évoque pas Silencio, c’est que les types sont quand même un brin lucide sur ce qu’il raconte et le réalisateur du documentaire l’est également. Le type qui parle de l’érection du directeur le fait en se marrant comme si il savait très bien qu’il dit quelque chose de terriblement puéril et ridicule. Vers la fin, un autre met clairement en avant ses doutes en rappelant le principe d’incertitude d’Heisenberg (plus on observe quelque chose, moins on le voit clairement). Le montage donne souvent cette impression que les commentateurs se sont bels et bien perdus en s’enfonçant dans les profondeurs du film. Ça n’est pas pour rien si le chapitre sur la chambre 237 s’ouvre sur la scène où Halloran dit « il n’y a rien dans la chambre 237 ! ». Bon après, le documentaire ne m’a pas plus enthousiasmé que ça. L’exercice tire un peu trop en longueur et le rocambolesque des théories finit par devenir usants sur la durée.
Par contre, ça m’a donné envi de voir la version avec le film à l’envers en surimpression. Ça ne doit offrir aucune compréhension supplémentaire de l’œuvre mais au vu des extraits proposés, ça a l’air d’être une expérience plutôt intéressante.
Un point que n’évoque pas Silencio, c’est que les types sont quand même un brin lucide sur ce qu’il raconte et le réalisateur du documentaire l’est également. Le type qui parle de l’érection du directeur le fait en se marrant comme si il savait très bien qu’il dit quelque chose de terriblement puéril et ridicule. Vers la fin, un autre met clairement en avant ses doutes en rappelant le principe d’incertitude d’Heisenberg (plus on observe quelque chose, moins on le voit clairement). Le montage donne souvent cette impression que les commentateurs se sont bels et bien perdus en s’enfonçant dans les profondeurs du film. Ça n’est pas pour rien si le chapitre sur la chambre 237 s’ouvre sur la scène où Halloran dit « il n’y a rien dans la chambre 237 ! ». Bon après, le documentaire ne m’a pas plus enthousiasmé que ça. L’exercice tire un peu trop en longueur et le rocambolesque des théories finit par devenir usants sur la durée.
Par contre, ça m’a donné envi de voir la version avec le film à l’envers en surimpression. Ça ne doit offrir aucune compréhension supplémentaire de l’œuvre mais au vu des extraits proposés, ça a l’air d’être une expérience plutôt intéressante.
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Re: Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
Le minotaure est un sommet de bêtise, mais alors le visage de Kubrick qui apparaitrait dans les nuages durant le générique m'a laissé encore plus circonspect.
A coté de ça, certaines argumentations, notamment celles autour de l'holocauste m'ont semblées intéressantes.
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Re: Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
L'argumentation sur l'holocauste et le chiffre 42 m'a d'ailleurs paru le seul truc qui tienne vraiment la route (celle sur les Indiens est intéressante, mais m'a moins convaincue), même si le truc de la machine à écrire allemande est tout de même quelque peu tiré par les cheveux.
On retiendra quand même le thème du rapport au passé (ce qui rejoint d'ailleurs plus ou moins le thème de l'holocauste).
On retiendra quand même le thème du rapport au passé (ce qui rejoint d'ailleurs plus ou moins le thème de l'holocauste).
Dernière modification par riqueuniee le 23 juin 13, 11:10, modifié 1 fois.
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Re: Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
Ah ouais, c'est vrai ce truc là est aussi bien gratiné ("Vous voyez, il est là très distinctement... je ferais une retouche photoshop pour que ce soit plus clair" ).Joshua Baskin a écrit :Le minotaure est un sommet de bêtise, mais alors le visage de Kubrick qui apparaitrait dans les nuages durant le générique m'a laissé encore plus circonspect.
Je me répète mais c'est ça le coeur même du documentaireriqueuniee a écrit :Et aussi le fait que , quitte à bâtir un raisonnement de fumeur de moquette, les intervenants finissent toujours par trouver ce qu'ils venaient chercher.
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Re: Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
Je viens de le voir, et je suis d'accord avec Mister Nobody : ce n'est pas tant les conneries racontées par certains intervenants qui sont intéressantes (l'occurrence du chiffre 42, le visage de Kubrick dans les nuages..."non mais là je vais mettre un coup de photoshop, et vous verrez c'est flagrant" ), mais plutôt le pouvoir d'évocation et de fascination que ce film continue d'exercer sur certaines personnes.nobody smith a écrit :Je me répète mais c'est ça le coeur même du documentaireriqueuniee a écrit :Et aussi le fait que , quitte à bâtir un raisonnement de fumeur de moquette, les intervenants finissent toujours par trouver ce qu'ils venaient chercher.
Et c'est exactement le sujet du film.
Bon ensuite, faut juste accepter de suivre leurs arguments pas tout le temps très clairs, mais certaines théories se tiennent assez (le schéma des parcours de Danny sur son tricycle, les faux-raccords qui n'en sont peut-être pas). On sait tous que Kubrick était reconnu pour être un énorme control-freak, donc il y a forcément des indices disséminés tout au long du film (celui sur la VW présente dans le bouquin, et qu'on voit écrasée dans le film, c'est un clin d'oeil évident à King).
Mais la question que je me pose, finalement c'est : est-ce qu'une vidéo Youtube (comme il en existe déjà plein) n'aurait pas été suffisante ?
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Re: Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
Même sur Youtube, c'est encore trop...
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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Re: Room 237 (Rodney Ascher - 2012)
Tristes remarques, qui feraient du visionnage youtube la finalité d'un film. A moins que vous n'ayez une extraordinaire connexion HD, l'écran qui va bien, et que le fichier est convenablement encodé.
Pour moi, la meilleure place pour voir un film, quel qu'il soit, reste la salle, et rien que la salle. Et si un film est bon sur youtube, il est meilleur en salle.
Pour moi, la meilleure place pour voir un film, quel qu'il soit, reste la salle, et rien que la salle. Et si un film est bon sur youtube, il est meilleur en salle.
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