La Critique aujourd'hui
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- Frank N Furter
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Re: La Critique aujourd'hui
Il y a mêmes des photos topless de Monique Pantel sur son site, pour les plus pervers du forum.
- Thaddeus
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Re: La Critique aujourd'hui
Sur quel sujet ?Arn a écrit :Vous faites vraiment une fixette sur le sujet par ici c'est ouf.
Le topic est consacré à la critique aujourd'hui ; on parle ici de la critique aujourd'hui. Il me semble que le texte d'origine, et les réactions qui en découlent, sont pile dans le sujet.
Si tous les topics du forum "Classiques d'aujourd'hui" pouvaient traiter d'aussi près ce à quoi ils sont consacrés...
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Re: La Critique aujourd'hui
Sur ce nouveau féminisme que moi je qualifie (pejorativement) de post moderne.Thaddeus a écrit :Sur quel sujet ?Arn a écrit :Vous faites vraiment une fixette sur le sujet par ici c'est ouf.
Le topic est consacré à la critique aujourd'hui ; on parle ici de la critique aujourd'hui. Il me semble que le texte d'origine, et les réactions qui en découlent, sont pile dans le sujet.
Si tous les topics du forum "Classiques d'aujourd'hui" pouvaient traiter d'aussi près ce à quoi ils sont consacrés...
On le retrouve pas que sur ce topic. Et oui en effet il est dans le sujet du thread je dis pas le contraire. Je constate juste que ça tourne en boucle sur le même sujet depuis des mois j'ai l'impression.
C'est pas grave et c'est même pas question d'être d'accord ou pas. Juste ça m'étonne.
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Re: La Critique aujourd'hui
Il s'agit quand même d'une véritable révolution copernicienne remettant en cause au moins un ou deux siècles d'efforts critiques vers la forme, l'esthétique, la thématique, la structure... au profit de déterminismes biologiques primaires et extérieurs à l'oeuvre : le sexe, la race, la sexualité etc.Arn a écrit : Sur ce nouveau féminisme que moi je qualifie (pejorativement) de post moderne.
On le retrouve pas que sur ce topic. Et oui en effet il est dans le sujet du thread je dis pas le contraire. Je constate juste que ça tourne en boucle sur le même sujet depuis des mois j'ai l'impression.
C'est pas grave et c'est même pas question d'être d'accord ou pas. Juste ça m'étonne.
L'oeuvre est soudain (ré)assignée à ce que son auteur a entre les jambes ou à la couleur de sa peau. Les maoïstes et autres communistes ont tenté une approche comparable dans les années 60 et 70, sur critères non pas biologiques et génétiques mais de classe.
On peut se réjouir qu'ils aient perdu la bataille et disparu dans l'air... ou se désespérer de voir leurs enfants reprendre les mêmes biais, les mêmes oeillères folles, en pire.
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Re: La Critique aujourd'hui
Je n'ai pas l'impression qu'il soit si mal accueilli par la critique le film de Sciamma ( il se place même deuxième derrière le Almodovar dans le palmomètre de Screen ).Thaddeus a écrit : Si l'on émet des réserves sur le film de Sciamma, c'est parce qu'on est un phallocrate machiste.
Beaucoup de mauvaise foi dans ces articles : par exemple, dans celui de Slate on peut lire "Quand on lui demande des exemples de films injustement traités par la critique, Augustin Trapenard évoque Les filles du Soleil d'Eva Husson". Si l'on regarde les critiques presse d'Allociné, sur les 25 présentes, 7 sont des signatures féminines et seules 3 parmi elles donnent la moyenne. Peut-être que le film reste un peu mieux noté par les femmes, mais ça n'en fait pas pour cela un film injustement évalué ( et honnêtement largement raté ).
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Re: La Critique aujourd'hui
Je n'adhère pas du tout à ta comparaison avec les mouvements rouges des 60s/70s. Les post moderne n'ont rien de leur enfant. Ils ont pour point commun de porter une idéologie, mais qui est totalement opposé. Alors que les uns avaient une vision collectiviste, déterministe, les autres sombrent dans un individualiste totalement subjectif et relativiste. Pour de temps en temps tomber sur la prose des quelques maos qui restent aujourd'hui, ils sont batailles idéologiques et culturelles contre le post modernisme.Farnaby a écrit :Il s'agit quand même d'une véritable révolution copernicienne remettant en cause au moins un ou deux siècles d'efforts critiques vers la forme, l'esthétique, la thématique, la structure... au profit de déterminismes biologiques primaires et extérieurs à l'oeuvre : le sexe, la race, la sexualité etc.Arn a écrit : Sur ce nouveau féminisme que moi je qualifie (pejorativement) de post moderne.
