Bulle Ogier

[Supfiction]

Ces propos sont pourtant devenus quasi mythiques, tellement Rivette y va franco.

"franco", oui, mais sans aucune explication. On se demande d'où ça sort. Qu'il critique les films d'accord, mais ses insultes sur Spielberg, notamment, ça veut dire quoi ? Du grand n'importe quoi sans sous-texte.

[Federico]

Ah ben c'est sûr qu'on est chez Rivette, pas chez John Woo.

Petite disgression au passage (pardon pour Bulle):
Suite à ton message, je me suis amusé à faire une recherche Rivette+John Woo. Et je suis tombé sur cette page hallucinante. Je n'en revenais tellement pas que j'ai verifié sur d'autres sites (dont wikipedia) et il semble bien que ces propos de Rivette (sur Woo mais aussi Cameron et surtout Spielberg) soient authentiques et à prendre au premier degré (ou alors son humour m'a échappé).

http://www.lesinrocks.com/1998/03/25/ci ... -11231297/

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Ah oui, il a balancé du lourd ce jour-là en ignorant la demi-mesure ! Traiter Spielberg d'ordure et Pollack, Frankenheimer, Schatzberg d'inexistants... On se croirait revenus un 1/2 siècle en arrière quand les futurs jeunes Turcs de la Nlle Vague dézinguaient la qualité française avec une méchanceté sans pareille. Il est vache et va souvent beaucoup trop loin dans sa vindicte (malgré quelques trucs pas trop mal vus sur Titanic, 2001 et le fait que certains cinéastes asiatiques sont de gros malins doués - souvent très encartés dans les mags genre Inrocks soit dit en passant ).

[Supfiction]

Même sur Titanic, je ne suis pas d'accord avec Rivette.

l’actrice est épouvantable, irregardable, c’est la fille la plus débandante qu’on ait vue sur un écran depuis longtemps.

Oscar et Cesar d'honneur pour Kate Winslet depuis lors, et jolie comme un cœur à l'époque, on peut dire qu'il a eu le sens du discernement et du bon goût.. Comme quoi, il y a certains critiques qu'il vaut mieux avoir comme cinéastes que dans les cahiers.

[monfilm]

http://www.lesinrocks.com/1998/03/25/ci ... -11231297/

Mélol. Un vrai florilège de haine. Je ne vais plus jamais considérer Rivette de la même façon après l'avoir lu se lâcher de la sorte.

[Amarcord]

Un vrai florilège de haine. Je ne vais plus jamais considérer Rivette de la même façon après l'avoir lu se lâcher de la sorte.

Carrément...
Attention, tout de même... Il faut replacer ces paroles dans leur contexte : cet interview mythique (on se demande bien pourquoi, d'ailleurs, en réalité...) date maintenant d'une quinzaine d'années. Je dis ça surtout par rapport à ce que Rivette dit de Titanic et de Kate Winslet : je suis assez d'accord avec lui, je dois avouer. Winslet n'était pas du tout, alors, la belle et redoutablement intelligente (et jolie !) femme (actrice) qu'elle est aujourd'hui. Il est évident que, face à un DiCaprio qui était, à l'époque (ne l'oublions pas), quelque chose qui allait au-delà de la coqueluche, le choix (très malin) d'une Winslet, qui était (c'est particulièrement vrai dans Titanic, justement) tout ce qu'on voudra mais en tout cas pas du tout (du tout) une bombe sexuelle, ni même simplement une actrice cataloguée "sexy" (lesquelles ne manquaient pourtant déjà pas, à l'époque) ne peut être tout à fait innocent ou fortuit.
Peut-être Rivette ne dirait-il plus la même chose, aujourd'hui, de ce "couple"-là, en voyant Les Noces rebelles (où Kate Winslet resplendit littéralement) ?
Après, c'est sûr que Rivette y va un (tout petit peu) fort, avec peut-être une bonne dose de mauvaise foi (encore que), mais je trouve ça très rigolo !
On peut trouver gratuite son attaque contre Spielberg, mais on peut considérer qu'il serait en mesure d'étayer si l'occasion lui en était donnée... Après, on serait d'accord ou pas, c'est un autre débat.

Maintenant, appeler ça un florilège de haine, bof, bof, bof... Sur Almodovar, il est dithyrambique, et il est franchement pas cassant sur Kiarostami, Resnais, Wong Kar-wai, Allen, Ossos, Wenders, ou Verhoeven (qui, à part Rivette, a autant défendu un film comme Showgirls ?). Il reste mesuré sur Chabrol. Même sur Besson, j'ai lu pire que ça (là, c'est plutôt rigolo, en fait, ce qu'il dit). Même Jeunet ne s'en prend pas plein la gueule... Alors, finalement, en quoi c'est si trash, cet interview, dans le fond, quand on le lit ?
Alors, c'est vrai, il reste Haneke et Woo (uniquement : parce que, sur Kubrick, c'est plutôt très bien vu, voire lucide, ce que Rivette en dit), qualifiés qui d'abject, qui de répugnant. Bon, voilà.

