La Critique aujourd'hui

[AtCloseRange]

Une interview intéressante sur le sujet (et on y parle de Classik)

http://www.fichesducinema.com/spip/spip.php?article4013

[hellrick]

Oui, il est très intéressant

J'aime bien ce passage: "Une année, je vois dans Libé un compte-rendu du festival de Gérardmer, et j’apprends qu’en fait le journaliste n’y était pas. C’est-à-dire qu’on lui a fourni quelques DVD en amont, et puis il a fait un compte-rendu comme s’il y était (“J’ai les pieds dans la neige”, “j’entends le feu qui crépite dans la cheminée”)"

[AtCloseRange]

J'aime bien le passage où il dit qu'il n'y a plus de journaux pour s'intéresser vraiment à la marge. On a l'impression que le défrichage n'intéresse plus grand monde (ça n'est pas "vendeur").

[monfilm]

Article intéressant pour qui douterait encore que la culture doit désormais divertir ou mourir à petit feu dans son coin. C'est aussi vrai pour la musique, la peinture, le théâtre, etc...

Et malheureusement les acteurs de ces milieux veulent aller là où ils pensent qu'on les attend, du coup les artistes s'adaptent, modifient leur travail et finalement s'oublient pour se fondre dans le moule. On ne voit pas les répercussions si ce n'est, pour les gens curieux, exigeants, constater ce marasme créatif général sans précédent. Et des critiques qui le plus souvent servent la soupe populaire pour eux aussi exister.

[El Dadal]

Effectivement très intéressant. Ça vient entériner ma vision de la situation. Si l'évolution des formes et des formats est indéniable, même souhaitable afin de proposer un réel renouvellement, c'est bien la mission critique qui a été pervertie. D'où le fait que je n'ai pas acheté un magazine papier depuis 6 ou 7 ans. Classik comble ce manque de la plus belle des manières.

[Gustave]

Le plus effrayant dans ce que Masson raconte, c'est pour moi la totale mise en perspective de la crise de la critique avec une critique généralisée de l'industrie cinématographique et une crise économique dont on ne voit pas le bout. Les majors vont vers le plus de rentabilité possible, sortent pas mal de produits formatés. C'est pour ces films-là qu'elle se mettent la critique dans la poche à coups de week-end sous le Soleil du Mexique à voir des bandes-annonces entre potes. Et ce sont ces films (presque) uniquement qui ont une exposition convenable dans les médias.
Le plus triste, c'est que l'on n'entrevoit pas vraiment de porte de sortie... ou alors que la porte en question sera ouverte une fois seulement que l'industrie cinématographique (hollywoodienne surtout) ira mieux, ce qui dépend de l'état économique du monde entier !

Vous pensez qu’il y avait réellement moyen de s’opposer ?
À l’époque [tournant des années 2000] oui, mais maintenant ce n’est plus possible. Il y a eu une époque où c’étaient les journaux qui imposaient des entretiens d’une heure en face-à-face. Aujourd’hui, c’est l’inverse : pour avoir tel acteur ou tel cinéaste, la presse doit accepter les conditions qui lui sont imposées. Il y a eu un moment où nous avons baissé les bras. Certains supports arrivent encore à résister, comme Télérama, parce que ça reste un journal prescripteur. Positif et Les Cahiers aussi, parce que ce sont des journaux de référence, qui ont une légende qui parle pour eux. Mais ce n’est pas le cas pour la plupart des autres journaux.

Il est vrai que les Cahiers semble pouvoir se permettre de tenir bon. Stéphane Delorme signait plusieurs éditos en ce sens ces derniers mois, notamment sur le choix de quelques films à mettre en avant chaque mois : ils ont le privilège aux Cahiers de pouvoir faire selon leur goût. Mais il disait préférer en privilégier une poignée que de répondre au nombre croissant des sorties en chroniquant tout à égalité. La ligne éditoriale forte fait la qualité d'une revue. Mais ne frôle-t-on pas parfois aux Cahiers l'excès inverse : celui de l'élitisme ?
Moi, j'aime Positif.