On le retrouve pas que sur ce topic. Et oui en effet il est dans le sujet du thread je dis pas le contraire. Je constate juste que ça tourne en boucle sur le même sujet depuis des mois j'ai l'impression.
C'est pas grave et c'est même pas question d'être d'accord ou pas. Juste ça m'étonne.
L'oeuvre est soudain (ré)assignée à ce que son auteur a entre les jambes ou à la couleur de sa peau. Les maoïstes et autres communistes ont tenté une approche comparable dans les années 60 et 70, sur critères non pas biologiques et génétiques mais de classe.
On peut se réjouir qu'ils aient perdu la bataille et disparu dans l'air... ou se désespérer de voir leurs enfants reprendre les mêmes biais, les mêmes oeillères folles, en pire.
Et à titre personnelle, en bon matérialiste, je considère effectivement que ni une idée, ni une oeuvre ne tombe du ciel. A partir du moment où la pensée est le reflet de la matière, évidemment que la condition de sociale, entre autre choses, va avoir un rôle à jouer dans la création artistique. De la même manière que je juge aussi une oeuvre sur ce qu'elle porte, comme propos, comme valeur.
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Re: La Critique aujourd'hui
Les filles du soleil, je n'ai jamais trop compris, car tous les agrégateurs cannois internationaux que j'avais vu lui donnaient des moyennes franchement mauvaises. Je ne sais pas si c'est mérité ou non, mais ça avait tout de même assez notable, à moins que cette flopée de gens se trompent tous (statistiquement possible, mais peu probable).
L'empathie, quoi.
"filme sa trajectoire de son point de vue, afin que nous ressentions son expérience"Supfiction a écrit :Encore des gazes:
https://www.marieclaire.fr/portrait-de- ... 312011.asp
L'empathie, quoi.
Il me semble que les maoïstes et communistes ont "perdu la bataille" tout simplement parce que la critique n'a jamais été une masse uniforme, que ce n'était pas le cas non plus à ce moment-là, et que ce qui n'était qu'un courant est resté un courant. Je ne sais pas trop, du coup, en quoi il serait désespérant de voir "la" critique se pourvoir d'un prisme spécifique qui, de toute manière, n'en composera jamais 100%.Farnaby a écrit :On peut se réjouir qu'ils aient perdu la bataille et disparu dans l'air... ou se désespérer de voir leurs enfants reprendre les mêmes biais, les mêmes oeillères folles, en pire.
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Re: La Critique aujourd'hui
tenia a écrit :"filme sa trajectoire de son point de vue, afin que nous ressentions son expérience"Supfiction a écrit :Encore des gazes:
https://www.marieclaire.fr/portrait-de- ... 312011.asp
L'empathie, quoi.
En lisant ça, je ne comprends pas ce qu’il y a de spécifique au regard féminin. Peut-être faut-il voir le film, mais le critique ne me convainc pas, ne me dit pas en quoi cet amour lesbien serait filmé différemment de celui filmé par Kechiche dans La vie d’adele (par exemple). Il n’y a pas besoin pour que le spectateur ressente de l’empathie que le cinéaste soit du même sexe/genre que ses personnages et ses spectateurs pardon spectateurs.trices comme on écrit dans Marieclaire.Céline Sciamma finalement nous dit la même chose. Nous ne sommes pas des êtres passifs devant une œuvre qui se déroule devant nos yeux. Comme celui d’Héloïse, notre regard est actif, nous sommes convoqué.e.s par le cinéma. Cette idée devient clef pour comprendre la notion de female gaze. Le regard féminin de Sciamma demande au spectateur.trice de ne pas rester dans l’immobilisme de son siège, mais qu’au contraire on participe au film, en traversant l’expérience du personnage, en ressentant leur amour dans notre chair, et le déchirement qui les attend. Comme Héloïse et Marianne sont à égalité de regard, Sciamma nous dit que nous sommes aussi à égalité avec elle. Le plaisir et le désir au sein du film mais aussi dans la salle de cinéma ne repose plus sur une idée d’ascension, de domination mais de partage.
- tenia
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Re: La Critique aujourd'hui
Moi non plus. A nouveau, je n'y vois que ce qui ne semble, en fait, que de l'empathie.