C'est juste dommage (je trouve) que sur Haneke, Rivette ne développe pas plus que ça (il repasse direct à Woo, pour enchaîner sur Kubrick) : ça m'aurait particulièrement (et personnellement) intéressé. Comme ça m'intéresserait de connaître son avis sur Amour (car, encore une fois, cet entretien remonte à une quinzaine d'années).

[Federico]

Bon, je sais que de ma part, c'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité, mais si on quittait le HS pour se recentrer sur Bulle Ogier...

[Amarcord]

oui oui oui !
(...et justement, au moins, reconnais à Rivette qu'il sait choisir uen actrice sexy, lui ! )

[Supfiction]

Toujours pas d'accord sur la Winslet de 1997, qui avait déjà fait Jude et Hamlet, notamment, et qui était bien jolie (à défaut d'être sexy, mais c'était le rôle qui voulait ça, non?).

Bon je termine la parenthèse pour revenir à ce qui nous intéresse ici.

[Supfiction]

Quelqu'un a vu Maîtresse au fait ?
(Elle en parle d'ailleurs beaucoup dans son interview à la cinémathèque. Elle raconte que Depardieu avait demandé à Barbet Schroder de décaler le film de deux ans pour pouvoir tourner 1900 de Bertolucci.)

[Federico]

Quelqu'un a vu Maîtresse au fait ?

Euh... Je ne sais plus. Peur de confondre avec Tricheurs, du même Barbet Schroeder...

[Federico]

Seule fois (sauf erreur) où la mère et la fille partageront l'affiche : Bulle et Pascale Ogier dans Le Pont du Nord (1981) de notre nouvel ami Jacques Rivette.
Toutes deux participèrent aussi à l'écriture du scénario, bien entendu co-signé par Rivette mais aussi par Suzanne Schiffman, grande collaboratrice de Truffaut, Godard... et Rivette.

[locktal]

Quelqu'un a vu Maîtresse au fait ?
(Elle en parle d'ailleurs beaucoup dans son interview à la cinémathèque. Elle raconte que Depardieu avait demandé à Barbet Schroder de décaler le film de deux ans pour pouvoir tourner 1900 de Bertolucci.)

Ca fait assez longtemps que j'ai vu Maîtresse, mais j'en ai un souvenir très fort, dans lequel le cinéaste explorait assez cliniquement et de manière quasi-documentaire les rituels SM, tout en cherchant à en dévoiler le sens sans chercher à aucun moment à juger de ces pratiques, par le biais du regard de Depardieu qui découvrait ce monde étrange en étant le référent du spectateur. Surtout, Schroeder narrait finalement une véritable histoire d'amour entre Depardieu et la dominatrice superbement interprétée par Bulle Ogier (qui réussissait l'exploit d'être totalement crédible en maîtresse SM tout en étant souvent émouvante, elle-même finissant par se perdre dans ces jeux pervers), perdus tous les deux dans les jeux de l'être et du paraître, entre lumière (l'histoire d'amour) et obscurité (les jeux SM se déroulant en sous-sol), et dans les deux cas les deux faces d'une même médaille...

[El Dadal]

En hommage aux classikiens et afin d'alimenter ce topic, je me programme Maîtresse ce soir. Voilà voilà.

[Supfiction]

Quelqu'un a vu Maîtresse au fait ?
(Elle en parle d'ailleurs beaucoup dans son interview à la cinémathèque. Elle raconte que Depardieu avait demandé à Barbet Schroder de décaler le film de deux ans pour pouvoir tourner 1900 de Bertolucci.)

Ca fait assez longtemps que j'ai vu Maîtresse, mais j'en ai un souvenir très fort, dans lequel le cinéaste explorait assez cliniquement et de manière quasi-documentaire les rituels SM, tout en cherchant à en dévoiler le sens sans chercher à aucun moment à juger de ces pratiques, par le biais du regard de Depardieu qui découvrait ce monde étrange en étant le référent du spectateur. Surtout, Schroeder narrait finalement une véritable histoire d'amour entre Depardieu et la dominatrice superbement interprétée par Bulle Ogier (qui réussissait l'exploit d'être totalement crédible en maîtresse SM tout en étant souvent émouvante, elle-même finissant par se perdre dans ces jeux pervers), perdus tous les deux dans les jeux de l'être et du paraître, entre lumière (l'histoire d'amour) et obscurité (les jeux SM se déroulant en sous-sol), et dans les deux cas les deux faces d'une même médaille...

Je ne l'ai pas encore vu mais c'est exactement ça à priori. Bulle Ogier a expliqué qu'en fait Schroeder avait engagé de vrais maîtresses et "esclaves".. et grâce à la combinaison latex (attention pas n'importe-quel latex, il a fallut en choisir du spécial fin et tactile ), ceux-ci prenaient parfois sa place dans les scènes les plus SM..

[locktal]

Bulle Ogier a expliqué qu'en fait Schroeder avait engagé de vrais maîtresses et "esclaves".. et grâce à la combinaison latex (attention pas n'importe-quel latex, il a fallut en choisir du spécial fin et tactile ), ceux-ci prenaient parfois sa place dans les scènes les plus SM..

Ben ça, je ne savais pas ! Merci de l'info !