[AtCloseRange]

ça ne parle pas forcément de la critique mais c'est intéressant quand même:
http://www.fichesducinema.com/spip/spip.php?article3997

[monfilm]

J'aime bien le passage où il dit qu'il n'y a plus de journaux pour s'intéresser vraiment à la marge. On a l'impression que le défrichage n'intéresse plus grand monde (ça n'est pas "vendeur").

Tiens là on est d'accord.

[AtCloseRange]

J'aime bien le passage où il dit qu'il n'y a plus de journaux pour s'intéresser vraiment à la marge. On a l'impression que le défrichage n'intéresse plus grand monde (ça n'est pas "vendeur").

Tiens là on est d'accord.

T'inquiètes. j'en ai remis une couche dans l'autre sujet

[monfilm]

Si tu me lisais avec plus d'attention tu aurais constaté que j'ai déjà souligné que tout resterait forcément subjectif. Un critique juge, c'est son boulot. Alors tant qu'à faire qu'il sache de quoi il parle en pouvant développer à partir de ses connaissances, pas uniquement son ressenti, ses émotions. Parce que ça franchement je m'en fous si ça s'en tient à ça. Maintenant sur un forum c'est différent. Les critiques amateurs fonctionnent ou pas aussi en fonction des affinités et mésententes développées. Ce qui fausse encore un peu plus l'approche qu'on peut en avoir.

Ce n'est pas parce qu'un critique aura lu le livre adapté qu'il sera plus objectif dans sa critique. Il l'aura lu, mais comme il aura sa propre interprétation, celle qu'il verra ne le satisfaira pas forcément. Et il me semble que quand tu attaques Demi-Lune, tu lui reproches de ne pas être critique professionnel et de ne pas pouvoir commenter l'écume des jours parce qu'il ne l'a pas lu. Et monfilm si tu nous disais ce que tu as pensé de l'Ecume des jours évidemment si tu as lu le livre, vu que tu l'as forcément lu.

Si tu veux bien poursuivre ici...

J'ai lu le bouquin de Vian il y a très longtemps. Souvenir flou donc. Et je n'attaquais personne en particulier, je parlais de ma conception d'une bonne critique. Discuter ça n'est pas la guerre. Voilà où nous mène systématiquement de mauvais ressentis et de l'émotionnel mal géré. A une impasse absurde.

[homerwell]

Le cinéma est la forme d'art qui permet les passerelles avec les autres formes d'art, sans doute facilement, et les réalisateurs bon ou mauvais ne s'en sont pas privés. Quand on a des conversations sur un film, il est dommage de passer à côté des références ou citations, par ignorance ou distraction. Elles peuvent apporter un éclairage supplémentaire, flatter l'égo du spectateur, lui donner un supplément d'émotion. Cependant, le cinéma peut aussi voler de ses propres ailes, et un scénario original n'entrainera pas des discussions moins intéressantes que quand il est une adaptation d'un grand roman. Demi-Lune fait référence au roman de Vian, il s'interroge sur l'adaptation, cela me va aussi bien qu'une analyse littéraire verbeuse.

[coldlab]

Réponse de Fabrice Leclerc (rédacteur en chef de Studio Ciné Live) à Alex Masson
http://www.fichesducinema.com/spip/spip.php?article4027

[homerwell]

Je trouve que dans tous ces articles qui ont été relayés, le dvd est étrangement absent. Cependant, lorsque ce format est accolé à un forum d'échanges comme Dvdclassik, on obtient justement un très bon outil de découverte des oeuvres qui restent à la marge.

[monfilm]

Pour avoir récemment parcouru les tests techniques de Classik je les trouve souvent bien trop indulgents. Concernant la presse s'adressant aux cinéphiles je crois qu'effectivement il y a une place à prendre pour un titre centré sur les sorties DVD/BR qui rivaliserait avec les critiques techniques des internautes qui n'ont peur de froisser personne pour écrire ce qu'ils constatent techniquement de leurs visionnages.

[ed]

Pour avoir récemment parcouru les tests techniques de Classik je les trouve souvent bien trop indulgents. Concernant la presse s'adressant aux cinéphiles je crois qu'effectivement il y a une place à prendre pour un titre centré sur les sorties DVD/BR qui rivaliserait avec les critiques techniques des internautes qui n'ont peur de froisser personne pour écrire ce qu'ils constatent techniquement de leurs visionnages.

Ah tiens, ça faisait longtemps...