Je suppose que l'idée est de dire cela par opposition aux réalisateurs qui, eux, n'arrivent pas à se mettre à la place de leurs personnages féminins et donc, par extension, de permettre aux spectateurs de le faire. Mais si le postulat de départ ne me parait pas délirant, la réalité est loin d'être aussi binaire, et surtout, l'argument n'est pas assez développé pour le rendre irréversible : comment Sciamma peint-elle ses personnages masculins ?
Je suppose que l'idée est de dire cela par opposition aux réalisateurs qui, eux, n'arrivent pas à se mettre à la place de leurs personnages féminins et donc, par extension, de permettre aux spectateurs de le faire. Mais si le postulat de départ ne me parait pas délirant, la réalité est loin d'être aussi binaire, et surtout, l'argument n'est pas assez développé pour le rendre irréversible : comment Sciamma peint-elle ses personnages masculins ?
J'ai bien quelques idées.Supfiction a écrit :en quoi cet amour lesbien serait filmé différemment de celui filmé par Kechiche dans La vie d’adele (par exemple).
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Re: La Critique aujourd'hui
Je n’en doute pas.tenia a écrit :Moi non plus. A nouveau, je n'y vois que ce qui ne semble, en fait, que de l'empathie.
Je suppose que l'idée est de dire cela par opposition aux réalisateurs qui, eux, n'arrivent pas à se mettre à la place de leurs personnages féminins et donc, par extension, de permettre aux spectateurs de le faire. Mais si le postulat de départ ne me parait pas délirant, la réalité est loin d'être aussi binaire, et surtout, l'argument n'est pas assez développé pour le rendre irréversible : comment Sciamma peint-elle ses personnages masculins ?
J'ai bien quelques idées.Supfiction a écrit :en quoi cet amour lesbien serait filmé différemment de celui filmé par Kechiche dans La vie d’adele (par exemple).
Mais le critique lui n’en donne aucune.
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Re: La Critique aujourd'hui
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Re: La Critique aujourd'hui
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Re: La Critique aujourd'hui
Certes les fondements philosophiques sont différents, opposés même le cas échéant. Mais si la critique fondée sur la politique des Minorités est comparable à celle jadis fondée sur le marxisme puis le maoïsme, ce n’est pas du tout par proximité idéologique mais par un même phénomène de phagocytation de l’oeuvre, qui n’existe plus en elle-même, mais qui est analysée en fonction de sa compatibilité avec une doxa : il y avait les films impérialistes (ou fascites) et les autres, de même qu’il y a aujourd’hui les films « minoralemen » purs, et les autres.Arn a écrit : Je n'adhère pas du tout à ta comparaison avec les mouvements rouges des 60s/70s. Les post moderne n'ont rien de leur enfant. Ils ont pour point commun de porter une idéologie, mais qui est totalement opposé. Alors que les uns avaient une vision collectiviste, déterministe, les autres sombrent dans un individualiste totalement subjectif et relativiste. Pour de temps en temps tomber sur la prose des quelques maos qui restent aujourd'hui, ils sont batailles idéologiques et culturelles contre le post modernisme.
Et à titre personnelle, en bon matérialiste, je considère effectivement que ni une idée, ni une oeuvre ne tombe du ciel. A partir du moment où la pensée est le reflet de la matière, évidemment que la condition de sociale, entre autre choses, va avoir un rôle à jouer dans la création artistique. De la même manière que je juge aussi une oeuvre sur ce qu'elle porte, comme propos, comme valeur.
Dans les deux cas, on assite à la même disparition de l’oeuvre, de l’art et de la forme. Le film n’est plus qu’un prétexte à exhiber sa bonté / correction politique, et un moyen rapide et facile de jouer au petit juge.
Ce processus, profondément totalitaire (le prisme maoïste appliqué à toute activité et production humaine, même la plus singulière) et fasciste (car elle procède par exclusion, criminalisation, puis censure...), a imposé son délire à une partie de la critique dans les année 60 et 70. Il impose aujourd’hui ses nouveaux habits et outils théoriques à une partie de la critique. Voilà le rapport à mes yeux (ce qui, encore une fois, ne veut pas dire que Marxisme en tant que tel soit comparable à la politique des Minorités).
- Jack Carter
- Certains l'aiment (So)chaud
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Re: La Critique aujourd'hui
La revue Positif fete son numero 700
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)